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2 ! 12 ! ’AUGUSTIN. SAINT’

il est allé bien pi u-^ avanl que h i psychologue de reiiuin : mais, pour lui, cette i tude di 1 aime eal une étude

ieuse, inspirée par li di ùi de connaître le mystérieux i de Dieu dans notre âme et de notre âme historiens protestants, eus aussi, ont remarqué ce cachet des écrits il Augustin. Le monde, dit Eucken, op. cit., p. 223 (trad. franc, dans Ann.de phil. chrét., 1889, p, 625), l’intéresse moins que l’action de Dieu dans le monde et particulièrement en nous-mêmes : Dieu et l’âme, tels sont les seuls sujets dont la connaissance nous doive passionner. Tout savoirdevient un tin’, ), moral religieux, ou plutôt une conviction morale religieuse, un acte de foi de l’hommese donnant tout entier. > Et avec plu d’énergie encore, Bôhringer a dit : o L’axe sur lequel se meuvent le cœur, la vie et la théologie d’Augustin, c’est Dieu. tvurelius Augustinus, 2e édit., 1877, p. lli. Voir encore Dorner, Augtutinus, sein theologischea System, etc., 187 :  !, p. 324.

b) Li ; ms sa théologie même, il est remarquable qu’Augustin met toujours en saillie la connaissance de Dieu, taudis que les discussions orientales sur le Verbe avaient forcé Athanase et les Pères grecs à placer au sommet de la théologie la fui au Verbe et au Dieu-Homme qui nous délivre. La révélation s’était développée dans tout le ivsiècle comme doctrine du Christ. Augustin lui aussi place au centre de l’œuvre divine l’Incarnation, mais il l’envisage connue la grande manifestation historique de Dieu à l’humanité : l’idéede Dieu domine tout, de Dieu considéré en son essence (De Trinitate), dans son gouvernement [De civitate), ou comme le terme de toute vie chrétienne [Enchiridion de /idc, spe et cantate ; De agone ckristiano, etc.).

3. La doctrine d’Augustin est essentiellement catholique, opposée <u< protestantisme. — Il importe de constater ici ce fait, d’abord pour n’avoir pas à y revenir à propos de chaque dogme en particulier, mais surtout à cause du changement d’altitude de la critique protestante à l’égard de saint Augustin : rien n’est plus digne d’attention que cette évolution, si honorable d’ailleurs pour l’impartialité des derniers écrivains. — a) La thèse des protestants d’autrefois. — Les tentatives ne manquèrent pas pour accaparer Augustin et en faire un réformateur avant la Réforme. Luther sans doute dut avouer qu’il ne trouvait pas chez lui la justification par la foi seule, ce principe générateur de tout le protestantisme, et il s’en consolait, au dire de Schaff, Saint Augustin. ISSU, p. IIK), en s’écriant : « Augustin s’est souvent trompé, on ne peut se fier à lui. Tout bon et saint qu’il est. il s’est souvent mépris sur la vraie foi, tout connue les autres Pères, i Mais en général la Réforme n’en prit pas si aisément son parti et il fut longtemps d’usage d’opposer au catholicisme le grand nom d’Augustin, La Confession d’Augsbourg, a. 20, osait lui attribuer la justification sans les œuvres, cf. Concordiu. Libri synibolici, etc., édit. de Berlin, 1857 (reproduisant celle de 1584), p. 17, et Mélanchthon invoquait son autorité dans son Apologia confessionis, a. t, ibid., p. 6t-fi.>. 80, 92, etc.

b) Les aveux récents. — Depuis trente ou quarante an’, tout est changé, et les meilleurs critiques protestants proclament à l’envi le caractère éminemment catholique de la doctrine aii-ii-linienne. Ils l’exagèrent même, par un excès contraire, lorsqu’ils prétendent trouver en lui le fondateur du catholicisme. Voici comment II. Reuter conclut ses études si importantes sur le docteur d’Hippone, Augustinische Studien, p. 187 « Augustin est pour moi le fondateur du catholicisme ro

main en Occident… Ce n’est point là une découverte

nouvelle, comme Kattenbusch paraît le croire, mais uni’reconnue depuis longtemps pal’.Valider..Iulius,

