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AUGUSTIN18ME DÉVELOPPEMENT HISTORIQUE DE L’)

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une question de mots, el finalement il tolère cette di i nière i ipres ion. Voir In I V Sent., I. U, tlist. XX VIII. q. i, a. i Beaucoup (1p scolastiques l’appellent influenlia generali s (par opposition à la g race surnaturel h", d’autres

uentia tpecialis (par opposition an simple concours qui accompagne les net’s même mauvais, tandis que cette motion providentielle prépare les seuls actes bons).

Bien comprise, cette théorie défend les scolasliques contre les accusations de / » lagianiame souvent formulées contre eux. — On les accuse d’avoir exagéré les forces de la nature humaine en admettant que l’homme peut, es viribus noturm, vaincre les tentations, éviter le péché, tandis que saint Augustin et le concile d’Orange disent que tout aete bon. toute prière vient de Dieu. Saint Thomas lui-même a été accusé pour la première période de sa vie (celle des commentaires In Sententias et plusieurs de ses disciples l’ont détendu en opposant au pélagianisme de Thomas jeune, l’augustinisme de Thomas senior. Mais l’accusation tombe d’elle-même, si on comprend la théorie de l’action providentielle : le docteur d’Aquin exclut de ces actes bons naturels toute grâce surnaturelle quoad substantiam, mais il affirme toujours contre Pelage le don de Dieu réclamé par saint Augustin, cette direction providentielle qu’on peut même appeler grâce. Voici un texte capital dans l’article le plus suspect. InlVSent., 1. II, dist. XXVIII, q. i, a. 3, Paris, 1867, t. VIII, p. 372 : Sed si GRATIA pro divina voluntate GRATIS IN NOBIS OMNIA nOA CAUSANTE accipiatur, di cendum quod neutre modo liomo sine gratia præcepla un), 1ère potest, et ideo PELAGWS erravit, quia simpliciter impleri prsecepta legisposse sine gratia posait. Saint Thomas a très bien compris l’erreur de Pelage niant toute dépendance de l’homme par rapport à Dieu.

Courant pélagicn au moyen âge.

Si les grands

scolastiques ne furent point pélagiens, d’autres, il faut le reconnaître, se laissèrent séduire ; les uns, audacieusement, comme Abélard, nièrent le péché originel, et’i’v virent que des conséquences fâcheuses, non une faute. Voir col. 47. La même erreur fut adoptée par les disciples d’Abélard, par l’auteur de l’Epitome, c. xxxiii, ]’. L., t. ci. xxviii, col. 1753, Ognibeneet les Sententias de Saint-Florian, dans C.ielt, Die Sentenzen Rolands, Frihourg-en-Brisgau, 1891, p. 130-133. D’autres, inconsciemment, pour expliquer la liberté, nièrent l’action divine. Les uns infirmaient la certitude de la prédestination. L’homme étant libre de ses actes, pourquoi un nonprédestiné ne se sauverait-il pas, et réciproquement ? 1 (ans ce cas, la liste des élusse modifie à chaque instant, et la providence demeure incertaine de ses résultats. Plusieurs allaient jusqu’à soutenir que la liberté peut agir autrement que Dieu ne l’avait prévu, el alors Dieu tout-puissant peut faire que sa prescience n’ait point existé ! Voir Avguanus (Angriani, carme, 1400) exposant celle erreur, In IV Sent., 1. 1, dist. XXXIX ; dist. XL11, concl. 3°, p. 106 sq. D’autres, connue Durand, niaient le concours immédiat, de peur de nuire à la liberté. En géin rai. on doit avouer que les nominalistes sacrifiaient à la liberté de l’homme les droits de Dieu.

t u Courant prédestinatien «  « moyen âge. toi i jours combattu par les grands scolastiques. — [.Avant Bradwardin. — Au xiiie siècle, la négation de la liberté n’est point le déterminisme théologique îles augustiniens exagérés, c’est le déterminisme panthéiste ou mat* rialiste introduit par lés disciples d Averroès, Aristote a-t-il nié la liberté psychologique ? Un disciple zélé d’Augustin,

