Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/405

Cette page n’a pas encore été corrigée
2301
2302
AUGUSTIN (SAINT)

71° Les sept livres Quæstionum in Heptateuchum, P. L., ibid., col. 547-824, sont des scholia plus développés signalant les problèmes que soulève le texte. Vers 419.

72° Les Annotationes in Job, P. L., ibid., col. 825-886, sont des notes marginales d’Augustin écrites de 397 à 400, publiées par d’autres, et assez maladroitement, sicut potuerunt vel voluerunt, dit-il. Retract., l. II, c. xiii. De là, désordre, obscurité, hésitation de l’auteur à en accepter la paternité.

73° Les Enarrationes in Psalmos, P. L., t. xxxvi-xxxvii, sont l’œuvre de toute la vie d’Augustin. A peine prêtre, il se mit à exposer, mais sans ordre déterminé, les divers psaumes : ce n’est que plus tard qu’il mit en ordre ces discours. Plusieurs n’ont jamais été prononcés : ainsi, en 415, il écrivit plusieurs commentaires qui ne sont pas des sermones, par exemple pour les Ps. lxvii, lxxi, lxxvii. Les trente-deux sermons sur le Ps. lxviii ont été écrits les derniers, bien après 415. Il ne faut point y chercher l’explication littérale des psaumes : mais, de l’aveu d’Ellies Dupin, si hostile pourtant à l’allégorie, c’est un chef-d’œuvre d’éloquence populaire, d’une verve et d’une originalité inimitables.

3. Écrits sur les Évangiles. — 74° Les quatre livres De consensu Evangelistarum, P. L., t. xxxiv, col. 1041-1230 ; Retract., l. II, c. xvi, écrits vers l’an 400, sont une apologie des Évangiles contre les infidèles et un essai de conciliation des apparentes contradictions des quatre récits. Le Ier livre sur l’autorité, le caractère et le but des évangélistes, réfute l’accusation d’avoir altéré la doctrine du Christ. Le IIe et le IIIe concilient Matthieu avec Marc, Luc et Jean. Le IVe étudie les particularités des trois derniers évangélistes. Sans doute certaines observations sont plus subtiles que solides. Mais de l’aveu du protestant Clausen, Augustinus… interpres, 1827, p. 107-115, nulle part Augustin n’a déployé plus de finesse et d’ingéniosité. H. J. Vogels, S. Augustins Schrift De consensu Evangelistarum, Fribourg-en-Brisgau, 1908.

75° Les deux livres Quæstionum Evangeliorum, P. L., t. xxxv, col. 1321-1364 ; Retract., l. II, c. xii, sont le recueil fait après coup (vers 400) de réponses envoyées en divers temps et sans ordre à un lecteur passionné des Écritures : la note morale et mystique domine ; le Ier livre est sur saint Matthieu, le IIe sur saint Luc.

76° Les deux livres De sermone Domim in monte, P. L., t. xxxiv, col. 1229-1308, sont le fruit du ministère sacerdotal d’Augustin (393-396). Prenant pour base Matth., v-vii, il groupe dans le cadre du discours sur la montagne, et surtout des béatitudes, les autres paroles du Christ, et dans une synthèse remarquable d’onction i l de profondeur, il résume ce qu’on nommerait aujourd’hui la théologie morale du Christ.

77° Les Tractatus CXXIV in Joannis Evangelium, P. L., t. xxxv, col. 1379-1976, sont des homélies prononcées vers 416. Ce commentaire suivi de saint Jean, d’allure tour à tour dogmatique et morale, est à bon droit rangé parmi les œuvres magistrales d’Augustin. Ariens, pélagiens, donatistes sont successivement combattus, et l’âme est toujours saisie.

78° Les Tractatus X in epistolam (P iii) Joannis (ad Partlios), P. L., ibid., col. 1977-2062, sont de la même année (116) et s’arrêtent au c. v, j^. 3. L’orateur s’est surtout attaché à la charité, tr. V1II-X, et à l’unité de l’Église, tr. ii, III, X, 8-10.

4. Surlei Épitre » de saint Paul, Augustin a laissé trois is datant de son ministère sacerdotal. — 79° UEx posilio quarumdam (84) propositionum ex Epist. ad Romanes, /’. L., t. xxxv, col. 2063-2088 ; Retract., 1. 1, c. xxiii, est le fruit des entretiens avec les frères du monastère d Ilippone (393-396) : comme on y lisait l’Épltre aux Romains, Augustin était interrogé sur les passages difficiles : ses réponses, écrites par les frères avec son aveu, forment ce recueil. Les scmipélagiens se

réclamaient de la 9e et Augustin avoue qu’alors il n’avait pas saisi le rôle de la grâce ad initiant salutis. De prædest. sanct., c. m-iv.

