Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/588

Cette page n’a pas encore été corrigée
2663
2664
AZYME

V. La législation au XIe siècle. — D’après ce qui précède, on voit que si l’usage en Occident du pain azyme, antérieurement au i siècle, n’est pas prouvé ites, il > a du me m— en ie sens de i pai le fait que l Occident, en affirmant sa tradition, ne fournil pas des textes certains favorables au pain fermenté, non plus que d’exemples exc< pi m i du pain li » . analogues à et un que nous trouvons p : i mi les 01 où il se trouw jiis.|h jour deuxi me. Le silence des anciens écrivains latins et grecs sur l’azyme, alors qu’ils parlent souvent du pain eucharistique et du mélange de vin et , l’absence de tout décret ancien sur cette mal alors qu’il en est tant sur d’autres détails du sacrifice, nous ont amenés à cette conclusion, que l’une et l’autre espèce de pain était reconnue comme propre à la coi cration. La première affirmation solennelle, sanctionnant la « tradition apostolique de l’azyme > dans l’Église romaine, fut celle de Léon IX répondant à Michel Cérulaire (1053etl05t) Epist., c, en, P. L., t. cxliii, col. 7 47, 77j ; Jaffé, n. 4302, 4332. Il faut y voir la preuve de la perpétuité du dogme, la consécration authentique de l’usage latin, mais non l’universalité du rite et la condamnation de l’usage oriental, que 1 Église romaine accepte. Voir en outre, pour le xie siècle, Dominique de Grade à Pierre d’Antioche, 2, 3, P. <., t. cxx, col. 753, 7, Vi. Nicétas de Nicomédie, dans Anselme, Dialog., iii, 19, P. L., t. ci.xxxviii, col. 1239, prévient la législation postérieure, qui, en reconnaissant comme valide la consécration du pain azyme et celle du pain levé, demande que chaque église suit maintenue d’un mutuel consentement dans sa pratique. Dès les premières années du xir siècle, cette législation trouva son application dans le cas d’un prêtre angevin, qui, manquant d’hostie, avait célébré avec du « pain commun » (1112). Hildebert du Mans, renvoyant ce prêtre à Reynaud d’Angers, son évêque, voit dans ce fait « une négligence qui a étonné’le peuple, mais où la coutume est engagée plutôt que la loi » . Plus tard, la législation devint plus stricte. Remarquons que l’opposition entre le « pain de l’hostie » et le » pain commun » , avec lequel ce prêtre avait fait l’oblation « à la manière grecque » , qui maie grœcalus est, fixe le sens de jjanis communis, que les textes précédents ne déterminaient pas. Il est vrai que ce fait est de soixante ans postérieur à l’ouverture de la querelle de l’azyme. A l’origine de celle-ci, des abus regrettables furent commis de part et d’autre, lorsque latins et grecs se trouvèrent en présence. Les croisi méprisèrent la consécration grecque en pain fermenté, et Nicéphore, sacellarius de Michel, avait ioulé aux pieds l’hostie azyme. Michel Cérulaire, Édit synodal, P. G., t. cxx, col. 743, 7’di. Ci. Fragmentum disputationis contra græcus, P. L., t. cxliii, col. 1214-1215. Mais les papes et les légats entendaient respecter l’usage grec. Au texte déjà cité du cardinal llumbert, nous ajouterons en preuve ce de Grégoire VII : Nos vent… azymum nostrum defenderites, ipsorum fermentation non vituperemus, Lettre à Grégoire de Synnada (1080), P. /-., t. cxlviii, col. 573 ; Jaffé, 5172 ; et deGuibert de Nogent : (Juin/ eeeta chu) fuie geritur, materialis ferment ! admislione mm Iseditur : quod île panibus fermenlatis sacramenta conficiunt, i onvenienti aut verosimili ratiocinatione defenditur. Gesta Dei per Francos, 1, 2, P. L., i. i.i i, col. 687, De leur côté, les grecs bien intentionnés reconnaissaient la consécration latine. Théophylacte d’Achrida déclarait que l’on ne devait pas être trop sévère sur cette question vis-à-vis de ces latins inflexibles, car on ne peut faire adhérer par force une écaille à une autre écaille : il faut les agglutiner au moyen d’une substance molle. Au reste, ajoute-t-il, l’homme instruit dans l’histoire ecclésiastique sait que toute différence de Coutume n’implique pas scission, et ce point ne toiiclie pas au dogme, M Hsquorum Lalini incusanlw, n. 15, Théorianus, que nous eit. plus haut i ivait a Michel qu alin d tout perdre, il convenait d’abandonner comme indifférente, ἀδιάφορον, la question de l’azyme, /’. <>., t. col. 81 l-M I is de Nicomédie d< i tarait au. de Lothaire, Anselme, que, s’il manquait de pain mente et qu’il eûl de I az> me à sa poi U e, il le consacrerait en toute confn. Anselme de llavelberg, Dialog., ni. l’J. 1’. L., t. clxxxviii, col. 1239. Dans cet our Nicéta —eut, comme un adversaire instruit et loyal, et le Dialogue reste, entre autres écrits, utile à consulter sur la querelle du XIe siècle.

