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AUGUSTIN (SAINT)

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dre surnaturel. De ce que la liberté ne peu ! rien dam l’ordre du alut, on ne pourrait conclure qu’elle n’a d< que pour le péché, puisqu’il faudrait lui accordi i toutes les vertus aaturelles, D ailleurs pour limiter ainsi i textes, H faudrait admettre qu’Augustin n’a jamais de la faiblesse de la volonté pour observer toute la loi naturelle.

i Du ri >ti. il s’est expliqué li-dessusde la manière la i <l > i -^ formelle : « . Il exige ce « lou de Dieu pour les vertus naturelles qui ne produisent rien pour le ciel, qui rare ment, il est vrai) chez les infidèles ; par exemple, Polémon, jeune païen, renonce à l’intempérance : C’est le don de Dieu, s’écrie Augustin, Epist., cxliv, n. 2. P. L. t. xxxill, col. 591, ne id ipsum quidem quod in eo faction est, humano operi tribuerim, sed divino. — Exemple non moins saisissant d’Assuérus. Cf. De grat. Christi, c. xxiv, n. -2."), /’. /.., t. xi. iv, col. 376.

/ « . C’est même un des principes de sa polémique avec Julien d’Eclane sur les vertus dos infidèles. Il De lui reproche pas seulement de les avoir exagérées, mais de n’avoir pas reconnu le don de Dieu dans chacune de ces vertus. Cont. Julian., 1. IV, c. xiii, n. U>, P. L., . xi.iv. col. 711 : Quanto satius si te inipios ita laudare délectât. .., quanto, inquam, satius htec ipsa in eis dona Dei esse fate’reris ! Et après une page admirable sur la providence divine qui prépare de loin toute supériorité morde, il conclut : Quanto ergo tolerabilius illasguasdicis in inipiis esse vir tûtes, divino hdneri potius quam coi’unx tribueres tantumniodo voluntati, licet ijisi hue n’.sciant, etc.

c. Il y a plus : Augustin distingue très expressément

les deux ordres de grâce : la grâce des vertUS naturelles (simple don de la providence intérieure qui prépare à la volonté les motils efficaces) et la grâce pour les actes salutaires et surnaturels qui est donnée avec le premier prélude de la foi : celle-ci est la grâce des (ils, gratta filiorum, l’autre est la grâce de tous ; même les étrangers, /ilii coneubinarum, dit Augustin, peuvent les recevoir. Parlant de la mort courageuse supportée par un hérétique : c’est un don de Dieu, s’écrie-t-il, mais bien différent des dons réservés aux chrétiens, Depatientia, c. xxvii, n. -28, ]’. L., t. XL, col. 624 : Sicut neganduninon est hoc esse donum Dei, ita intelligendum est alia esse Dei dona filiori u Ulius Jérusalem quse sursum libéra est mater nostra.

C’est pour avoir oublié cette distinction si importante des deux grâces que Vasque/ n’a pas su trouver chez saint Augustin la livrer actuelle surnaturelle avant la justification et que Su. nez, au contraire, n’osait appeler du nom de grâce le don des vertus naturelles, de peur qu’on en tirât un argument pour nier la grâce surnaturelle.

Deuxième principe : La liberté, même sous l’action de la grâce efficace, a toujours < : t< : sauvegardée par saint Augustin. — Tout le monde accorde deux faits importants : a) Saint Augustin a d’abord défendu si ardemment le libre arbitre contre les manichéens que ses ouvrages sont un arsenal inépuisable. De libero arbitrio, 1. III, /’. /… t. xxxii, col. 1221-1319 ; De duabus animabus, par exemple c. xi, n. 15, JP. L., t. xi. n. col. 100 : A minem vituperatione suppliciove dignum, i/ui… id

al quod facere non potes’t ? Nonne ista contant et i » montibus pastores et i » theatris poète, et magistri in scholis… et in orbe terrarum genus hunianum, Cont, . I. XII, c. xcvui, /’. /… t. xi. n. col. 166.

— ti Dans la bute pélagienne, Augustin aperi ni bientôt le danger de compromettre la liberté en exaltant la . et il voulut à tout prix conjurer ce péril, en évitant les met, et rem. < 112.

