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de ce ii lent, elle lui plu* méthodiquement syitémati poui la distinguer des autres explications. Bien plus, elle lut comprisi par les théologiens avec des nuances assez différentes pour amener un fractionnement entre trois ou quatre explications qui eurent chacune pour représentants des docteurs renommés el souvent prétendirent être exclusives. Avant de les mérer, il faut dire que parfois les théologiens parlent il une manière si vague qu il est difficile de leur assigner un groupe particulier. Mais toujours l’infaillibilité de la grâce efficace repose pour eux mit la force persuasive de l’invitation divine, indépendamment du lu science moyenne.

i" explication : Le congruisine de la grâce, par son intensité relativement supérieure aux résistances de la volonté, ou par son harmonie avec le caractère et les dispositions actuelles de l’âme. — Nous réunissons deux explications, n’étant point parvenu à distinguer nettement 1rs partisans de l’une et de l’autre ; les uns disent clairement : la grâce est infaillible parce qu’elle est donner à un degré supérieur à la concupiscence actuelle. (Test au fond l’explication augustinienne il.’-ja étudiée. Les autres considèrent moins l’intensité que la qualité : la grâce est victorieuse parce que les motifs que présente l’invitation divine sont précisément ceux qui, vu les dispositions du sujet, doivent être acceptés et entr. n’ner l’assentiment.

A ce groupe appartiennent un grand nombre de savants thomistes auxquels vient de se joindre le 1’. Guillermin. Les uns ont enseigné cette prédétermination morale pour remplacer la prédétermination physique qu’ils ne pouvaient adopter. D’autres reconnaissent la prédétermination physique comme une explication plausible, mais la modifient et l’adoucissent en lui adaptant celle explication morale. Parmi les adversaires de la prédétermination physique, fut d’abord le célèbre Joannes Vincentius, O. P. (-j-1595), dont la théorie est exposée et très longuement réfutée par Jean de Ledesma, O. P. (jlOlO), défenseur du système de Banez, dans De divins gratise auxiliis…, in-fol., Salamanque, 1616. p. 34, 54, 62, 125-137, 180-190, etc. Tel aussi le célèbre professeur d’Alcala et de la Minerve, Jean Gonzalez de Albelda (-Jvers 1636), « qui le premier, dit le R. P. Guillermin, Revue thomiste, janvier 1903, p. 658, s’éleva contre l’explication de la grâce suffisante qn’avaient donnée Lemos et Alvarez, b dans son commentaire In 7 ani Sum., disp. LV1II, sect. il, n. 10 ; disp. LIX, sect. ii, n. 14. — Un autre célèbre professeur de Salamanque, François de Araujo (Âravius), o. P., mort évêquede Ségovie, en 1661, enseigna également celle prédétermination murale, et lui donna expressément ce nom qu’il oppose à la prédétermination physique. In i’"" II* comment., t. il. p. 460-465. Pour expliquer l’infaillibilité de la grâce, dit-il, non est necessarius conewsus physice prssdeterminans, …sed sufficit concursus moraliter prsedeterminativus qui ex assidu A dibbctionb dei et spbcialissjma providentiel, …vim sortitur infallibilem. Ibid., p. 162. Voir sur cet auteur les Salmanticenses, Paris, t. x. p. 229 ; Goudin, O. P., Tractatus theol., Louvain, 1874, t. il, p. 301, les Études religieuses, avril 1890, t. XXIX, p. 664. Il faut encore joindre à cette liste Jean Gonzalei de Léon, >. 1’., dans ses Controversite de auxiliis gratite, dont le IL P. Guillermin, Revue thomiste, p. 660. donne d’intéressants extraits ; son célèbre confrère .

olai i r 1673), « l’adversaire si résoin et si redouté’du

grand Arnaud, » dans ses notes sur la Somme de saint

Thomas, I « II » , q. exi, a. 3. Mais parmi les partisans les plus ardents de la prédétermination morale, au nom de saint Augustin et de saint Thomas, on ne peut oublier de citer Joseph deVita, O. P. († 1677), dans un ouvrage spécial but cette question : De proprio et pi principio undeprovenit peeeatum in actionibus voluntariis, in-fol., Païenne, 166."), réfuté, a cause de ses

attaques contre la prédétermination physique

soulié, 0, P., Divus Tht 2 in-fol.,

Home. 1707 1709, diai III. q. v, a. 1. t. » , p. 141

dei nier th. ologien, oe. cit., q. m. t. ii, ; adopte cependant un système analogue, le congrui

du mol congruitat de l duée dont

l intensité « si supérieure a celle de la passion a vaincre.

