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AUGUSTIN SAINT)

c’est Augustin. » Die Lebenttu ender’.'

Denker, 1902, p. Jlo. Mail Ad. Harnack est celui qui a le plus souvent insisté -ur <.- rôle unique d’Au tin. Il a étudU la place dam l’histoire du monde d’Augustin réformateur de la piété chrétienne et l’influence du docteur de i I Lehrbuch der l>'>n mengesch., 3e édit., t. m. p. 56-221. Dana son étude sur les Confessions, il y est revenu, p. 7 : a Aucun lu, h. Un. tre comparé depuis Paul, i à l’exception de Luther, ajoute-t-il. Encore aujourd’hui noua vivons d’Augustin, de ^ pensée, de Bon esprit ; nous sommes, dit-on, les fils de la Renaissance et de la Réforme, mais l’une et l’autre dépendent de lui. Telle est la thèse reprise dans I)<m Weseti der Christentum, 1901, où il expose surtout le rôle d’Augustin dans la formation du catholicisme.

2° De quelle nature est l’influence d’Augustin ? — Nous pouvons distinguer une triple action :

1. // résume et condense dans ses écrits les trésors intellectuels du monde ancien et les transmet au monde nouveau. — Il est remarquable, en effet, « pie précisément à l’heure où les migrations des peuples allaient ensevelir la civilisation sous les ruines du monde romain et où les nations nouvelles devaient se nourrir des traditions du monde ancien, un homme de génie tel qu’Augustin se soit trouvé là pour recueillir dans une vaste synthèse l’héritage de la pensée antique dans ce qu’elle a de plus élevé, et surtout les développements de ki pensée chrétienne opérés dans les deux derniers siècles, pour l’infuser au monde nouveau comme un ferment salutaire qui dans ces natures encore grossières mais riches ferait lever la philosophie religieuse de l’avenir. Cf. Bohringer, p. i’2't. La mission providentielle d’Augustin apparaît nettement. Harnack va jusqu’à dire que « l’existence misérable de l’empire romain en Occident n’a été prolongée jusque-là, semble-t-il, que pour permettre l’action exercée par Augustin sur l’histoire universelle » . Précis de l’hist. des dogm., trad. liane., p. 2Ô.">. C’est pour remplir cette immense tâche que la providence l’a mis en contact avec les trois mondes dont il doit transmettre la pensée : avec le monde romain et latin au milieu duquel il a vécu, avec le monde oriental que l’étude du manichéisme lui a révélé en partie, avec le monde grec que les platoniciens lui ont manifeste. En philosophie, il a été initié à tout le contenu et à toutes les subtilités des diverses écoles qu’il a parcourues, mais avec indépendance, sans se donner à aucune. En théologie, c’est lui qui initia l’Église latine au grand travail dogmatique accompli en Orient pendant le ive siècle et au commencement du v : il en vulgarisa les résultats en leur donnant la forme plus nette et plus précise du génie latin. — Mais cette science du passe, Augustin ne la résume pas à la I d’un scolastique éclectique, par une synthèse froide et impersonnelle, analysant, classant, combinant toutes les idées, mais sans leur imprimer un cachet propre de manière que dans l’édifice nouveau, on reconnaît encore l’origine de chaque élément. Eucken a bien dit, op. cit., p. 210 : g Toutes les influences du passé, comme toutes les impulsions de son temps, Augustin les fait siennes, les ramasse en lui seul pour en faire quelque chose de grand et de nouveau. Bien qu’enraciné dans un milieu latin, il subit de fortes influences grecques et orientales. Iiu christianisme primitif et du néoplatonisme il opère un mélange nouveau dans lequel prédomine, avec..h i.i li te. Tel, nient chrétien et dont le

produit pourra être discuté mais dominera toute l’his toire du christianisme, i

2. // </ été pour /< développement et le progrès du dogme le plus puissant instrument de la providence.

