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AYOSSA — AZYME

chel. Tendant de longues années il professa avec talent la philosophie et la théologie, et laissa comme monument de son savoir les ouvrages suivants : Disputationum in Summam D. Thomæ de Aquino tomus alter de augustissimo individuæ Trinitatis mysterio, in quo S. Doctoris quæstionibus acta, explicatis articulis cupiosius quant ad hæc usque tempora, discutiuntur, in-fol., Rome, 1631. Bien que le titre semble donner ce volume comme le second, nous croyons que le premier n’a jamais été publié. Dans la préface, l’auteur s’excuse en effet de ce désordre et promet pour l’avenir un volume De Deo uno. Il annonce pareillement d’autres ouvrages qui n’ont jamais vu le jour, sauf le suivant : Quæstionum in universam naturalem philosophiam, tomus primus, in-fol., Naples, 1636 ; tomus secundus, in-fol., ibid., 1642. Le P. Ayossa publia également un volume de sermons écrits par son frère Michel, mort en 1625.

Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1892, t. i, p. 259.

P. Édouard d’Alençon.

AZEVEDO Jean, théologien portugais de l’ordre des ermites de Saint-Augustin, né à Santarem en 1665, mort à Lisbonne en 1746. Il enseigna longtemps la théologie morale. Dans son Tribunal theologicum et juridicum contra subdolos confessarios in sacramento pænitentiæ ad venerem sollicitantes, in-4°, Lisbonne, 1726, il expose et résout la plupart des cas de conscience sur cette matière.

Hurter, Nomenclator literarius, t. ii, col. 1556 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, Paris, 1853.

V. Oblet.

AZOR Jean, jésuite espagnol, né à Lorca (Murcie) en 1635, admis dans la Compagnie le 18 mars 1559, enseigna trois ans la philosophie, dix-huit ans la théologie scolastique et quatre ans la théologie morale à Plasencia, Alcala et à Rome, où il mourut le 19 février 1603. Institutionum moralium, in quibus universæ quæstiones ad conscientiam recte aut prave factorum pertinentes breviter tractantur, Rome, 3 in-fol., 1600-1611 ; Paris, 1601 ; Lyon, 1602-1612 ; Cologne, 1602-1618 ; Brescia, 1612, 1617, 1622 ; Crémone, 1622. Ce cours de théologie morale eut une grande vogue, et son auteur est regardé comme classique en cette matière ; saint Alphonse de Liguori en faisait grand cas. D’après le P. Gury : Probabiliorista est moderatus, sapientia, doctrina, rationum pondere merito inter theologus maxime commendatus.

De Backer et Sommervogel, Bibl, de la Cie de Jésus, t. i, col. 738-741.

C. Sommervogel.

AZPILCUETA. Voir Aspilcueta, col. 2119.

AZYME. — 1. État de ; la question des azymes à l’origine de la dispute. 11. L’exemple du Christ et des apôtres. III. Tradition orientale en faveur du pain fermenté. IV. Tradition occidentale en faveur de l’azyme. V. La législation au xie siècle.

I. KTAT DE LA QUESTION DES A7.VMES A L’ORIGINE DE

LA DISPUTE. — Jusqu’au XIe siècle, époque où lut soulevée la question des azymes eucharistiques, la diversité il ii âge n avait donné lieu à aucune dispute, et les conciles n’eurent a promulguer aucun décret sur cetle matière. Mais lors de la scission consommée par Michel Cérulaire, l’emploi de l’azyme devint le prétexte d’une injuste accusation contre l’Église de Rome : orientaux et occidentaux discutèrent en faveur de la coutume de leurs Égli tives. Les détenseurs du pain fer menté donnaient a leurs adversaires l’épithète <i o azymites, ) : xal auTou ; aÇuuiTixt iitoxaXûv. Voir Allatius, De libris ci rébus ecclesiasticU grsecorum, Paris, 1646, p. 168, et le Fragmentum disputationit contra græcos, P. G., t. cm iii, col. 1215. Ceux-ci répondaient par l’appellation de « fermentaires » Qui latinos intei cecieru azymitas vocabant, cum ipsi verius fermenlarii

