Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/354

Cette page n’a pas encore été corrigée
2199
2200
ATHÉISME ET l RR1 (JRS CONNEXES. HISTOIRE


i.'i le bul de l’existence humaine. Révélation, n M gion, église, piété, vertu, vit éternelle, tout ce qui dépend de ces idées, la distinction du bien et du nul, de l> vertu et iln vice, tout disparaît. Le mouvement est donné : les encyclopédistes peuvent venir et faire I 'application de ces doctrines « i : mtoutee les branches do -avoir humain.

(in trouvera à l’article Diei la réfutation de l’athéisme et des erreurs connexes, ainsi que la question de savoir s’il peut j avoir des hommes véritablement ath<

A consulter : Pritiue, Dissertatio de atheismo in te ftedo et hunumo generi noxio, Leipzig, l( i - ki. Stultil

irrationabilitos atheismi, Magdebourg, 1096 ; Grapiu » , A » i atheiemus necessarie ducat ad corruptionem morutn, Itostock, 1697 ; Abiclit, De damno atheismi in Republica, Leipzig, 1703 ; Buddeus, Thésaurus de athéismeel superstitions, li'-na, 1777 ; MûUer, Atheismus devUstus, Hambourg, 1672 ; Heideni Briefe iiber die Gottestaùgnunge, Leipzig, 1796 ; Franck, Dictionnaire des sciences philosophiques, art. Athéisme, I 187, ") ; Jaugey, Diction, apologétique, art. Athéisme, P 1891 ; Dupanloup, L’athéisme et le péril sonal. Paris. 186U ; Caro, L’idée de Dieu, Paris, 1878 ; Amédéede Margerie, Études sur Dieu, 2 in- 12, Paris, 18IS. M* Klie Mérie, Murale et aUiéisme contemporain, Paris, 1875 ; Guthlin, Les doctrines positivistes en France, Paris, 1873, p. 863sq. ; Kirchenlexikon, Fribourg-en-Brisgau, 1888, t. ii, art. Gottestaùgnung ; Diderot et d’Alembert, Dictionnaire encyclopédique, Livourne, 1770, t. I, art. Athéisme ; Perrone, Prælectiones théologies !, TrOCtatus de Deo, part. I, c. i ; H. Klee, Histoire des dogmes chrétiens, trad. Mabire, Paris, 1848, t. i, p. 170 ; A. I-'arges et Barbedette, Cours de philosophie scolastique, Paris, 1898. t. ii, p. 297.

II. ATHÉISME ET ERREURS CONNEXES. Histoire. —

I. Inde. II. Grèce et Rome. III. Temps modernes, mouvement cartésien. IV. Mouvement baconien. V. Mouvement voltairien. VI. Mouvement kantien en Allemagne. VII. Mouvement kantien et hégélien en France.

L’athéisme scientifique est né de la réaction première de l’esprit humain contre les grossières superstitions du paganisme. Il date du jour où, s’affranchissant des cosmogonies mythiques, l’homme a tenté, par le seul effort de sa raison appliquée aux sciences de la nature. de se faire un système sur le monde, sur lui-même, sur la cause première, sur son origine, sur sa fin. C’est chez les races indo-germaniques que s’est inaugurée cette rupture entre la philosophie et la religion. En général, les Orientaux n’ont jamais cherché, sur ces problèmes, une science d’information en dehors de leurs livres sacrés. Religion et philosophie reposaient, cède à côte, dans la même page traditionnelle. Ces peuples n’ont jamais pu connaître l’athéisme à ce point de vue doctrinal. I.'Inde est la seule partie de l’Orient où la critique moderne ait découvert des traces certaines d’un développement philosophique proprement dit et les premiers vestiges d’une négation de Dieu voilée dans les hrumes d’un vague panthéisme. C’est par l’Inde que doit s’ouvrir l’histoire de l’athéisme.

