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AVERROÏSME — AVEZAN


œuvres de Siger sont les Impossibilia, publiés par Bâumker à Munster, en 1898 ; des Quæsliones logicales, une Queestio utrum hœcsit vera : Homo est animal nullo homine existante" ? des Qusestioncs naturelles, un traité De xternitate mundi, des Quæstiones de anima intellectiva, éditées par le P. Mandonnet, Fribourg (Suisse),

1899. A la suite de la condamnation de 1277, Siger s’enfuit de Paris. Cité au tribunal de l’inquisiteur de France, Simon Duval, le 23 octobre 1277, il ne répondit probablement pas à la citation, car nous le voyons peu après comparaître en cour de Rome où il avait vraisemblablement interjeté appel de la juridiction de Simon Duval. Il dut alors répondre de l’accusation d’bérésie portée contre lui. Emprisonné, il mourut peu de temps après, percé par son clerc qui était comme fou. Romania,

1900, t. xxix ; cf. Revue de p/iilosopliie, 1 er février 1901, p. 231. Son compagnon d’égarement et de condamnation, lut Boèce de Dacie. Il est en effet désigné par un manuscrit de la Bibliothèque nationale de Paris, par un catalogue des œuvres de Raymond Lulle et par un catalogue des propositions de 1277, comme directement visé par la condamnation. Il écrivit un traité De modis signifteandi, des questions sur les Premiers et seconds analytiques, sur les Topiques, les Sophismes, le livre De anima, la Métaphysique, et des Sopliismata. Ci. Hauréau, Roecius, maître es arts à Paris, dans l’Histoire littéraire de la France, t. xxx, p. 270-279. Poursuivi comme Siger en cour de Rome, il mourut « ’gaiement en prison. Voir BoiiCE de Dacie. A ces deux chefs de l’averroïsme, il faut joindre Bernier de Nivelles, chanoine de Saint-Martin de Liège, cité en même temps que Siger par Simon Duval. « Il comparut vraisemblablement en cour de Rome comme Siger de Brabant ; toutefois il lut renvoyé des (insde la poursuite, puisque nous le retrouvons plus tard faisant un legs de vingt-cinq volumes au collège de Sorbonne et désigné comme exécuteur testamentaire d’un chanoine de Tongresen 1283. « Mandonnet, p. CCi.xix. Hauréau, Histoire de la philosophie scolastique, IIe part., t. ii, p. 90, Renan, Averroès et l’averroïsme, p. 259, prétendent faire de l’école franciscaine avec l’université de Paris, les deux foyers de l’averroïsme au XIIIe siècle. Mandonnet, p. CCLV sq., montre fort bien qu’au sujet des franciscains, ces aflirmalions sont sans fondement historique et personne n’en a donné’la démonstration. Le seul prétexte à une assertion de ce genre est une théorie mal comprise et nugustinienne de Roger Bacon sur l’unité de l’intellect agent. Nous avons dit que l’averroïsme vivait encore aux xiv « et XV siècles. Ses principaux tenants sont alors Jean de Jandun qui dit de lui-même qu’il est le singe d’Aristote et d’Averrocs. Comment, in metapli., Venise, 1525, fol. 84. On retrouve chez lui les thèses averroïstes, et il atteste que des sacn les soutiennent avec lui. M. de Wulf, op. cit., p. 372 sq. L’université de Padoue défend elle aussi l’averroïsme par l’organe du médecin Pétri d’Abano, 1316, Urbain de Bologne, I405, Nicoletto Vernias, Paul de Venise, 1 129, et Gaétan de Thiene. Au début du xvie siècle, Alexandre Achillinus, 1518, Augustinus Niphus, 1546, Zimara, 153-2, continuentà Padoue les traditions averroïstes.

VI. Iconographie de l’averroïsme. — La délaite de l’averroïsme inspira souvent les peintres chrétiens. Fn particulier la pensée de saint Thomas vainqueur des hérésies et spécialement de celle d’Averroès. était tout à fait populaire au moyen âge. File devait donc tenter les altistes et en effet ils l’exprimèrent plus d’une fois.NoUS

tu avons déjà donné un exemple dans l’article Aristoiii [SUE. Une fresque peinte en I ïK9 par Filippino Lippi, dans l’église de Sainte-Marie-sur-Minerve, a Rome, traduit merveilleusement le triomphe de saint Thomas d’Aquin. Le docteur angélique est sur une tribune élevée, entouré’de |, i Théologie et de la Philosophie à droite, de la Prudence et de la Charité’j gauche, en bas droite Arius est a la (été d’un groupe de ses secta teurs ; à gauche Sabellius précédant ceux qu’il a entrailles dans l’hérésie ; un jeune homme près d’Arius le sollicite de se tourner vers saint Thomas, un dominicain montre le saint docteur aux sabelliens. Au centre du tableau, couché sous les pieds de l’Ange de l’Ecole, Averroès. C’est le plus vaincu de tous. C’est de lui surtout que triomphe la Sagesse, comme l’indique l’inscription qui est entre ses mains : Sapienliavineitmaliliam ; et encore l’autre inscription qui, [au-dessous de lui, occupe le panneau du milieu de la tribune : D. Thome, ob prostratam impielatem. Déjà et avant Filippino Lippi, Taddeo Gaddi avait peint « l’Ange de l’Ecole assis sur une chaire élevée, ayant à ses côtés les personnages des deux Testaments et entouré par les quatre sciences, chacune d’elles surmontée du philosophe qui en est le type : à ses pieds sont Arius, Sabellius et Averroès. Dans plusieurs autres peintures, on voit ce dernier tourmenté par les démons, s’arrachant les cheveux, etc. » . César Cantù, Les hérétiques ilaliois auxxiil* et xive siècles, dans la Revue des sciences historiques, 1866, t. I, p. 498.

