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AUGUSTIN (SAINT)

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les fidèles : dans les monastères récemment fondés, les uns se réclamaient de Matth., vi, 25-34, pour exclure et mépriser le travail corporel que les autres pratiquaient pour vivre. Augustin se range à ce dernier avis, et recommande le travail, pratiqué par saint Paul, n. 1-26, conforme à l’Évangile, n. 27-35, préservatif contre les vices.

Voir Le Camus, évêque de Belley, Saint Augustin, De l’ouvrage des moines, in-8° Rouen, 1633 (avec d’autres opuscules et commentaires sur ce sujet).

VIIe CLASSE : PASTORALE ET PRÉDICATION. — La

théorie de la prédication a été donnée par l’évêque d’Ilippone dans le IVe livre De doctrina christiana (voir n. 66). Pour Augustin le prédicateur est avant tout le divinarum Scripturarum tractalor et doctor, c. IV, n. 6. Il doit donc s’approprier de mémoire les saintes Letlres et les approfondir, n. 7. Mais la sagesse chrétienne doit aussi mettre en œuvre les ressources de l’éloquence, c. III.

"102° Le De calechizandis rudïbus, P. L., t. XL, col. 309-348 ; Retract., 1. II, c. xiv, a été composé vers 4-00, à la prière du diacre Deogratias, chargé d’instruire les catéchumènes. Augustin enseigne à prémunir les esprits contre le scandale des vices des chrétiens indignes, à instruire sans ennui ni fatigue, grâce aux industries variées du zèle ; il donne même deux modèles d’instruction, n. 24-55.

Cf. même sujet dans Cou t. Faustum. 1. XIII, c. vu ; 1. XXII, c. xvi-xxi. — Éditions séparées dans la collection de Hurter et dans les Qucllenschriften, de G. Kruger, 2e édit., Tubingue, 1803. — Études : Fr. X. Schôberl, Die a narratio » des hl. Augustin uud die Katecheliker der Neuzeit, in-8° Dingnlfing, 1880 ; Mayer, Gesohichte des Kateehutnenates und der Katechese, Kempt, 1868 ; Jos. Gruber, Des h. Augustin Théorie der Katechetik, Salzbourg, 1830, souvent réimprimée avec additions ; Renlschka, Die Dekalogkatechese des hl. Augustinus, 1905.

103° Sernwnes, P. L., t. xxxviii-xxxix. L’œuvre oratoire de saint Augustin est immense : elle embrasse les Enarraliones in Psalmos (n. 73), les Tractalus in Joannem (n. 77, 78), etc. Sous le titre de Sermons, les bénédictins ont classé les discours plus isolés, au nombre de 363, sûrement authentiques. Ils les ont divisés en quatre classes : La l r « , De Scripturis, Serin., icxxxiii, autrefois appelés De verbis Domini, De verbis apiisloli, etc. C’était l’usage de lire un passage de l’Ancien Testament ou des Épitres avant le chant du graduel, suivi de l’Évangile : à son gré, Augustin développait l’une ou l’autre lecture, ou même réunissait les deux. Cf. Serm., xxxii. La 2e, De tempore, sur les différentes solennités, clxxxiv-cclxxh ; la 3e, De sanctis, panégyriques des martyrs, CCLxxiii-cccxl ; la 4e, De diversis, sermons dogmatiques, inoraux, ou de circonstances. Les sermons sont en général assez courts ; on les écoutait debout ; prenait des noies qui voulait. Augustin revisail l’œuvre des tachygraphes -ou parfois dictait lui-même, mais le plus souvent après le sermon. Ainsi s’expliquent les rédactions différentes du même sermon. Déjà le manichéen Secundinus appelait Augustin summum oratorem et deum pêne totitu eîoquentiiB. /’. /, ., t. xi.n, col. 574. Il traduisait l’impression générale des contemporains ratifiée par la postérité, si le docteur domine chez lui l’orateur, s’il a moins de couleur, d’abondance d’actualité et de charme oriental que.leanChrysostome, il a aussi une logique plus nerveuse, des rapprochements plus hardis, plus d’élévation et de profondeur dan la peu-, el parfois dans ses élans de cœur et ses dialogismes hardis, il égale la puissance irrésistible de l’orateur grec. De notre temps les critiques ont mis en relief le mérite oratoire de saint Augustin que son rôle doctrina] reléguait au second plan. Voir Rottmanner, HUtorUches Jahrbuch, 1898, p. 894.

ISur L’éloquent » de aint Augustin : Collnkamp, Étude critiques " le oratoire de saint A ugustin, m-n% paris, 18’iS ;

DICT. Uh THÉOL. CATIIOL.

Sadous, S. Augustini de doctrina christiana libri expenduntur, seu de rhetorica, apud christianos disquisitio, in-8° Paris, 1847 ; A. Lezat, De oratore christiaiw apud S. Augustinum disquisitio, in-8°, Paris, 1871 ; Longhaye, Saint Augustin, prédicateur, dans La prédication, grands maîtres et grandes lois, in-8° Paris, 1888, p. 153 sq., et dans Études religieuses, 1888 ; Wolfsgruber, Augustinus, 1898, p. 464-499 ; J. Vérin, S. Augustini auditores, sive de Afrorum christianorum circa Augustinum ingenio ac moribus disquisitio, in-8% Blois, 1869 ; A. Degert, Quid ad mores ingeniaque Afrorum cognoscenda conférant S’Augustini sermones, in-8° Paris, 1894 ; A. Régnier, La latinité des serinons de saint Augustin, in-8% Paris, 1887. Cf. Norden, Die antike Kunstprosa, t. ir, p. 621-624.