au SUe siècle, .ban de Salisbury. l’en aCCUSail déjà, En theticus, v. 831-834, P. /… t. exix. col. 983, el l’on Bail que la critique hésite encore. Mais pour les aristotéliciens averrolBtes du xiir siècle, il n’j a plus a douter : la né gation de la lib’-rté couronnait leurs antre » fondamentales de la création le monde est éternel. <Jc la providence le monde inférieur n est m admini m même connu par Dieu), de la personnalité (l’intelligent’est unique dans tous les lionne. Aussi Siger de Brabant, celui qu’on nommait à Paris vers 12'>-Grand, Doctor prxcellentissimus, le plus ardent pi gateur de l’averroïsme, enseignait-il que les actions humaines sont toujours régies par la nécessité. I lui les persuasions et les punitions ne sont raisonna que connue des obstacles ou des médicaments a paralyser l’action des causes qui entraînent au mal. Le P. Mandonnet, Siger de Brahaut, p. CXCIV-O prouvé- contre l’opinion de Leclerc. Hist. litlér. de la France, t. XXI. p. 102, 126, d Haun au. Hist. de la philos, scol., part. II, c. il, p- 132. de Cipolla, Giornale storico, t. VIII, p. 101, qui tons avaient oulu laire de Siger un pur thomiste. Cf. les lmpossibilia de Siger, publiés par Bâumker, p. 23-26.

Mais la condamnation de ces doctrines subversives fut éclatante. Parmi les propositions condanmes < n 1270, les 3’, 4 e. 9^ concernent la liberté-, Chartular. univ. Paris., t. i. p. Î87 ; et parmi celles de 1277 on en compte un plus grand nombre, n. 128-13(5. lOS-lOÔ, 107, 173, 194-195, 200-209.

2. Thomas de Bradwardin.

Ce célèbre professeur d’Oxford, mort archevêque de Cantorl l’initiateur d’un grand mouvement prédestinatien. it l’inspirateur de YViclef lui-même. Dans son grand ouvrage au titre très significatif : De can-a Dei contra Pelagium, il part d’une fausse conception de l’Être divin et de son action qui absorbent tout autre é’.i toute autre action : sur ce fondement il bâtit la théorie la plus effrayante et la plus logiquement enchaînée d’un déterminisme divin qui anéantit toute liberté. Il « ^t vrai que certains écrivains se sont mépris sur sa pi et ont cru n’y trouver que le système très orthodoxe de la prédétermination physique. Tels sont les carne Salamanque ou Sahnanticenses, De gratia act., disp VI, dub. I, Paris, 1871, t. IX, p. 744 ; S< rr, Divus Augustinus D. Thomas conciliât us, in-8°. Padoue, 1721. p. 239. dans Opéra, t. III, p. 151, l’invoque en laveur de sa propre doctrine que la grâce suffisante ne donne pas le pouvoir complet et absolu de bien faire. Récemment encore le savant cardinal Zeph. Gonzalez, 0. P., Istoria de la filosofia, trad. franc., t. n. p. io7, a cru lui aussi qu’il suivait la pensée de saint Thomas. Mais il est impossible aujourd’hui de ne pas voir dans Bradwardin le précurseur et le maître de Wiclel. Wiclef invoque son patronage, et tous les critiques protestants, par exemple Harnack, Dogmengesch., t. m. p. Us !. 1°>7 ; Loofs, p reconnaissent cette filiation. Klle a été aussi proclamée par Hergenrôther, A’i>c/ie>io>*st71., trad. franc., t. v. p. 121, par le l) r Bruck dans son Hist. de l’Église, trad. Gillet, t. ii, p. 379. el autrefois par le P. Duchesni. S. I., le prédestinalianisme, I. IV, c. u. Le P. Richard, O. P., Biblioth. sacrée, t. v, p. 252, a très justement dit : Bradwardin était un faux thomiste, ou plutôt un vrai prédestinatien qui admettait une prédestination et une opération de Dieu sur la créature, toutes les deux n sitantes… Bradwardin a été lui aussi victime dune élude Irop exclusive de saint Augustin. C’était son maître lavori et il le plaçait au-dessus de tous les autres authenticior Augustinoï disait-il. /’.' causa Dei, Cl. p. 604. K. Werner, Bradwardina’s Verhâltnis islinischen Théologie. dans Der Augustinismui tpâteren Mittelalten, Vienne, ’32 sq.

Voici les principales assertions de son système :

ni Dieu, principe premier de toutes cbosi -. d mine et produit par sa causalité primordiale et toutepuissante tout ce qui se fait dans |, > monde, en par lier tous les actes bons et mauvais de la volonté- hun Ilnd., I. 1. c. xxxil, p..- priorité de d. :