Quétifet Echard, Scriptores ordinis prsedicatorum, 1. 1, p. 288, 295, 395 ; Martène et Durand, Thésaurus anecdotorum, t. v, col. 1795-1814 ; Du Boulay, Hist. univers. Paris., t. iii, p. 432-443 ; Histoire littéraire de la France, t. xix, p. 23.S-266, 350-355 ; t. XXI, p. 96-127 ; t. xxx, p. 230-279 ; Fleury, Histoire ecclésiastique, 1. LXXXVI, n. Il ; 1. LXXVII, n. 5 ; Thurot, De l’organisation de l’enseignement dans l’université de Pu) in au moyen âge, Paris, 1850 ; Renan, Averroès et Vaverroxsme, 8e édit., Paris, 1867 ; L. Delisle, Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale, Paris, 1874 ; Salvatore Talamo, L’aristotélisme de la scolaslique, 2’édit., trad. franc., Paris, 1876 ; Ch. Potvin, Siger de Brabant, dans le Bulletin de l’Académie royal, ’des sciences de Belgique, W série, 1878, t. xlv, p. 33H-357 ; Carlo Cipolla, Sigieri nella divina Commedia, dans Giornale storteo delta letteratura italiana, 1886, t. viii. p. 53-139 ; Denifle-Ghatelain, Chartularium universitatis Parisiensis, Paris, 1889 ; Pierre Dubois, De récupérations terre sancte, édit. Langlois, Paris, 1891 ; L. Hannes, Des Averroès Abhandlung : « Ueber die Moglichkeitder Conjonction, » oder : « . Ueber den materiallen Intellekt, « in der hebràischen Uebersetzung eines Anonymus nach Handsclniften zum ersten Maie lierausgegeben…, Halle, 1892 ; Cf. Baumker, Die Impossibilia des Siger von Brabant. Eine philosophische Streitschrift aus dem xiii Jahrhundert, zum ersten Maie vollstàndig herausgegeben und besprochen, dans Beitr&ge ivr Geschichta </ Philosophie des Mittelalters, .Munster, 1898, t. IV, fasc. 6 ; Mandonnet, Siger de Brabant et l’averroïsme latin au xif siècle, Fribourg (Suisse), 1899 ; Bévue thomiste, t. iii, p. 704-718 ; t. IV, p. 18-35, 6897lii ; t. v, p. 95-110 ; M. de Wulf, Histoire de la philosophie médiévale, Louyain, 1900 ; Picavet, L’averroïsme n 1rs averro’istee, Paris, 1902. Voir Angélologie d’après les averuoïstes latins, col. 1260-1264.

A. ClIOl.LET.

AVERSA Raphaël (1589-1057), de la congrégation des clercs réguliers mineurs, dont il fut cinq fois le supérieur général, a publié : 1° Theologia scholaslica universa, Bologne, 1650 ; 2° De o-dinis et matrimonii sacramentis trac ta tus theologici n morales, in-’i", Bologne, 1642 ; 3° De eucharistim sacramento et sacrificio, de pœnitentiæ sacramento ci extrema wnctione, in-i", Bologne, 1644 ; ’r Tractatus de fide, spe et charitate, in-’r, Venise, 1660. Ce fut un théologien de mérite et en même temps un vrai religieux, d’une humilité profonde, qui refusa deux fois le chapeau de cardinal, que lui avaient offert Innocent X et Alexandre VII.

Hurtcr, Nomenclator Uterarius, [nnsbruck, 1892, i. i, p. 884.

, 1. Ill I I AMY.

    1. AVEZAN (Jean d’)##


AVEZAN (Jean d’), jurisconsulte français, né en ogne dans la vallée d’Aure, morl à Paris en 1669 ; il recul à Toulouse les leçons de Cujas, enseigna le droit a Orléans, puis vint a Paris, mande par le chancelier Séguier qui lui lit donner la charge de conseiller aux ils du roi. I ! est l’auteur de plusieurs traités juridiques entre lesquels il fini citer : I" Contractuum liber, in-’i", Orléans, 1644, 1649 ; 2° Liber de centurie eccle-