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APOLOGÉTIQUE (XIXe SIÈCLE APOLOGISTES (LES PÈRES)

prétendu renouveler l’apologétique, les anciennes méthodes demenrent efficaces et nécessaires.

N’y at il donc i i*-n a bin 1 Pouvons-nous I t’I' nous répéter indéfiniment les argument » d’autrefois, sans les modifier, les fortifier m lea enrichir ? relie poinl i, , pensée des défenseurs de l’apologétique tionnelle. llsavouentd’abordvolontii rsquei chaque siècles en son apologie inspirée par la nécessité du moment et appropriée aux besoins immédiats des fidèles. Ma’Mignot, Ultra sur les éluda tiqua, UL

L’apologétique contemporaine, Albi, 1800, p. 11. Car chaque siècle a Bes goûts, mbesoins, ses aptitudes, préférences, ses préoccupations artistique » , littéraires, scientifiques, doctrinales et autres, que ne goûi, r onl plus ceux qui viendront après nous… Cest aussi qu’en dehors de la mobilité inhérente à l’intelligence, découvertes nouvelles ont obligé à peser tout à nouveau et a refaire bien des calculs » . Ibtd., p. 13. Et par exemple, en ce qui concerne les prophéties, il faut étal lir contre les rationalistes leur autorité, « ce qui impose a l’apologiste un travail énorme de préparation. » p. 18. En ce qui regarde les miracles, il importe de dissiper les doutes a des âmes raisonneuses qui se demandent si les faits allégués comme miraculeux ont été bien vérifiés, si un contrôle a été exercé sur les témuins, si ces témoins, quelque sincères qu’on les suppose, n’ont pas été dupes de leur imagination, de leur sensibilité, de leur crédulité et de leur ignorance des lois de la nature » . P. 19. Quant aux preuves morales, « elles ne sont vraiment efficaces que dans certains états d’esprit et de cœur, chez les âmes pures, simples, loyales, allumées de vérité’, de justice, ayant besoin de lumière, de force, de pardon, de consolation. » P. 22. Mais, surtout, parce que « toute apologie sérieuse devra s’appliquer moins à raisonner d’après les données philosophiques qu’à collationner les faits, les expliquer et en tirer des conclusions certaines » , p. 42, elle aura, avec les précautions requises et les réserves indispensables, à ci tenir grand compte des travaux des critiques comme de ceux des savants. De même qu’il serait impossible aujourd’hui d’écrire une apologie du christianisme sans tenir compte des affirmations de la géologie, de l’histoire naturelle, de l’archéologie, bien qu’elles ne soient pas toutes également certaines, il est impossible aussi de regarder comme non avenus les travaux très consciencieux des critiques indépendants, de contester la valeur scientifique et la très grande probabilité de plusieurs de leurs conclusions » . P. 51. Enfin terminons par ce dernier et très sage conseil : « Ayons le sens éveillé du côté de la vérité ; soyons prudents sans hostilité départi pris aux idées nouvelles, comme aussi, sans en être dupes. » P. 56. Le document épiscopal auquel j’emprunte ces directions et ces régies est de la plus haute importance ; ceux qui l’auront lu et médité, qui en auront appliqué les principes, répéteront avec confiance la parole du Psalmiste : Domine… testimonia tua credibilia facla tunt nimis. Ps. xcii, 5.

En outre des ouvrages mentionnés dans le corps des articles vu. vin : R. P. Le Bachelet, De l’apologétique traditionnelle et de l’apologétique moderne, Paris, 1896 ; R. P. Schwalm, 0. P.. /, dangers </- l’idéalisme, dans la Revue thomiste, mai et juillet 1896 ; ut., L’apologétique contemporaine, dans la Revue th mi le, mai et juillet 1896, unis 1897 ; 11.. /.- dogmatisme, l, t cœur et celui de l’esprit, Parie. W ; R.P l.aberthonniére, de l’Oratoire, le problème religieux <ï pl. nos de la question apologétique, dans les Annale » de plul. chrétienne, février et mars 1899 ; ld., L’apologétique et la méthode de Pascal, dans la Revue du clergé français, 1° février 1901, 172486 ; l’abbé Prémont, La religion catholique peuttlle’ire une science ? Parle, 1K, ..>. l’abbé Dubois, ’thoae d’immanence eu apologétique, fane La scu-ncr cattuiu t n. | nui 1897 ; le r. de Pascal, l.e proMèmt oerlttude >t ^apologétique, dans La quintaine, Mvrli i i i.< position du problème neMoleux, axl Sillon, Parla, 18 I I l i w os d’apologétique eonttm* — dans Le de* relation de 1 1 philo oi hit’J, < de la connaissanet religieuse, dans la / ! 1897. R. P. Brc m nd inquiétude Parli 1-1 a ; Gayraud, La crise de ta foi, Pari » , 1901 ; L. M Ique, dans lee Études’du clergé franc -. 15 m L », . M « " Mien’t. préi i di mræi l lans u clergé français, t. xxiv. p.  : xxv, p. 5-26 et dans Lettres sur les études ecclésiastiques, Paris, 1909.

