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APOLOGETIQUE (XIXe SIECLE ;


traduction Hertel, Paris, 1867. M. Guttler, dans Naturforschung und Bibel in ihrer Stellung zur Schôpfung, Fribourg-en-Brisgau, 1877, s’est montré au courant des théories et des découvertes modernes sur le même sujet. Le P. de Hummelauer, S. J., a commenté le premier chapitre de la Genèse : Nochmals der biblische Schôpfungsbericht, dans les Biblische Studien, t. III, fasc. 2, Fribourg-en-Brisgau, 1898 ; trad. en français par l’abbé Eck, Le récit de la création, Paris, 1898. Ces controverses suscitées par les premiers chapitres de la Genèse sont résumées et résolues dans la Geschichte des Alten Testaments, du D r Schôpfer, 1895, traduite par l’abbé Pelt, Histoire de l’Ancien Testament, ^ in-12, Paris, 1897. M. Schôpfer a repris le même sujet : Bibel und Wissenschaft, Brixen, 1896. Le manuel de M.Duilhé de Saint-Projet a été adapté à l’enseignement des séminaires allemands par Cari Braig, Fribourg, 1889. On doit à Wedewer Les fondements de l’apologétique ; au P. Hawe, Apologétique catholique ; au P. Hammerstein, S. J., Du christianisme ; à J.-B. Heinrich, la Démonstration de la vérité du christianisme et de l’Eglise, nouvelle édit., Mayence, 1885.

Deux historiens de grande valeur doivent être comptés parmi les apologistes, car ils ont rendu d'éminents services aux défenseurs de nos croyances. C’est Dôllinger (1759-1890), mort malheureusement en dehors de l'Église, après avoir été une de ses gloires, Die Beformalion, Ratisbonne, 1848 ; Heidenthum und Judenth um, ibid., 1857 ; Christenlhum und Kirche, 1868, et le cardinal Hergenrœther (1824-1890) qui outre Handbuch der allegemeinen Kirclien Geschichte, Mayence, 1876, traduit en 8 in-8°, Paris, 1890-1894, et Photius, Ratisbonne, 1867, a publié De catholicx Ecclesiæ primordiis, Ratisbonne, 1851.

Récemment ont paru plusieurs ouvrages très dignes d’attention. C’est VApologie des Christenthums, du D r Schanz, professeur à Tubingue, 3 in-8°, Fribourg, 1888. L’ouvrage traite de Dieu et de la nature, de Dieu et de la révélation, du Christ et de l'Église : il est scientifique, philosophique et doctrinal. C’est encore Gôltliche Warheit des Christenthums, par le professeur Schell, de Wurzbourg, édition complètement remaniée d’un ancien ouvrage du même auteur. La première partie qui a seule paru (Dieu et l’esprit) mérite de sérieux reproches. L’auteur affirme que Dieu est causa sui, et soutient des opinions téméraires ; mais il se montre plein de science et vigoureux dialecticien. Sa brochure Le catholicisme comme principe de progrcs, 1896, a excité en Allemagne des discussions passionnées. Le Lehrbuch der Apologetik, de Gutberlet, 2e édit., 2 in-8°, Munster, 1899, et celui de Stôckl, Mayence, 1855, sont d’excellents manuels. Le premier de ces auteurs insiste sur les religions comparées pour en déduire la transcendance du christianisme ; le second s’attache à réfuter les erreurs contemporaines. Le R. P.Weiss, 0. P., a écrit son Apologie des Christenthums ; la traduction française : Apologie du christianisme au point de vue des mœurs et de la civilisation, comprend 10 in-8° : L’homme complet, l’humanité et l’humanisme, nature et surnature, la question sociale et l’ordre social, la perfection. Le point de vue est nouveau et l’exécution digne d'éloges. La culture intellectuelle de l’auteur est d’une singulière richesse : philologue, orientaliste, philosophe, historien, il possède tout ce qu’il faut pour réaliser le dessein qu’il a entrepris. De nombreux jésuites se sont particulièremeut distingues ; il convientdeciterChristian l’esch, Institutiones pnipxdeuticx ad sacre m theologiam, Fribourg, 1894 ; le Krach de Witleniberg ; les Lettres de Hambourg, 1893 ; V Evangile de la Reforme, Berlin, 1892, etc. ; I Ottiger, Theologia fundamentalis, t. i, De revelatione tupernaturali, Fribourg-en-Brisgau, 1891 : Wilmcrs, I)e religione revelata libri V, Ratisbonne, l<M)7 ; De Ecclew</ Christi ; limier. Theologia generalit, 1° volume de son Theologiie dogmaticse compendium, 8° édit., Ins DICT. DE THÉOL. CATIIOL.

pruck, 1893. Ces auteurs et leurs ouvrages sont justement appréciés.