nuncupentur. Innocent NI, De sacramento altaris, iv, 4, P. L., t. ccxvii, col. 858. De nos jours, les orientaux affirment que le pain levé est la seule matière légitime de la consécration : /.axà to irap18er, ’[j.a to-j’Ivjffoû Xpicro-j xat Ttiiv’Anotyzo’kwi, Toutsanv ap-co ; svÇuu, oî, xaôapo ; y.a’t 1% ctcto-j. Catéchisme île l’Eglise orthodoxe catholique orientale, Constantinople, 1845, p. 82. Cf. Baronius, ann. 151 4-, Lucques, 1745, t. xxxi, p. 85. Voir, pour les syriens, Renaudot, Lilurgiarum orientalium colleclio, Francfort, 1847, t. il, p. 61. Les occidentaux se servent d’hosties azymes, sans condamner, pour les autres rites, l’usage du pain fermenté ; mais ils se divisent sur une question secondaire et d’ordre purement historique, les uns voulant que la pratique constante de l’Occident ait été d’employer le pain sans levain, les autres qu’avant le VIIIe siècle, les Églises latines aient aussi consacré le pain levé. Tous les occidentaux, cependant, s’accordent à reconnaître que, depuis le xie siècle, l’azyme au saint sacrifice est seul autorisé dans l’Église latine, tandis que les orientaux (arméniens et maronites exceptés) ayant maintenu l’usage du pain levé, la consécration de cette matière, tout aussi valide en soi que celle de l’azyme, est la seule permise dans leurs rites, ainsi qu’il a été reconnu dans tous les actes et projets d’union.

IL L’exemple du Christ et des apôtres. — Les efforts tentés par des théologiens des deux Eglises pour résoudre le problème par la pratique de Notre-Seigneur et des apôtres n’ont pu faire avancer une question qui est, en réalité, du domaine de la discipline ecclésiastique. Si le Christ institua l’eucharistie le jour des azymes, où, selon l’usage juif, tout levain ou pain levé devait avoir disparu de la maison, pour l’ouverture de la fête pascale, il n’aura pu employer que le pain non fermenté, le même qui avait paru au repas. Si, au contraire, il a devancé la fête légale, il aura pu se servir, à la Cène, du pain levé’. C’est l’opinion des grecs. Voir cependant Le Camus, La vie de N.-S. Jésus-Christ, 6e édit., Paris, 1901, t. iii, p. 172-185. Il aura fait de même, plus probablement dans d’autres circonstances décrites par les évangélistes, .foa., xxi, 13, non pourtant lors de la rencontre d’Emmaùs, Luc, XXIV, 31), qui tombait dans la semaine des azymes. Mais quelle qu’ail été la pratique suivie par le Seigneur, il n’est pas dit qu’il en lit un précepte.

Quant aux apôtres et aux fondateurs des premières Eglises, on doit croire qu’ils se servirent de l’élément, pain levé ou azyme, qui se trouvait à leur portée dans les maisons où se tenaient les réunions chrétiennes. Act., ii, il ; xx, 7, 11. Grégoire Mammas, Hesponsio contra Marcum Ephesinum, P. (’., 1. r.t.x, col. 130. Il faut remarquer, à ce propos, que si, dans les circonstances ordinaires, on se procure moins facilement en Occident du pain azyme que du pain levé, sous la république et jusqu’aux Antonins, l’azyme était assez répandu dans le monde romain, surtout dans les familles opulentes, de sorte que l’un et l’autre étaient en usage. Celse, 11, 24, 25, 28 ; Pline, xviii, 26 ; Coelius Rhodiginus, Lect. antiques, ix, 16. Chez les orientaux, principalement parmi les nomades, où chaque famille cuit son pain, il est souvent nécessaire de le préparer rapidement et, pour cela, de faire cuire la pâte des qu’elle est pétrie. Néanmoins le painfermenté est dans ces pays d’un usage courant. De ceci l’on pourrait conclure que dans les premiers siècles on usa indistinctement de l’une et l’autre matière pour la célébration des mystères liturgiques, jusqu’à ce que l’usage se fui Bxé et eût pris force de loi d’employer en Orient le pain levé ci l’azyme

en Occident. Me la sorte, bien qu’elles soient en possession de pratiques différentes et quelles aient cru pouvoir, les unes a II autres, se lancer l’a liai heiiie. les Églises orientales et occidentales pourraient se glorifier, en consacrant soit l’azyme soit le pain fermenté, de garder deux usages apostoliques, également vénérables. Sans douie, ou n’attachai ! pas plus d’importance à la matière