L. Maisonneuve.

APOLOGISTES (Les Pères).
I Causes des apologies.
II. Les Pères apologistes et leurs œuvres.
III. Les apologistes et le judaïsme.
IV Les apologistes et le polythéisme.
V. Les apologistes et la philosophie. M. Les apologistes et l’empire.
VII. Les apologistes et la doctrine chrétienne.
VIII. Valeur démonstrative des apologies.

I. Causes des apologies.

Apoiogia signifie défense. justification » . ce qui suppose une attaque, une accusation. Les apologies fuient, en effet, pi au if siècle par les suspicions et les imputations dont le christianisme fut l’objet. La nte de défendre la foi et de la justifier suscita les apolo r Or l’opposition vint d’abord du judaïsme. Ce n était plus, comme du temps des apôtres, le parti judalsant qui cherchait, en acceptant la loi. a imposer le joug de la loi avec toutes ses conséquences et à faire des chrétiens autant de Juifs ; c’était un parti juif, ennemi conciliable du christianisme, qu’il accusait d’avoir fausse lidée du Messie conquérant, restaurateur de l’autonomie nationale et capable d’assurer la prépondérance juive sur le monde. Sous l’impulsion d’un patriotisme exaspéré, ce parti, au fond plus politique que religieux, ne voulait pas convenir que si quelqu’un avait défiguré l’idée messianique, c’était lui. Rien ne put lui ouvrir les veux ni abattre sa farouche intransigeance, ni la ruine de Jérusalem en 70, ni la perte de sa nationalité et sa dispersion définitive sous Hadrien. L ne aussi lamentable situation n’était, aux yeux des chrétiens, que le juste châtiment de la conduite des Juifs envers Jésus et la réalisation desanciennes prophéties. Justin, Dutt., 16, P G t vi col. 51(9-512 ; Octovtus, 33./’. L. t. m. col. 342313 ; Tertullien, Apolog., 26. P. L.. t. I, col. 438. [Dans tout cet article les citations des apologistes grecs sont tirées du tome VI de la P. G., sauf indication contraire.) Sur le terrain doctrinal, les Juifs reprochaient aux chrétiens d’avoir déserté la loi de Moïse « t de prendre Jésus de Nazaretb pour le vrai Messie. M. us ils ne s. n tinrent pas là : ils répandirent et firent propager par des émissaires les bruits les plus infamants et les plus calomnieux contra les chrétiens. Justin, Ihal.. col 512 ; ils prêtèrent même à Jésus l’enseignement crimes contre nature. Dial., 108. col. 728 J ils profilèrent de toutes les occasions pour dénoncer et livrer les chrétiens, quand ils ne les persécutèrent pas din ment. Justin, Apol., I, M, 36 ; DioL, 16, 122. 131. 33, col. 376. 385, 512. 760, 780, 785. Ils portent ainsi, dans l’histoire, leur part de responsabilité dans les persécutions l., is l’opposition déborda bientôt dans l’empire romain, gagna tous les rangs de l’échelle sociale, depuis les masses populaires jusqu’aux esprits cultivés et aux détenteurs du pouvoir, et déchaîna les persécul le peuple, plus crédule et superstitieux que jamais. toujours attaché à ses divinités faciles et commod prêt a en augmenter le nombre, toujours près des jongleurs et des devins, avide d’initiations, consultant lea oracles, pratiquant tous les n’. rendre aui empereurs les honneurs divins de 1 apo