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AVIT (SAINT'


un titre à chacun fies poèmes ou livres : 1. I, De initio mundi ; 1. II, De originali peccato, i. III, De sentent ta Dei ; 1. IV, De diluvio mundi ; l.V, De transitumaris rubri. Cf. S. Isidore de Séville, De vir. illust., xxxvi, P. L., t. lxxxiii, col. 1101 ; S. Gamber, Le livre de la « Genèse » dans la poésie latine au Ve siècle, Paris, 1899, p. 25-29. Sur une nouvelle requête de saint Apollinaire, Avit lui envoya un poème De virginitate, ou, comme il s’exprime, De consolatoria castitatis laude, adressé à leur sœur la vierge Fuscine. Cf. P. L., t. lix, col. 369 ; Chevalier, p. 90.

4° Œuvres apocryphes. — Saint Avit n’est pas l’auteur d’un poème sur l’Heptateuque que lui attribuent des manuscrits, et, sur la foi de ces manuscrits, l'éditeur de saint Avit, Sirmond. Ci. Sirmond, Opéra varia, Paris, 1696, t. ii, p. 264, et P.L., t. lix, col. 381 ; Pitra, Spicilegium Solesntense, Paris, 1852, t. 1, p. xxxviiixxxix ; Mayer, The latin Heplateuch, Cambridge, 1889.

Le récit du colloque de Lyon entre catholiques et ariens, publié parmi les œuvres de saint Avit, P. L., t. lix, col. 387-392, n’est pas authentique. Cf. J. Havet, Bibliothèque de l'École des chartes, 1885, t. xlvi, p. 233250 ; Chevalier, p. 157-158, npte.

III. Doctrines.

1° L'Église et le pape. — Saint Avit voit dans l’arche de Noé l’image de l'Église, et, dans le sommeil d’Adam et la création d’Eve, l’image du sommeil de Jésus sur la croix et de la naissance de l'Église. Poem., i, 160-169 ; iv, 493-501 ; P. L., t. lix, col. 327, 353 ; Chevalier, p. 10, 60. Ct. P. L., t. lix, col. 311 ; Chevalier, p. 289. Il proclame l’unité des fidèles sub uno Deo paire et una Ecclesia maire in una fide. Epist., i, P. L., t. lix, col. 200 ; Epist., lxxxv, Chevalier, p. 243. Ci. Epist., lii, P. L., t. lix, col. 270 ; Epist., lui, Chevalier, p. 214. Il parle en « grave et éloquent défenseur de l'Église romaine » . Bossuet, Sermon sur l’unité de l'Église, dans les Œuvres oratoires de Bossuet, édit. Lebarq, Paris, 1896, t. VI, p. 115. Cf. O. Bardenhevver, Les Pères de l’Eglise, trad. Godet et Verschaffel, Paris, 1899, t. iii, p. 118. Il félicite Jean de Cappadoce, archevêque de Constanlinople, d’avoir mis fin au schisme d’Acace par la réunion de l'Église d’Orient à celle de Home. Epist., Vil, P. L., t. lix, col. 227-228 ; Chevalier, p. 141-142. Avant l’issue de cette affaire, il avait écrit, au nom des évêques de la province de Vienne, au pape Hormisdas, pour le prier de le tenir au courant et il lui disait ces fortes paroles : Qusesumus ergo servitio meo cuncti ut guid filiis vestris, fralribus nieis, idest galltcanis, si consular, rcsponderi debeat instruatis, et quia $ccuru8, non dicam de Viennensi, seddetotiusGallisedevtitione, polliceoromnes super statu fidei vestram captare sententiam…Epist., hxxxii, P. L., t. lix, col. 290 ; Epist., xxxii, Chevalier, p. 179-180. Cf. Epist., xxxvii, P. L., col. 253-254 ; Epist., xxxiv, Chevalier, p. 181-182. Au patrice Senarius, ministre du roi Théodorie, qu’il priait de faire parvenir à Hormisdas la lettre dont nous venons de parler et à Vienne la réponse d’Hormisdas, il expliquait la consultation des évêques de sa province en ces termes : Sciiis synodalium legum esse ut in rébus, que ad Ecclesia statum pertinent, si quidfueritdubitationis exortum, ad Romanse Ecclesiæ maximum sacerdotem quasi ad caput nostrum mefnbrasequentia recurramus, et il invitait de la sorte Senarius à s’intéresser à la question : Non enim ad solo » sacerdotes Ecclesia periinet shttiis.-cunctis fidelibus sollicitude ista communis est… Cum <le fidei régula vel segrotat aliquid vel sanatur, nobiscum vos aut gaudere <>portet aut gemere. Epist.,

XXXVI, /'. L.. t. LIX, COl. 253 ; EpUt., XXXIII. Chevalier,

p. 180-181. En 501, les évêques d’Italie, sur l’ordre du roi Théodorie, s'étaient réunis en concile et avaient

jugé le pape Symmaque : ne pouvant ni aller a Hoine

en personne ni réunir un concile national, saint Avit protesta, au nom de toul l'épiscopal des Gaules qui l’en asuit chargé, dans une lettre qui est un desdocu- '

ments les plus insignes sur la primauté du pape. Epist., xxxi, P. L.. t. lix, col. 248-249 ; Epist., v, Chevalier, p. 131-133.