Les décisions postérieures des conciles et des papes convertirent en lois les usages respectifs des grecs et des latins. S’il y eut des modifications apportées à une pratique plus ancienne, ce fut en vertu du pouvoir que l’Église a reçu du Christ pour définir les choses de loi et régler les points de discipline ecclésiastiques placent en dehors du domaine de la controverse religieuse des points qui pourraient, comme la présente question du pain eucharistique, n’étn solus historiquement. Suivant l’accord lait auconci : Florence 1439. le pain azyme et le p. un lermenté son’l’un et l’autre la matière propre de la consécration, le premier dans l’Église occidentale, l’autre dans d’Orient. Acte » </ « concile de Florence, dans la 7. de l’Orient chrétien, 1896, p. 313. Benoit XIV renouvela cette législation dans la constitution Etsi patloralis (1742), défendant, sous peine de suspense perpétu aux prêtres du rite latin « le consacrei le pain fermi comme aux grecs de célébrer avec l’azyme, et aux lid de recevoir, sauf exceptions prévues, la communion d’un prêtre d’un autre rite, soit sous I crées par lui, soit avec la réserve sacramentelle du rite auquel appartient ce fidèle. Par la letti ium 1894. Léon XIII confirma et amplifia ces dispositions au profit des orientaux. Il convient donc de rendre hommage à l’Église, qui a eu soin, pour enlever, au sujet de ces points accessoires, tout.-ouci de préoccupation doctrinale, de maintenir i li les orientaux les pratiques particulière— de leurs rite> non iuce : tildes avec le dogme. Non seulement I damne pas l’usage liturgique du pain levé, mais elle fait aux orientaux la même obligation de l’employer qu’aux latins de se servir d’azyme. En retour, elle exige, et c’est justice, que les orientaux reconnais la validité de la consécration du pain sans levain et la limité de la tradition latine. Ainsi l’unité apparaîtra dans la confession de l’intégrité du sacrement que tous invoquent et auquel tous communient. Ἡ ἑνότης ἐμφαίνεται διὰ τῆς συμφώνου ὁμολογίας τῆς πίστεως καὶ τῆς ἐν προσσευχαῖς καὶ μυστηρίοις κοινοωνίας. Catéchisme de l’Église orthodoxe, p. 65.

J. Mabillon, Diss. de azymo et fermentato, dans Vetera analecta, 2e  éd., Paris, 1723, p. 524-547 ; Sirmond, Disquisitio de azymo dans Opera, Venise, t. IV, p. 351 sq. Lequien, Diss. Damascenicæ, diss. VI. P. G., t. XCIV, col. 367-416 ; Hergenrother, Photius, t. III, p. 187, 248, 736, 750, 785, 821, 829, 845 ; Giese, Erörterung der Streitfrage über den Gebrauch der Azymen, Munster, 1852. Cf. Chevalier, Répertoire. Topo-bibliographie, col. 289 d’archéologie chrétienne, t. I, col. 3254-3260.

J. Parisot.

AZZONI Dominique, jésuite tchèque, né a Prague le 6 janvier 1728, admis dans la Compagnie le 9 novembre 1743, enseigna six ans la théologie morale et deux ans la controverse. Il mourut après 1772. Positiones polemicæ adversus recentiores cumprimis heterodoxos propugnatæ, in-8o, Prague, 1771. 4 parties.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de la Cie de Jésus, t. i, col. 742.

C. Sommervogel.