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APOSTOLICll i :

Il en est autrement pour les moyen* de grâce, let tacrements. Ici, évidemment, le pouvoir de I i

, , -., ii, tre qu’un pouvoir ministérii I, un pouvoir de dispensation.ellene peut ni instituer, ni changer ; tout au plus peut-on imaginer que Notre-Seigneur Jésus-Christ luiait laissé, dans certaines limites, le choix du nt extérieur auquel il annexerait la grâce, à peu près comme il lui

a laissé le choix des personnes auxquelles.1 donnerait le pouvoir de c « sacrer ou do gouverner les fidèles en son nom La i substance dn Bacrement i n’es ! pas du ressort <lr l’Église. L’Église n’a donc pas pu instituer le baptême ni l’eucharistie ; elle peut seulement ordonner qu’on baptise de telle ou telle manière, par immersion, par infusion, par aspersion, ordonner que les fidèles reçoivenl l’eucharistie à jeun, sous une ou sous les deux espèces, etc. L’ordonnance de l’Église peut changer, le sacrement reste immuable. Les sacrements sont donc tous, quant à la substance, d’origine divino-apostolique. [ C i la question de fait se complique d’une question de droit, la théologie intervient dans l’histoire.

Mêmes distinctions à peu près et mêmes conclusions quand il s’agit de doctrines apostoliques. Ce que les apôtres ont transmis à l’Église comme la doctrine de Jésus ou ce qu’ils ont écrit comme auteurs inspirés est la parole infaillible de Dieu confiée à la garde fidèle de l’Église et à son magistère infaillible : c’est là ce que l’Église enseigne sans y rien ajouter, sans en rien laisser perdre. Mais ce que les apôtres ont dit en leur propre nom, les révélations qu’ils ont pu avoir pour eux-mêmes, cela n’est pas la doctrine de l’Église, et la tradition en a pu se perdre.

Là, d’ailleurs, les apôtres ont pu se tromper, et les Actes nous ont gardé le souvenir d’une prévision de saint Taul qui très probablement ne s’est pas réalisée, car il semble bien avoir revu après sa première captivité ces prêtres ou ces évêques d’Éphèse ou de Milet qu’il ne comptait plus revoir. Act., xx. 25.

Reste enfin l’organisation sociale de l’Église, l’institution de sa hiérarchie. La question d’apostolicité est une question théologique dans la mesure où l’Eglise revendique pour elle-même une origine divine, d’abord comme société, et ensuite comme société constituée par le Christ sous une forme déterminée, dotée par lui de ses organes essentiels, avant en elle-même le germe de vie sociale destiné à se développer, toujours le même, selon les temps et les lieux. Nul ne prétend que l’Église fût déjà, au jour de la Pentecôte, le grand arbre quelle devait i tre plus tard. Mais il importe de savoir si le développement ultérieur est tout entier le développement du germe posé par Jésus, dans la ligne et sur le type définis par le divin fondateur. Si large qu’on fasse la part à la différenciation des organes et, si l’on veut, à la création d’organismes secondaires et humains, l’Eglise ne peut revendiquer le Christ pour son fondateur, si elle ne fait remonter jusqu’à lui, avec ses fonctions sociales, les organes essentiels à ces fonctions, disons au concret, son sacerdoce, son épiscopat, sa primauté papale. Ici encore, on voit dans quelles limites la question de l’apostolicité est une question théologique.

S. L’apostolicité et le développement. — On comprend dès lois combien étroitement sont unies la question d’apostolicité el celle du développement dans l’Eglise. L’apostolicité u’exclutpas le développement, ni celui de la doctrine, ni celui de la hiérarchie, ni celui des institutions liturgiques on sociales. L’Église, comme toute société vivante, a eu sa formation lente et successive

jusqu’à Bon plein épanouissement, et une fois épan

elle continue de vivre et d’évoluer, sans vieillir l

dant et sans subir de révolution, comme il peut arriver

aux a ii tés.

