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AUGUSTIN SAINT

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1re n opposit de la /’< q

Neander avail prétendu trouvei chea l’évéque d’Hippone l’idée prol la foi, l’assurance de sa propre jus ition par le Christ. Mais Dorner, .1 ugustinus, p, l’.11195, après > jers, prouve forl bienqu’Augu l’adhésion int( Il iui vérités i

2 opposition

lement, Augustin n a jamais connu la théorie pi t. mi’du.ainsi que I. noue A. llar . voir col. 2324, mais il l’a mille luis expressément te foi ipu justifiie qui opère par

la charité. Dr spir. et lilt., c. x.wn, n. 50. P. L., t. xi.iv. col. 237 ; Serni., lui, n. ii, 1’. L., t. xxxvin. col. 309. Ou encore : sans les œuvres, la fui ne sauvera ! i -unne. De fide et oper., du c. xiv à la liii, /’. /.., t. xi., col.’211, voir col. 2303 ; l><- » « . bapt., c. x, n. 17. P. L., t. xi.iii, col. COl ; De bapt. cont. don., 1. IV. c. xix. n. 26, ibid., col. 172 ; lu Ps. xxxi, enarr. ii, surtout n. (i, /’. L., t. XXXVI, col. 261. — Il concilie saint Paul, Rom., iii, 28, avec saint Jacques, ii, 20. en ce que le premier affirme l’inutilité des œuvres aianl la foi, et le second la nécessité des œuvres après la foi. De div. qitœst. LXXXUI, q. i.xxvi. P. L., t. xl, col. 87-89.

3° opposition : 1rs bonnes œuvres constituent îles méritespour le croyant. — Voici encore un point en opposition irréductible avec tous ceux qui attribuent à Augustin un fatalisme déterministe. L’idée de mérite suppose en effet (par la nature des choses et dans la pensée constamment affirmée par le grand docteur ; la responsabilité de bayent, la liberté, le domaine sur son acte. Retract., I. I, c. xxiii, n. 2, P. L., t. xxxii, col. 017. Or il a toujours affirmé les mérites des justes, tout en soutenant que ces mérites sont dus à un don gratuit. Confess., 1. IX. e. xiii, n. 34, ibid., col. 798 : Quisquis enumerat vera mérita sda, quid Hl>i enumerat niai mimera tua. Cf. De grat. et lib. arb., c. i, 1, P. L., t. xliv, col. 881 ; De civit., 1. XIV, c. xxvi, P. L., t. xi.i, col. 438 ; Epiai., cxciv, c. v, n. 19, P. L., t. xxxiii, col. 880. Loofs, Leitfaden zum Studium der Dogmeng., p. 226, conclut que cette théorie du mérite était muporte ouverte au semi-pélagianisme. C’est une erreur évidente, puisque le premier mérite est du lui-même à la grâce. Il eût été plus juste de conclure qu’on s’était trompé en attribuant à Augustin l’idée d’une grâce nécessitante, absolument inconciliable avec le mérite.

Loi fondamentale de la charité.

Nul Père n’a

fait ressortir comme Augustin ce cachet de la loi du Christ « loi d’amour » . L’Enchiriilion ramenait toute la morale à la charité, comme les dogmes à la foi. Otii itaque prsscepti finis est charitas, id est ad chantaient refertur omne pnvceptum, Enchir., c. cxx. P. L., t. xi., col. 288, et déjà dans le De moribus Ercl., I. I, c. xv, n. 23, P. L., t. xxxii, col. 1322, il ne voyait dans toutes les vertus que des formes diverses de l’unique charité. C’est une idée fondamentale qu’il reproduit sous diverses formes : on connaît les deux amours qui constituent les deux cités dans la Cité de Dieu, 1. XIV. c. xxviii, /’. L., t. xi.i, col. 439 : Fecerunt civitates iiuas amores duo : terrenam scilicet, atnor soi usque ail contemptum Dei : cmlestem vero amor Dei usque ad COntemptum sui. De même dans le Dr doctr. rhr., I. III. c. x. n. I."). /’. /.., t. xxxiv, col. 71 : Non præcipit Scriptura nisi charitatem ; cf. ibid., n. 16 ; Epist., ccxxxi, ail Darium, n. (i. /’. L., t. xxxiii. col. 1020 ; Servi., cm, n. i. /’. /… t. xxxviii, col. 168 ; De patientia, c. xxiii, n. 20, /’. /… t. xl, col. 622 : surtout Epist., c.Lxvii, ad Ilirron., P. J.., t. xxxiii, col. 733 sq. Mais on a étrangement abus, - du rôle donné par Augustin à la charité et il faut en rétablir le sens exact pour le dégager de diverses erreurs.

