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APOLOGISTES [LES PÊB

, i rentable acte public, adressé en 197 au » roagi de l’empire, reprend lea argumenta de ses devam et Us marque de son empn inte indélébile. Toutes les contre les chrétiens par l’imaginalu „, , |„ peuple, l.s râbles des poètes, la raison des phiphes ou la politiqui d Etat, il les

te d’une main ferme, toujours av< c une logique impitoyable, Bouvent avec des railleries mordantes el d’immortelles invectives, au nom du bon sens de la nature humaine, de la vérité, de l'égalité, de la liberté et du droit commun. Mais c’est surtout a la législation impériale qu’il s’en prend ; il démontre, en jurisconsulte consommé, l’illégalité de la procédure, la n truosité de la sentence, l’iniquité de la loi touchant les chivtiens.il fait bonne justice des imputations récentes. telles que le mépris des divinités nationales et des empereurs, l’indifférence ou l’inutilité de leur vie, la cause des calamités publiques et le complot envers la sécurité de l'État. Et après avoir esquissé à grands traits le magnifique tableau de la vie chrétienne, il termine par ces mots d’une ironie qui n’est pas sans iierté : Boni présides… cruciale, t or quête, damnate, atterite nos : probalio est enim innocentiez nostrse iniquitas vestra… Plures efficimur quoties metimur a vobis : semen est sanguis christianorum. Apolog., 50, P. L., 1. 1, col. 534, 535. Aucune autre œuvre ne pouvait mieux couronner le siècle des apologistes ; et c’est à elle qu’on doit toujours recourir, comme à la source la plus complète, pour avoir l’idée exacte de ce que la défense du christianisme a suscité d’arguments, dès le début, en faveur de la cause chrétienne

Le.- œuvres des Pères apologistes ont été réunies en des recueils distincts Jt forment un Corpus apologetarum. F. Morel rassembla le premier les œuvres de saint Justin, d Athénapore. de Théophile, de Tatien et d’Hermias, Paris, 1615. D. Prudence Maran en fit un second recueil, in-fol., Paris, 1742, reproduit par A. Galland, dans sa Bibliotheea veterum Patrum, .., Venise, 1765-17*1 et 1788, et par Migne.avec les Conjecturas et emendotiones de 11. Nolte, P. G., t. vi. Paris, 1857. Les apologistes latins sont dans Migne, P. L., l. I-IIl. Otto, Corpus apologctarum. 9 in-8°, Iéna, 1847-1872. MM. von Gelhhardt et Harnack s'étaient proposé de donner une édition critique des œuvres de tous les Pères apologistes. Il n’a paru que Tatiani oratio ad Grsecos, par les soins d’E. Schwartz (Texte und Untersuch., t. iv. fasc. 1°, Lei] zip. 18*8), d’après les manuscrits Marcian. 313. Mutin. III, et Paris. 1Ti : Athenagoras libellas pro christiania, Oratio de résurrections cadaverum, par le même, ibid., t. iv, fasc.2, Leipzig, 1891, d’après les manuscrits Paris, 451 et Paris. 430 et que Die Apologie des Aristides, Recension u » d Rekonstruktion des Textes, par Hennecke, ibid., t. iv, fasc. 3, Leipzig, 1893. La suite a été abandonnée.

III. Les apologistes et le JUDAÏSME.

D’après le Dialogue de saint Justin, 10, col. 496, les Juifs reprochaient aux chrétiens d’avoir abandonné la Loi et de renier le Dieu d’Abraham pour adorer un crucifié ; c’est-à-dire d'être des apostats, de ruiner le dogme de l’unité divine et de réintroduire le polythéisme : imputations graves sur lesquelles il fallait faire pleine lu mière.

Le dogme de l’unité divine, observe Justin, n’est nullement compromis. Car il n’y a qu’un Dieu, le Dieu d’Abraham, et c’est aussi le Dieu des chrétiens. Dial., 11, col. W~. M. lis ils sont plusieurs en Dieu, Dial…V.. coi. 596, puisque celui qui est apparu à Abraham, lUnl.. &6, col. 597, à Jacob, /' « </., 58, col. 608, a Moïse. Dial., 59, eol. 612, est distinct de Dieu le Père.

