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AP08T0LIC1TÉ - APOSTOLIQUES [HÉRÉTIQ1

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M n.i.t. P

1 i I ' 382 ; t. IV, Bi

1h : ki ; voir la table au mi t Apoatt i. il >

conttitutionê <t regimine, Rome, 1900, paaaim, notamment,

part l. c. i. ii, vu ; part. il. c. x. xi (beaucoup di Sldney-Smlth, dans le Month, avril et juin 1888, avril :

dea.-i d mu i la i E. a. So] b

Greek lexicon o (Ai roman and byzantit. New^York,

1887, p. 283, an mot 'Anralwst ; — Th. Bpecbt, Dii 1

von tlfr Kirche nach dem h. Augustin, Paderborn, iwrj. t ;  :  ! _', p. 282 Bq. i ' passlm ; — S. Thomas n’a pas on propres termes la de Vnpostolicité ; mais un trouve l'équivalent, surtout In Bymbolum, i-.xii. Opero.t.xxvii, Taris, 1889, p. 223 ; elQuodltb., xi, a. 19. t. xv, p. &XJ ; cl. Bainvel, ci-dessus ; voir aussi Sum. lluol.. II I*, q. î.xiv, a. 2 ; — Wilmers, De Christi Ecclesia, Ratiebonne, 1897, 1. V, c. iii, a. 3, p. 576 sq. ; — Wiseman, Conférence » , surtout la IX', trad. Nettement, Paris, 1839, t. il, p. 91 sq., et dans Migne, Démonstrations évangèliques, t. xviii, c>l. 487 sq. (sur les prétentions anglicanes à l’apostolicité).

IV. ÉCRITS historiques.

On pourrait citer encore une foule d'écrits historiques « oit sur les origines de l’Eglise, soit sur les schismes et les bel ésies.

J. Bainvel.

    1. APOSTOLIQUES##


1. APOSTOLIQUES, hérétiques du IIIe siècle. Dans la seconde moitit du IIe siècle avait paru en Syrie et en Asie Mineure la secte des encratites qui, s’autorisant de certains principes, empruntés soit à Tatien soit à Marcion, pratiquait un ascétisme excessif, dont le tort n'était pas seulement d’exagérer la morale chrétienne mais encore de défigurer l’enseignement de l'Église. Or, dans le courant du IIIe siècle, elle se subdivisa en plusieurs groupes, tels que celui des apostoliques, des apotacliques, des Injdroparastates ou aquariens, des saccophores, etc. ; ces termes suffisent à caractériser les prétentions des uns ou les usages des autre- ;.

C’est ainsi que certains encratites prirent le nom d’apostoliques, parce qu’ils se réclamaient des apôtres et prétendaient vivre de la vie apostolique. En conséquence ils proscrivaient le mariage et la propriété-, excluaient de leur communion tout homme propriétaire ou marié : c'était leur droit. Strictement maintenus dans les bornes de la prudence et de la sagesse, ils auraient pu réaliser par là l’idéal de la perfection évangélique. Mais, outre qu’au nom des faux principes ils condamnaient, contrairement à l'Évangile, comme choses mauvaises, le mariage et la propriété, ils avaient soin de se soustraire à l’autorité de l'Église pour former une coterie à part et pratiquer un culte arbitraire ; mais par là même ils rompaient l’unité. Leur ascétisme exagéré et dévoyé, au lieu de se baser sur l’humilité, ne servait qu'à alimenter leur orgueil. De plus, en imposant comme un devoir, et cela sous peine de damnation, ce qui n'était qu’un conseil de perfection, les apostoliques tombaient dans l’intolérance et la tyrannie. Enfin, ils restaient accessibles à toute influence malsaine, si bien que, des l’apparition du novatianisme, ils en vinrent à excommunier pour toujours celui qui avait le malheur de tomber une fois. Ils finirent par se perdre dans le manichéisme. On ignore quels furent leurs chefs et leurs principaux partisans ; et il ne reste pas la moindre trace de leur activité littéraire, qui dut être nulle.

