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ATTRIBUTS DIVINS


condition* de nature. Dana ( i premier cas, nom avons nne distinction réelle, par exemple, celle qui sépare deux individus. Lorsque, au contraire, une réalité, 'i 1Il dana l.i nature est unique, ae trouve représentée par deux concepts, la distinction de ces deux objets, de ces deux termes de pi nse dépend formellement de l’acte mental appréhensil : c’est la distinction de raison on distinction logique. Ce dédoublement d’une même réalité en deux concepts différents peut s’opérer, à son tenu-, de deux manières, ce qui donne lieu b subdivision. La premii re est celle où l’esprit, par une sorte de caprice, se représ >nte deux lois le même contenu idéal sans diversité appréciable, comme dans les concepts d’homme et d’auimal raisonnable. Il n’y a là qu’une sorte de tant. mentale, une.simple dissonance de mots : ce qui fait nier cette distinction comme purement subjective, de pure raison, diatinctio rationis raliocinantit. Dans la seconde hypothèse, l’esprit ne divise plus ses pensées par pure fantaisie, mais parce qu’il ne peut, dans un seul concept, ('puiser l'éminente réalité qui le déborde. Les idées multiples qu’il y puise ne sont plus alors simplement synonymes, mais possèdent chacune un ai propre et particulier. Ainsi l'âme humaine, une et simple en soi, peut se présenter à notre esprit sous des points de vue différente et fournir matière à des concepts distincts : comme premier principe de vie organique, de vie sensitive, de vie intellective : autant d’idées différentes. Ce genre de distinction logique, essentiel à la question présente, s’appelle tantôt distinction virtuelle, et tantôt distinction de raison avec fondement réel, cuni fundamento in re : elle est analogue a celle que les saints Pères nommaient Siaçopi /.-x ènc’voiav. Avant de fixer notre choix, nous exposons succinctement les hérésies, erreurs et opinions formulées à ce sujet.

1° Ariens et eunoméens niaient toute distinction, même rationnelle, entre les attributs de Dieu et son essence, sous prétexte de sauvegarder la simplicité divine. A leur avis, les noms employés pour désigner les perfections divines étaient tous synonymes et se fondaient en un seul terme : celui d'àyevvT)o-(a. Voir As ; ni etARiAMSME. Les paroles, disait Eunomins, ne sont vraies que si elles correspondent aux objets. Donc, tout fois qu’un même objet est désigné par plusieurs noms, ces divers noms n’ont pas une signification différente, ou bien la diversité se trouve aussi bien dans l’objet que dans les noms. A ces sophismes, les Pères grecs, saint Basile, saint Grégoire de Nysse et saint Cyrille d’Alexandrie opposaient en première ligne la variété des noms donnés à Dieu dans la sainte Écriture, Si tontes épithètes de juste, de fort, de patient, de miséricordieux, etc., n'éveillaient qu’une même pensée, elles « tuent toutes parfaitement inutiles et vides de sens. Bien plus, elles pouvaient prêter à de ridicules quiproquos. Si l’on demandait, par exemple, ce qu’il faut entendre par le mot juge appliqué à Dieu, il eût été permis de répondre : c’est celui qui n’a pas de commencement, et ainsi de suite. Pour couper court à ces grotesques équivoques, ces mêmes Pères faisaient observer avec Aristote : 1° que les noms ne désignent les choses que par l’intermédiaire des concepts ; 2° qu’une multiplicité de concepts est compatible avec ce qui est un en soi ; 3° que plus un objet est noble et parfait, plus il nécessite, pour l’exprimer totalement, une variété de représentations mentales douées chacune d’une signification propre

et distincte. Ces principes les amenaient a conclure : 1° les noms divins ont des significations différentes comme les idées auxquelles ils correspondent directement ; 2° cette multiplicité d’idées ne divise pas réellement Dieu mi lui-même et ne nnil pas à sa simplicité : elle ne le divise que mentalement, xav’ijcrvoiav ; 3°ceUe division mentale provient de deux causes : imperfection di' l’esprit humain, suréminente perfection de l'être thin. l’etau, Theolog. dugm., l. I, c. vu ; Kleutgen, La

philosophie seolastique, trad Sierp, Paris. 181 i.

p. : r, ->.

