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AUDIENS — AUGUSTIN (SAINT)

Nicée. Mais saint Épiphane a raison d’observer qu’à s’en tenir, comme le faisaient les audiens, à l’usage juif, il pouvait arriver que, certaines années, on célébrát deux paques, parce que les juifs ne tenaient plus un compte rigoureux de l’équinoxe. Hær., lxx, 11, P. G., t. xlii, col. 364.

Il est encore question des audiens aux ve et vie siècles. Théodoret signale qu’ils remettaient les péchés d’une singulière façon, en obligeant les pécheurs à passer entre une double rangée de livres sacrés et apocryphes et à confesser leurs fautes pendant cet exercice ; ceux qui s’y soumettaient n’y voyaient qu’une plaisanterie. Hær., iv, 10, P. G., t. lxxxiii, col. 429. L’auteur du Prædestinatus, i, 50, P. L., t. liii, col. 606, après avoir résumné saint Épiphane, ajoute que les audiens furent combattus par Zénon, évêque des Syriens, personnage d’ailleurs inconnu.

S. Épiphane, Hær., lxx, P. G., t. xlii, col. 339 sq. ; S. Augustin, Hær., l, P. L., t. xlii, col. 39 ; Théodoret, H. E., iv, 9, P. G., t. lxxxii, col. 1141 ; Hær., iv, 10, t. lxxxiii, col. 428 ; Prædestinatus, i, 50, P. L., t. liii, col. 605 sq. ; Cassiodore, Hist. tripart., vii, 11, P. L., t. lxix, col. 1077 ; S. Éphrem, Serm., xxiv, adv. hær., Opera, Rome, 1740, t. ii, p. 493-494.

G. Bareille.

AUFRÉRI Étienne, jurisconsulte du xve siècle, fut conseiller, puis président au parlement de Toulouse. On a de lui : 1° Repetitio clementinæ primæ Ut clericorum, de officio et potestate judicis ordinarii ; il y a joint un traité De potestate sæcularium super ecclesiis ac personis et rebus ecclesiasticis, et un autre De potestate Ecclesiæ super laicis et personis et rebus eorum, Paris, 1514 ; ces traités insérés dans la collection Tractatus tractatuum juris, Venise, 1584, t. i, ii, ont été plusieurs fois réédités ; 2° Decisiones curiæ archiepiscopalis tolosanæ, dictæ decisiones capellæ tolosanæ, 2e édit., in-4°, Lyon, 1616.

Richard et Giraud, Bibliotheque sacrée, Paris, 1822, t. iii ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, Paris, 1853 ; Hurter, Nomenclator literarius, t. iv, col. 896 ; Pontas, Dictionnaire des cas de conscience, Paris, 1795.

V. Oblet.

AUGER Émond, jésuite français, né en 1530 au village d’Alleman, près de Troyes, entra au noviciat à Romne du vivant de saint Ignace. Après avoir enseigné avec grande réputation les humanités et la philosophie en Italie, il revint en France et combattit avec succès les réformés, surtout en Auvergne et à Lyon. Il devint confesseur du roi Henri III, recteur des collèges de Tournon, Toulouse, Lyon, etc., et mourut à Côme, le 31 janvier 1591. L’historien Matthieu l’appelle le « Chrysostome de la France, le plus éloquent et le plus docte prédicateur de son siècle » . Après avoir publié en 1563, à Lyon, un Catéchisme et sommaire de la religion chrestienne, qui eut un bon nombre d’éditions francaises, latines ou grecques, il mit au jour, la même année : De la vraye, reale et corporelle presence de Jésus-Christ au sainct Sacrement de l’autel, contre les fausses opinions et modernes heresies tant des lutheriens, zuingliens et westphaliens que calvinistes, 3 in-8°, Lyon, 1565 ; 3 in-8⁰, Paris, 1565-1566 ; 3 in-8°, Paris, 1567. — Des sacremens de l’Église catholique et vray usage d’iceux. Doctrine avérée par toute l’antiquité chrestienne, contre les novateurs de ce temps, in-8°, Paris, 1567. — Des sacremens, savoir : du baptême et de la confirmation, de l’eucharistie et du sacrifice de la messe, in-8, Paris, 1567. — Discours du saint sacrement du mariage, Livres II. Contre les heresies et mesdisances des calvinistes, bezeans, ochinistes et melanchtoniens, in-8°, Paris, 1572, 1577. — Du sacrement de penitence et de l’extresme-onction, in-8°, Lyon, 1571 ou 1574.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de la Cie de Jésus, t. i, col. 632-642 ; t. viii, col. 1706 ; Brand, P. Emundus Augius S. J., Cleve, 1903.