Tout revient à déterminer dans quelles conditions la société chrétienne, tout en évoluant et se développant, restera toujours la même, toujours identique la so irit*, mu corruption, sans d.

lion du type primitif I

, .l p’ai d terminer a, plus poui

que pour toute autre société. En effi t. ell la nature et le but de chaq io " c

ii i, pour comprendre ce qu est 1

lise donnée, a partirde l’institut fondamentale, a voir ce qu elli

cornue fondée par Christ. La question sera

traitée plus au long à l’article ÉGLISE et ailleurs. Il suffira ici d’indiquer rapidement ce qui est i : i’Our comprendre l’apostol i(

II. Les condition* d’apostolicité ; définition réelle. — Jésus-Christ a envoyé ses apôtres pour prêcher une docdéterminée, celle qu’ils ont revue de lui. sans rien v ajouter, sans rien en laisser perdre ; avec le minil de la parole, il leur a donné le ministère de la grâce : pouvoir de baptiser par eux-mêmes ou par d’autres, de remettre les péchés, de fore et de dispenser l’eucharistie, en un mot, d’administrer les sacrements établis par lui comme moyens de grâce ; au pouvoir de pn et de sanctifier au nom de Dieu, il a joint celui de fonder

gouw rner la société chrétienne, toujourconditions déterminées pai lui. Bref, il les le pouvoir qu’il avait reçu dt son Père, mais i n i temps avec fs instruction

dont il avait tracé le plan etjeti les fonderai ié doit être hiérarchique, les apôtres et li successeurs en doivent être les chefs. Ce doit i une monarchie : car si le pouvoir est donné au corps des évêques, nous voyons, d’autre part, que ce corps évêques doitavoirà sa tête comme chef suprême, cou évéquedes évêques, Pierre, lieutenant visible du Ch : centre et principe visible d’unité pour tout le corps. Enfin, à cette société ainsi constituée Jésus promet assistance à jamais. Bâtie sur le roc, nulle tempête ne la détruira ; les puissances de l’enfer ne sauraient prévaloir contre elle : elle est indéfectible, elle sera toujourque le Christ l’a faite — indéfectible dans i Benl

de la vérité, indéfectible dans l’usage de ses moyens de sanctification, indéfectible dans sa constitution même et dans la forme de son gouvernement. Et de là les conditions de l’apostolicité : même foi et même doctrine, même constitution, mêmes sacrements, ce sont les trois choses établies par le Christ et destinées a demeurer pour toujours dans son Eglise indéfectible.

Est-ce tout ? Oui et non. Oui, mais à la condition, implicitement contenue dans celles qui précèdent, que le pouvoir de prêcher, d’absoudre, de consacrer, d ordonner, de gouverner au nom de Dieu, se transmette interruption suivant les lois établies par le fondateui d’apostolicité sans mission ni sans continuité. Si le pouvoir se perd dans une société humaine, la société a en elle-même de quoi le relever, pour ainsi dire ; le pouvoir dans l’Église est d’autre nature ; il a son principe en Dieu, il peut se transmettre vivant ; mais une fois éteint, il faudrait pour rallumer le flambeau une nouvelle intervention de Dieu. En fait, une société que Dieu referait ainsi sur les ruines de l’Église ne serait plus 1 I I i glise indéfectible aurait péri.

Nous pouvons donc, avec le P. de Groot. définir 1 apostolicité comme la propriété grâce a laquelle, par la

on légitime, publique, ininterrompue des pasteurs depuis les apôtres. l’Église se continue dans l’identil doctrine, de sacrements, de gouvernement On maintenant la portée de ce mot par lequel, en commençant, nous la désignions comme {’identité de l’hgi travers le temps.

Tonles chrétiens, on peut le dire. SOnl d accord sur celle définition, en tant quelle regarde 1 identité de brino et de sacrements, quitte à r quand il de -avoir.nielles doctrines en particulier, qu , , , , 1, 1- sont don, me apo-tolique et divine. L’accord est