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AUGUSTIN SAINT)

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gence, verrait en n lt et nous la verrions en lui ii par lui Dïate, plusieurs i onl affirmé. Ce n’est même paa vraisemblable, tant il a nus de soin à exclure tout panthéisme, col. B. Interprétation ontologiste : notre âme contemplerail l’Etre divin lui-même et, en lui, verrait les idées divines, les vérités éternelles et immuables. Ainsi l’ont en i. ml ii peut-être quelques anciens Bcolastiques, certainement Malebranche, à peu de chose près, Fénelon et j ii, récemment tous les ontologistes, et sans doute

l’abbé.Iules Martin. Critique : elle est contraire au explications les plus certaines d’Augustin : — o) Toute vision de Dieu a été rejetée j>.i ivugustin de la manière la plus expressive ; il avait paru l’accorder à Moïse et à Paul dans le De Generi ad lin., I. XII, c. xxviii, 11..M ;, c. xxuv, n. 07, /’. /… t. xxxiv, col. 478, 183 ; mais il repousse cette vision même par privilège), De Trinit., 1. 11. c. xvi ; InJoa. Evang., tr. III, n. 17 ; Cont. Maximir num, . ii, c. xii, n. 2, /’. L., t. XLII, col. 268. — b) D’après saint Augustin, Dieu soleil de l’âme, n’apparaît jamais comme un objet que nous voyons, ruais comme un agent qui produit en notre âme ce par quoi nous pouvons connaître. C’est là le nœud de la question, lesontologistes ne l’examinent point assez. Les comparaisons d’Augustin mettaient déjà sur la voie : le maître, le soleil, la lumière, n’influent pas comme objets perçus directement, dans lesquels on aperçoit d’autres objets. Mais il est un texte d’une clarté indéniable. Dans le De Trinit., 1. XIV, c. xv, n. 21, P. L., t. xi.n, col. 1052, il décrit l’inlluence de cette lumière incorporelle, comme une transcription qui, du livre divin, transporte la vérité éternelle dans notre âme où elle est imprimée, comme le sceau laisse son empreinte sur la cire : unde [ex libro lucis) omnis lexjusta (les vérités de la morale dont il est question là) DESCRIBITUR, et i/t cor hominis imprimendo transfertur, sient imago ex annulo et in ceram transit et annulum non relinquit. Voilà l’inlluence du maître divin, du soleil, de la lumière intellectuelle, il transcrit, il imprime dans l’àine l’image île la vérité, mais le maître, le soleil ne sont point l’objet que nous voyons. — Or cette explication n’est point isolée, elle est familière à Augustin : lu Ps., iv, n. 8, P. L., t. xxxvi, col. 181, expliquant le texte fameux : Signatum est in nobis lumen uultus tui, il dit : Signatiini autem dixit in nabis, tanguant denarius signatur régis imagine ; De mil., 1. II, c. VIII, n. -27t. /’. L., t. xxxii, col. Hum ;, il nous dit que la lex J)ei m iapien-U s animas quasi t riinseriliit n r. Impression d’une image, transcription, voilà l’influence divine, et cette influence s’exerce au moment même de la connaissance intellectuelle ; elle n’est point par exemple le don. l’ait une fois pour toutes à l’âme d’idées innées qui s’éveilleraient sous l’impulsion de la connaissance sensible.

C. Interprétation scolastique [saint Thomas et son

Dieu serait la lumière de l’âme : a) comme i créatrice de l’intelligence : c’est lui qui par la créations allumé le flambeau de la raison ; b comme source de t iule vérité : les idées divines sont le type, l’exemplaire auquel doit se conformer toute connaissance pour être vraie. S. Thomas, Snni. titrai., 1°. q. i.xxxiv. a.."> ; q. i.xxwni, a. 3. C’est l’interprétation courante chez les scolastiques. Zigliara, Délia luceintellettuale, c. xi-xin. Rome, 1874, t. i ; Lepidi, De ontologismo, Louvain, IS71, p. 192-223 ; Franzelin, De Deouno, Rome, 1870, p 140-148. — Critique : Cette explication est insuffisante. Les textes mêmes de saint Augustin disent plus que Cela, on l’a u. Mais uni’réflexion tranche tout : si on s’en tenait là, il faudrait dire que saint Augustin n’aurait jamais touché au problème de la connaissant e, qui parall cependant avoir été la préoccupation de sa vie

entière. Toutes ses réponses se réduiraient a eeei : Nous

savons, parce que tout savoir est une image des jd< es divines, et parce que Dieu nous a donné l’intelligence

pour s ;, w, ir. Mais rel.i dit. tout le proMémi

quoi consiste cette intelligi nce donm

comment arrive-t-elle, finie et ci

vérité éternelle’/ Platon répond : rémini

et l’Ecole effet de l’abstraction ; d’autre

dépdl mystérieux des vérités. Mai

rien dit. Tout Bon livre fin maître i/<(.

