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AUGUSTIN f SAINT)

1. II. n. 29, col. 991. Victoire aussi nir li qui

i h |m ii t’apaisent. Il < pria enfin la grande décision de renoncei an mariage : la sa esse est l’unique Dancée qui lui plaise, pour elle il renonce a toute joie de la terre, /"" liberlate anima mets mihi imperavi.. mut iuxoreni. Soliloq., 1. I, c. x, n. 17, ibul., col. 878.

Ainsi le cœur d’Augustin, aussi bien que son esprit, était-il prêt pour le baptême.

2 n Le néophyte « le religieux (carême 387-391). — 1. Milan et Rome.

Vers le commencement (lu carême 387, Augustin se rendit à Milan : avec Adéodat el Alypius, il se rangea parmi les compétentes. Les I fessions, . IX, c. vi.nous révèlent les mortifications et la ferveur de cesjeunesgens. Au joui’de Pâques, ou du moins dans IItemps pascal, Augustin fut baptisé par Ambroise. La tradition du Te Deum chanté en ce jour alternativement par l’évêque et le néophyte ne repose sur aucun fondement (l’auteur serait plutôt l’évoque du ve siècle, Nicétas de Remesiana, cf. dorn Morin, Revue bénéd., 1891, p. 49-77). Mais cette légende traduit exactement la joie de l’Église recevant pour fils celui qui allait être son plus illustre docteur. De ce temps date la résolution prise, de concert avec Alypius et Évodius, de se retirer en Afrique dans une solitude. Il resta sans doute à Milan jusque vers l’automne, continuant ses ouvrages sur l’immortalité 1 de l’âme et la musique. A l’automne de 387, il était sur le point de s’embarquer à Ostie quand Monique quitta la terre. Aucune littérature n’a des pages d’un sentiment plus exquis que le récit de cette mort bénie et de la douleur d’Augustin. Conf., 1. IX. Augustin resta à Rome plusieurs mois, occupé surtout à la réfutation du manichéisme. Il s’embarqua pour l’Afrique, après la mort du tyran Maxime (août 388) et, après un court séjour à Carthage (guérison d’Innocentius, De civil., 1. XXII, c. vin), il se rendit dans sa ville natale.

2. La fondation du monastère de Tagaste.

A peine arrive. Augustin voulut réaliser son projet de vie parfaite. Il vendit tous ses biens, en donna le prix aux pauvres. Epist., cx.wi, n. 7, P. L., t. xxxiii, col. 180 ; ci. vii, n. 39, ibid., col. 692. Puis avec ses amis, il se retira dans sa propriété, déjà aliénée, pour y vivre en commun dans la pauvreté, dans la prière et l’étude des saintes Lettres. Epist., xvii, n.5. Le Liber LXXXlll quxslionum est le fruit des entretiens de cette solitude. Il y composa aussi le De Gcnesi contra manicli., De >nagistro, De vera religione.

3° Le prêtre d’Ilippone (391-396). — Augustin ne songeait point au sacerdoce : il fuyait même, par frayeur de l’épiscopat, les villes où une élection était nécessaire. Un jour, qu’appelé à llippone par un ami pour le salut de son âme, il priait dans l’église, le peuple l’acclama soudain, demandant à l’évêque Valère de l’élever au sacerdoce : malgré ses larmes.il dut céder et fut ordonné (commencement de 391, non 390). Cf. Servi., CCCLV, n. 1 ; Epist., cxxvi, n. 7.

Le nouveau prêtre ne vit dans le sacerdoce qu’un motif de plus de reprendre la vie religieuse de Tagaste. Valère le seconda et lui accorda une propriété’intra ecclesiam, dans les dépendances de l’église. C’est le second monastère qu’il fondait.

