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sibilité oicini i- « - d’Augustin, ce qu’il appelle i les éléments féminins de son génù II s  : " 11 1’chose qu’un hasard ou un accident, dit-il, dans le rôle exceptionnel qui est échu à sa unir Monique dans --un évolution intellectuelle. C’est là le cachet qui le distingue itiellemi ni de Luther, dont on.1 pu dire : Tout eu lui est un homme. 1 Ueberdie Stellung Augustin der Kirchen-und Kulturgeschichte, dans ttistorische

AriftdcSybel, 1869, t. xxii.p. 270-313. EtSchlo cité par Feuerlein, ibid., p. 281, n’a pas craint de dir< qu’il ; i plus de vraie poésie dans ses œuvres que dans tous les écrits des Pères grecs. Il est du moins incontestable que nul penseur n a fait couler ni tant de larmes ni des larmes plus saintes.

2° <.v caractère du génie d’Augustin explique son œuvre doctrinale. —

1. Les dogues chrétiens sont moins envisagés en eux-mêmes el’1 une façon spéculative, que dans leurs rapports avec l’âme et les grands devoirs de la vie chrétienne. Ainsi seulement s’explique sa division de la théologie, à première vue si étrange, dans VEnchiridion : il ramène toute la doctrine chrétienne aux trois vertus théologales : c’est qu’il considère dans les mystères les diverses activités de l’âme qui doivent en Vivre. De même, il est très bref dans I exposé des mystères divins, et développe à loisir les dogmes anthropologiques du péché et de la grâce. Le point de dépari de ces recherches dans toutes ses premières œuvres, ainsi que l’a très bien remarqué Eucken, Die Lebensanschauungen der grossen Denker, ’r édit., l ( J0 - 2, p. 211, trad. franc, dans Ann. de phil. chrét., t. xi., p. 009, est essentiellement humain, psychologique : c’est le bonheur, le fecisti 710s ad te, et irrequietum est car, etc., des Confessions. Voir le De beata vita. Et il en est ainsi partout : dans la Trinité, abrégeant les subtilités des Pères grecs, il contemple de préférence la vie intérieure de la divinité comme un mouvement de l’Etre qui est d’abord toute-puissance, puis connaissance et enfin amour. Dans l’Incarnation, il donne la plus large part au côté moral, au triomphe de l’humilité. Voir col. 2372-2373.

i ?. De là aussi, dans l’œuvre d’Augustin, un cachet, jusque-là inconnu, de personnalité vivante qui se trahit partout. Il inaugure cette littérature ou l’individualité

de l’auteur se révèle dans les matièreles plus abstraites. « Chez lui, dit encore Eucken, op. cit., p. "210, l’évolution de la pensée est, à un degré proéminent, l’expression de la personnalité- : c’est même la vie personnelle, se manifestant directement, sans intermédiaire. 1 Les Confessions en sont un exemple inimitable, tiarnack,

Précis de VhiSt. des dur/mes. p. i">(i. admire à ce pi chez le docteur africain, le don exquis de l’observation psychologique et une facilité entraînante pour peindre ses observations intimes : ce talent, dit-il, est le secret tout à la fois de son originalité et de sa grandeur.

3. C’est encore ce caractère qui le distingue des autres docteurs et lui donne sa physionomie propre. Am broise, avec son esprit tout romain, est attiré, lui aussi. par le ente pratique des questions ; mais il ne s’élève jamais si haut, el ne remue pas aussi profondément le cœur que smi disciple de Milan. Jérôme est plus vanl exégète, mieux armé pour l’érudition scripturaire, il est même plus pur dans son stvle : mais, malgré sa ne impétueuse, le solitaire de Belhléhem est moins

]’ie liant, moins chaud, moins saisissant que son cor re pondant d’Hippone. Athanase est aussi subtil dans l’analyse métaphysique des dogmes, mais il ne remue

pas le Cœur et ne s’empare pas île toute l’âme comme

le docteur africain. Origène a eu dans l’Église d’Orient un rôle d’initiateur comparable à celui d’Augustin en