Sominalistes. — Sans partager aucunement conclusions hérétiques des eunoméens, l'école nominaliste fut amenée, par ses théories sur les univertaux,

diter leur erreur sur la synonymie des attributs divins. Une difficulté d Auriol, tirée de Capn'-olus. ], , fFSent., I.I, d18t.VIl, p.iv, arg.7, Tours, 1898, t.i, p nondonnera un échantillon d. leurs preuves et de leurs assertions, i Celui de nous. <ht btêadei nominaliste, qui conçoit l’essence divine et qui conçoit ensuit

se ou tout autre attribut, n’ajoui r ce

nd concept, à ce qu’il concevait tout d’abord, s il ajoutait quelque cho lit : l ou une réalit

alors il aurait composition en Dieu ; '2" ou une simple formalité sans réalité correspondante, nouvelle al dite ; 3° ou une simple nature fabriquée par notre esprit et alors Dieu ne Berail sage, à ce prix, « pie dans notre intelligence et non en réalité. l msimple remarque renverse cet échafaudage d’hypothèses et d quences gratuites, c’est que l’argumentation n’a de portée et de vabur démonstrative qu’au cas où notre esprit atteindrait l’essence divine en elle-nn passer par le prisme « les chofli I xpli catioiis théoriques sur les attributs de Dieu écartent de prime abord semblable prétention. En coula multiplicité de nos concepts n’ajoute rien en Dieu. ni réalité, ni formalité, ni notion Eabriqo spriL

Il ne faut parler d’addition que de notre côté, dans les idées « pie nous rassemblons une à une dans notre esprit pour concevoir Dieu. S il a multiplicité, c’est pareillement en nous qu’elle existe, multiplicité « b basée, à la fois, sur lu faiblesse de notre compréhension intellective et sur la transcendance « bl'être divin. En un mot, Dieu n’est pas divisé par la division de nos pensées, ni multiplié par leur nombre, ni accru ou modifié en lui-même par leur succession, comme le laissent entendre les subtilités deGodefroj et « le Durand.

Réalistes.

Au XIIe siècle. Gilbert de la Poi

évéque de Poitiers, avait soutenu une thèse « liane ! ment opposée à celle des nominalistes. Avec une opiniâtreté plus maladroite que coupable.il établissait une distinction réelle entre Dieu et la divinité. entr « sonce divine et b-s attributs. Saint Bernard le fit condamner à Reims dans le concile que présida en ; sonne le pape Eugène III (1148). La profession de foi rédigéeà cette occasion s’appliqua à rejeter de la nature divine toute composition de substance et d’attributs qui imaginerait en Dieu des perfections surajoutées à la manière « les accidents et ne les identifierait pas à l’indivisible et très simple réalité de son essence.

Credimus et eonfitemur… nonnisi « m sapientia, qum est / « 'us. eapientem isi en mtemUate, qum est i]'

nonnisi en unitate, </ « .T est ut » . nonnisi eu divinitate, qum est ipas, Deum ; id r.s( seipso eapûmtem, magnum, sternum. unum Ih’um Lahbe, Coliect. cvncil..

t. Ml, Cul. 1

N ns croyons et renfe*que Pieu n’est sage qi la sagesse qui est Pieu luimême, éternel par 1 éternité qui est Pieu lui-même, un par l’unité qui est tui-mèm< par la divinité qui n est autre que sa nature ; en un met. qu il est par sa pi

grand, éternel, indivisibli enlÎQ.

Il est presque inexact, dans la pensée du concib dire que Dieu « i la vérité, la bonté, la justice, la | sance, etc. Mieux vaut affirmer qu’il est la véril bonté, la justice, la puissance même, parce qu’il est tout ce qu’il a ; avoir et être ne sont pas en lui deux cl différentes. Deus hoc est quod hahel ; non est m eo aliud esse et aliud liobere. ? le Grand,

roi., 1. I. c. i ni. /'. /…t. i xxv. col. Il V7. I os i » tfections divines s’idenlifiant absolument, dans la de réalité, avec 1 essence, il en résulte que