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du pain qu’il n’en est donné dont la pratiqua actuelle à l’usage liturgique du vin M. unil du vin rouge, a ce propos, il est curieux d’observer’(in-, pour des raisons toutes matérielles et sans qu’il y ait eu de législation Bur ce chapitre, le vin blanc devient parmi nous d’un emploi beaucoup plus fréquent, alors que les orientaux préfèrent se servir de vin rouge. La diversité il u indépendante ici de toute loi, n’a donné lieu, el c’est peut-être pour ce motif, i aucune contestation. On devra consulter sur cet argument Théorianus, Disputatio 1 cuni armeno xir siècle), /’. G., t. cxxxiii, col. 191. III. Tradition orientale en favei r du pain kkr >ii ntk. — 1° Usage le j>h<s répandu. —Ceux des orientaux qui emploient à l’autel le pain levé affirment que telle a toujours été parmi eux la matière de la consécration, et cela en vertu de la tradition invariable de leurs Églises. Grégoire Mammas, loc. cit. ; Pierre, patriarche d’Antioche, Epis t. ad Dominicain Gradensem, 22, P.’.'., t. cxx. col. 775 ; Nicétas de N’icomédie, dans Anselme de Havelberg (1154), Dialog., III, 3, /’. /.., t. ci.xxxviii, col. 121-2. Le pain fermenté si pour eux le plus noble, le seul parfait, Pierre d’Antioche, lue. cit., col. 765, 766 ; et ils expliquent étymologiquement la signification de pain « Levé » comme propre à ce mot : ïpro « 1% toû oupco. Lettre de Léon d’Achrida à Jean de Tralles (1053), P. G., t. cxx, col. 837 ; Michel Cérulaire, Lettre à Pierre d’Antioche, i, P. G., t. cxx, col. 794. Cf. Renaudot, Lit. orient., t. ii, p. ; &{. Par cet argument, ils excluaient l’azyme et condamnaient les latins. Mais, à rencontre de la preuve tirée de cette étyrnologie, nous trouvons aÇuu.ov i’pTov dans l’Ecriture d’abord, comme le remarque le cardinal Humbert, Advenu » grxcos, P. L., t. cxliii, col. 940, et dans des textes relatifs au pain eucharistique, tels que celui de Philoponus, cité plus loin. Toutefois, avec plus de justesse, les grecs tiennent à marquer la différence de sens, entre la lecture latine du texte : Modicum ferntentum totam massant « corrumpit » , 1 Cor., v, (i ; Gal., v, 9, et la leçon grecque totam massant « fermentât » , Ç-jjjloï. Michel Cérulaire, loc. cit., P. G., t. cxx, col. 794. A l’époque de cette querelle, il y eut, de la part de ceux qui, les premiers, agitèrent cette question, de dures paroles contre l’usage de Rome ; et, bien que Pierre d’Antioche, adversaire plus équitable, ait cherché à modérer l’emportement de Michel, Lettre « Michel Cérulaire, P. G., t. cxx, col. 81 1-81 i, cl. col. 777-780, il paraît cependant que les attaques de celui-ci irritèrent vivement le cardinal Humbert. Voir Lettre à Michel. P. L., t. cxliii, col. 931-974 ; Lettre à -Nicétas, ibid., col. 983-1000. Pour Innocent III, la consécration du pain fermenté était une erreur invétérée des grecs : in suo perlinac.es errore, de fermento conficiunt. Sacrant. ait., iv, 4, P. L., t. cc.xviii, col. 855.

A la même époque, les syriens participèrent à la querelle contre les latins, Renaudot. Liturg. orient., t. ii, p. 353, mais surtout contre les arméniens. Ce fut, suivant Bar Hébræus, au sujet d’un écrit du patriarche arménien Grégoire (1116-1168). que Bar Andréas, moine syrien, réfuta, Chronic. ecclesiastic, t. i. p, 88 ; édit. Abbeloos-Lamy, Louvain, 1872, p. 486. Les nestoriens soutiennent la même tradition par la coutume de mêler au levain destiné’à la préparation du pain d’autel une partie du levain quia servi la fois précédente. Ils gardent cette réserve comme un sacrement et s’imaginent conserve ! ainsi la préparation des saints apôtres eux-mêmes. Quoi qu’il en soit de cette tradition, le fait dénote rattachement à une pratique ancienne. Sans exagérer le caractère d’immutabilité que l’on attribue aux coutumes liturgiques orientales, il a cependant en cela une première probabilité en faveur de la haute antiquité de l’usage, parmi les orientaux, du ferment eucharistique.

