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AUGUSTIN (SAINT)

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denipticm une rançon payée au démon, non à / < » n le lui a reproché, ainsi qu.1 d autn Pèi 1 omme si lu démon avait acquis, par le péché, le droil de lenir en esclavage l humanité, en sorte que le sang « lu Christ, au lieu il 1’Dieu, aurait été le pi i payé au

ption odii use, inspii

ntal, que s. uni Grégoire de Nazianze, Ovat., il, P. ii., 1. xxxvi, col. 654, stigmatisait déjà comme injurieuse à Dieu. Mais, quoi qu’il en soit tirs autres I

il vrai qu Augustin ait compris ainsi la rédemption ? Sans doute, lui aussi, il décrit l’esclavage du démon, à qui les hommes se sont vendus, vendcre te potu<

redimere n"n potuerunt ; il affirme que le sang du Christ a été le prix de nuire radial ; il parle de tendu au démon sur la croix : le corps du Christ a été l’appât sur lequel il s’est précipité, etc. Cf. Serm., cci.xi 11, n. I, /’. L., t. xxxviii, col. 1210 ; cxxxiv. c. V, 11. 0, col. 745..Mais si l’on examine le sens de ces imagi est absolument (’vident que cette mise en scène n’est qu’une façon de dramatiser la défaite dudémon et notre délivrance : la doctrine d’Augustin non seulement est étrangère à la grossière conception d’une rançon payée au démon, niais elle peut donner la clef des expressions employées par certains Pères. Voici quelques preuves :

a) Jamais Augustin n’a exprimé la pensée que le Christ ait traité avec le démon, qu’il soit médiateur entre l’homme et le démon, ni que son sang ait été Oflert au démon. Il ne connaît qu’une seule médiation, entre les hommes et son Père ; cf. Enchirid., c. cvm. /’. /.., t. xl, col. 282 ; De prsedest. sanct., c. xxx, n. 15. /’. L., I. xi. iv, col. 981 ; une seule rédemption proprement dite, celle qui nous rachète de la colère de Dieu : Omnis natura humana juslificari et redimi ab ira Dei justissima, hoc ex/ a vindicta, nullo modo potest nisi per fidem ac sacramentum sanguinis Christi. De nat. et grat., c. 11. n. 2, P. A., t. xi.iv, col. 119. L’expiation des péchés par le sacrifice offert A SON Pkre est pour le docteur d’Hippone l’idée centrale de la rédemption et du christianisme, comme l’ont démontré les textes cilés plus haut. Prétendre avec Harnack que cette réconciliation avec Dieu n’apparaît qu’au second rang, c’est absolument dénaturer les faits.

b) Bien plus, noire délivrance du démon est présentée partout comme la pure conséquence de l’expi

et de la réconciliation avec Dieu, non comme le résultat d’une rançon payée au démon. Ce principe est d’une importance capitale. Loin de mettre en première ligne je ne sais quel trafic avec le démon, partout Augustin montre que celui-ci a été vaincu précisément 1 pane que Dieu a reçu satisfaction et a pardonné. De civil., I. X. c. xxii, P. L., t. xli, col. 300 : vincitur (dsemon)., mediatorem Dei ci hominum Chris tum Jesum, quem, fada peccatorum purgatione, RECONCILiami r 1)i. o. Non enim nisi peccatis homines separantur a Deo. Cf. De Trin., 1. IV, c. xiii, n. 17, /’. /.., t. xi.ii. col. 899 ; De peccat. mer., I. II, c. xxx. 11. 9. /’. /… t. xuv, col. 180 ; In Joa., tr. LUI, n. (i. /’. L., t. xxxv. col. 1771-1772 ; Serm., CCCLZIU, n. 2, P. L., t. XXXIX,

col. 1635.

c) l.a théorie de saint Augustin sur la défaite du démon exclut positivement toute idée de rançon. On trouve cette théorie développée au I. XIII De Trinit., c. xii, n. 16, /’. /.., t. xi.ii. eol. 1026 : tout est à lit

à peser, en particulier les principes suivants : a. Le démon n’avait aucun droil sur nous : ce qu’on appelle ainsi n’est qu’une permissif, !, /c Dieu de châtier les pécheurs : il était bourreau, non le maître. — (V Donc aucune rançon n’était due : mais la rémission des péchés par Dieu entraînait notre liberté’: Ni ergo comniissio peccatorunj par iram Dei instant, hominem subdidit diabolo, profecto remssio peccatorum per reconcilialionem Un benignam eruil hominem a diabolo. Lie. cil., n. I(i, col. lo.ij. — <. Ce pardon pouvail

