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A.THÉNAGORE

de ses onvra i route la biographie d’Athéii

it 4 ces deux titres de philosophe et d Athénien. Mais,

.- il i.hii en croire Philippe de Side, ce qui d rien d’invraisemblable, Athénagore aurait d’abord témoigné peu de Bympathie enven les chrétiens, à l’exemple de la plupart de ses contemporains, les Bophistes d’Athèi La lecture de l Écriture, où il cherchait des objections contre le christianisme, l’aurait converti, et dès lors il

rail fait le défenseur de ses frères dans sa llp : et de sa foi.1 la résurrection dans Bon lh-I. &va<rret<rEt0(. Baronius et Tillemont l’identifient, sans preuves suflisantes, avec le martyr Athénogènes. Plus vraisemblablement, Zahn, l-ursi/i. iur Gesch. des (fanons, 1884, t. 111. p. 60, et Harnack, Gesch. der altchriatl. Lit., 1893, t. 1. I>. -2Ô8, l’identifient avec l’Athénagore, auquel Roethus a dédié, après la mort de Marc-Aurèle, son lkv. tôiv t.olo% 11>.7.-(.)v. 17ropouuivù)V. Il ne nous reste de lui que deux ouvrages, son Apologie et son traité Sur lares On ignore complètement le lieu, la date et les circonstances de sa mort.

II. Œuvres. — 1° Apologie. — Le titre de Ylpz<j6s. !.i, sous lequel elle nous est parvenue, pourrait laisser croire qu’Athénagore fut chargé de présenter oralement la défense de --es frères, mais le, texte donne plutôt l’impression d’une œuvre de cabinet, mûrement réfléchie, modérée dans la forme et ferme dans le ton, adressée par un philosophe, au nom de la philosophie, à des empereurs philosophes, dans un esprit de conciliation, pour démontrer le mal fondé des accusations qui pesaient sur le christianisme : de là le titre de Supplicatio que lui donne Olto, et de Libcllus que préfère Schwartz.

D’après le manuscrit d’Aréthas, elle est adressée « aux empereurs.Marc Aurèle Antonin et Lucius Aurélius Commode, arméniaques, sarmatiques, et, ce qui est mieux, philosophes » . Nulle difficulté pour le premier : c’est bien l’empereur philosophe, Marc Aurele. Mais quel est ce Commode ? Est-ce le gendre ou le lils de Marc Aurèle ? La suscription, dans son intégrité, ne saurait convenir ni à l’un ni à l’autre. Car, d’une part, Lucius, dès son association à l’empire, ne s’appela plus Commode ; dés 163 il pouvait bien porter le titre d’arméniaque, mais non celui de sarmatique, puisqu’il mourut en 169, hien avant l’expédition contre les Sarmates, D’autre part, Commode ne saurait porter le titre d’arméniaque. Mommsen a proposé de voir une faute de copiste et de lire vepiiccvtxoïç au lieudeàppeviaxoîç ; dance cas, il s’agirait du lils de Marc Aurèle. La guerre contre les Sarmates avant eu lieu en 176, et Marc étant mort en 180, c’est entre ces deux dates qu’il faut placer [’Apologie ; les titres de germanique et de sarmatique ne paraissaut que jusqu’en 178, l’Apologie doit être de 177.

Elle comprend un exorde, 1-3 ; trois parties fort inégales, 4-30, 31-34, 35-36, et une courte péroraison. — Dans l’empire, chacun a la liberté d’adorer les dieux de son choix ; seuls, les chrétiens sont dénoncés, poursuivis, condamnés. Il faut se tenir en garde contre les délateurs (allusion aux sophistes, et très vraisemblablement à Crescens, à Fronton, à Celse) et protéger les chrétiens, au nom du droit commun, de la justice et de la saine philosophie. On leur reproche l’à'jîOTr, ;. les Buécrrsia ô ::-va, les otSurdSetoi tn’s'. ;. A tort, car : 1° ils ne sont pas athées. (L’athéisme était l’une des accusations à la mode contre les chrétiens : voir les textes dans le Paganu* obtrectator de Kortholtus, Lubeck, 1703.) Us adorent le Dieu créateur, mais ils n’en adorent qu’un. Dans ce Dieu unique ils reconnaissent le Père, son Verbe on Fils et le Saint-Esprit, enseignant « leur puissance dans l’unité et leur distinction dans l’ordre » . Ils admettent des au service de Dieu. S’ils s’abstiennent de vos sacrifices, c’est parce que Dieu n’apprécie que le sacrifice du cœur. Argument de VÉpitre d Diogru te, 3, /’. (.’..t. 11, col. 117-2. d Irénée, Cont. har., tv, li. 3, P. G. t. vii, col. lOil ; de Minucius Félix, Oclav., 33, P. /-, t. iii, col. 33 » ; de

