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AUGUSTIN (SAINT)

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Et nostis quanta hic passi sunt niali, et possutit pâli.

4. Les âmes soumises à cette purification sont celles qui ont encore à expier, mais sont dans la grâce de Dieu. Il l’a souvent répété dans les commentaires cités du quasi per ignem. Mais dans l’Enchiridion, c. ex, il redit que ceux-là seuls sont soulagés par les prières de l’Église, qui ont mérité durant leur vie d’être aidés par les suffrages des vivants. Cf. De octo Dulc. quæst., q. il, P. L., t. xl, col. 157-158. Il signale expressément que les enfants baptisés, morts avant des fautes personnelles, son ; délivrés non seulement de l’enfer, mais de tout purgatoire : non soluni pœnis non præparetur se.tern.is, sed ne ulla quidem posl mortem pirgatoria tormenta patiatur. De civit., 1. XXI, c. xvi, P. L., t. xli, col. 730.

5. Après le jugement dernier, plus de purgatoire : la sentence finale ne connaît que des élus ou des réprouvés. De civil., 1. XXI, c. xiii, P. L., t. xli, col. 728 ; cf. c. xvi, col. 730. Mais Augustin, nous le rappelons, ne serait pas loin d’admettre, avec d’autres Pères, par exemple saint llilaire, la purification de certaines âmes au moment même du jugement, d’après Malachie, III, 1-6, et Isaïe, iv, 4 : videtur evidentius apparere inillo judicio quasdam quorundam purgatorias pœnas futuras. De rivit., 1. XX, c. xxv, col. 700.

La résurrection finale.

Elle apparaît dans les traités,

les lettres ou les sermons comme un des dogmes chrétiens qui préoccupait alors vivement les esprits et donnait lieu aux questions parfois étranges et bien grossières. Voir Serm., CCCLXI, n. 4, P. L., t. xxxix, col. 1600 ; ce sermon et le suivant forment avec l’Enchiridion, c. lxxxiv-xcii, P. L., t. xl, col. 272-275, et De , 1. XXII, c. v, xii-xxix, P. L., t. xli, col. 756, 775801, un traité complet sur la vérité et l’explication de ce dogme.

1. La foi en la résurrection est vengée des attaques païennes, dans tout le sermon ccclxi. C’est le dogme le plus violemment attaqué, dit-il, In Ps. i. xxxviii, n. 5, /’. /.., t. xxxvii, col. H31 ; l’immortalité de l’âme a eu

défenseurs chez les païens, mais la résurrection, nul n l’accepte : in nullare, tam reliementer, tant pertinaciter, tam obnixe et contentiose contradicitur fidei… Il s’appuie, pour la venger, sur la résurrection de Jésus-Christ, sur le miracle de la foi du monde, Dr civit., I. XXII, c. v, col. 750, sur la création et aussi sur les merveilles de la nature, non moins mystérieuses que la

rrection. Epist., en, q. i, n. 5, P. L., t. xxxiii,

col. : >, : >.

2. Pour l’identité du corps ressuscité, il suffit que

les mes éléments matériels concourent à le former,

quand même ils seraient distribués autrement. « Une

statue refondue dans le nu moule reste identiqueà

elle-même, quoique les parcelles en soient autrement placées. « Enchirid., c. i.xxxix, col. 273.

..’. L’universalité de la résurrection ne soullre pas eption pour les morts. Enchirid. ^ c. i.xxxiv. Tout être humain, ne fût-il pas venu au jour, renaîtra à la vie. Ibid., c. Lxxxv-i.xxxvii. Mais tous mourront-ils ? N’aura-t-il pas exception pour ceux qui vivront au dernier jour’Augustin est dans le doute. a cause de I Thess., iv, 14-16, m. lis il incline., penser que par le péché

d’origine tous les lio s sont condamnés à la mort.

a Dule quæst., q. iii, n. 3, uellem lune audire doctiores…, n. 1-0, /’. /.., i. xl, col. 159-161. Cf. Epist.,

/’. /.., t. xxxiii, col. 872-874. !.. vants et les morts, dans le symbole, peuvent dé le.unis et les méchants, ou encore les vivants au moment de la catastrophe finale. De symbol., serm. i. c. iv. n. 12, /’. /.., t. xl, col. 634.

i. L incorruptibilité sera donnée au corps même di ouvés, pour que le feu ne les consume pas. Hjnchimi ., c. xcii. Seul le corps des jusb ne sera puu.it.iut pas le corps etbéré des origeinste-.,

mais le même corps né de la terre, transformé et immortel. Serm., cclvi, n. 2, P. L., t. xxxviii, col. 1192. C’est bien cette chair terrestre, dit le sermon cclxiv, n. 6, col. 1217, qui devient céleste et angélique : caro istaipsa… quse moritur, etc. Le sermon ccxliv, n. 6-8, ibid, col. 1146, en décrit l’incomparable beauté, et le sermon ccxlii, n. 2, col. 1142, l’agilité merveilleuse. Cf. Enchirid., c. xci, P. L., t. xl, col. 274.