/’question : La chat tè est-elle la seule vertu d’après saint Augustin ? — Baius et les jansénistes ont conclu qu en dehors de la chante chrétienne ou surnaturelle

ute autr.- affection d t cupidité

mondaine et coupable. Hais iln’ont pas su comprendre Augustin, bu mille endroits il nous avertit que /" ritt n’eel pas toujours l’amour de Dieu, vertu th gique, mai* l’amour du bien, de la vertu, di il <st vrai que le bien il

dans sa Onalité objective tend & Dii ii, il i -i vrai encore que l’amour du bien a i ipréme et son cou ronnement dans l’amour formel de Iiieu. mais jamais saint Augustin n’a oulu restreindn rnier acte

le champ de la vertu. Contra duo » epist. l’rl., I. II, C. IX, n. 21. /’. /.., t. xi.iv. col

ditas nisi charitasf Cf. De grat. Chr., c xiii, n. 19. P. i.., t. xliv, col. 370. Il reconnaît et admire d.. vertus moins hautes et plus humaines, même pur. ni. -nt naturelles. Cf..S<-, „, ., ccxxxix, n. 2. P. L., t. xxxix, col. 1530’huniana charitas qua

uxor diligitur… huniana est, ., -./., </ dixi, liâta est. Il ajoute même que cet amour est obligatoire et prw qu’on le trouve chez 1rs païens. Cf. ibid., c. vu. De civit., I. XIV. c. vui, n. 1-3, J’. L., t. xli. col. M3-M 5 ; In Ps. LIXIX, n. 13. /’. /.., t. xx.xvi, col. i In Ps. xxxii, serm. ii, n. 13. ibid., col. 371 charitas quse dicitur et voluntas boua. De Tr, 1. VIII. c. x. n. li. P. L., t. xi.ii, col. 900 : E CLXVii, ad Hieron., c. IV, n. 15, P. L., t. xxxiii, col. 739.

2’question : Saint Augustin exige-t-il, pour qu’un acte soit honnête ou même méritoire, une ittflo positive et formelle du motif de la charité théologal-C’est la thèse exagérée de certains théologiens augustiniens, comme Louis Habert, trompés par linsisLance d’Augustin à exiger que tout amour de notre volonté soit rapporté à sa fin dernière, à Dieu. Cf. Cont. Juliati., 1. IV, c. ni, n. 33, P. L., t. xliv, col. 755 : Sine hoc amore créa loris nullis quisquam bette utitur créât uris. De grat. et lib. arb., c. xviii. n.37. ibid., col. 903 : 1 omnia prsscepta dilectionis, id est charitatis qux Umta el talia sunt ut quidquid se putacerit homo fa bene, si fiai sine charitale nullo modo fiât bene.

Mais d’après le saint docteur. Iiieu étant la source de toute loi, de tout ordre, de toute honnêteté, dès que la volonté agit par le motif d’une vertu quelconque, implicitement et objectivement, elle rapporte tout a Iiieu. bien qu’elle ne songe pas explicitement a lui. La théorie cbsaint Augustin n’est pas qu’il faut toujours explicitement aimer Dira pour aimer le bien, mais qu’il faut aimer le bien pour ne jamais perdre l’amour de Dieu, Aussi célebre-t-il la beauté de chaque vertu prise à part Le sermon cl. c. VIII, n. 9. P. L., t. xxxviii, col. M2. explique et complète la célèbre théorie sur les wrtus cardinales, formulée dans le De moribus Eccl. cath., c. xv. n. 24, 25. P. L.. t. xxxii. col. 1329 xvi. n. 8. /’. /… t. xxxvii, col. 146-147 ; Di 1 Joa., tr. VI. n. 3, /’. /.., t. xxxv, col. 2021 ; tr. VIII, n. 1., /.„/.. col. 2035-2036.

3’question : La doctrine augustinientie du castus amor Dei est-elle quiétiste ? Confond-elle la charité c désir de posséder Dieu ? — Les quiélistes ont cité triomphalement les formules d’Augustin réclamant pour Dieu un amour pur, dégagé de tout intérêt, l’amour de l’épouse qui aime son époux pour lui-même, non pour letrésors qu’il apporte. In l’s. lt, n. 17, /’. /… t. xxxvi. col. 658 : Nos ergo Deum amemus, frai pure et caste. Non est castum cor si Deum ad mer, -, dem colit… N’est-ce point condamner ou du moins exclure tout retour de lame sur son propre bonheur ?

Mus la théorie d’Augustin est à l’opposé du quiétisme.

Il interdit le désir de tout don distinct de Dieu. d. tout bonheur mis en autre chose « pie Dieu. Cardans le i même qui a été allégué il ordonne d’aimer Dieu notre récompense et notre béatitude. Citons la théorie -j belle du n. 16. Les païens, dit-il, attendaient de Dieu les biens