Tertullien, Ad Scap., 2 P. L., t. 1 ". la diffë de -ai nt J h -ii 11. p.ila moindre allusion au eucharistique. S iln’adorent paa v., - dieux, 1 qu ilne sont que d peu vent opérer des prod n’est là, de l

même de certains de vos philosophes et que l’œuvre des di mon 21 en » ne méritent

pas davantage le reproche d immoralité. 1 - que

Dieu est le témoin intime de nter disent jusqu’à la pensée du mal La loi divine leur défend même de jeter un regard de concu| ir la femme ; ils n’ont d’antre but, danle n 1e la procréation « leentanthm&mmmc

Minucius Félix, Oclav., 28, P. L. 1 111, 1 ment d’Alexandrie, Pmdag., 11. 10, /’. <., t. vin. col IIpratiquent la chasteté, ilgardent la virginité ; ils blâment les secondes noces comme un adultère décent. Pas de’j-. ::::chei eux : les en.ient qu’à ceux qui les commettent réellement, ce qui rappelle 1, , dage - ;, it(5pvT| tv -ïôçsova. —3’S iln’ont rien d’Œdipe, ils n’ont également rien de Th I antbropophaippose le meurtre. <>r le chrétien a horreur du sang : il s’abstient même de le voir verser ; il pou--, de la vie jusqu’à condamner l’avorteineiit et l’exposition des enfants : enfin sa foi dans la résurrection lui interdit de se faire le tombeau vivant d’un corps qui doit re-susciter. — Paix donc aux chrétiens innoc qui prient pour la prospérité de l’empire et pour la transmission de la couronne impériale du ptre au fils.

Telle est cette Apologie, l’une des plus belles, d’après Bossuet, VI’Avertis*, aux protest., par la gravité du ton et la beauté de la forme, la loyauté de la discussion et l’étendue de l’érudition. Elle contient la première démonstration rationnelle de l’unité de Dieu, qui ait paru dans la littérature chrétienne ; elle rappelle saint Justin par sa manière bienveillante de traiter la philosophie et les philosophes, et fait pressentir Clément d’Alexandrie et Origène, qui vont travailler à l’alliance de la philosophie et de la théologie. Elle a de si nombreux points de ressemblance avec VOctavius, qu’on s’est posé la question de savoir lequel dépendait de l’autre. d’Athén ou de Minucius Eélix ; question d’ordre critique qui n’enlève rien au mérite de l’apologie. Kruger nie toute dépendance, Grundriss der theol. Wissentchaflen, p. 87 ; Ébert, Allg. Getch. der LU., Is71. t. 1. p Lœsche, Jalirbucher fur protest. Théo. i,

p. 168-178, veulent qu’Athénagore ait utilisé Minucius Félix, Harnack. après avoir dit, en 1863, Texte unà Vnters., t.i. fisc. 2. p. 181, que rien ne démontrait cette relation, a affirmé, en 1896, Gesch. der aUchrisL Lit., t. I, p.’2'28. que c’est Minucius qui s’est servi d Athéna. contrairement à Wilhelra qui. en 1887, avait déclaré impossible la démonstration de cette dépendance. Brestaurphilol. AbhandL, II, 1. 1887. p. 71 ; De Minucii Felicis Octavio et Tertulliani A)>ologeiico.

2° De la résurrection îles morts, Uta ivaTTiiîw ; vîKpàiv. — Dans les manuscrits, ce traite fait suite à la Ilp£<rr/£ : a et est attribué au même auteur. Personne ne doute qu’il ne soit d’Athénagore. Athénagore, à la fin de sa lk£<7’, £ : a. n’avait fait que signaler en passant la résurrection : il s’était abstenu d’y insister pour ne pas introduire, semble-t-il, un sujet étranger à celui qu’il traitait ; mais étant d’Athènes, ou l’Aréopage avait accueilli avec tant île scepticisme les déclarations de saint Paul sujet, et appartenant à une époque où la résurrection des morts restait une pierre d’achoppement pour tant d’esprits, il tint à s’en expliquer avec la loyauté et la force dialectique qui caractérise son Apologie ; la f Il en est pas moins belle. C’est le premier traite qui ait paru dans la littérature chrétienne sur ce sujet, et non le moins int.re--.inl. car il permet de constater quelles étaient les objections opposées alors a ce dogme du sym-