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ATTICUS — ATTON


cable ennemi de son évêque, saint Jean Chrysostome, Pallade, Vita C/irys., c. xi, P. G., t. xlvii, col. 37, dont il fut, avec Arsace, l’accusateur au conciliabule' du Chêne. Photius, Biblioth., cod. 59, P. G., t. ciii, col. 112. Il succéda à Arsace sur le siège usurpé de la ville impériale. Comme la grande majorité des fidèles et des évêques orientaux continuaient de suivre la communion du pasteur légitime, seul reconnu par le pape Innocent I er et l’Occident, Atticus provoqua contre les « joannites » toutes les rigueurs du pouvoir. Rien n’y lit ; même après la mort de Chrysostome, 14 septembre 407, les assemblées des faubourgs, refuge des vrais fidèles, étaient plus fréquentées que les églises de la ville, Nicépbore, H.E., 1. XIV, c. xxiii, xxvii, P. G., t. cxlvi, col. 1132, 1145 ; Atticus céda à la peur et travailla alors luimême à faire rétablir le nom du saint évêque dans les diptyques des églises. Nicéphore, c. xxvi, xxvii, col. 1141, 1444. — Atlicus fut l’un des patriarches de Constantinople qui visèrent le plus à étendre, de proche en proche, l’influence et les prérogatives de leur siège sur les provinces voisines de Bithynie, d’Orient et d’Illyrie ; il obtint à cet effet deux rescrits de Théodose II. Socrale, H. E., 1. VII, c. xxv, xxviii, xxxvii, P. G., t. lxvii, col. 793, 801, 821. Sur la fin de sa vie, son zèle contre les pélagiens lui valut d'être loué par le pape saint Célestin comme « un vrai successeur de saint Clirvsostome » . Marius Mercator, Commonit., i, 3, P. L., t. xlviii, col. 73-75 ; S. Prosper, Carmen de ingratis, v. 61-G6, P. L., t. li, col. 98-99 ; Labbe, ConclL, t. m. col. 353, 361, 365, 1073 ; sa vigueur contre les hérésies parut aussi à l'égard des messaliens, qu’il fit chasser de la Pamphylie. Photius, BibUoth., cod. 52, P. G., t. ciii, col. 89. Son orthodoxie, reconnue par les conciles d’Kphèse, Labbe, t. iii, col. 518, et de Chalcédoine, t. IV, col. 831, fit oublier quelque peu les ombres morales du début. L’historien Socrate relève à bon droit sa charité épiseopale pour les pauvres. H. E., 1. Vil, c. xviii, xxv, /'. G., t. LXVU, col. 773, 793. Son nom est dans plusieurs ménologes.

Dénués de science comme d'éloquence, rappelant le rude dialecte de sa patrie, les sermons d Atticus ne pouvaient plaire à l’oreille délicate des Byzantins, dans la chaire où venait de parler la Bouche d’Or. Sozomène, H. E., I. VIII, c. xxvii ; Socrate, 1. VII, c. ii, P. G., t. LXVIII, col. 1589, 1591, 741 ; Xicéphore, 1. XIII, c.xxix ; 1. XIV, c. xxvii, P. G., t. cxlvi, col. 1025, 1145. Atticus fut homme d’action bien plus qu'écrivain. Un traite 1 De fuir ci virginilate, adressé à la princesse Pulchérie et i sœurs, où l’auteur combattait par avance l’hérésie de Nestorius, Marcellin, Chronic, P. L., t. li, col. 623 ; Gennade, Descriptor. eccl., c. ui, P.L., t. lviii, col.1088, ne nous est pas parvenu. Saint Cyrille d’Alexandrie, Epis t., xw.P.G., t. i.xxvii, col.97, le loue d’avoir appelé Marie 6eot6xov, Il nous reste seulement, outre les passages Cités par les conciles d’Kphèse et de Chalcédoine, "un fragment théologique, extrait d’une lettre d’Atticus à ychius d reproduit par Théodoret, Dialng., ii, /'. G., t. i.xxxiii, col. 212, une courte lettre au VI" concile de Carthage (419), servant d’envoi aux canons de Xicéc, Labbp, t. i, col. 1673. /'. G., t. lxv, col. 649-650, les lettres à saint Cyrille d’Alexandrie, Epist., LXXV, P. G., t. I.XXVII, col. 347-352, et à ses diacres. Nicéphore, 1. XIV, c. xxvi, /'. G., t. cxi. vi. col. 1137-1144, enfin une autre lettre à Calliopius. Socrale, 1. Vil, c. xxv, /'. G., I.clxvii, col. 793.

" i sanctorum, t. i januar., p. 473-'iR3 : t. i nugust., p. 32*37'. P. G., t. lxv, col. 637-650 ; Tillemont, Mémoires, etc., I 1707, t. xii, p. 416-433 ; Ceillier, Hist. gén, < ; « auteurs sacrés 1742, i. x. p. 491-488 ; Baronlus, l>assim. avec les notes fie Pagi e( « le Mansi, voir / Lucques, 17'(7. t. i, p. 151-152 ; Bardent I. trad. franc I 1899, t, il, p. 174-178, 212.

