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AUGUSTIN (SAINT)

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passion de la vérité fixe trop son attention sur un seul côté d’une question complexe : de là des formules trop absolues, sans correctif, en apparence fausses, tantôt dans un sens, tantôt dans le sens contraire. « Le tempérament oratoire qu’il avait à un si haut degré, dit fort bien L. Becker, dans la Revue d’/iist. eccl. (de Louvain), 15 avril 1902, p. 379, le genre d’élévation qui seyait à sa riche imagination, à son âme aimante, ne sont pas les plus sûrs dans les spéculations de la philosophie. » Les grands docteurs du moyen âge l’avaient bien remarqué’: PLUS ilimi i MINUS volens i ulelligi, dil de lui saint Bonaventure, In /T Sent., 1. II, dist. XXXIII, a. 3, q.i.ad i"’", Quaracchi, 1885, t. ii, p. 794. Cf. S. Thomas, De malo, q. v, a. 2, ad l um. Telle est l’origine des prétendues contradictions qu’on lui prête et des erreurs que lui attribuent les prédestinatiens de tous les temps. On voit ici le rôle des esprits plus froids de la scolastique. Thomas d’Aquin était un correctif nécessaire au docteur d llippone : il est moins grand, moins original, et surtout moins vivant. Mais le calme didactique de son intellectualisme lui permet de corriger, par une critique rigoureuse, les exagérations d’Augustin, de donner aux termes plus de justesse et de précision, de préparer en un mot le dictionnaire grâce auquel on pourra lire le docteur africain sans danger.

Le protestant Ph. Schaff a écrit, op. cit., p. 102 : « Le grand génie de l’Église africaine… de qui le moyen àye et la Réforme ont reçu une impulsion également puissante, mais en des directions si diverses, n’a pas encore achevé l’œuvre qui lui a été assignée par la providence. Il est encore un trait d’union entre les deux seclions opposées de l’Église d’Occident, le catholicisme et le protestantisme, et encourage l’espérance qu’un temps viendra où les discordes du passé seront oubliées dans les suaves harmonies de la parfaite connaissance et du parfait amour. » Puisse ce rêve se réaliser !

I. Études générales sur la doctrine de saint Augustin. — Les plus importantes sont les grands ouvrages, signalés col. 2284, de Tillemont, Œillier, Schwane, Stock !, et, parmi les protestants, Bindemann, Fried. et Paul Bobringer (malheureusement, les textes d’Augustin sont cités en allemand, et chose incroyable sans r èrence), Dorner, Reuter, Loofs et Harnack. Il

faut ajouter : 1* Les synthèses de la doctrine augustinienne par extraits : Prosper d’Aquitaine, Sententix ex A ugustino delibatas (au nombre de 390), P. L., t. xi.v, col. 1859-181)8 ; I). Eugyppius (moine africain vers 553), Thésaurus ex Aug. operibus, P. /… t. i-Xlt. col. 5(11-11*8, et dans le LurpuS de Vienne, t. ix, édit. de P. Kn "II. A| » - de nombreuses compilations au moyen âge par Isidore de Séville († 64C), Bède (+733), Raban Maur(f856), le diacre Florus de Lyon (+875), François de Mayronis (-[-1327), Th o atesinS. A ug. de civitate Dei, Toulouse, 1448 ;

au xiv siècle, Barthélemi Simonis de Carusis, O. S. A., acheva le Mu P. Aug, ordine alphabetico digestum, com ment maître Aug. Trionfo, édité i Lusieurs fois, 2 in-fol.

(Lyon, 1555 ; Paris, 1645) el le i Commentaria tain in V. quatn m A’. T. ex oi tgustini lucubrationibits, 2 in-fol., Baie,

ouvrage protestantisé par un audacieux plagiat du lui).

Jean Gastius, qui se L’attribua, cf. Tlraboschi, Stor., i. Lett. ita liana, I. II, c. i) ; Jérôme Terres, s.. !. (Torrensis), Confessio

lib. VI distributa et certis capitibus tucorum

theologicorum, q scitudignissimi, ci mprehensa…,

Dilingen, I ous ce titre : D. Augustinus ro dejensor, Vienne, 1747 ; David Lenfant,

O. P., Concordantiee augustinianse, sive collectio omnium

, sim i ep « iunti ibus S. A m/.

tar Concordantiarum S. Scripturæ, 2 In-ꝟ. 1.,

c’est une concordance m baie plutôt m" p * c le, très utile poui étudier la tel de saint Augustin ;

udonyme du tbéâtlnGabr. Gualdo), Théo mplativa et moratis, 3 ln-lol., Venise, 1737 (i

