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AUTRICHE (ETAT RELIGIEUX DE L’}


simir de Pologne ; les jésuites avaient depuis 1606 à Lemberg un collège et, comme à Graz, à Linz et à Salzbourg, l’enseignement donné par les jésuites avait pris une grande extension. C’est une conception toute moderne et même purement napoléonienne que celle d’une division de l’enseignement en trois compartiments étanches ; l’enseignement supérieur n’est que le développement de ce que nous appelons les études secondaires ; la poésie et l’éloquence placées par Napoléon dans les facultés de lettres appartenaient aussi bien aux programmes de la classe de rhétorique ; la philosophie est l’introduction naturelle à l’étude des sciences théologiques et juridiques et dans les collèges d’autrefois on passait de plainpied d’une étude à l’autre, quand on ne les menait pas de front. La science ne doit-elle pas être une dans son principe, ses méthodes et son but ? C’est ainsi que, dans leurs collèges, les jésuites étaient amenés à professer les sciences sacrées et ils le firent avec succès jusqu’à leur dispersion.

Fortement secouée par le départ de ses principaux maîtres, ébranlée aussi par les révolutions politiques après lesquelles la Galicie devint une province autrichienne, l’université de Lemberg tut restaurée par Joseph II, en 1781, pour empêcher les jeunes Polonais d’aller faire leurs études à Vilna ou à Varsovie, mais ce ne fut qu’avec des privilèges bien amoindris et un personnel très restreint. Réduite en 1807 au rang de lycée, elle fut rétablie en 1816 et a retrouve une partie de son autonomie. Malgré le voisinage de Cracovie, elle reçoit de nombreux étudiants.

L’université jagellonique de Cracovie fut fondée en 1864, un an avant celle de Vienne, par une bulle du pape Urbain V ; elle était en décadence complète, quand un chanoine de Cracovie, ardent patriote, Hugo Ivollatai, en entreprit la restauration et en devint recteur ; l’œuvre prospérait quand commença une période agitée au cours de laquelle Cracovie passa successivement de la domination de la Prusse (1791) à celle de l’Autriche (1795), puis fit partie de l’éphémère grand-duché de Varsovie en 1809 et devint en 1815 une minuscule république indépendante qui ne lut définitivement absorbée par l’Autriche qu’en 1816. Kollatai n’avait pas abandonné son université, mais il luttait contre de plus forts que lui ; l’université fut fermée et le recteur lut détenu pendant plusieurs années à La citadelle d’Olmutz.

En 1879 l’évèché de Cracovie fut rétabli et en 1886 une organisation nouvelle lut donnée à l’université qui a retrouvé une belle vie intellectuelle, grâce aux éminents professeurs qui y ont enseigné.

L’université de Prague est la plus ancienne des Etats autrichiens : elle remonte à 1348 el sa (acuité de théologie fut ouverte en 1368. Elle fut mêlée aux querelles nationales et dogmatiques de la fin du moyen âge et ses professeurs ne furent pas toujours du côté de l’orthodoxie ; le protestantisme j trouva aussi de nombreux partisans ci les Habsbourg tondèrent, pour lutter contre ces tendances, l’établissement rival des jésuites (1556). En 1652, quand la paix religieuse lui à peu près rétablie, les deux groupes universitaires furent tondus ensemble, mais en 1881 une nouvelle scission se produisit : Allemands e| Telle. pies ne pouvant plus Cohabiter dans une

même université, se séparèrent et ce dédoublement a donné satisfaction aux deux partis ; la rivalité subsiste mais limitée au lerrain scientifique, el cela, espérons-le, pour le plus grand bien de la science.

