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l Cl -TINISMI. DÉVELOPPKMKNT HISTOI ; inri- : DU L’)

div. grat., 1881, p. 184 ; Dumme ith, 8. Thorna

dm i, ma prwmolionis, Paris, 1888, ». 560, Il bul lenii compte des réserves du R P. Dummermulh, mail le f.ùi généra] énoncé par P. Soto est dans son tond Incontestable. Du reste, la définition de Trente, anathémalisant quiconque nierai ! liberum arbitriunt… |

.I. n’aurai) pu être formulée, si l’accord n’eu) été gén< rai. Seuli ment les théologiens, développant davantage leur pensée, son) plus énergiques, comme par exemple, François Romée de Châtillon, lô* maître rai de l’ordre des frères prêcheurs ; il enseigne bxpressément que deux pécheurs dans les mêmes dispositions, recevant la même motion spéciale de Dieu, peuvent l’un se convertir, l’autre s’endurcir » Pourquoi ? ( si vous répondez : la grâce meut l’homme libre librement, proinde in lïbertate attracti homini » e$i tequi tel non tequi divinæ motionisattractum, bene respondebii et Augustino ac ceteris J’uiribns confnrmissime. » De lïbertate operum ac nécessitait’, Lon, 1538 ; cf. Schneemann, op. cit., p. 150, et les remarques et additionde Dummermuth, op. cit., p. G1’.)-03’J. D’ailleurs ers deux écrivains sonl à consulter pour toute cette histoire du xvie siècle. [ci le seul point affirmé est l’accord de ces théologiens pour enseigner le pouvoir de résister à la grâce même efficace.

c) Mais comment conciliait-on le pouvoir de résister à la grâce avec l’infaillibilité de la providence divine ? C’est là, il faut l’avouer, que la confusion et l’obscurité étaient grandes. L’appel à la science moyenne n’apparait point clairement avant Fonseca et Molina. Quelques précurseurs comme Raphaël Venosli, ou peut-être Barthélémy Camerarius († 1564), De prsedestinatione, libéra arbitra et gratia (1556, , ont pressenti cette explication. Mais en général, dés que les théologiens essayaient une explication, ils tombaient dans d’étranges incertitudes, des hésitations, des illogicités, et, il faut le dire, parfois dans des assertions pélagiennes ou semipélagienncs. Pierre Soto était effrayé de l’idée qu’on peut résister à la grâce : certes il se trompait, à notre avis, niais il avait une excuse dans les excès de quelques-uns des défenseurs de cette idée. Ainsi les uns soutenaient que Dieu donne à tous une égale grâce ; d’autres, avec Calharin (7 15531, prétendaient que la liste des prédestinés n’est pas lixée, si ce n’est pour certains élus de choix. De telles hésitations réclamaient un examen plus approfondi de ce problème.

2° L’augustinisme des thomistes et des molinistes dans les controverses de an* tins 1588-1606). —Dès 1582 d< ! S discussions animées à Salamanque apprenaient aux théologiens que deux explications de l’action divine se disputaient la priorité. La Cmieordia de Molina (1588)

— précédée non seulement d’une approbation du dominicain Ferreira, représentant de l’Inquisition, mais de grands éloges pour avoir si savamment dans la question la plus ardue, expliqué les conciles et l’Écriture — souleva de très vives controverses. Klles seront racontées ailhurs. Voir MOLINISHE, Tiio.mis.mi-.. Ici il suffit de caractériser l’attitude des deux partis relativement à saint Augustin.

1. Interprétation de l’augustinisme par Bane : LéniOS, Alvarez, cte. — Elle consiste à restaurer, au

nom d’Augustin, la prédétermination soutenue deux siècles plus tut par ceux des disciples de Bradwardin qui avaient dégagé le système des excès de son auteur. Ces) ainsi qu’il faut expliquer les paroles des thomistes qui ont invoqué l’autorité de Bradwardin, comme Régi nald. Il est bien certain < | u’i 1s n’ont jamais voulu dire

avec cet auteur que la prédétermination nécessite la volonté.

