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APOLOGISTES LES PÊ !

respect dû a la tradition. Lei « pologlati protester la législation impériale ne changea , ..„, ;, ., i, Septime Sévère, dès 202, elle s’aggrava par la publication de véritables édita de persécution.

l, . terrain politique semblait plus inabordable encore. L'État sonpçonnail les chrétiens de nourrir des sentiments hostiles et de former des projeta dangereui pour … sécurité. Il fallait dissiper toute écroivoque et pro que les chrétiens n'étaient pas, qu’ils ne pouvaiçnl être un danger. Déjà saint Justin, pour apaiser les susceptibilités du pouvoir, avait affirmé que ce n est pas un royaume terrestre qu’ils révent de conquérir, maie celui du ciel, Apol., i, 11, col. 341, et qu’au point de vue temporel ils ne peuvent éveiller la moindre crainte. Apol i, 12, col. 341. Et à sa suite, les apologistes dinsister sur le loyalisme des chrétiens, de montrer en eux des citoyens inoffensifs, respectueux du pouvoir, Qdèles observateurs dus lois, priant pour la prospérité de l’empereur et de l’empire, ni insoumis, ni révoltes, pas même conspirateurs. Nous prions pour les empereurs, dit Tertullien, Apolog., 30, P. L-, t. I, col..1 ; car c’est notre devoir, d’après nos saints Livres, tout., M, col. 446 ; et c’est notre intérêt, lbid., 32, col. 447. Mais il y avait mieux à faire, c'était de montrer dans les chrétiens et le christianisme une force et un soutien pour l’empire, la meilleure des forces, le plus ferme des soutiens. Suint Justin avait déjà dit : Nous sommes vos aides, vos auxiliaires ; car il n’y a pas de principes plus efficaces que ceux que nous professons pour maintenir la paix et empêcher tout mal. A)>uL, I, 12, col 341. Le christianisme, en formant des hommes religieux, prépare d’excellents citoyen* Et des lors ce n’est pas seulement à la liberté qu’il a droit, c’estala protection. Celse avait compris l’appoint que pouvait fournir le christianisme ; car, après l’avoir combattu, il réclamait le concours des chrétiens en faveur de 1 empire menacé. Il y avait donc un terrain d’entente. Les apologistes entrevirent-ils la possibilité d un empire chrétien ? Peut-être. Athénagore, en tout cas, avait tenu le langage d’un politique clairvoyant, quand il regardait comme une chose injuste la transmission héréditaire du pouvoir et priait pour l’accroissement territorial de 1 empire après avoir plaidé la cause de l’hérédité impériale. L-nat 37, col. 072. Et c’est là une évolution caractéristique de l’apologétique au he siècle. On avait compris que le pouvoir était l’arbitre absolu de la situation, et i pourquoi on s’appliqua non seulement à le désarmer mais encore à se le rendre favorable. On insista donc pour prouver que le christianisme, loin detre l’ennemi qu’on s’imaginait, était une force sociale, dont on devait se faire un appui. Meliton semble bien avoir entrevu cette alliance possible et féconde entre 1 empire et le christianisme ; car, remarque-t-il, la philosophie chrétienne (c’est ainsi qu’il appelle le christianise commence de fleurir pendant le règne d Auguste et a été d’un heureux augure pour l’empire ; c’est de ce moment , , ue date le développement colossal de la puissance romaine. Eusèbe, II. / :., iv. 26, P. G., t. xx. col. 393. L’apition du christianisme coïncidant avec le règne du premier empereur, servant de bon augure à la grandeur impériale et progressanl parallèlement avec l’empire,

C’e-t la un l’ait que Méliton souligne, et dont la Ci

quence est qu’entre la prospérité de l’empire et la cause chrétienne il y a corrélation, sinon dépendance. ibid., col. 396. Il est vrai que ce point de vue optimiste lui fait accorder les circonstances atténuantes i Néron et i , , „.,, . qu’il suppose trompés par des calomniateurs, , ., UI1 rôle plutôt bienfaisant a Hadrien et a Antonin. Ibid., Col. 396. Sa thèse n’en marque pas moins une tendance significative et comme l’espoir secret de trouver enfin dans un prince philosophe l’ami ei le protecteur du christianisme. Le christianisme, en eftet, est

