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AUGUSTIN SAINT)

1. TMo lit à tort trouver chez les platoniciens. a La plus célèbr la doctrine du Verbe. Quand on lit, Confess., I. VII. c. mu, qu’il.1 lu l’iui le prologue de Bainl Jean dans ces livres platoniciens, hoc idem omnxiio, même sa génération divine, sedea Deo natut est, pour s’expliquer ces exagérations, il ne faut pas oui, h. p son état il âme < cette époque : nu Dieu immatériel était encore pour lui "< vable. Le monde intelligible de Platon le séduit t : aussitôt il > entrevoit tous nos mystères. Même en 116, dans son Tractatut II m Joa., a. i, P. /.., t. xxxv, col. 390, il croit lire chi’z ses philosophies, quia genitum habet hais, per quem simt otnnia. D. Dei, . X, c. iii, n. l, P. /, .. t. xi. i, col. 280, et Plotin, i Ennéade, ]. I. trad. Bouillet, t. ii, p. 561. — b) Sur la Trinité, Augustin a été moins enthousiaste du platouisme : en il’.), il déclare formellement que ces philosophes n’ont point connu le Saint-Esprit, sine Spiritu s, nu tu philosophati sunt, quamvis </< Pâtre et Filio non tacuerint. Qusest. m Heptat., 1. H, q. xxv, /’. /.., t. xxxiv, col. 27. Dans le De civit., . X, c. xix, P. L., t. xi.i, col. 307, il est inoins catégorique et dit à Porphy re : Prœdicas Patremetejus Filium, quem vocas paternum intellectum seu mentent ; et horum médium, quem putamus te dicere Spiritum Sanctum, et more vestro appellas très deos. Mais il avertit, ibid., c. xxiii, col. 300, que la ressemblance n’est qu’apparente, que Plotin et Porphyre ne s’entendent point sur la place de cette àme dans leur Trinité, qu’enfin la pensée de Porphyre reste obscure. — c) Une autre ressemblance imaginaire est signalée dans les Rétract., 1. I, c. ni, n.2, P. L., t. xxxii, col. 558. Dans les mots : Regnum meum non est de /unmundo, il avait aperçu la théorie platonicienne du monde intelligible des idées, opposé au monde réel !

2. Théories platoniciennes qu’Augustin a toujours approuvées et adaptées à ses explications dogmatiques. — Ces théories constituent la part d’influence réelle exercée par les platoniciens sur Augustin, et, par lui, sur la philosophie chrétienne en Occident : le grand nombre d’ailleurs fait partie de cette philosophie sage et vraie que Leibnitz appelait la peretmis philosophia, seulement l’expression et l’aspect même de la pensée sont empruntés aux néoplatoniciens.

A. La conception de la philosophie chez Augustin e-t toute empruntée aux platoniciens. Il leur prend : a) la notion même de la philosophie, amor sapientiæ lie ord., 1.1, c. xi, n. 3-2, /’. L., t. xxxii, col. 993, définition qui met déjà la doctrine augustinienne à l’abri de tout intellectualisme sec et froid, cf. De civil.. 1. VIII, c. il ; De Trinit., I. XIV, ci ; — h) Vobjet de la philosophie, et cet objet est ce qu’il y a de plus grand au monde : Dieu et l’àme, notre origine et notre nature. De ord., 1. II, c. xviii. n. 57, ibid., col. 1017 ; — c) le but de la sagesse : elle conduit au vrai bonheur, si bien qu’Augustin identilie, même avec une exagération qui sera signalée, la philosophie et la vie heureuse ; tout le De beata vita développe cete idée ; voire, i, ibid., col. 959 ; ct.Deciv., I. XVIII. c. xi. i ; — d) l’estime et l’amour enthousiaste de cette sagesse qui est le vrai trésor de l’àme ; elle est si grande qu’il faut lui sacrifier tout, honneur-, plaisirs, l><’beata vita, n. i. ibid., col. 961 ; Cont. academ. , 1. ii, c. n. n..">. tint/., col. 921 ; — e) la distinction essentielle entre Vintellection, connaissance <leschoses éternelles qui seule mérite le nom de sagesse, el

la connaissance raisonnée des choses temporelle-, qui

constitue la science, Soliloq., 1. 1, c. ni, n. > s. P. 1, i. xxxii, col. 873 ; cf. Cont. acadetn., 1. III. c. xi ; De magistro, c. xii. n. 39 ;.iules Martin. Saint Augustin, p. 1-6 ; — f) la nécessité de refréner l’imagination pour comprendre, el pour arriver à la perception de l’incorporel, qui lui avait été si longtemps impossible. Ce fut une des grandes lumières reçues du platonisme, de con eorpt ; cf. Confest. I. VII, c. x,