C. Sommervogel.

I AUGUSTIN (SAINT). Nous étudierons séparé ment : I. Sa vie, ses œuvre et sa doctrine. II. Sa règle

I. AUGUSTIN (Saint). Vie, œuvres et doctrine. — Aurelius Augusunui. évéque d Hippone, un d -.uni— et le plu-, iliu dil us des écrivains dont la peu puissante influence dans la d i lin, ., mbn 354-28 août O0. —
I. Vie.
II. Œuvres.
III. Doctrine.
IV. Autorité en théologie

I. Vie. — I. AUGUSTIN (Saint). Vie, œuvres et doctrine. — Aurelius Augustinus, évêque d’Hippone, un des plus grands saints et le plus illustre docteur de l’Église, sans contredit un des écrivains dont la peusée a exercé la plus puissante influence dans la direction des esprits en Occident, 13 novembre 351-28 aout 430.-1. Vic. II. (luvres. III. Doctrine. IV. Autorité en theologie. I. VIE. C’est la vie du docteur, c’est-à-dire l’histoire de son esprit, non de ses verlus ou de son ministère épiscopal, qui doit etre présentee ici. Les documents sont d’une richesse incomparable ; sur aucun auteur de l’antiquité nous n’avons des renseignements autobiographiques et historiques comparables aux Confessions, aux Retractations, à la Vita Augustini par son ami Possidius. Nous nous limiterons à indiquer le caractère de chaque période de cette vie : 1 Les égarements et la conversion (354-386) ; 2° De la conversion à l’épiscopat, période de formation doctrinale (386-396) ; 3° L’épiscopat et le plein épanouissement de la doctrine (396-430). pre PERIODE : LES ÉGAREMENTS ET LA CONVERSION (354-386). —1° Education chrétienne. — Augustin naquit le 13 novembre 354 à Tagaste, aujourd’hui Souk-Aras, à vingt-cinq lieues de Bone (ancienne Hippo-Regius), alors petite ville libre de la Numidie proconsulaire, récemment convertie au schisme donatiste. Le second nom d’Aurelius ne paraît jamais dans sa correspondance, mais lui est donné par les contemporains. Paul Orose, Lib. apologeticus, 1. P. L., t. xxxI, col. 1175. Sa famille, très honorable, n’était pas riche. Son père, Patritius, un des curiales de la cité, était encore paien : mais les admirables vertus qui ont fait de Monique (ou Monnique, ainsi que le nom est écrit dans les manuscrits) l’idéal de la mère chrétienne, amenèrent enfin son époux au baptême et à une sainte mort (vers 371). L’éducation d’Augustin fut chrétienne. Sa mère le fit marquer du signe de la croix et inscrire parini les catéchumènes. Conf., 1. I. c. xI. n. 17. P. L., t. xxxII, col. 668. Il partageait la foi de Monique, et, dans une maladie, il demanda le baptême ; mais, le danger ayant bientôt disparu. selon l’usage déplorable de cette époque, on le différa. Il fut inis en rapport avec des hommes de prière, honines rogantes, Conf., 1. I, c. IX. et dans leurs entretiens, trois grandes idées firent dès lors sur lui une profonde impression : 1. un Dieu providence, qu’il concevai ! comme magnum aliquem, qui posset, etiani non apparens sensibus nostris, exaudire nos et subvenire nobis, Conf., 1. I. c. Ix. 14, col. 668 ; et il le priait avec ferveur. ne in schola vapularem, dit-il, pour ses étourderies d’enfant bien doue, mais léger, mais dissipé, paresseux et ennemi du grec ; 2. le Christ sauveur : Hoc nomen Salvatoris mei Filii tui, in ipso adhuc lacte matris, tenerum cor meum pie biberat, et alte retinebat, et quicquid sine hoc nomine fuisset, quamvis litteratum, et expolitum, et veridicum, non me lotum rapiebat, Conf., 1. III, c. IV, n. 8, col. 686 ; texte corrigé d’après le Corpus de Vienne ; 3. enfin la vie future et ses sanctions : Audieram enim adhuc puer de vita ælerna nobis promissa, ibid., 1. I. c. XI ; et, ailleurs, il nous dit de la pensée du jugement : Qui metus, per varias quidem opiniones, nunquam recessit de pectore meo. Conf., 1. VI, c. XVI, col. 732. Augustin sut bientôt tout ce qu’il pouvait apprendre à l’école de Tagaste. Il étudia les belles-lettres dans la ville de Madaure, avec des succès qui surexciterent l’ambition paternelle ; Patrice, s’imposant des sacrifices audessus de sa fortune, résolut de I envoyer à Carthage se préparer à la carrière du forum. Malheureusement il fallut de longs mois pour réunir les ressources nécessaires, et Augustin dut passer sa seizième anuce à Tagaste dans une visivete qui fut fatale à sa vertu.