2° Sur la date des sermons, nous ne pouvons que renvoyer aux conclusions auxquelles est arrivé pour certains sermons M. Degert, s’aidant des recherches des bénédictins. Op. cit., p. 20-30.

3° Nouveaux sermons publiés depuis l’édition bénédictine, sous le nom d’Augustin : 1. La collection de Michel Denis, S. J., Vienne, 1792, 25 sermons, dans P. L., t. xlvi, col. 813-940 ; ce recueil a une vraie valeur critique, et dom Morin, Revue bénédictine, 1895, p. 45, ainsi que Rottmanner, Histor. Jahrb., 1898, p. 304, s’étonnent qu’on le confonde avec les suivants ; 2. Collections de sermons supposés ou du moins fort douteux : a) celle de Fontani, à Florence, 1793, 4 sermons, P. L., t. xi.vn, col. 11131140 ; b) de Frangipane, moine du Mont-Cassin, Rome, 1819, 10 sermons, P. L., t. xlvi, col. 239-1004 ; c) de Caillau, in-tol., Paris, 1842, 160 sermons : d) les Sermones inediti ex codicihus Vaticanis, dans le Spicilegium romanum de Mai, t. viii, p. 713-715, et dans Patrum nova bibliotheca, t. i, 201 sermons ; e) Liverani a aussi publié quelques homélies, dans le Spicilegium liberianurn, in-fol., Florence, 1863. Voir les discussions sur ces recueils dans la 2e édit.on de dom Ceillier, t. ix, p. 833844 ; dom Morin, Revue bénédictine, 1893, p. 28-36, sur Geoffroy de Bath (auteur présumé de plusieurs de ces sermons) ; 3. Plus récemment Caspari, dans Alte u. neue Quellen z. Geschichte der Taufsymbols, Christiania, 1870, a prouvé l’authenticité du sermon ccxxii, P. L., t. xxxviii, col. 1060-1065, à tort suspecté. 4. Publications de dom Morin : voir la revision faite dans Revue bénédictine, 1895, p. 388 ; le discours sur Faustinus, publié dans Bévue bénédictine, 1890, p. 267, n’est pas de 390, et reste douteux ; un autre discours inédit attribué à saint Augustin dans Revue bénéd., 1892, p. 173, est pseudoaugustinien.

4- Sermons douteux ou supposés de l’édition bénédictine. Les éditeurs, avec un sens critique admiré de tous, ont séparé, connue douteux, une 5° classe de 32 sermons et relégué dans l’Appendice 317 sermons apocryphes. L’erreur, entre autres causes, est venue du système de plagiat dont saint Césaire a formulé la loi, cf. Malnory, Vie de saint Césaire, p. XII. Les bénédictins ont essayé de restituer à leurs auteurs les divers sermons qui ne sont pas d’Augustin, par exemple à Pelage le n. CCXXXVI emprunté au Libcllus l’ulei de l’hérésiarque, à Origène, et surtout à saint Césaire. On trouvera des sermons de Césaire égarés parmi ces pseudoaugustiniens, une 1° table de 128 sermons par les édit. bénéd., P. L., t. LXVII, col. 21-22 ; une 2* liste assez différente est fournie par l’éditeur de saint Césaire, P. L.. t. lxvii, col. 1041-1042, elle retranche un certain nombre de numéros ; une 3’liste, la meilleure, est fournie par M. Paul Lejay dans la Revue biblique, 1895, p. 594, d’après l’étude des manuscrits par M. Malnory, op. cit.

VIIIe classe : ŒUVRES SUPPOSÉES. — Nous les grouperons dans le même ordre que les authentiques. — 1 » Letlres. — 1. La Lettre à Démétriade, col. 1098-1120, a été écrite par Pelage en 143 quand Démétriade, touchée par un sermon d’Augustin, prit le voile, el à cette occasion reçut les félicitations de Jérôme, d’Augustin, d’Innocent I r, ou peut-être en ili, quand elle se relira.’t Home. [1 est étrange qu’on ait pu l’attribuer à Augustin qui en dénonce le caractère pélagien. Epis t., CLXXXVIII, et nomme l’auteur dans le De gratin Christi, c. XXII, ainsi que les aveux île Pelage. Ibid., C. XXXVIII, /’. /.., t. xi iv, col. 371, 378. Paul Orose, dans son Apologeticus (édité eu 115), l’attribuail à Pelage en ajoutant qu’un secrétaire (Anien) l’avail écrite en son nom. Bède, In Cant., I. L l’a réfutée en l’attribuanl à Julien d’Éclane.

— 2. La Regulapro monachis, /’. /.., i. xxxii, col. 14191452, adaptation aux moines de la lettre ccxi pour les religieuses, est postérieure à saint Augustin. — S. I > lettre de consolation à Probus, I’. /.., t. xxxui, col II7.S-L 179, regardée par Mi mo c mme authentique, avait été

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