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1575 APOLOGÉTIQUE MÉTHODES NOUVELLES AU MX SIÈCLE)

(V La question religieuse <m une question sociale. o II n’b pas de lien plui solide que celui des croyano i, si ce sont elles qui rapprochent, qui unissent, qui solidarisent les hommes, et, littéralement, qui les organisent en lociétés, et non les intérêts, lea passioD 1rs id /.’betoin de croire, p.’'>'>* Or la

société eal nécessaire à I homme, donc la religion lui est indispensable.

7’« Toute religion se définit par l’affirmation môme du surnaturel ou de l’irrationnel, i Introduction aux fondement » de la croyance, p. xxxiv. Mais « il B’est trouvé dans le christianisme une vertu sociale et civilisatrice qui ne se trouve dans aucune autre religion… ce qu’il a fait, aucune religion ne l’a fait, il est unique » . Le betoin de croire, p. 336. Xi l’exégèse ni la critique n’ont rien prouvé contre la réalité de la diffusion du christianisme, de sa propagation par les apôtres, de la vie mortelle et de l’enseignement de Jésus qui s’est donné comme messie, Fils du Père et rédempteur.

8° Le catholicisme est « de toutes les communions chrétiennes celle qui satisfait le mieux notre hesoin de croire » . Ibid., p. 306. « Il est un gouvernement, et le protestantisme n’est qu’une ahsence de gouvernement. » La science et la religion, p. 71. Il est à la fois une théologie, une psychologie et une sociologie dont les vérités et les règles sont soustraites aux interprétations du sens individuel.

On voit que cet ensemble d’idées est beaucoup mieux lié que le précédent ; mais, à part ses tendances lidéistes, on peut lui reprocher : 1° de confondre le surnaturel avec l’irrationnel dont le caractère n’est pas suffisamment défini ; il semble parfois que l’auteur désigne par ce mot ce qui est opposé à la raison, tandis qu’il ne peut être admis comme objet légitime de croyance que s’il est au-dessus de la raison sans lui être contraire ; 2° la religion y est surtout présentée comme une fonction sociale, la plus haute et la plus nécessaire de toutes, mais cette méthode ne montre pas comment nait et se justifie la croyance, dans l’esprit qui adhère à la vérité ; 3° elle permet de conclure à la transcendance du christianisme, à l’efficacité du catholicisme par rapport aux autres formes religieuses, mais non à sa vérité absolue et à son caractère proprement surnaturel. Mieux inspiré, dans une récente conférence, le profond et vigoureux penseur s’écriait : « En matière de dogme ou de morale, je ne suis tenu que de m’assurer ou de prouver la vérité de l’Église… » « La foi ne s’oppose point à la raison : elle nous introduit seulement dans une région plus qu’humaine, où la raison, étant humaine, n’a point d’accès ; elle nous donne ses lumières qui ne sont point de la raison, elle la continue, elle l’achève et, si je l’ose dire, elle la couronne. » Les raisons actuelles de croire, dans le Journal des Débats, 15 novembre 1900.

II. MÉTHODE PSYCHOLOGIQUE ET MOHAI-E.

Elle est

spécialement représentée par M. Ollé-Laprune et M. il. Fonsegrive.

i. M. Ollé-Laprune. — Le noble, pur et regretté philosophe, qui nous a légué de beaux livres et un admirable exemple, affirme : 1° qu’il y a des points fixes sur lesquels toutes les intelligences doivent s’accorder et

qui sont impliqués, connue (les certitudes indéniables,

en toute discussion : le respect debits ; les principes

évidents ; l’amour de la vérité ; l’aveu do l’excellence

de l’honnêteté morale.

2° La certitude à la fois rationnelle et morale, quand il s’agit (le croyance, nait (le la conviction et de la persuasion ; les preuves doivent f.nre voir la vérité et faire vouloir que la vérité soit.