La fondation de l’université ruthène de la Czernovitz ne remonte qu’à peu d’années et les résultats obtenus sont encore modestes,

Dans toutes ces universités, les chaires sont donie es sur la présentation des autorités académiques, mais il est à remarquer qu’un très grand nombre de maîtres sont pris en dehors de l’Eglise catholique, parmi les indifférents et aussi parmi les adversaires de nos

croyances. Dans les pays les plus croyants, comme à Innsbruck, certaines chaires importantes sont données à des protestants ou à des israélites ; l’enseignement, quelle que soit d’ailleurs sa valeur scientifique, est donné parfois dans un esprit hostile à la religion. C’est pour parer aux dangers d’un tel enseignement que les catholiques d’Autriche ont formé le projet de fonder à Salzbourg une université libre et catholique ; des souscriptions considérables ont été recueillies déjà et tout porte à penser que d’ici à quelques années les difficultés administratives s’aplaniront et permettront l’ouverture d’un établissement qui honorera à la fois la science et la loi des Autrichiens.

Voici sur les universités autrichiennes quelques indications statistiques datant du semestre d’été 1899 :

C

n’ps enseignant.

Faculté de

théologie catholique.

Professeurs

Profess.

ordinaires.

Élèves.

Etudiants.

482

93

5 770

179

118

57

1512

85

Innsbruck….

123

54

979

313

Prague-Allemand.

168

57

1 162

36

Prague-Tchèque.

189

57

2 805

129

Lemberg….

139

49

1819

288

Cracovie….

161

52

1196

52

Czernovitz….

41

28

354

47

1451

449

15597 1 129

Les étudiants se divisent sous le rapport du culte en

12 878 catholiques, 2 8Il israélites, 515 grecs orientaux et 509 protestants. Il faut remarquer le 1res grand nombre d’étudiants israélites ; ils sont 149 à Czernovitz (42 p. 100), 330 à l’université de Prague (28 p. 100), 351 à Lemberg (19 p. 100), 202 à Cracovie (17 p. 100) et 1292 à Vienne (24 p. 100).

Aux facultés de théologie des universités il faut en ajouter deux qui sont indépendantes : celle de Salzbourg, vestige de la puissante et savante université confiée à l’ordre bénédictin en 1620 par l’empereur Ferdinand II, sécularisée en 1802, el bientôt disparue, elle fut relevée en 1. Il pour être définitivement fermée en 1848, mais la faculté de théologie a survécu sous l’autorité du prince archevêque et le contrôle du gouvernement qui l’assimile à un séminaire. Il en est de même de la faculté d’Olmutz conservée, quand l’université de cette ville disparut en 1855.

Séminaires.

Conformément aux prescriptions du

concile de Trente, sess. XXIII, c. xviii, des séminaires s’ouvrirent en Allemagne dès les dernières années du xvi c siècle. L’évêque d’Augsbourg fonda le sien en 1566, celui de Constance en 1567, celui de Salzbourg en 1569.

La forme de ces établissements différait notablement de celle qu’une longue expérience a fait prévaloir ; comme il a été indiqué plus haut, les institutions où se donnait L’enseignement littéraire s’adjoignaient des professeurs spéciaux quand les sujets se présentaient pour étudier la philosophie, puis la murale ci la pastorale ; lorsqu’il n’y avait pas à proximité une université’qui pût donner les cours de théologie dogmatique, un ou plusieurs professeurs étaient chargés de cel enseignement. Telle était, par exemple, la forme du collège dirigé à Olmutz par les jésuites ; le collège date de 1560, le séminaire « le 1574 ; en 1579 il y lut adjoint un convict (séminaire interne) ouvert aux jeunes gens catholiques originaires des pays Scandinaves et des et. its protestants du nord de l’Allemagne. A Grai le séminaire est ouvert

13 ans après le collège, à Linz les cours de philosophie commencent en 1669, ceux « le théologie en 1672.

Les villes épiscopales ne tardèrent pas à avoir tontes un séminaire : Trente en 1580, Gurk en 1588, Laibach in 1597, Klagenfurl en M’" 11 "’. Brixen en 1607,

A Vienne [es ji -mies avaient fondé divers séminaires :