Les hérésies et les hérétiques.

Sur les controverses trinitaires et christologiques de son temps, saint

Avit expose et prouve la doctrine orthodoxe. Il s’attache principalement à établir la divinité de Jésus-Christ et la réalité de son corps. Agobard, de Lyon, se réclamera de lui pour combattre l’adoptianisme de Félix d’Urgel. Cf. Lib. advers. dogma Felicis Urgellen., c. xxxix, xli, P. L., t. civ, col. 65, 97. Avit affirme, avec la divinité da Saint-Esprit, sa procession a Paire Filioque et sa mission a Paire velFilio. P.L., t. lix, col. 386 ; Chevalier, p. 278. Mais, si la doctrine d’Avit est sûre, il a, sans parler d’une injuste condamnation du mot insufflare, au lieu à'inspirare, appliqué à Dieu (cf. la note de Sirmond, P. L., t. lix, col. 200), quelques erreurs de fait qui ne sont pas sans surprendre. Avit attribue à Eutychès le XpioroTÔxoç qu’il n’admettait pas, mais qu’admettait Nestorius à l’exclusion du Osotôxo ; également rejeté par Eutychès. Epist., il, P. L., t. lix, col. 204 ; Epist., lxxxvi, Chevalier, p. 249. Il raconte d’une manière inexacte le conflit récent entre orthodoxes et monophysites à Constantinople, au sujet de l’addition au Trisagion du Qui cruci/ixtts es propler nos miserere nobis. Epist., iii, P. L., t. lix, col. 210-212 ; Epist., lxxxvii, Chevalier, p. 257-259. Il vante à Clovis l’orthodoxie de l’empereur Anaslase, en réalité favorable au monophysisrne. Epist., xli, P. L., t. lix, col. 258 ; Epist., xxxviii, Chevalier, p. 191.

Saint Avit fut interrogé par Gondebaud sur une lettre qui est de Fauste de Riez, P. L., t. lviii, col. 845-850, quoique saint Avit se demande si c’est lui qu’elle a pour auteur ou si c’est Fauste le manichéen. Epist., iv, P. L., t. lix, col. 219-220 ; Epist., n. Chevalier, p. 121-125. Il y était dit que la pénitence momentanée, c’est-à-dire faite au moment de la mort, est inutile, et que la foi seule ne sert de rien. Avit s’insurge contre la première affirmation. Relativement à la seconde, il observe que la foi sans les œuvres sauve les enfants ainsi que les adultes qui viendraient à mourir après le baptême avant d’avoir pu faire des œuvres ; ici, il ne semble pas que saint Avit atteigne l’enseignement de Fauste de Riez, car Fauste ne parle de l’inutilité de la foi sans les œuvres que pour les adultes baptisés et en mesure d’agir, à en juger par ce qu’il dit ailleurs. De gratia Dei et libero arbilrio, i, 7, P. L., t. lviii, col. 79k

Dans la réconciliation des honosiens et des autres hérétiques baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, le baptême ne se réitère pas. /'. L., t. LIX, col. 311 ; Chevalier, p. 280-281. On distinguait, dans la confirmation qui se donnait après le baptême, la chrismation et l’imposition des mains : à l’occasion du retour à la foi catholique d’un des rares donatistes qui existaient dans les Gaules, Avit dit que la elirisniation ne se renouvelle pas, mais bien l’imposition des mains. Epist., xxiv, P. /.., t. lix, col. 240-241 ; Epist., xxii, Chevalier, p. 162-163. Sirmond a vii, dans ce texte, la preuve qu’aux yeux d’Avit l’imposition des mains constituait la confirmation proprement dite et donnait le Saint-Esprit, /'. />.. t. lix, col. 240-242, note, et'. Antirrheticus secundus de canone Arausicano, dans Opéra varia, Paris, 1696, t. IV, col. 291-320 ; dans deux autres passages, saint Avit attribue à l’imposition des mains sur les hérétiques réconciliés une sorte de sanatio de leurs erreurs. /'. L., t. Lix, col. 225, 311 ; Chevalier, p. L35, 280.

Saint Avit admet que tout hérétique converti, même

évoque, si par ailleurs lien ne s' oppose, puisse être

promu à l'épiscopat. Epist., xxvi, /'. L.. t. lix, col. 212243 ; Epist., wiv, Chevalier, p. 161-105. In revanche, conformément au :  ;  :  ; - canon du concile d'Épaone, Labbe et Cossart, Sacrosancta concilia, Paris, 1071, t. iv, col.