2. Protestants.

Il faut dire quelques mots des apologistes protestants, moins nombreux aujourd’hui en Allemagne qu’au siècle dernier. Je ne sais si l’on peut donner ce titre à Schleiermacher (1768-1833) pour ses Rcden ùber die Religion, 1799 ; il insiste sur le sentiment d’absolue dépendance auquel il pense pouvoir réduire la religion et y mêle des effusions de panthéisme mystique. Frenke (1817), Sack (1829), Steudel (1830), Stirm (1836), ont écrit des apologétiques estimées par leurs coreligionnaires ; ceux-ci leur préférèrent pourtant les travaux de Ulmann, Sùndlosigkeit Jesu, 1833, et Das Wesen des Christentums, 1845. On compte parmi les protestants orthodoxes : Tholuck (1799-1877) qui réfuta Strauss, Gesprâche ùber die vornelitnsten Glaubensfragen der Zeit, 1816 ; il écrivit des Mélanges et écrits apologétiques ; Delitzsch (né en 1813) qui dans son System der christlichen Apologetik, 1869, commence par le sentiment religieux, le montre subsistant dans les religions malgré leurs erreurs et réalisé dans le christianisme ; Ebrard s’est attaché à la réfutation du darwinisme dans son Apologetik, Wissenchaftliche Rechfertigung des Christentltums, 1874 ; Baumstark(né en 1836) publia Christliche Apologetik auf anthropologischen Grundlage, 1872, 1879, et Steinmeyer (1871) ses Apologetische Beitrâge. Enfin Held composa un livre sur Jésus der Christ, 1865. Quant aux plus célèbres théologiens et historiens protestants, de Ritschl à Harnack et Pileiderer, on sait qu’ils ont terminé leur évolution vers le rationalisme.

Il faut citer encore un ouvrage remarquable dû au procureur général du saint-synode, M. Pobiédonostzeff, dont le titre russe est : Recueil de Moscou, et qui a été traduit sous ce titre : Questions religieuses, sociales et politiques, Paris, 1896. Il renferme des études très justement remarquées par leur élévation et leur pénétration. VI. Italie.

C’est Maur Cappellari (1765-1846), pape sous le nom de Grégoire XVI, qui ouvre la série des défenseurs du catholicisme avec son Il trionfo délia S. Sedee délia Chiesa, Rome, 1799 ; Venise, 1832. Un de ses émules fut Colangelo (1769-1836), Apologia délia religione cristiana, 2 in-4°, Naples, 1831 ; Délie principali prevenzioni degV increduliin materia di religione, in-4°, Naples, 1820 ; L’irreligiosa liberta dipensare nemicoal progresso délie scienze, 1801. On peut attribuer à Silvio Pellico (1789-1851) une part dans la défense religieuse, car sa conversion exerça une heureuse inlluence accrue par son traité de morale chrétienne : Dei devori degli uomini. Le poète Manzoni (1784-1873) est encore plus des nôtres, moins par ses Inni sacri. Milan, 1810, d’inspiration chrétienne et de forme païenne, que par ses Observations sur la morale catholique, dirigées contre le protestant Sismondi.

Plus directement, des théologiens écrivirent ex professo des œuvres qui nous concernent. Tels J. Perrone (1794-1876), De vera religione, Rome, 1835 ; De locis theologicis, 1841, réédit., Turin, 1865 ; L’idea cristiana délia Chiesa avverata nel cattolicismo, Gènes, 1862, livre dirigé contre les hérétiques ; Passaglia, S. J. (-j- 1887), mort réconcilié avec l'Église qu’il avait illustrée, puis abandonnée, vaillant champion de Marie-Immaculée, il écrivit Commentarius de prserogativis B. Pétri, Rome, 1850, et De Ecclesia Cliritti, Ratisbonne, 1853-1856. C’est encore un travail sur l'Église qui a fait connaître le nom du jésuite Cercia (1814-1886), Demonstratio catlwlica, Naples, 18M). Raphaël Facetti écrivit une Logica theologica, 8acræ doctrines fundamentum, Home, 1876, et le P. Palmieri, S..1., un traité De romano pontifice inni prolegomeno de Ecclesia, Home, 1877. Enfin un Tyrolien, qui professa à Rome, le célèbre cardinal Franzelin (1816-1886), fournit des principes aux apologistes dans son traité De divina traditioneei Scriptura,

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