H existe des affinités profondes entre le christianisme

et la nature humaine ; la religion de Jésus satisi. nt aux aspirations les pluessentielles, les plus hautes et les meilleures de noire.nue.

La religion résume et domine, par l’amour qui onit

à Dieu 1 1 ans.une-, tou de la du

Elle suppose l’autorité de lien, faction spéciale de la providence et la révélation. Elle concilie et harnu l’extérieur et l’intérieur, le vi-ibhet l’invisible, ht v pirituel et le matériel) l’individu et la société. — Loue elle est divine.

On a dit excellemment : « Quand on a la foi. quand on pratique ce qu’on (Toit, quand on recouvre par la réflexion tout le sens (bsa croyance et de son action, hcercle est clos, il n’y a point de place au doute, la pr. est laite, i M. Blondel, dans les Annales de philotchrétienne, 1896, p. 171. Mais : I’l’apologétique doit supposer le surnaturel absent de la vie pour montrer que l’homme peut et doit le rechercher, le reconnaître et le recevoir ; 2° comme il s’agit d’une doctrn dune morale supérieures à l’homme, il faudrait prouver qu’elles lui sont inaccessibles et ne peuvent lui venir que de Dieu ; 3° la démonstration, par les preuves internes, met admirablement en lumière le rôle de la liberté et du cœur dans la croyance, mais elle n’aboutit qu’à la haute convenance et à la vérité probable du surnaturel chrétien. Admirable pour fortifier et vivifier lea arguments traditionnels, elle ne peut les remplacer, elle ne doit pas les abolir.

2. M. Fonsegrive. — La méthode de M. Fonsegrive est proprement psychologique et même biologique. 1 o voici les traits principaux :

1° La vie ne peut être vécue sans une doctrine de la vie ; « il faut s’attacher à une analvsc approfondie des conditions nécessaires de la vie sensible, intellectuelle, morale et sociale même. » Le catholicisme et la vie de l’esprit, p. 10.

2° Le catholicisme s’adapte merveilleusement à tous les besoins de la vie humaine ; ses lois sont les lois mêmes de la vie.

3° Le but qu’il assigne à l’homme : la déification, est identique à celui que lui assigne la civilisation moderne, malgré les divergences de définition et l’opposition des moyens. C’est la béatitude, qui ne peut être atteinte sans modification et coopération, on d’autres termes sans le sacrifice et l’amour mutuel.

4° La doctrine de la vie n’est possible que par une foi qui est certitude et confiance, et qui suppose un mare pour fixer et interpréter la doctrine.

5° Or la foi du catholicisme n est en contradiction ni avec l’idée de la science qui demeure libre et. en un sens, indépendante, ni avec les propriétés de la morale qui revendique l’autonomie et le désint ni

avec les aspirations légitimes de la démocratie qui trouvent dans la foi catholique « un terrain favorable a leur naissance et à leur développement et la seule règle solide qui les empêche d’aboutir soit aux mécaniques et brutales solidarités du socialisme, soit aux révolutions anarchiques a. Op. cit., p. I

6° Le catholicisme occupe une place distincte et privilégiée entre les rcli r ioiis matérialistes auxquelles ses rites sensibles ne peuvent l’assimiler, et les religions idéalistes dont elle (’vite les (ceet l< s. garent par la précision de ses dogmes et de sa discipline et dont elle réalise les tendances justifiées par son évolution et son adaptation à tous les véritablea

7° Cette apologie du catholicisme peut et doit être complétée et perfectionnée par la critiqu. -ions

et l’étude directe des dogmes chrétiens.

Outre les remarques suggérées par les idées d’Ollé-Laprune et en reconnaissant tout ce qu’il > a de fondé et de pénétrant dans les considérations de M Ponsegrive. la forte présomption qu’elles établissent en faveur de la religion révélée, il faut noti r. 1’que 1 identité (b s loide la vie avec le catholicisme n’est pas une pr

(le -on caractère surnaturel. î phea

pourraient prétendre que si le cnristianismi est sa