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AUGISTINISMF. (DÉVELOPPEMENT HISTORIQUE DE L*

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absolument impossible. L’influence qu’il attribue a

par exemple <. 1. I. c. ii, ad.',

rat di ite p ir la en ation ni par la providence

qui dirige 1 1 pn pare toutes nos connaissances, comme elle dirige et prépare loi i liunv Sum. theol.,

I' ".. I. Ci. Opusc, l.XIII., „ Boeth. dt

nitate, q. i, a. I : Uis non indigei

nova luce sed solo motu n directione ejut ; et. ad <>'" &<"*, Paris, 1889, t. xxviii. p. B8 ; Comment, m ./ « i., r. i, lect. v. (Pour expliquer cette action providentielle, comparer la théorie -ni' les grâces extérieures, voir plus loin Augustinisme théologiqm l i irdinal Zigliara, Délia luce intellettuale, I. IV. c. xii. t. n. p interprétant ces passages d’une action immédiate de Dieu, a dû entendre par là le concours divin. Mais le P. Mandonnet. Siger de Brabant, p. CCUX, ne s’est point trompé en admettant l’idée (puThomas, au début de -a carrière, « 'tait « encore sous l’influence de ses maîtres augustiniens d, et acceptait comme assez probable la théorie d’une illumination immédiate. En tout cas, c'était, d’après Roger Bacon, l’opinion de Guillaume de Paris († 1249), (le Robert Grossetête (y 1253) et de tous les anciens théologiens : et omnes sapîentes antiqui, et qui adhuc remanserunt usque ad tempora nostra… c’est-à-dire jusqu'à l’apparition de l’aristotélisme. Brewer, Opéra quxdam inedita, p. 74-75. Cl. Mandonnet, p. CCLV1II. La théorie de Guillaume de Paris sur la vision de la lumière éternelle demanderait une étude. Cf. Noël Valois, Guillaume d’Auvergne, Paris, 1880, p. 206-278.

2e phase. — Dès que le péripatétisme, adopté par Albert le Grand et saint Thomas, eut introduit la théorie de la connaissance par la distinction de l’intellect agent et de l’intellect passif, les augustiniens, au milieu du XIIe siècle, s’insurgèrent contre l’invasion de cette philosophie trop peu idéaliste ; mais, phénomène curieux, ils se laissèrent eux-mêmes envahir peu à peu par plus d’une conception aristotélicienne, surtout par les formules. C’est alors que l’illumination augustinienne est expliquée en des termes tout nouveaux : au lieu de dire comme autrefois que Dieu éclaire l’intelligence, on affirme, en langage péripatéticien, que Dieu est l’intellect agent de l’homme, que lui seul peut rendre intelligible pour nous la vérité des choses. Mais ici encore surgissent divers systèmes :

a) Les uns enseignent avec Roger Racon que Dieu est l’intellect agent pour l’homme, c’est-à-dire qu’il remplit la tonction attribuée par Aristote à cette faculté de déterminer par une image (species) spirituelle l’acte de la connaissance dans l'âme. Voir VOpus ma jus, ('(lit. de Bridges, p. il ; cf..Mandonnet, op. cit., p. CCLV] sq. C’est le système que décrit saint Bonaventure, qu’il reconnaît fondé super verba Augustini, et qu’il aco au fond etsi veruni ponat, etc., mais en le modifiant. in IV Sent., 1. II, dist. XXIV, part. I. a.2, q.rv, Quaracchi, t. ii, p. 562. C’est aussi cette opinion que Renan et les autres critiques n’ont point comprise ; ils ont confondu cette théorie augustinienne transformée et inoffensive avec l’erreur « maudite » d’Averroès ; d’après le penseur arabe, il n’y aurait dans tous les hommes qu’une intelligence éternelle [intelleclus possibilis) qui se communiquerait diversement aux diverses âmes humaines, toutes mortelles avec leurs corps. Renan, croyant trouver chez Bacon et les autres franciscains cette même idée, en concluait qu’ils étaient les averroistes frappés dans la condamnation de 1277. Il est

avéré au contraire que cette théorie sur Pieu intellect

agent, sauvegardant la distinction de l’intelligence dan- ; chaque homme, o a été l’objet d’aucune condamnation. el Bacon sur ce point, au lieu d'être trop progressiste, était plutôt en retard. CI. Mandonnet. p. CCLVni.