Une seconde indication nous est fournie par le rite de la division et de la fraction de l’hostie telle qu’elli

pratiquée dam les liturgie* des grecs el

criptioni de l’euchologe s’appliquent m effet a du pain ferment d une certaine épaisseur, dont le ;

enlevé la cioiite au moyen d unelanc-tte et qu’il découpe en plusieurs parcelles. Or, du fait que le rite actuel se trouve dam liturgiques nous

concluons qu’a l’époque ou ces livres furent écrits on se servait de pain fermenté. Dana ces mêmes htm. cou, iii, - d ; in.s celles, j, . syriens et des nestoriens, le rite compliqué de la fraction, de l’intinction de I h de la distribution de la communion, semble sappliquer a la même espèce du pain levé, sans que les manuscrits nous fournissent une date.

S il est vrai aussi que les arméniens adoptèrent au vi » siècle la coutume de consacrer l’azyme, dans le but de se différencier d’avec. il faut croire que

ceux-ci étaient, dès cette époque, dans I u^a-i- île célébrer avec du pain levé-. C’était bien antérieurement |’i. -Miens, comme il paraît d’un texte célèbre de 1 bulas, évêque d’Édesse 135. H adn mellinus,

évéque de Perrhé, un reproche sur le mésusage que faisaient du pain eucharistique des membres de sa communauté : i La particule qu’ils confectionnent, ils la fout fermenter avec excès, ils la salent, niadkin, avec soin et s appliquent à la faire cuire de telle sorte qu’ils s’en font une nourriture, et non plus le sacrement du corps du Christ figuré, metil, dans l’azyme. « Voirie texte dans Overbeck, S. Ephrarm Syri… ahorumque opéra selecla, Oxford, 1865, p. 232. La leçon metekel, Assémani, Bibliutlieca orientais, t. I, p. 409, qui donnerait ce sens : a le corps du Christ, qui est mangé en azyme, » provient d’une surcharge du manuscrit de Rome, opérée dans le but de faire de ce texte un témoiexplicite en faveur de l’azyme au v siècle. Voir M’".1. David, Antiqua ecclesise stjrochaldaicx traditio, Rome, 1870, p. 103. Il est nécessaire de signaler aussi, en parlant des syriens, l’allusion à l’usage de l’azyme insérée dans l’Exposition du ministère de l’oblation de saint Jacques, attribuée à llenys Rarsalibi 1171’. Do long fragment en a été publié par Assémani, Codex liturg., p. v. xvi. xix. Mais les doutes émis sur l’authenticité, de ce passage en particulier ne permettent pas pour l’instant de tirer parti de ce texte. Voir M." David, foi. itt. ; Abbeloos-Lamy, Barhebr. chron. eedesiatt., t. i, p. 4.s(). note. Nous avons aussi une homélie inédite de Jacques d’Édessi 708} sur l’usage de l’azyme. V. Wright. Sytiac literature, Londres. I89L p.’On peut ajouter à ces indications des témoignai écrits, mais en très petit nombre. Ainsi, nous devons exclure ceux qu’on allègue de saint Justin. Apol., i, 66, /’.’<'., t. vi. col. 138 ; de saint I renée, Cont. /nrr.. iv, 18. /’. < ;., t. vu. col. 1028 ; de s.,, ., ! Grégoire de Nyi Oralio de baptisnm Christi, P. G., t. xlvi, col. 581, où il est fait mention du « pain commun » , xpro ; xotvéc, comme matière eucharistique. Cf. Tertullien, Ad uxor., n. 5. /’. /… t. i. col. 1296 ; De corona, m. /’. 1… t. ii, col. 80. On n’a pas détint quelle sorte de pain est désignée par cette expression. L’n autre texte de saint Justin. Dial. cum Tryph., il. /’. G., t. VI, col. " pourrait être allégué en faveur de l’azyme. Ce texte fait de l’oblation non fermentée, Lev., n. 1.4, le tpe de l’eucharistie. Toutefois, comme le remarque Mabillon, une comparais, .n, 1,. cette sortin’est pas une preuve décisive, car il n’est pas nécessaire que la figure réponde en tout à la chose figurée. DistertaHo île asymo et menlato, dans Pétera analecta. Paris. [~ï, . p. 582.

lue autre s, de de textes est aussi ;, laisser de côté, parce que la mention des azymes est rapportée a lob servation des sept jours des azymes. usage judalsant

qui existait encore au l’siècle dans les chrétientés de

Mésopotamie et de Perse, au témoignage d’Aphra Pair, si/c t. i. col. 522. 535. Aphraatê indique que l’élément de l’oblation, appelée par lui gorbdn, p.