Kôstlin, Dorner, Schmidt, etc. d Et se demandant ensuite -i i l’évangélisme d se trouve chei Augustin : « Sur ce point, dit-il, p. 511, on a raisonné’bien dille r imment autrefois et d, - t Les phi

! 1830 a 1870..1 ug

tisme évangélique, Pelage est le / ne te lisent plus aujourd’hui que rarement connu depuis qu’elli - s., nt insoutenables, bien qu renferment une particula i Pli. Schafl

p. 98, arrive aux mêmes conclusions. Et Dorner a dit, lui aussi, <liii> la Rel Édiml

l)sx ;. art. Augustin, t. i. p. 17’i

prêtera Augustin les idées qui ont inspiré la Réforme. » Hais nul n’a mis en lumière cette idée avec autant d’insistance que Harnack. Tout récemment, dansur l’essence il" christianisme, il romaine par Irois éléments dont le troisièm

itisme, l’esprit et la piété de saint A gustin, en effet, a exerce sur toute la vie inl l’Eglise, vie religieuse et pensée religieuse, un fluence absolument décisive, i Dos W’esen des Cl tentums, IIleçon, I’.ahi. p. loi. Au dit-il,

p. 100, à l’heure ou l’Église héritait de l’empii elle avait en elle un homme d’un génie extraordin ment profond et vigoureux : de lui elle a pris i : jusqu’à l’heure actuelle elle n’a pu s’en détach Cf. trad. franc., p.’J7I. 1 Ki n - son Lehrbuch der h.geschichte, 3- édit., t. iii, p. -21 « i-Jl.S. cf. Précis, trad. franc., p. 291-294, le même critique énuiiieie en détailles idées par lesquelles Augustin appartient a ce qu’il apj « le catholicisme vulgaire. c’est :  ! VÉglit institution hiérarchique avec autorité doctrin. mérites de la vie éternelle et la méconnaissance de U thèse protestante du salut par ! a foi, « c’i par cette confiance constante en Dieu qui la certitude du pardon des péchés, a / 281.

3° le pardon des péchés dans l’Église et par l’Es, 4° la distinction entre les préceptes et les con — entre les péchés légers et les péchés échelle des hommes bons et des hommes mauvais, — échelle de félicité céleste selon la mesure des mi ! .> on l’accuse « de renchérir sur lieuses » de ce catholicisme vulgaire ; sur le prix infini de la satisfaction du Christ. — sur le salut comme jouissance de Dieu dans le ciel, — sur l’efficacité mystérieuse des sacrements

sur l’idée de la virginité- de Marie, même dans l’enfantement, — sur l’idée de sa pureté et de sa Coi tion. uniques en ce genre. llarnarck dire

formellement qu’Augustin ail enseigné l’Immaculée Conception ; mais Schaff, lui, n’hésite pas Augustin, dit-il, op. cit., p. 98, est responsable de plusie erreurs de I Eglise romaine ; … il a anticipé- le dogme de l’Immaculée Conception, et son mot prophêliqu locuta est, causa fini ta est, peut au moins i ti laveur du décret du Vatican sur l’infaillibilité p ficale.

La théorie des contradictions. — On se tromp toutefois si on pensait que les protestants mod crifient entièrement Augustin. Ilveulent que ce docteur, malgré un fond catholique, ait inspiré Luth

vin. La thèse nouvelle est donc que les deu peuvent tour à tour se réclamer de lui. La forum I Burke, rapportée par Schaff, op. cit., p. 102,

téristisq Chez Augustin leidées anciens

dénies se mêlent, et l’Église papale a autant de d d’en appeler à son autorité’que les | me. Aucun ne marque plus nettement i dic tion que LoofS, Ll’Ufadt’n ZUUI StlldllllK

geschichte, & édit.. p. 196 ; après avoir dit qu’A accentué les éléments caractéristiques du clin- : occidental (catholique), qu’il en est devenu le | les âges suivants et que i l’ecclesi isijcisine du cisme romain, la scolaslique, la mystiqu prétentions de la papauté au gouvernement sont fondés sur la direction qu’il a impi