C. VkHSI haï i EL.

    1. ATTINGANTS##


ATTINGANTS, plus exactement athingans, ainsi nommés parce qu’ils tenaient pour impur tout contact avec les personnes étrangères à leurs croyances, àôiyyavoï, nitouches. Le formulaire d’abjuration du XIe siècle, publié par Bandini, Grœcse Ecclesise vetera monumenla, Florence, 1762, t. ii, p. 109, qui constitue la principale source à leur sujet, les appelle aussi melchisédéciens ; mais il est fort douteux que les attingants du moyen âge descendissent historiquement des melchisédéciens du iiie siècle, disciples de Théodole le Changeur, secte peu vivace, semble-t-il, dont, après moins de deux siècles, saint Épiphane ne savait pas si elle existait encore. Hser., LV, P. G., t. XLI, col. 972 sq. Voir Melciiisédéciens. Dollinger pense que l’auteur du formulaire a confondu sous le même nom deux hérésies sans lien réel, parce qu’elles s’accordaient sur le seul point démettre Melchisédech au-dessus de JésusChrist. Beitrdge zur Sektengeschichte, Munich, 1890, t. i, p. 31-33. Les attingants étaient une ramification de l’hérésie gnostico-manichéenne de l'époque byzantine, connue sous le nom générique de paulicienne. Voir Pailiciens. Avec les astates, leurs congénères, ils se virent favoriser sous l’empereur Nicéphore (803-811). puis réprimer sévèrement sous Michel Curopalate et ses successeurs. Dollinger souscrit à l’opinion suivant laquelle la secte des attingants ne fut pas étrangère à la migration, encore imparfaitement connue, des erreurs pauliciennes vers l’Occident. Cf. Goar dans ses notes sur Théophane, Chronog raphia, ann. 803, P. G., t. cviii, col. 979-980. Balsamon, P. G., t. cxxxvii, col. 720-721, 741. signale quelques-unes de leurs pratiques superstitieuses. L’astrologie joue un grand rôle dans leur système.

C. Verschai tel.

ATTON, appelé quelquefois Acton, iils du vicomte Aldsgaire, seigneur de Corte-Begia dans le Verceillais, se vit élever, à cause de son savoir et de sa piété', en 924, sur le siège de Verceil et, neuf ans plus tard, à la dignité de grand chancelier du roi de France Lothaire II. Il servit de négociateur dans les plus difficiles affaires entre l’Etat et l'Église et la reconnaissance de Lothaire enrichit de donations et de privilèges l'église de Verceil. On en trouve les actes au t. IV de l’Italia saria d’Ughelli, 2e édit., Venise, 1719, p. 769. Atlon mourut le 31 décembre 961. Bellarmin le range parmi les Pèresde l’Eglise et au nombre des grands canonistes. Dom d’Achéry a publié, Spicilegium, t. viii, p. 1-137 ; 2e édit., Paris, 1723, t. i, p. 401-442, d’après les manuscrits du Vatican, les Epistolx d’Atton, son Libellas de pressuris ccclesiaslicis en trois parties, et ses Canoncs rursus slalutagtie Vercellensis eccleaiæ en cent chapitres. Nous devons à un zélé enfant de Verceil, Charles liuronzo del Signore, une édition complète des œuvres d’Atton ail autographi 1 ercellensis /idem, 2 in-fol., Verceil, 1768, reproduite par M igné, /'. /-., t. cxxxiv, col. 27-834. Le cardinal Mai, Scriptorum veterum collectif} nova, Home, 1832. t. VI b, p. Il sq., a publié dix-huit sermons et le Polypticum ou abrégé' de philosophie morale d’Atton, d’après un codex du Vatican, « écrit d’une manière mystérieuse et énigmatique, » queMansi, dans les Miscrllanra sucra de ISalu/e, Lucques, 1-761, t. il, p. 565-574, avait déjà publié' sons sa forme originale plus abrégée. Les deux textes sont reproduits, avec les sermons et le testament d’Atton, dans Migne, /'. /.., t. cxxxiv, col. 833-900. M. Ébert, Histoire générale de la littérature du moyen âge eu Occident, trad, franc.,

Paris, 1889, t. m. p. 397.' noie i, refuse a Atlon de

ceil la composition du Polypticum, qu’il attribue à un écrivain espagnol. Mais M. Ilauck, Realencyklopâdie fur protest. Théologie und Kirche, 3e édit., Leipzig, 1896, t. II, p. 214, observe que les circonstances liislo riqnes supposent nécessairement un auteur italien, qui décrit la situation de l’Italie depuis l’intronisation du roi Hugues (926) jusqu’au rétablissement d’Otton 1°.