i, 16, /’. /-.i. xxxii. c., |. 742 ; Dt Trinit, 1 K c. vil /’/… t. xi n. col. 979, I. VIII. c il, n 3, De Genesi ad litt., I. XII, c. zxxvi, n. 69, P La n col. 84 ; — g) les degrés par lesquels on b’< contemplation « le la vérité divine, De quant c. xxxiii, n. 70-70. /’. L., t. xxxii. col. 1075-1077 ; — Ai i livins de la réi Ile et im muable. De ord., 1. II, c. xix ; De immort. anin De lib. arb., I. II, c. viii-x ; De doct. christ., I. 1. c. vin. Cf. André Martin, Philosophia S. Aug., part. II, c. i.

B. En Ihéodicée, Augustin tait’/ ciens de lui avoir inspiré deua grandi

notion le Dieu considéré en lui-même dans ses attributs inlinis. Danla Cité de Dieu, 1. VIII. c. VI, / t. xli, col. 231, il les félicite d’avoir compris nullun pus esv. Deum…, etc., c’est-à-dire de * être élevés audi --nde tout le sensible jusqu’à l’incompréhensible, l’ineffable simplicité de celui en qui être, -avoir, aimer, vivre, sont tout un. Cette extrême simplicité de l’Un préme le saisit vivement et il en fait la base de sa théodicée. Cf. De Trinit., I. VI. c. vi. n. S. /-. L., t. xiii, col. 928, simplex et multiplex tll<i substantia. Cl. / Joa., tr. XXIII, n. 9, P. L.. t. xxxv. col. 1587 ; De cm/., I. XI, c. x. P. L., t. xi.i, col. 325 ; De Trinitate, 1.1. c. i, n. 2, P. L., t. xi. n. col. 912 Voir Gr ; e op. al., p. 59-68 ; — b) la synthèse du triple rôle de Dieu principe des choses. En Dieu, cause suprèn première, tout a sa source : voilà qui est platonicien, mais vulgaire. Voici, sur cette causalité de Dieu, une théorie platonicienne profonde, peu remarquée, et qui éclaire singulièrement la doctrine d’Augustin : I’dit-il, est principe des choses par une triple inllue : il est : 1° source de l’Etre des choses, comme créateur ; 2° source de la Vérité des choses comme lumière intellectuelle ; 3° source de la Bonté (morale -. par sa grâce. Ainsi il ramène à l’unité trois grandes thi de sa théologie : la théorie de la création ; la théorie du Verbe source de toute vérité, du vrai en I qu’il n’est autre chose que l’idéeéternelle divine, du vrai dans 1rs êtres, puisque ce monde présent n’est qu’une copie des idées divin-. /’div. qusest. LXXXIII, q. xi vi. De ideis, n. 2. P. L., t. XL, col. 30 ; du vrai i nous, puisque le Verbe est le soleil des intelli. seul maitre. De magistro, en entier. P. /… t. xxxii. la lumière qui nous met en communication avec les tés, voir plus loin, sur la connaissance, col. 2334 sq. : enfin la théorie du Bien suprême, à la fois objet de : béatitude, et, par sa grâce, principe de la sainteté qui nous y conduit. On ne comprendra ni la théorie auf tinienne de la connaissance, ni celle de la grâce, si on les considère isolément, en dehors de cette synthèse du triple rôle de Dieu auquel le saint docteur revient

Un passage capital est celui où. exposant les motifde son admiration pour les platoniciens, il d loppe ce triple rôle de Dieu. De ri.it.. I. VIII. c. i/’. /… t. xi.i. col. 234-236, spécialement c x. n. uno vero Dru atque optimo, et naturam nobis esse qua fæti ad ejus imaginent similis, et doctrinam i/ua eum nosque noverimus, et gratiam, qua illi a similis… Les platoniciens, continue-t-il. ont connu q Dieu était causa constitutif uuuersitiitK.et I piendss veritatis, et fons bibendm felicitatit lection de formules analogues dans Philosophi ^ par A. Martin, p. Km ;. Saini Augustin a fond. triple influence de Dieu la division de la philos physique, logique et morale, science de l’Être, do I et du Bien. De civit., 1. VIII. c. x. n 2. /’. I col. 235.

C. Sur In nature <lu momie créé, il dut au platonisme de connaître le bien et le mal dans II

— a) La bonté de tous les êtres fut un axi : lof ;

ils -ont bons i n eux-mêmes pu leur tond, par leur