être gratuit sar. n : il convenait mieux <

justice divine lut sali

empire parmite de -on injusti plan de la

ne m I pi nr II

le m eu, I, , , -, , , , _, |, -t puni et

-on empire sur tes neti igitur juslilia,

qua i n tus est diab de parler

de rançon ; bien différente t-t la i /ustitia Jesu Christi f Et quomoà Ouia

cum in eo nihit morte dignum <<

lumen. Et Utii/uejuSlum i si » t I, b, ebat,

liberi dimittantur… Ibid., n. 18, cl. In_>7-102cette explication revient. inem

innocenlis, jussus est recedere a nocenlibu i x. n. 2. /’. L., t. xxxviii, col. 7.’quem

debebas, redde /<<<"/ tenebas. S iv. n. 0.

col. 7’tô. El au sermon CXXX, n. 2. col. 72>. avec plus d énergie encore.il dit du démon luit

sanguine, , , istum fundi eo quod fudil tanguinem non débitons, reddere débitons, llle quippe suum ad hoc

fudil, m PECCATA KOSTRA DELERET… IsU tenm

captivorum. Venil ille, alligavit /i

lu suse. Le rôle du démon est donc uniquement celui d’un vaincu et d’un châtié. C’est en ce sens que la croix a été pour lui un pi.. pula tua erat ;

unde Ixtatus es, inde captus es. Serm., cxxxiv, n. Ci, ibid., cul. 71ô.

.Mais Augustin affirme que Jésus nous a racheté démon ! — Oui. mais il dit aussi que Jésus nous a rachetés de l’esclavage du péché, Serm., xxx. n. I. ibiil., col. 188, rachetés de l’enfer. Serm., cccxuv, : col. loi, "), rachetés de la mort. De nat. el grat., c. I n. 26, P. L., t. xliv, col. 260. Prétendra-t-on qu’il a payé une rançon au péché, a la mort et à l’enfer ?’/ question : En quoi consiste, d’après saint Augustin, l’œuvre morale du Christ ? — Après le pardon dis humilies par Dieu, le médiateur devait remporter uneseconde victoire, ramener à Pieu les cours des nom De tous les Pères, sans contredit, nul n’a déw avec autant d’insistance qu’Augustin ce côté moral de l’incarnation. C’est même là un cachet tout personnel de sa doctrine : sa thèse sur l’humilité de / l’incarnation est une de ses plus prolondes conception-. Les théologiens catholiques ont lai-se aux ascètes la méditation de cet aspect de l’o uvre du Christ chez saint Augustin. Les critiques protestants, au contraire, surtuiit dans ces dernier- ; temps (plusii ioute par ée que la théorie de l’expiation leur souriait moins, mais plusieurs aussi qui veulent la conserur) ont

Mir avec éclat la grande thèse augu-tinienne du îtus /luiiiilis. Cf. Harnack. Lehrbuch der Dogmengesch. , :  ! édit., t. m. p. 122 : Scheel, op

5-440. Il suffira ici de préciser la pensée du docleurd’Hippone.

o) Dons le plan divin, Vhuntilité est la ! damciilule de l’incarnation. Partant, même dans ouvra-< -s les pluthéoriques. Augustin réunit le double but de ee mystère, l’expiation offerte au Père cél. et l’humilité réhabilitée par les insondables abaii ments du Verbe fait homme. C’est le trait de la personne de Jésus-Christ qui a fait sur son âme comme sur saint Paul, l’apôtre de l’erinantrif, la plus protonde imj sien. Harnack revient sans cesse sur cette idée, et. pour lui, le Christus hnmilis est le centre de la christoî du docteur d’Hippone. Sans doute pour Augustin Pin nation est hgrand témoignage de l’amour de I pour nous. Voir surtout lie catech. rud., c. iv. n /’/… t. xi. col. 314-315. Maicet amour lui-nu amener. i nos cœurs à aimer l’humilité de Pieu. i|ui, manifestée par de tels anéantissements, bris orgueil. » L’image idéale de é (leur, dit le célèbre critique, voilà ce qui a subj ;.