utile, quoiqu alphabétique). — 2’Les grands tl

discutent ordinairement la pensée de - tin sur

chaque dogme, mais spécialement Vasqui i a R.ulz de Montaya, Contenson, Petau, Thomasain, le cardinal Brancacio de Lauria, o. M., Frassen, Mac txlîi G tti, Berti, Tournely, le troversistes Bellarmin, Stapleton, Walenburcb, et di Franzelin, Palmieii, Scbeeben, Scbanz, Janssens. Dans les l’rx lectiones theologicse de Christ. Pesch, 9 in-8° Fribourg-en-Brisgau, 1894 sq., l’index de chaque volume, v Augustinus, renvoie aux divers points de la doctrine augustinienne. Il en est de même de L. Janssens, O. S. B., dans sa Summa theologica ad modum commentarii in Aquinatis Summam, Fribourgen-Brisgau, 1900-1902 (4 volumes parus). Ouvrages spéciaux : M. Hauzeur, Anatomia totius augustissimx doctrina ? S. Augustin), 2 in-fol. (1643-1645) ; ouvrage d’un vrai mérite ; L. Alticozzi, S. J., Summa augustiniana ex colleclis, disputatis explicatisque sententiis D. Augustini, 6 in-4°, Borne, 1755, étude très pénétrante de la pensée augustinienne surtout sur la grâce ; La défense de la tradition et des saints Pères, par Bossuet, édit. Lebel, Versailles, 1815, t. v, apologie de la doctrine d’Augustin contre les attaques de Richard Simon ; les Annvtationes de J.-B. Faure sur YEnchiridion de flde, spe et curilate, Borne, 1755 ; par Passaglia. Naples, 1817, sont une véritable clef de la doctrine de ce Père ; Tixeront, Histoire des doymes, Paris, 1909, t. II, p. 351-512. — 3’Études importantes d’auteurs prolestants : Em. Feuerlein, Ol/i’r die Stcllung Augustins in der Kirchen-und KuUurgesehichte, dans Historische Zeitschrift de Sybel, 1869, t. xxii, p. 270-313 ; A. Dorner, Augustinus, sein theologisches System und seine religionsphilosophische Anschauung, in-8° Berlin, 1873 ; H. Beuter. Augustinische Studien, in-8° Gotha, 1887 (paru dans Zeitschrift fur Kirchengeschichte, 1881, t. v, p. 349-286 ; t. VI, p. 155-192 ; t. VIII, p. 124-187), très importante étude sur la théorie de l’Église ; W. Cunningham, S. Austin and lus place in the history of Christian thought, in-8° Londres, 1880 (Hulsean Lectures, 1885) ; R. Eucken, Die Lebensanschauungen der grossen Denker, in-8% Leipzig, 4’édit., 1902, p. 210-245, traduit dans les Annales de philos, chrét., sept.-oct.-novembre 1899.

II. Études sur la philosophie et le néoplatonisme de saint Augustin. — 1° La philosophie en général : André Martin, oratorien, S. Augustini philosophia, Angers, 1667, recueil de textes réédité par Jules Fabre, Paris, 1KG3 (tendance ontologiste ) ; A. Théry, Le génie philosophique et littéraire de s. Augustin, in-8° Paris, 1861 ; Flottes, Études sur S. Augustin, sim génie, sou âme, sa philosophie, in-8° Montpellier, 1861 ; cf. Saint-René Taillandier, dans la Revue des Deux Mondes, 1802, t. xl, p. 503-512 ; G. Milone, Corne la fllosofla di S. Tommaso du que lia di S. Agostino per essere differenUssima none discorde, dans Giorn. d. Arcad., 1862, t. xxxiv, p. 37-110 ; F. Nourrisson, Lu philosophie de S. Augustin, 2 in-8° Paris, 1865 (cf. Barth. Saint-Hilaire, dans les Mémoires de l’Acad. îles sciences mur. et pot., 1805, t. xii, p. 107-202) ; A. Dupont, l.a philosophie de S. Augustin. Louvain, lxxl (extrait de la Revue catholique de Louvain) ; Storz, Die Philosophia der h. Augustinus, in-8% Fribourg-en-Brisgau, 1882 ; Jules Martin, Saint Augustin, in-8° Paris, 1901 (dans la collection Les grands philosophes), étude vraiment personnelle, mais trop systématique ; cf. L. Becker, dans la Revue d’hist. ecclés. (de Louvain), 15 avril 1902, p. 379-385 ; Bainvel, Un nouvel interprète de suint Augustin, dans les Études, 1901, t. LXXXVII, p. 645-661 ; A. C.anloil, dans la Hernie thomiste, novembre 1901, p, 628-636 ; A. lieilliaiid, S. Augustini doctrina de pulchro ingenuisque artibus, Poitiers, 1894 ; L. Baurain, Le temps d’après samt Augustin, dans la Hevue augustinienne, mai 1902, p. 183-193. — 2’Le néoplatonisme et saint Augustin. Voir Études générales sur le platonisme des Pères, dans la Topo-bibliographie de M, chevalier, au mot Platonisme ! Souverain, Le platonisme dévoilé, essai touchant le Verbe platonicien, Cologne I >n terdam), 1700, souleva une controverse violente, cf. il. v. Stein, Der Streit iiber den angeblichen Platonismus der Kirchenvàter (cf. Zeitschrift f. die histor. Theot., 1864, p. 319-418) ; F. Baltus, s. J., Défense

des saiiits Pères accuses de platonisme, in-4°, Paris, 1716 ;

Keil, De doctoribus veteris Ecclesise culpa corruptæ pi r platonicas sententias théologies liberandis, édit. Goldhorn, Leipzig, 1821, Kn particulier : J. Bestmann, Qua ratione Augustinus nui a mes philosophia ! grasete ad dogmata anthropologica describenda adhibuerit, ln-8 Erlangen, 1877 ; Lœsthe, De Augustino plotinizante in doctrina de l’eu disserenda, iéna, 1880 ; C. Bigg, The Christian platonist o) Alexandria, ln-8*, Londres, 1886, p. 280-290 ; Grand -ge, S. Augustin et le néoplatonisme, in-8, Paris, lx’, 10 (met eu regard les textes

d’Augustin et ceux de Plotin dont Il s’inspire)

in. Théorie de la connaissance ri i i l* Augus tin et la connaissance en g< aérai Melxer, Augustini et l sii placita de mentis humanm sui cognitione, 1860 ; W. OU, D. ht. Augustinus Lehre iiber d. Sinneserkenntniss, dam Philosophisches Jahrbuch, 1900, p, 45-1 148 ; II. Leder,

rsuchungen iiber Augustin » Èrkenntnisstheorie in ihren hungen lurantikenSkepsis, : u Plotin und tu Descartes, in-8% Maibuurg, l’JOl. — 8* Saint Augustin et l’ontologisme :