rail a dire Dieu a créé non - l -t impos sible. Saint Thomas l a senti, el i à el la. il veut al

saint Augustin au système aristotélicien. Cf. I>

q.. Efforts inutiles les textes d Augustin t.

entrer dans le cuire, et saint Thomas avoue en maint

endroit qu’il a été trop platonicien.

i. Solution. — A. i La doctrine

d’Augustin est doue, d’après nous, la théorie au moyen âge qui la lui emprunta, de l’illumina divine des intelligences. — a i in peut la formuler ain-i : Notre /mie ne peut atteindre à la vérité intellectuelle, sans une influence mystérieuse de Dieu, ne consistant point a se montrer lui-même à nou produire (effective) dans notre âme comme une in de ces vérités qui détermine notre connaissance langage scolastique, le rôle que les aristotéliciens attribuent à {’intellect agent qui produit les specie » im s ; e, ce système l’attribue à Dieu : Lui. le maître, il lerait à l’âme, en ce sens qu’il imprimerait cette r sentation des vérités éternelles qui sérail la eau-notre connaissance. Les èl : es ne seraient p comme dans les anges, mais successivement prodi dans l’âme qui les connaîtrait en elle-même. — b) Il faut

irderde confondre cette explication avec l’averroi qui attribuai ! la connaissance elle-même à nue intelligence séparée. D’après les Arabes, Dieu ou la r universelle supplée non seulement Vintellectus ai mais Yintellectus possibilis, et toute la connaiferait en moi sans moi. C’est le panthéisme intellectualiste combattu comme destructeur de la foi par -Thomas et toute la scolastique. — c) Au contraire, li terne de l’illumination a été regardé de tout t. comme une opinion libre, ainsi que Suarez l’affj encore, De anima, l. IV, c. vin. n.’» . Paris, 1856, t. i. p. 741, in re tant abdita, dit-il, le prohleui si ohscur que toute liberté reste. Augustin a eu des tis ; ins illustres, en particulier danntu rienne. Voir la publication franciscaine très inl De humaine cognitionis ratume anecdota s. Bonaventurss et nonnullorunt n in-l’. Quaracchi, 1883, surtout la diss. prasvia, p 15. Voir Al ol siiMsMi :. Telle est. à peu pris, l’inti i talion d’Augustin, adoptée aussi par Leibnitze ! Gerdil. Cf. Lepidi. op. cit., p. 2I8-2IH. Saint Thomas lui-mi l’insinue dans l’opuscule De spiritualU n. 1(1, liront s/iiritiis af/i’ns sit iniiis omnium h Qusest.disp., Paris. 1889, I. iv.p. 19-54.

B. Preuves en faveur de cette interprétation. — a Klle est formellement exigée par les textes cités : tous pliquenl et s’éclairent : on comprend la l’impression d’une image, les comparaisons du sceau, du soleil, du maître qui parle intérieurement, de 1 quand il illumine les hommes, De Genesi ad lin.. 1. XII. n 58, l’affirmation d’un secours nécessaire,

intns ailjiiverit. Epist., CXX, ’.. 11. 2. /

t. XXXIII, Col. 453. Sur la comparaison du soleil, Soliloq., I. I. c. viii, n. I.".. d.mle De Trinit. I. Ml. c. XV, n 24, /’./… t. xi. ii, col. 101 1, il dit que i templons la vérité in quadam mm sui gek i.po itEA, quemadmodum oculus carnis videt qu i corporea luce circumadjacent. Cette lumii n’est donc pis Dieu, mais produite par Dieu. est exigée surtout par la théorie gët gUStin. L’illumination de l’intelligence est ordinaire ; comparée à l’inlluence de la j ; ràce dans la * c’est une des thèses favorites, lu docteur d’Ilq :