( lee 1 dent ; mais Cette influence, mal heureuse a plus d’un

titre, s’exerçait plutôt dans i, , sphère de l’intelligence spéculative, tandis qu’Augustin, par ses dons du cœur,

a étendu son action bien loin eu dehors du monde des

théologien’;. Bo^uet. celui de tous lee génie* qui lui

mble bplupar l’élévation et l’univei salité, lui supérieur par l art et le Roi di il n’a

, tte tendresse d’âme qui séduit ; -1 Au. moins foudroyant, il attire davantage et subjugua doucemi nt l esprit

Vexpliqut le d’Au~

guslin smles 1 Elle 1

I union des dons du cour et de l’esprit. Seu spéculatif n agit pas directemi ni sur La foule. I. chrétien, en dehors des théologiens de profession, ne lit pas Thomas d’Aquin. D’autre part, Bans la vu< di un ii du dogme, le mysticisme ne I dès que la raison s veille et d< tde des m

phores : c’est le sort du piétisme vague de tous les temps, qu ils reconnaissent le Christ ou non, qu’ils soient prônés par Schleiermacher, par Sabatier ou leurdisciples. Hais au génie d’Augustin, a la fois : de lumière et chaud d’amour, toute d.le.

et l’Eglise entière, docteurs et fidèles, se Laissa 1 s pén

miment.-. Pins que tout autre

critique, A. Harnack admit I cette influence qui

s’exerce sur toute la vie du peuple chrétien. Si Thomas d’Aquin est le docteur di pour

Harnack, l’inspirateur, le n de la ;

chrétienne. Si Thomas inspii

Augustin, outre qu’il a formé Thomas lui-même, inspire la vie intime de l’Eglise, il est l’âme de’grandes réformes réalisées en son sein. Dans Dos Wesen des Christentunis, 14’leçon. HKKJ, p. 161, trad. fr p. il’A. il montre comment catholiques et protestants vivent de la piété d’Augustin : 1 Le sentiment de la misère du péché’consolée par la confiance. Augustin la exhalé- avec une profondeur d’émotion et des paroles sissantes que nul avant lui n’avait connues ; bien plus, par ces conlidences intimes il a atteint si sûrement des millions d’âmes, il a dépeint si exactement leur état intérieur, il a tracé de la conliance une image si vivante et si irrésistible, que ce qu’il a vécu lui-même cesse revécu dans le cours des 1 500 ans qui ont suivi. Jusqu’à nos jours dans le catholicisme, la piété intérieure et vivante, aussi bien que la façon de l’exprimer

t ont été essentiellement augustiniennes : l’âme est toute pénétrée de ses sentimenton sent comme lui, et l’on

repense ses pensées. Il n’en va pas autrement pour beaucoup de protestants et ce ne sont pas les plus mauvais, i Au-si ceux-là même pour qui le d qu’une relique du passé, proclament que l’influ d’Augustin survivra toujours L Augustin qui doit vivre impérissable, dit Loin inger. op. cit., p.’"> ce n’est ni le théologien, ni le l’ère de l’Eglise, ni le champion des luttes ecclésiastiques, c’est le génie religieux d’Augustin qui est immortel. »

2. Cette émotion vraie est aussi Lvoile qui dérobe au lecteur certains défauts, ou les fait oublier. I Jamais Augustin, dit Eucken. op. cit., p. 213 ; trad. fram., p. (il I. n’aurait pu exercer toute l’action qu’il a ev si, en dépit de la rhétorique de l’expression, la plus solue sincérité n’avait ré^ne au fond de son Ame. Harnack. lias Wesen, etc., p. 161. On excuse de même

les redites fréquentes, parce qu’elles sont l’expression

d’un sentiment profond. I Malgré toutes les répétitions,

on sent, dans ses écrits, l’épanchement spontané- de l’esprit bplus hautement doue et du cour le plus pieux, » dit SchatT, op. cit., p. 96.

S. Mais la passion d’Augustin est aussi, il faut l’avouer, la source d’exagérations, <t parfois d’erreurs qui ci un réel danger au lecteur inattentif ou mal dis] tains théologiens, dans leur amour pour saint Augustin, oui voulu tout justifier, tout admirer, le proclamer infaillible. Rien ne pouvait plus nuire a sa gloire qu excès l-i réaction signalée plus haut, i ient

en partie de la. Il faut donc reconnaître que :