80° VEpistolxad Romanos expositio inchoata, P. L., t. xxxv, col. 2088-2106, ne développe que les salutations, i, 1-7, et la question du péché contre le Saint-Esprit, n. 14-23 (traitée aussi dans Serm., lxxi, et Enchirid., c. lxxxiii). La difficulté le fit renoncer à l’entreprise.

81° L’Expositio ad Galatas, P. L., ibid., col. 21052148, est un vrai commentaire expliquant le sens littéral de chaque verset. Cf. Retract., 1. I, c. xxiv.

5. Recueil scripturaire.

82° Le Spéculum, P. L., t, xxxiv, col. 887-1010, est un simple recueil des prescriptions morales extraites dans l’ordre même des Livres saints, sans aucun essai de systématisation. Il fut composé par Augustin sur la fin de sa vie ( 427), dans un but d’édification, comme un miroir de la loi divine.

Il fut publié par Cl. Ménard à Paris en 1654 ; les critiques en prouvent l’authenticité par le témoignage de Possidius et les extraits d’Eugyppius. Seulement à la version italique, dont se servait presque exclusivement Augustin, on a substitué (sauf de rares passages ) le texte hiéronymien. Tommasi l’a édité à part, Rome, 1679.

Un ouvrage analogue, sous ce titre de Liber de divinis scripturis sive spéculum, a été successivement publié : 1° par l’oiatorien Vignier dans son Supplementum operum S. Augustini, 1654, t. i, p. 515-546, d’après un manuscrit de Théodulfe d’Orléans qui ne donne qu’un abrégé de l’ouvrage primitif, et très mal reproduit par Vignier ; 2° par le card. Mai dans sa Nova PP. Bibliothecu, t. i 6, reproduisant le Codex sessorianus qui donne le texte le plus pur de l’ouvrage complet, d’après Vltula ; 3° par Weihrich, à la suite du premier Spéculum, t. xii du Corpus de Vienne, p. 287-700, d’après le Sessorianus ; il ajoute en note le texte complet de l’abrégé de Théodulfe, d’après les deuxmanuscrits Auicieusis (Le Puy) et Mesmianus (aujourd’hui à Paris, 9380). Ce Liber diftère du Spéculum précédent en ce qu’il classe les textes dans un ordre méthodique pour en faire une somme doctrinale. Bien que Vignier, Mai et récemment Léopold Delisle aient vu dans ce Liber le véritable Spéculum de saint Augustin, il est certainement supposé et le Spéculum des bénédictins répond seul aux indications de Possidius. Cf. Weihrich en tète de son édition ; Léopold Delisle, dans Biblioth. de l’École des chartes, 1884, p. 478-487.

VI’CLAUSE : EXPOSITION DOGMATIQUE ET MOI ! AIE. —

1. Exposition générale de la foi.

83° Le De fide et sijmbolo, P. L., t. xl, col. 181-196 ; Retract., 1. I, c. xvii, est le discours sur le symbole prononcé au concile d’Ilippone, en 393, par Augustin simple prêtre, qui ne put refuser de le donner au public en le complétant.

8’t° Le De agone christiano, ibid., col. 283-310, compose dès 396, est un manuel de vie chrétienne, « exposant, avec une extrême simplicité de langage pour nos frères peu exercés dans la langue latine, la règle de la foi et des mœurs. » Retract., 1. II, c. n. C’est l’Enchiridion du peuple : comme dans l’autre, le dogme y est plus développe 1 que la morale.

85° Enchiridion ad Laurentium seu liber de fide, spe et caritate, P. L., t. xl, col. 231-290 ; Retract., 1. II, c. lxiii. Un Romain pieux et instruit, Laurentius, frère du tribun Dulcitius, demanda à Augustin sur la foi chrétienne un enchiridion, au sens grec du mot, un petit livre substantiel qu’il eût sans cesse en main. La réponse fut, en 421, cet opuscule, précieux entre tous, admirable synthèse de la théologie d’Augustin ramenée aux trois vertus théologales : a) à la foi, il rattache l’explication de tout le symbole, C. viii-cxiii, et c’est la plus grande partie du livre ; b) à l’espérance le commentaire de l’oraison dominicale, c. cxiv-cxvi ; <) à la charité tous les préceptes, c. cxvii-c.xxii. Les théologiens l’ont toujours considéré comme un manuel du véritable augustinisme.

Éditions spéciales : par Danée, Genève, 1675 ; in-12, Leipztp, 1838 ; par G. Krablnger, Tublngue, 18W ; dans la Chrtetomatia patristica d’Augusti, t. H, p. 2U eq. ; dans les Opéra srlrcta de