— Ici le danger n’a pas été de nier ce progrés,

mai’- de l’exagérer. On l’a souvent dit, la mission matique d’Augustin rappelle (dans iii, bien

inférieure, el l’inspiration mi celli de

t- h - la prédication évangélique. Aussi a-t-il éti en hutte aux mémi enta de la critique. Comn

a voulu (aire du paulinisme la ie du chi

nisme actuel qui aurait étoufꝟ. 1 le germe primitil I Evangile de Jésus, on a imaginé, soule non tinisme, je ne sais quel syncrétismi des idées di i et du néoplatonisme, qu’Augustin aurait installé d i qui serait une déviation, déplorable d’a| les iii, . fort heureuse d’après h-* autres, de l’an christianisme. Ces fantaisies ne résistent pas à la turc des textes et Harnack lui-même montre dans Augustin l’héritier de la tradition qui le d’autre part, faudra -t-il, comme on l’a fait par identifier touti meeptions avec les vues des

écrivains, en particulier des es, dont il

le successeur ? Son ouvre doctrinale se bornerait-elle a une simple question de synthèse, de métl d’ordonnance meilleure ou d’expression nouvelle’.' Non certes, on ne doit pas méconnaître la part d’invention et d’originalité dans le développement du dogme, que la providence réservait à cet incomparable génie, fallût-il cà et là consulter, dans des questions spéciales, d « faillances humaines. Plus que tout autre l’ère, il a lise pour les dogmes ce progrès qu’exprimait si bien Vincent de Lérins, son contemporain, dans une : que certains ont cru dirigée contre lui : c’est le développement d’un germe vivant jusqu’au plein épanou ment de la vie ; de la graine presque imperceptible au grand arbre, quel changement ! C’est pourtant le même être. Ainsi grandit la parole évangélique fécondé » par les génies providentiels dont jusqu’ici Augustin semble le plus grand.

a) En général, toute la dogmatique chrétienne lui doit des théories nouvelles pour mieux justifier et expliquer la révélation, des aperçus nouveaux, plus d<

teté et de précision. Les luttes multiples auxquelles il fut mêlé, et aussi la nature spéculative de son esprit, ne laissèrent à peu pus aucune question en dehors d recherches. Toujours sur la brèche, il eut à combat !  ; ennemis de toutes les vérités chrétiennes depuis les infidèles et les manichéens jusqu’aux semipélagiens, ces catholiques d’ailleurs si fervents. Esprit subtil et pénétrant, rompu à toutes lefinesses de la dialectique, il sut démasquer les sophismes, et dissiper les équivoques. D tre part, esprit profond et ingénieux, dans chaque question qu’il aborda, il découvrit des démonstrations lumineuses, des rapprochements nouveaux : par sa man même de poser les problèmes, il les marqua de son empreinte, si bien qu’il n’est pour ainsi dire p.iproblème où l’étude de sa pensée ne s’impose au théologien.

b) En particulier, il développa certainune telle ampleur, il il gagi a avec tant de clarté de l’enveloppe traditionnelle le germe fécond de ces

que plusieurs ont été (à tort, selon n sous le nom d’augustinisme ; Augustin n’en est point l’inventeur, mais ! < premier il les a mis, s, n pleine lumière. Ce sont avant tout les dogmes de la chut la réparation, de la grâce et de la prédestination

l’apparition d’Augustin dans l’histoire du di dit Schaff, o/>. cit., p. 97, fait époque surtout en ce qui

, 1e les doctrines anthropologiques ques, auxquelles il lit faire un progrès immense, el qu il porta à un degré de clarté el d( n avaient pas eu pisque-la dans la conscience de

l’Église, i Mais il n’est pas seulement k

de la grâce, il est aussi le docteur d<

luttes de Mngt ans.[ f -c le donastisme ont abouti i une

dogmatique complète de 1 i gtise, grande œuvi

mystique du Christ et r.n noyau

r.’.ie pour le salut, de l’efficacité intime de

ineiils. (’.est sur.e point, comme sur le centre de la