i.nles pins sages augustiniens adaptèrent avec plus de modération la théorie de l’illumination a la psy fie aristol Ils accordèrent que la eonnaia dans l'âmi la faculté, ou mieux, d’après leur théorie sur h - facultés de I ame, la four non « j.- I intellect agent, aussi bien que cette de | intelle< t passif. Mais Us ajoutèrent, pour être fidèles a Augustin, que activité de l’intelligence était impuissante m Dieu n’y joignait une influence pai liculière distincte du con< un i ht de i.i lumière éternelle s Ur nota

put Telle est expressément la doctuie (i.- J<.m Peckham, l’adversaire de -.ont rhomas. <><.( dani /'

hum. cogn. rat., p. 1 71* sq. Il veut danla connais ! un lii, m-, i intellectui creatum que

l’intellect agent, bien que le mot lui fa- | de

plus lumen increatum supersplendens, et enfin l’trtfei. p. 181. Et un peu plus loin. p. 182, il dit : luxsetet mi iii, , ! ett m i ici objectum mentium humauii, uni, ted lumen tantum osi itatem intelli*

gibilium. C’est aussi le sentiment de saint Iionaventure et de ses disciples. Voir la dissertation des franciscains « hQuaracchi, p. 27. Sa pensée est plus confuse dans la Quessl. disp., IV. De scienlia Christi, Quaracchi, t. v, p. 22 sq., et dan~ I), ' lii,, . al., p. 61 sq. Il faut

remarquer avec quelle conviction il dit qu’on ne peut

admettre d’erreur Chez Augustin, hOi VOUte al

estdicerede tanto Pâtre et Doctore inter omnes eœpotitores sacrât S Albert hGrand

semble aussi adopter cette opinion, dans son commentaire In IV Sent., }. I, dist. II, a. 5 : lux intelleclus aqentis ufficit per s, ' nisi per applicationem lucis inteU lectus increati, sicut applicatur radius solis ad radium stelks. Cf. recueil de Quaracchi, p. 33 ; l’explication de Jean Olivi, ibid., p. 246 sq.. est très intéressante.

'J' phase. — L’illumination augustinienne va laisser la place à l’intellect agent, resté seul principe de détermination de l'âme à lacté de la connaissance. Ce sera l’exemple le plus frappant du progrès de la scolaslique aristotélicienne.

3° L’augustinisme philosophique cède peu à peu la place au péripatétisme scolaslique, ou se fond avec lui. — 1. En général les doctrines caractéristiques de l’augustinisme perdirent toute linlluence que le thoin acquérait. La philosophie aristotélicienne, dégagée de l’averroîsme, pénétra peu à peu dans toutes lesécoli les franciscain- ; ne tardèrent point à modifier leur t ? gnement. Peckham lui-même constatait déjà danlettres ce courant nouveau parmi ses frèr » s. Le P. Ehrle, Zeitschriftf. kath. Theol., 1889, p. 191, et M. de Wulf, /"i lit., p. 17. après lui. ont constaté des allusions a 1 tence dans son ordre d’un parti favorable aux ; nouvelles ; ce parti ne tarda pas a triompher. On a dit souvent que Duns Scot, dans son opposition au thomisme, se meut v dans le silla re thl’augustinisme » . Ce n est exact que dans un sens in s large. Scot est. lui aussj. un péripatéticien. Sans doute il semble encore subir l’influence de quelques théories d’Augustin ; il défend la prééminence de la volonté sur l’intelligence et la pluralité- des loi uns dans les êtres. Mais sont-ce Lien la des principes fondamentaux de l’augustinisme ? Est-ce même raiment de l’augustinisme, au moins si l’on émisa-, l’aspect que donne à ces pensées le docteur subtil ?

2. Spécialement la théorie de l’illumination intellectuelle, si modifiant de plus en plus, va se perdre d. ;  !

théorie scolastique de l’abstraction. Peckham lui-même, quand il soutient cette tin 01 ude la lumière éternelle dans le recueil de Quaracchi, p. 179-182), est loin de nous exposer le pur augustinisme. Il oppost è Anstote, .ime les textes d’Augustin, ceux d’Avicenne pour prouver l’action de Dieu sur l’intellif teUêctusag

est substantia separata, qum influit super mundum sternum. Ibid., p. 181. Ces formules nouvelles distinguant Vint, Ile, tus mi, i, s et l’intelteclus fwssibilit, tout comme Roger Bacon lavait fait, préparent révolution le péi ipatétisine pur. Bientôt l’influe nce spi ; iale de