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AUGUSTIN (RÈGLE DE SAINT]

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A la fin du xixe siècle, l’ordre des augustins continue ses traditions littéraires et scientifiques. On peut citer les noms de l’orientaliste cardinal Augustin Ciasca († 1902), qui a publié : Sacrorum Bibliorum fragmenta coptosa /iidica musei Borgiani, Rome, 1885, 1889, et une version arabe du Diatessaron de Tatien, 1888 ; le P. Fernandez, auteur d’un cours de théologie ; Mo r Camara, évéque de Salamanque, l’un des orateurs les plus goûtés de l’Espagne, le P. Lopez, le P. Guillaume Rugamer, qui a publié une monographie de Léonce de Byzance. les PP. Tardy, Giorgi, Keller, etc. En Espagne, les augustins, chargés de la direction du collège royal de l’Escorial, exercent une réelle influence sur le développement des études ; ils publient une revue mensuelle La Ciudad de Dios. Quelques-uns de leurs confrères, qui évangélisent les Philippines, ont beaucoup contribué aux progrès de l’histoire naturelle dans ces îles. Les augustins de l’Assomption en France s’occupaient plus particulièrement de la bonne presse ; ils publiaient le journal La croix ; ils continuent à publier le Pèlerin, le Cosmos, les Éc/ios d’Orient, les Questions actuelles, le Mois pittoresque et littéraire, avec l’aide de nombreux collaborateurs. Réfugiés à Louvain, ils ont fondé, en 1902, la Revue augustinienne. Les PP. Bouvy cl Germer Durand s’occupent de l’histoire des Eglises orientales ; le P. Drochon dirigeait une publication de monographies contemporaines qui est continuée depuis sa mort. Plusieurs religieux des maisons de Constantinople sont nos collaborateurs. Le pèlerinage national annuel de Lourdes et le pèlerinage de pénitence à Jérusalem sont dus à l’initiative de ces religieux.

Lis augustins ont, à l’imitation des franciscains, établi un tiers-ordre, que Boniface IX a approuvé pour les femmes i 1 400) et Paul II pour les hommes (1470).

Panvinius, Chronica S. Augustini ordinis per seriem digesta, itomc, 1010 ; Pamiihilius, Chronica ordinis fratrtim eremitarum S. Augustini, Rome, 1681 ; Curtius, Elogia virorum illustrium ex ordine eremitarum S. Augustini, Anvers, 1658 ; Gandulfus, Dissertatio historica de ducentis augustiniania scriptoribus, Home, 1740 ; Hélyot, Hist. des ordres religieux, 1722, t. iii, p. 7-60 ; Th. Kolde, Die deutsche Augustinen Kongregation und.I. v. Staupitz, Gotha, 1879 ; Heimbucher, Die Orden und Kongregationen…, ÎH’.IG, t. i, p. 443-403.

IV. Congrégations d’hommes. — Depuis la fin du xme siècle, un grand nombre de familles religieuses, ayant à choisir entre les quatre grandes règles approuvées par Rome, ont adopté celle de saint Augustin. Plusieurs ordres militaires l’avaient déjà prise pour base de leur législation. Les chevaliers de Saint-Jean, de Jérusalem ou de Malte, d’AubraC, les chevaliers de l’ordre Teutonique, el après eux, ceux de la Foi de Jésus-Christ, de la Croix de Jésus-Christ, de Notre-Dame de la Victoire. Voir Militaires (Ordri s). Il en est de même des Frères prêcheurs ou dominicains. Voir FRÈRES PRÊCHEURS.

I. TRINITAIRSS.

Cet ordre fui fondé’par saint.lean de Matha et saint Félix de Valois à Cerfroi dans le

diocèse de Meaux (1198) SOUS le nom d’ordre de la Trinité ou de l.i Rédemption des captifs. Innocent III lui donna son approbation. Le but principal de ses membres était de se consacrer au rachat des chrétiens que les Maures avaient réduits en esclavage. Ils ont ajouté à la règle de saint Augustin des constitutions

évéres, qu’il a fallu mitiger dans la suite (1207).