des lois une puissance qui n’est pas a dédaigner ei avec

laquelle il tant compter. Désormais ce n « po lytln isme qui assure la grandeur > ' e

christianisme ; point de vue tout nouveau qui n

après a ironiquement

mtradictiona du '- L >

t i col 273. le projet de Tibère voulant placer JesusChrist au nombre des dieux, ibid., ii, col. 201. el sou' mie les bonen n’ont pu être 1, 0-1, les au ci

tianisme, i&id., 5, col. 296, Tertullien qualifie I impériale de flatterie honteuse et funeste, de I ;.sse el sacrilège adulation, ibid., 34, col. 451, el que

ceux qui honorent cette seconde n que

hypocrites et des ennemis, ibid., 30, col. iô !  : car rai Romain, le serviteur dévoué, c’est le chrétien. Ibid., 36, col. 160. Et voila formulée cette idée politique que li mpire doit s’entendre avec le christianû quoi il n’a que des risques à courir ; car si les chrétiens ne pratiquent pas la vengeance, ils le pourraient contre l’empire avec d’autant plus de succès qu ils sont la force et le nombre ; même sans prendre les armes, sans se révolter, rien qu’en se séparant des Romains, en les laissant dans la solitude et le silence, en les al andonnant a la merci des démons, ils causerais l’empire les plus graves préjudices. Ib l., 3I. col iOi. L’exagération de ces paroles n’enlevé rien a I idée politique qu’elles supposent ; l’empire a tout profit a se faire un allié du christianisme, en cessant de le persécuter et en lui accordant une intelligente protection.

VII. Les apologistes et la doctrine cnr.nn.NNE. — Pas plus que les Pères apostoliques, les Pères apologistes n’ont laissé un exposé complet de l’enseignement chrétien, parce qu’ils écrivaient au gré des circonstances et selon les besoins de l’heure présente. Toutefois, ils sont beaucoup plus explicites sur certains points et contribuent, malgré le caractère forcément restreint de leurs œuvres, a nous faire mieux connaître la foi de 1 Eglise dans la seconde partie du IIe siècle.

i. Écriture saint.'. — Il semble qu’ils n’auraient dû faire usage de l'Écriture sainte qu’avec les Juifs et les hérétiques ; mais ils ont invoque son tén auprès des païens, soit pour combattre l’imputation d’athéisme, Athénagore, Légal., 7. col. 904, soit pour démontrer la mission divine de Jésus-Christ Justin, Apol., i. 12, 30, 31, 53, col. 345, 376, W5. La regardant comme une œuvre de Dieu, ils lui reconnaissent une autorité exceptionnelle, Tatien, Oral., 29, col. tullien, Apolog., 18, 19. 20, P. L., t. i. col. 389 capable de convaincre et de donner la foi aux pa Tatien, Oral., 29. col. 868 ; Théophile, Ad Autol 30 col. 1168 ; Tertullien, i*polog., 18, P. L., t. i.co ! en même temps que de fortifier la foi et l’espérance chrétiennes. Tertullien. Apolog., 41, P. L., t. i. col. 489 Elle est lue publiquement dans les synaxes. Justin. Apol..u 67 col. 420 : Tertullien. Apolog., 20, P. LA. i. col Pendant plusieurs siècles, elle a et, rédigée par divers écrivains, tous inspirés de Dieu, organes du Saint-Esprit. Justin, Apoî., i, 31 : DioL, 7, col. 37 Légat., 7. col. 904 ; Théophile, Ad AutoL, i, 11 : n. '.' m ' 12. 17. col. 1045, 1084, 1137. 1144.

Le Nouveau Testament est également inspiré. Théophile..4./ AiitOl, m. 12. col. 1137. Sans donner la des livres qui b' composent et sans en nomn. leurs, ils font de fréquents emprunts soit aux ! qu’ils désignent sous ce nom. Justin, Apol., l.MjDurt., KM col. 129, 700 ; Théophile, Ad Autol., iii, 12, col. I ou sous celui de mémoires di ' loi. 102. 103. col. 712.713. 717. soit auxdiverses El , l’Apocalypse. .. /, ;, .„. _ Nous avons vu plus haut comment les

apologistes ont défends contre le polythéisme lie

Dieu, son existence, son unit.'-, s., providence,

Trinité. - Le dogme de la Trinité n’a été ngou ! reusement défini qu'à Nicée ; jusque-là la langue tbéo-