Quant a la Loi. la question est de savoir si elle existe encore ou si elle a été remplacée, si la justice vient d’elle ou de la foi. si les Juifs sont toujours le peuple choisi. Four répondre il n’y a qu'à consulter II criture et l’histoire. Or i Écriture enseigne « pie la Loi devait être abrogée, et l’histoire qu’elle a été réellement abrogée. Certaines de ses prescriptions, celles qui concernent la circoncision, Dial., 16, col. 509, le choix des mets, Dial, 20, col. 517, l’observation du sabbat, Dial., 91, col. 580, lea

oblations et les ucrifl I 19, S

nient qu i Moïse ou a Abraham, n onl i U impo BU, j u iû q, de lu duret, de leur cœur

empêcher de tomber dans l’oubli de Dieu ou lidolati sont essentiellement temporaires, et quelqu l'état actuel du judaïsme, d’un accomplissement m riellement impossible. En fait, tout cela a pris On

rist, né de la vierge, Dial., 13, col. 588 ; la loi Moïse a été abrogée par la loi nouvelle, i ment remplacé' par le Nouveau. Dca !., 11. a

b -us-Christ qui est cette loi. veau. Dial., ibid., col. 500. De plus les Juifs ont d’attribuer a leur loi une efficacité quelle n’a pas : la justice n’est pas dans les observances. Dial., 14. col mais dans la conversion du cœur, octroyée par Jésus au baptême. La vraie circoncision n’existe que dai. christianisme, Dial., 24, 144, « ^ « "' '

que dans le Christ. Dial., 20. col. 532 ; la vraie justice ne vient que par le Christ. Dial., 28, U. col. 536, 57a. La loi est donc désormais inutile à quiconque croit en JésusChrist. Dial., 30. col. 537. Lea luits s’abusent en mettant leur confiance dans leur titre d’enfants d’Abraham. Dial., 25, 140, col. 529, 796. Car l’Israël nouveau, vrai, spirituel la race authentique d’Abraham, d’Isaac. de lacoh de Juda, ce sont actuellement les chrétiens. Dial, 11, 119, 120, 135. col. 500, 752, 753 Di version des gentils et le délaissement des J k ull [%, '&^" ment prédits par les prophètes. Dial., J ? » t llf. JU. col. 728. 744, 777. sont un fait accompli. Dial., 11U. col 729.Désorrnais les chrétiens, annoncés par Zachane. Dial., 115, 116, col. 744, 744, sont les vrais enfants de Dieu, ' Dial., 424, col. 765, et remplacent les Juifs.

Une telle argumentation suppose que Jésus est Dieu, que son œuvre est l'œuvre de Dieu, mais cest ce dont ne voulaient pas convenir les Juifs. Car. d’après eus. le Christ n’a pas paru : ou. s’il est né. il reste inconnu de tous et sans prestige, puisque Elie ne l’a pas oint et ne la pas manifesté. Dial., 8. col. 193. En tout cas Jésus n’est pas le Christ : un homme efïacé, humilie, maltraité, crucifié comme lui, ne saurait élre le N attendu. Dial., 32, col. 51*.

Élie n’a pas paru, c’est vrai, mais il ne doit paraître qu’au second avènement du Christ. Car.1 y a deux nements du Christ, qu’il importe de ne pas confondre : le premier dans l’humiliation, la souffrance et la mort ionoininieuse de la croix, et c’est celui qui a eu heu. Dial 3° col. 5U ; le second, dans la gloire et cest celui 'qui n’aura lieu qu'à la fin des temps ; l’un el l’autre prédits par les prophètes. Dial, Si. a, i licol 545 589 732. Le précurseur du premier avènement n’est pas Élie, mais Jean. Dial., 19. col. 581, selon ia prophétie d’Isale. Dial, 50, col. 585. Et Jean est venu. Dial 51 col. 588. Il s’agit donc de relever dans 1 Ecriture toutes les prophéties relatives au Christ promis et de voir si Jésus de Nazareth les a réalisées dans leur plénitude. Or, à réunir les traits mal 1 >, i lure qui ont trait au Christ, soit dans le passé soit dans son rôle futur, en particulier en condensant ce que renferment les diverses prophéties de Jacoh.deMoise.de David d’Isaïe, de.1er, mie. de Daniel, de Micb.ee, de Zacharie, on constate que le Christ est la puissance rationnelle de Dieu, engendré avant le temps de ta substance du Père, appelé par l’Esprit-Saint tantôt gloiredn Seianeur, tantôt Fils Ange. Dieu, seigneur ou

Verbe Dtol., 64, col. 613 ; distinct du Père selon tes Proverbes viii, 21 sq., el le Fadamus hontimtm, G , -y, Dial 02. col. 017 ; l’auteur des théophanias ciennes. Dial., 120. col. 769. l rist qui i

s’incarner, Dioi., 63, col. 620, naître dune ner) [sate Dial., 68, 78, 84, eol. 628 bien m*

luife regardent l’incarnation comme une chose incroyable^ impossible, Dial., 68, col. 632, et qu ils testent le test I teipiet, Dial., .Les.