ordre eut une rapide extension. La maison de

l. placée sous le vocable de saint Mathurin, valut

membres le urnom de Mathurins. Ils eurent

bientôt des couvents nombreux en France, à Home, en

Italie, en Allemagne, en Angleterre, en Irlande, en Es . où ils devinrent florissants et d’où ils passèrent

en Amérique. Les I rinitairea ont eu jusqu’à 250 couvents

ibués en 17 provinces, Julien de Nantonville et

Claude Aleph entreprirent en France une réforme de

cet ordre à la fin du xi siècle. Le P. Jean-Baptiste de

la Conception établit en Espagne une réforme plus austère que l’observance primitive (1594), celle des Trinitaires déchaussés, qui s’étendit hors de la péninsule et compta quatre provinces. L’ordre de la Trinité n’a jamais pu réparer les pertes que lui ont fait subir la Révolution française et les persécutions qu’elle provoqua en Europe. Il lui reste encore quelques maisons peu nombreuses en Italie, en Espagne et dans l’Amérique du Sud. Son général s’est offert au souverain pontife pour se vouer avec ses frères à l’œuvre anti-esclavagiste (1894). Les services rendus à l’humanité par les trinitaires leur ont valu les éloges les plus mérités, même de la part de Voltaire. En 1200, c’est-à-dire deux années après leur fondation, ils avaient délivré 186 captifs. Le nombre des esclaves rendus par euxà la liberté s’élève à 900000.

Emelin, Die Litteratur zur Gesehichte der Orden SS. Trinitatis und B. Marix de mercede redemptionis captivorum, Karlsruhe, 1890 ; Bonaventura Baro, Annale.-, ord. SS. Trinitatis, Rome, 1C84 ; Antonio dell’Assumptione, Arbor chronologica ordinis ejrcalceatorum SS. Trin., Rome, 1894.

II. ORDRE DE NOTRE-DAME DE LA MERCI OU DES

meucédaires. — Cet ordre poursuivait le même but i|ue celui de la Sainte-Trinité’. Il eut pour fondateur saint Pierre Nolasque (1223) ; Grégoire IX le confirma en 1235. Saint Raymond de Pennafort rédigea ses constitutions. Les membres de cet ordre faisaient le vœu de se donner eux-mêmes en captivité pour délivrer un esclave, dont le salut était en péril. A rouvre du rachat des esclaves, ils ont ajouté le service spirituel des galères et l’évangélisation des païens, spécialement dans l’Amérique du Sud. Au début, cet ordre, qui était surtout militaire, se recrutait principalement dans la noblesse ; il se composait de chevaliers, de prêtres et de frères. Les sept premiers généraux furent chevaliers. Lorsque Jean XXII (1317) voulut que cette charge fût remplie par un prêtre, les chevaliers quittèrent l’ordre pour s’unir aux chevaliers de Montesa. Les religieux de la Merci se sont répandus en Espagne (3 provinces) et en France (1 province). Christophe Colomb les emmena en Amérique, où ils se développèrent beaucoup plus qu’en Europe. Ils y forment, en ce moment, i provinces avec plus de 400 religieux. Le P. Jean du Saint-Sacrement établit la réforme des mercédaires déchaussés, confirmée par Clément VIII (1(303), qui eut une province en Espagne et une en Sicile. L’ordre de la Merci avait des tertiaires. Il a fourni à l’Église quelques cardinaux : saint Raymond Nonnat († 1210) est le plus connu ; plusieurs évêques, parmi lesquels saint Pierre Paschal, évêque de Jæn c|~ 1300), mérite d’être cité, el un certain nombre d’écrivains : François Salazar, Bernard de Vergas, Mérino, Salmeron, etc. Quelques-uns de ses membres ont été martyrisés par les musulmans ; 315 ont péri pendant les guerres de religion.

Bern. de Vargas, Chronica særi et militaris ord. B. Af. de mercede. Païenne, 1619 ; Gari y Siumell, Bibliotheca mercedaria, Barcelone, 1875.

/ ; I. servîtes. — L’ordre des servîtes fut fondé, en 1233, sur le monl Senario près de Florence par les saints Bonfiglio Monaldi, Bonagiunta Munetti, Amideo Amidei, Munetto dell’Antella, LTguccione, Sostegni et Alexis Falconieri, canonisés par Léon XIII (1888). Alexandre IV l’a confirmé (1255). Le cinquième général, saint Philippe Beniti ({ 1285), lui donna des constitutions ; ce fut sous son gouvernement que l’ordre se développa. Il comptait 10000 religieux en 1310. Martin V leur a donné les privilèges îles ordres mendiants. Antoine de Sienne établit la réforme des servîtes de l’observance (1411) et Bernardin de Ricciolini celle des ermites du même ordre (1543). Les servîtes ont eu parmi eux un cerl mi nombre d’écrivains : Sarpi (y 1623), l’historien si connu du concile de Trente ; le mathématicien Ferrari iy 1626), qui enseigna longtemps à l’université de Padoue ;