Voici les principaux faits de son ministère sacerdotal de cinq ans : 1. La prédication lui est confiée, malgré la coutume (déplorable, dit saint Jérôme, Epist., i.u. P. /.., t. xxii, col. 531) qui en Afrique réservait ce ministère à l’évêque. Valère, loin d’être jaloni des talents de son prêtre, lit exception en sa faveur, 1 1 bientôt, malgré les murmures de certains évéques, l’exemple fut imité. I.e //, Uenesi et litt. liber imperf. et le De serm. Domini in monte sont le résumé de celle prédication. 3. Il combattit les hérésies, surtout les manichéens, et le succès fut prodigieux. Ainsi, un de leurs

grands docteurs, Fortunat. provoqu une ron ! i. née publique, fut si humilié de sa <)< : s’enfuit d’Hippone, Cont. Forlunalum période datent le ! >’utilitaie crecL »

abus (391

l’achèvement du De libero arbilrio.’'>. Il participa le 8 octobre 393 au /<

lins, Vita, c. vii, qui se tinta liippom présidence d’Auréle, un des plus. Carthage. A la demande des ééiji. fin dut y

prononcer le discours qui, complété, est devenu l< lui, : et symbole, P. /.., t. xl. col. 181-19-J i. Il exl l’abus des banquets dans les chapelles des mari Enhardi par la confiance que lui témoignait Auri il l’exhorta à l’abolir dans s*on diocèse. Epist., xxii, /’. L., t. xxxiii. col. 90. Au concile d llippon llefele, Bist.’les conciles, tr.id. franc., t. ii, p connaît son inlluence dans le canon j’.t ~ur ce sujet. Enfin a llippone même le scandale lui aboli en 393, non -ans de grandes luttes racontées dans Epist., xxix, P. L., t. xxxiii, col. 114.

iu<= périodb : l’épiscopai (396-430). — Valère. r par l’âge et voulant assurer à llippone un tel pasteur, obtint du primat d’Afrique, Aurèïe, l’autorisation de s’adjoindre Augustin comme coadjuteur..Mais celui-ci ne consentit à être sacré’que lorsqu’on lui eut pi que le canon 8e de Nicée souffrait..ns. l’os sidius, Vita, c. vin. Il fut sacré par Mégale, évéquede Calame et primat de Xumidie. On ne peut déterminer sûrement si l’année de son sacre fut 395 ou 396. ! Rauscher et Rotlmanner, Bisior. Jarltrbuch, 1898, p. 891, nous inclinons pour 3%. Augustin avait alors quarante-deux ans et devait rester le pasteur d’Hippone pendant trente-quatre ans. La joie de II _ pri mée dans la belle lettre de Paulin de Noie à Romanien. P. L., t. xxxiii, col. ! '>.

L’évêque religieux et pasteur.

1. Augustin quitta

sa fondation monastique pour la résidence épiscopale : mais son palais devint un monastère où il établit la vie commune avec ses clercs qui

la pauvreté et la règle religieuse. <’n s’est d. l’évêque d’Ilippone avait fondé un ordre de m de clercs réguliers, ou deux ordres distincts. 1 sans doute peu à ces distinctions. Mais c’est bien un engagement formel à la pauvreté qu’il exigeait de ses clercs. Rien de plus curieux que les confident s de l’évêque à son peuple sur ce sujet dan : ons

CCCLV, n. 6 ; ccci.vi. n. 14, P. L., t. xxxix, i I. I578158I : il célèbre celle vie de dépouillement de puis, à la suite d’une infraction de l’un d’eux, i conte qu’il leur a donné à tous du temps pourrefli et opter de nouveau ; ils ont voulu vivre dans la vreté, et désormais l’infidélité les privera de la cl. : lure. La maison épiscopale d’Ilippone devint une pépinière de fondateurs qui bientôt couvrirent l’Afrique de monastères, et d’évêques pour les si< g s d< s wlh s sines. Possidius, Vita, c. xxii. énumeredix ai ciples du saint promus à l’épiscopat. Ainsi Auf, méritait le titre de patriarche de la vie religii rénovateur de la vie cléricale en Afrique. Il d’ailleurs les autres par son exemple. Il faut lire le tableau de ses vertus par Possidius, loc. cit. kii pauvreté et simplicité en tout, austériti rilé qui faisait vendre les vas

les captifs. Il lit (’lever un xénodochium et cinq ! tiques, entre autres celle où furent d du premier diacre saint Etienne.

2. Mais il fut surtout le pasteur d seur de la vérité : son action doctrinale, dont ; fluence devait durer autant qu. fut

multiple : la prédication fréquente, souvent cinq j consécutifs, et avec un accent de chante qui r cœurs ; sa correspondance qui portait d