I. II, c. xviii, n. 28, /’. /.., t. xi.iv. col. 168 ; De na et gra c. lxv, n. 78, ibid., col. 286 : là Augustin adopte la théorie de saint Jérôme : fin n’. I mdis que Looff l’aCCUS

opposition avei’.'/, , itti t de / I. I, c. xi. vu. n. 55 /

t. xi n. col.

Mail on a prétendu que peu à peu, entraîné p logique de ses idées, il av. ut sacrifié la i du déterminisme divin. Or les textes sont absolument contraires < cette accusation.

a) Jamais Augustin n’a rétracté tes capi tales sur ta liberté, jamais il n a modifii sur

cnest la condition essentielle, c’est-à-dire le plein pouvoir île choisir ou de se déterminer.’Jui osera dire que dans la revision de ses ouvrages, sur un point de cette importance, il ait manqué de clairvoyance ou de sincérité ?

Il ne reproche point aux pélagiens d’exiger le pouvoir de choisir, il proclame avec eux. cp plus ni responsabilité, ni mérite, ni démérite, mais il leur reproche d’exagérer ce pouvoir. Julien, niant les entraînements de la concupiscence, concevait le libre arbitre comme une balance dont les deux plat sont d.ms un parfait équilibre, libra quam a utraque junte per sequalia momenta

ntas, quantum est ad malum, lantum ad in mu m libéra… Op. imp.cont. Julian., 1. III. ce x vii, /’. /.., t. xi.v, col. 297. Augustin proteste : cet équilibre existait dans Adam ; il est rompu depuis le péché originel, la volonté a besoin de lutter et de réagir contre une inclination au mal, mais elle reste maîtresse de son choix. Cf. Epist., i. xxxvi, ail Paul., c. x. n. 31. 36, /’. L., t. xxxiii, col. 829-831) ; <>)>. imperf. cont. Jn> 1. III. c. ex. /’. L., t. XLV, col. 129Π: 1. V, c. XLViii, col. I181 ; 1. VI, c. XI, col. 1520 (où très clairement il établit que la libellé- reste, mais non pas la m liberté dont jouissait Adam par le privilège de l’intégrité originelle).

b Au contraire, il n’est pas un de ses dentiers orages antipélagiens, où Augustin ne proclanu nient le pouvoir complet de choisir. Sans doute il affirme aussi en Dieu le pouvoir absolu de diriger ce choix. Mais ce pouvoir divin, il l’a toujours affirmé avec une égale énergie, au moins depuis 397. Si donc on prétend que par là il nie la liberté, qu’on ne dise plus qu’à la fin de sa vie il a été déterministe : il faut soutenir qu’il a détruit la liberté’même dés 397 dans {tons à Siniplieiett il les ouvrages suivants, pourtant si catégoriques en laveur de la liberté queJanséniu accusait de pélagianisme. En 418, De grat. I

orig., I. I, c. xi.vii. n. 52, /’. L., t. xi.iv. col l ii 426, De corrept. et gmi., c. xiv, n. 53./’. L.. i.xliv. col. 942 ; Sic (//un telle sett nulle in ralentis an : lentis est potestatCfUt divinam voluntatem >. diat nec superet potestatem ; etiam de his enim qui faciunt quse non vult facit ipse qme vult. Les deux affirmations sont catégoriques : Dieu peut convertir tout endurci, mais il le convertira en lui laissant le pouvoir de refuser la conversion. Comment’.' Il le dira tout à l’heure. — En 427, parmi les douze articles de foi sur la grâce il place celui-ci : Quiconque a reçu la gi efficace de la loi ne donne son adhésion que d.u pleine indépendance de sa volonté, sua i<i/aw laie ae libero arbitrio. Epist.. ccxvil, ad I n. 16. /’. /… t. xxxiii. col. 985. Voici un text 429, De prsedest. sanct., c. v, n. 10, /’. L.. t. col. 968 : non quia credere tel non crederc i arbitrio voluntatis humansc, setl in voluntas a Domino,

. La grâce efficace opère infailliblement, mais jai i ii une impulsion irrésistible : sous son action II lonté reste maîtresse d’elle-même. Des le début di controverse pélagienne il avait enseigi 112 ;

ntire anl I

i xxxiv, n.60, J