Le jugement dernier.

Deux réponses d’Augustin

à Hésycbius, évêque de Salone, en Dalmatie, Epiai., cxcvn, P. L., t. xxxili, col. 899-901 ; cxcix. col. 904-925, complètent sur le jugement la doctrine exposée en détail dans le 1. XX De civilate. — i. La réalité de ce jugement solennel est prouvée par les témoignages des prophètes, de l’Apocalypse et surtout deNotre-Seigneur. De civil., 1. XX, c. iv, c. xxin sq., P. L., t. xli, col. 662-691 ; De agone christ., c. xxxii, n. 29, P. L., t. XL, col. 305 ; cf. Serm., ex, n. 4, P. L., t. xxxviii, col. 640 ; Epist., ccxvii, n. 10, 22, P. L., t. xxxiii, col. 981-986. - 2. C’est bien dans son humanité que Jésus-Christ est établi juge suprême des hommes. De civit., L XX, c. vi, n. 1, c. xxx, P. L., t. xli, col. 665, 705. Aussi est-ce cette humanité qui se manifestera à tous, réprouvés et élus : aux élus seuls, se révélera sa divinité’. Coût. Faust, man., 1. V, c. IV, P. L., t. xi.Il, col. 222 ; cf. De Trinit., 1. 1, n. 31, P. L., t. xlii. col. 843 ; Epist., cxlvii, n. 28, P. L., t. xxxiii, col. 609.

— 3. La manifestation des fautes se fera par une illumination subite des consciences due à la puissance de Dieu : c’est là le livre de vie. De civit., 1. XX, c. xiv, col. 680. — 4. Sur la date de la fin du monde, la prudence d’Augustin a été signalée par Ittameyer, Auguslin’s Stellung zur Erage nach der Nâhe des Weltendes, dans Zeilschrifl f. kirch. Wiss., 1881, p. 570-581. Il est loin de partager les espérances chimériques de lion nombre de ses contemporains. Il avoue son ignorance, ne croit pas qu’aucune donnée prophétique permette de calculer cette époque. Dans [’Epist., cxevn, n. 1-2, avec saint Jérôme, il taxe ces calculs de témérité et ajoute : Eligo cautam ignorantiam confiteri, quam falsam scienliam profiicrt. Ibid., n. 5, col. 901. Cf. Epist., cxcviii, n. 5, col. 903. Il conclut dans sa réponse, Epist., cxcix, n. 16-54, col. 922-925, que celui qui ose affirmer la proximité du jugement, optabilius loquitur, sed periculosius fallitur. En tout cas, la prédication de l’Évangile* dans le monde entier doil précéder. lbid., n. 46-50. Cf. Epist., cxcvn, n. 4, col. 900.

L’enfer.

Saint Augustin n’est point le créateur

de la doctrine de l’enfer éternel, connue on l’a dit parfois, mais il a fouillé’avec une patience étonnante toutes fis négations, spécialement dans le De civil., I. XXI, c. xviixxvii, /’. i.., t. xli, col. 731-752, où sont exposés tous les systèmes imaginés contre ce dogme. Voici les points principaux :

1. L’éternité de l’enfer est établie contre Origéne, sur la parole du Christ. Matlh., xxv, ii-46. De civit., I. XXI, c. xvii, xxin. Dans l’épltre eu a Deogratias, q. iv, P. L., i. xxxiii, col. 379 sq., il ajoute des considérations rationnelles. L’Enchiridion, c. cxiii, P. /.-, t. xl, col. 284, réfute la fausse pitié des origénistes, qui, dans les affirmations de l’Écriture, voyaient une menace plutôt qu’une vérité : terribilius esse dicta quam verius.

2. I, ’enfer pour les chrétiens. — a) Question doctrinale. -- I, ’erreur miséricordieuse, accordant à certains

le salut final, après une expiation plus ou moins longue,

a été souvent exposée et réfutée par Augustin, en 413, dans le De fide et oper., en 121, dans VEnchiridion, c, i.wn i.xix. ibid., col. 263-265, en L22, dans De octo Dulc. quæst., q. i, ibid., col. 149 q nuis la Cité de Dieu, I. XXI, il énumère les subtilités de cette erreur,

assurant le salut, ou a tous 1rs hommes il.inmés, c. xvill et XXIX, ou a Ionles baptisés, C. XIX, XX>. ou aux seuls

baptisi’Luile catholicisme, malgré une apostasie subséquente, c. xx, xxv, ou aux catholiques persévérant