Saint Epiphane remarque combien ils s'éloignaient de- ; sentiments de l'Église. L'Église, en effet, apprécie comme il convient la pauvreté, la tempérance, la continence et la virginité ; mais elle ne va pas jusqu'à condamner comme eux le mariage et la propriété. De ce que les apostoliques se trouvaient cantonnés dans la Phrygie, la Cilicie et la Pamphilie, Epiphane conclut

qu’ils ne sauraient être la véritable Église ; car celle-ci a pour note caractéristique la catholicité. Enfin il les enferma dans ce dilemme : ou vous êtes purs, comme

vous le prétende/, et des lors le mariage, don ous

i, est pur lui-même et votre principe est faux ; ou

bien, comme vous le dites, le mariage est impur, et des

Jors vous participe/ également à son impureté, el cela

condamne roui rous n ml dignes de tout

mépris. A noter qu’en fait d'Écriture, i ques s’en

tenaient aux Actes apocryphes d 'André et de Thoma que i raison qu’on les a déchirés hérétiques,

exclus de la régula fidei, du gov&v txxXiptMi

I piphane, ll-.rr.. i xi. /'. C, t. su, col. 1040 sq. ; S. Augustin, llxr., XL, I'. L., t. xi. ii, eoi SI.

G. LiAKI III F.. 2. APOSTOLIQUES, hérétiques des XIIIet

xivsiècles. — I. Histoire. Il Doctrines).

I. Ilisioint.

La secte des apostoliques ou faux apôtres commença à Parme, en 1260. Son initiateur fut Gérard Segarelli (qu’on trouve encore nommé Segalelli, Sagarelli, Cicarellij. C'était un homme de basse extraction, ignorant et passablement fou, que les franciscains n’avaient pas voulu recevoir chez eux.

Il rêva de reproduire la vie des apôtres. Dans ce bot, il adopta le costume qu’il croyait avoir été celui des apôtres, parce qu’il les avait vus peints de la s. manteau blanc roulé autour des épaules et robe grise. Il laissa croitre sa barbe et ses cheveux, et prit les sandales et la corde des franciscains. C’est là, du r le seul point d’attache des apostoliques avec l’ordre de saint François, et l’on a eu tort de les confondre avec les fralicelles. Puis, ayant vendu une petite maison, "lli en jeta le prix à des rihauds, et se mit à parcourir les rues de la ville, prêchant, dans un jargon mi-lalin mi-italien, la pénitence et l’imitation de la pauvreté apostolique.

Accueilli par des risées, il finit par avoir quelques adeptes, dont le nombre grossit vite, et qui allèrent, dans diverses directions, porter sa parole. Leur propagande s'étendit assez loin, puisque, en 1287, 1e concile de Wurzbourg, can. 3k défendit à eux de continuer leur genre de vie et aux fidèles de les recevoir et de les nourrir. Cf. Labbe et Cossart, Sacrosaneta concilia, Taris. 1671, t. xi. col. 1331. Quant à Segarelli, il resta l’arme, libre d’abord, ensuite en prison, et bientôt après dans le palais de l'évêque, aux yeux de qui il n'était qu’un bouffon divertissant.

Cependant les progrès de la secte furent tels qu’Honorius IV, le Il mars 1286. et Nicolas IV, en 1390. jngi utile de la condamner. Cf. Prou, Les registres d li rius IV, Paris, 1886, t. i, col. 236 ; Raynaldi. Annal, eccles., ad an. 1290, n. 51. En 1294, l'évêque de Parme emprisonna Segarelli. Faut-il reconnaître, avec ktansî, les apostoliques dans ces hérétiques si énergiquement stigmatisés, mais sans être nommés, par Boniface VIII. dans une bulle du 1° août 1296? Cf. Raynaldi. Annal. eccles., ad an. 1296, n. 34, et, ibid., Vudditamentum de Mansi. Il semble plutôt que Boniface VI II vise les frères du libre esprit. Segarelli réussit à s'évader ; repris, il abjura. Finalement, convaincu de récidive, il fut livré au bras séculier et brûlé à Parme, le 18 juillet '

La direction des faux apôtres fut recueillie par Dulcin, spéculatif bizarre et médiocre, mais homme intrépide. tempérament de condottiere et de révolte sans scrupules. Tombé trois fois aux mains des inquisiteurs, il ren13 trois fois la secte. Presque au lendemain de l’exécution de Segarelli, en août 1300, il lança une sorte de manifeste ; un autre suivit, en 1303. Puis, passant delà théorie à l’action, il rassembla ses partis u retira, avec eux, dans les montagnes des diocèses de Verceil et de Novare. Il s’y maintint jusqu’en 1306, vivant decontributions volontaires ou contraintes, échappant aux troupes qui venaient l’assaillir et les taillanl en pièces, in 1306, Clément V promulguai contre lui une croisade. Cf. Bernard Gui, Practica inquisitionis heretiee pravitatU, p. 340. L'évêque de Verceil fut mis à la té te de l’expédition. Lesdisciples de Dulcin furentéen lui-même fut pris, et, le I' juin 1307, son corps fut coupe en morceaux et livré aux llammes.