Le P. Guillermin, foc. cit., p. 600. attribue la même opinion au célèbre thomiste Reginald y 1070, i i lui-même, après avoir décrit et défendu avec autant de préci que de modération l’ancienne conception thomiste de l, i prédétermination physique i pour passer à

I acte second, il déclare qu’il préfère la conception nouvelle dont il expose ainsi les conséquences ic’est nous qui soulignons). « Désormais il faudra faire consister cette efficacité (de la grâce) en quelque chose de relatif et < ! < variable suivant la nature et le degré de l’obslan t elle a â triompher. Et de là vient que les défi nseurs de cette théorie spéciale attribuent volontiers l’efficacité de la grâce à une certaine proportionnalité ou congruilé (congruentia, contemperies) avec la volonté. Mais à leur avis, c’est une congruilé agissait’triomphante qui cause infailliblement le consentement, el qui dés lors n’a rien de commun avec la grâce conjurez, laquelle, on le sait, tire son efficacité du consentement prévu parla science moyenne. » P. I L’auteur aflirme encore que la grâce efficace n’est pas donnée à tous parce que certains opposent coupablement des obstacles. Enfin, il ajoute. Revue thomiste, mars 1903, p. 22, note, 20, 30, des limites irnportantesà la théorie des degrés.

2 1 explication : L’efficacité morale de la grâce est expliquée par le nombre, la variété, le choix providentiel desappels divins, en sorte que l’enchaînement supplée à ce que chacun laisserait d’incertain. C’est le système que L. ïhomassin défend dans son Consensus scholæ, surtout part. 1. c. x.vi-xxvi, t. vi, p. 41-52. et qu’il peut attribuer à bon nombre d’anciens ou de modernes.

S explication : Elle est fondée sur la distinction de deux grâces : l’une générale et simplement suffisante pour les actes faciles, l’autre efficace par elle-même pour les actions difficiles.

1. La théorie.

Ces théologiens ne veulent ni la science moyenne avec les molinistes, ni avec les thomistes une grâce suffisante qui jamais ne produit son eflet. Ils ont donc cherché une voie moyenne.

a) Une grâce commune générale est accordée à tous, conférant des forces immédiatement suffisantes pour les devoirs ordinaires, faciles, en particulier, pour prier ; ji j nles actions difficiles, cette grâce ne donne qu’un pouvoir me, liai, c’est-à-dire le pouvoir de la prière qui obtiendra le secours spécial. Avec cette grâce ordinaire, il dépend entièrement de la volonté de consentir au bien OU de résister. Aussi, bien qu’on l’appelle grâce suffisante, elle est en fait tantôt efficace, si l’homme consent, tantôt purement suffisante, s’il résiste. En un mol c’est la grâce moliniste, mais donnée seulement pour les préceptes faciles, el avec la science moyenne en moins. — b) L’ne grâce spéciale, plus puissant, absolument nécessaire pour les devoirs difficiles, pour la victoire des grandes tentations : celle-ci est toujours efficace par elle-même, en suite que jamais la volonté ne lui résiste (bien qu’elle ne détruise pas la lib. tant son action morale est puissante.

2. Le fondement de ce système est la théorie de la prière si fréquemment exprimée par saint Augustin, De nat. et grat., c. xi.in. n. 50, P. L., t. m.iv. col. 271 : Non igitur impossibilia jubet ; sed jubendt

et facerequod possis, et petere quod non i i la

fin de ce livre. C. l.xix. n..S !  : hinc admonemur i facilibus quid agamus et in difficilibusquid petamus. Cf. De grat. et »l>. urh.. c. xi. n. 32, ibid., col. c. xviii. n. 37, ibid., col. 903 : adnwnitum est liberutn