Le fondement augustinien du système réside dans les

énergiques formules du grand docteur affirmant que la

ment l’âme indeclinabilUer et insuperabiliter, l>*

. et grat., c. xji ; qu’elle soumet la volonté même

ebeUet compellil voluntatet ; que m’- < 1 1 vu loi ieui ; /" a* issm


Voici donc, d après le système de la prédétermina) l’explication augustinienne de quatre dogmes ; j’en emprunté les formules aux écrivains tbomi lement au P. Guillerrnin, O. P., qui a exp ment

le thomisme ordinaire, Revue thomiste, septembre ! p. liT* sq., tout en souscrivant a un thomisme modifié. Voir col. 2486.

1< dogme. — La prédestination divine est le d< éternel qui, par prédilection pour le- élus, leur des) la gloire et, pour la mériter, des grâces finalement efficaces. Pour les thomistes, elle est toujom rita. On a déjà dit que cette question n’a pas en elle-ri. l’importance que plusieurs ont cru. Voir col. : Tout dépend de la nature de la grâce efficace.

2* dogme. — La grâce efficace est une impulsion physique surnaturelle, qui détermine inévitablement et infailliblement la volonté à vouloir le bien. Dieu seul est donc bien la cause première de toutes nos bon ouvreet de notre salut. — a) Cette motion physique est aussi morale, Guillerrnin, p. 383 : elle s’exerce réellement dans l’âme, mais non d’une façon mécanique, excluant toute connaissance, toute réilexion, toute délibération. Elle présente de> motifs et en même temps détermine à les accepter. — b Elle est nécessaire pour tout acte surnaturel : sans cette impulsion, il est : physiquement impossible que l’acte soit posé, puisque sans elle la volonté reste m actu primo, radicalement incapable de passer à aucun acte second. Aussi dans l’ordre naturel, tout acte de la volonté exige-t-il une impulsion analogue qui la détermine : sans cela Dieu ne serait pas cause physique première de tout a Quelques auteurs ont voulu excepter les actes riiau impossible, Dieu doit être cause physique première de tout acte, non de la malice, maise de tout ce qu’il raison positive d’être, d’acte et de bien » . Ibid., p

— c) Elle est absolument gratuite, et il ne dépend pas de nous de l’obtenir : Dieu la donne à qui il veut, et discerne ainsi les bons des méchants. C’est le gi dogme défendu contre les semipélagiens et délim I Kglisc. Du reste comment la mériter, au moins la première ? Dar un acte bon ? Mais Cet acte ne peut s’exécuter sans une grâce efficace. — </i Elle est irrésistible : cette impulsion une fois donnée par Dieu, il est m physiquement impossible que la volonté ne veuille ; L’âme ne peut la repousser, s’en débarrasser, lui ; obstacle (quanti elle est déjà reçue), puisque précisément elle donne le consentement, l’acte second. Si on obji les conciles de Sens et Trente, les thomistes répondent que le concile de Trente n’a point parlé de résistance, l de dissent ire, ce qui est tout différeiit, Alvarez, an.tiltis. ilisp. XC1II ; ou bien que la résistance possible concerne la grâce excitante, non la grâce efficace, et que le concile de Sens qui affirme le pouvoir d à la grâce efficace, n’est pas infaillible et exprimé-. Salmanticenses, Dr gratia ef/icaci, n 21) p. 117-150. Tous affirment très énergiquement que < motion n’impose point de nécessité a la volonté.

.’<- iliigme. — La grâce suffisante est i une qualil tuelle et transitoire (gualitas fluida) dont l’effet pi et immédiat est de conférer à la volonté- libre le dernier complément qui. dans la sphère de la seule [ tialité, la proportionne adéquatement à l’acte salu ! Tour que la volonté puisse actuellement procéder à l’actualisation de lacté, il faut un complément d’un* autre sorte, à savoir une excitation qui ébran actionne la volonté (la grâce efficace) » . P. Guillerrnin, p. lui. Cette grâce est-elle vraiment suffisant) agir, il en faut une seconde que nous n.

thomistes répondent qu’elle n’est pas suffisant) sens ordinaire du mot (grammatical i ter). * Qui