I. Inde.

Les derniers travaux des savants orientalistes Ward, Colebrooke, Windischmann, Lassen, Abel Rémusat et Eugène Burnoufont réduit au nombre de quatre les systèmes philosophiques les plus en vogue chez les Indiens. Ce sont : 1° le vêedantd' ; '2° le siinhln/a ; 3° le vcisrshikii ; " le nyàya. Parmi ces systèmes, les deux derniers se perdent en questions de physique et de dialectique ; les deux premiers seuls s’occupent du

principe des choses, et résolvent la question dans un

sen< panthéiste, mais avec des allures différentes. Tandis que le vêedantd resie essentiellement théologique et s’inspire dans les VédflS, le siinkln/a cherche a se il, gager de 1 orthodoxie, dans la mesure du possible, et à

prendre une direction plus philosophique. Ainsi, tout accordant sur l’unité absolue de l’existence, sur la

COnSUbstantialité de la nature et de Dieu, le premier, le vêedantd, tend ouvertement a absorber la nature.n

In, n el ' se jeti r ans extrémités du mysticisme tle isme spiritualiste. 1-e second, i une

tendance contraire, abaoi ini la natur, ; past théisme matérialiste, qui aboutit a)., te cation eipn-sse et hardie d’un dieu, ou im ara On ne saurait cependant s’autoriseï ratifier le jugement de Barthélémy Saint-Hilsire sur la presque totalité des races jauni l - ; uples bouddhiques, dit-il, peinent être, sans aucune injustû comme des peuples athées. Ceci ne veut pas dmqu’ils professent l’athéisme et qu’ils se font gloire de incrédulité avec cette jactance dont on pourrait citer plus d’un exemple parmi nous ; ceci veut dire seulement que leuples n’ont pas | > 1 1 - élever, dans leurs méditations b< pins hautes, jusqu'à la notion de Dieu. ► Dans Qmtrefages, op. cit. p. 35t. Faire pass* r pour athées d, -s peuples qui mettent des dieux partout dans leun gendes, qui les redoutent et les adorent, qui ont fait de la prière une institution, qui admettent le dogn la vie future et celui de la rémunération, c’est outrepasser les droits de la déduction, c est mettre sur un même rang une conception imparfaite a. _ tion

formelle, choses très distinctes et très diverses. Les doctrines du vêedantd et du tdnkhya ne relèvent de l’histoire de l’athéisme dans l’humanité qu'à titre de premiers types d’un système mondial, avec tendance logique à supprimer une cause distincte de l’univers et Heure à lui.

II. Grèce et Rome.

Avec le génie grec, l’esprit humain trace les conceptions fondamentales par lesquelles peut s’expliquer l’origine des choses. Les prodiges « le science, de talent, de recherches et d’efforts dé] depuis, à cette cause, dans un cycle de vingt-cinq si n’ont pu lui faire franchir ce premier horizon. Ce l’ait si remarquable, dans les annales du savoir, peut ôt i-e contrôlé dés la première des trois randes époques qui se partagent les brillantes évolutions de la philosophie hellénique.

I. pèhioiiE AirTËSOCBATIQVB.

Dans son premier essai vers la cause de l’univers, la ] gage dans trois directions différentes où l’on saisit déjà les grandes lignes des solutions mode :

L'école ionienne, absorbée à ses débuts par l'étude des phénomènes et de la nature extérieure, se d _ peu à peu de cette physique, s’imprègne fortement d’un panthéisme naturaliste avec Heraclite et commence Empédocle et Leucippe à évoluer vers le matérialisme de Démocrite. L’athéisme est déjà en possession de sa formule ; éternité de la matière, unité matérielle qui elle-même SS raison d'être ; deux principes coétern, |s, atomes et ide ; mouvement et combinaisons a l’infini de tons les mouvements possibles ; monde soumis I des lois mathématiques inflexibles et seindans l'étau de la nécessité. Démocrite semble avoir eu conscience de l’antagonisme de son système cosmique avec la religion >t la divinité. On admet généralement qu’il nia les dieux populaires et ne se tint pas seulement i leur ég.ird,

cou le pense Cicéron. /> « natura deorvm, I. I. c. XI iii,

dans une simple mobilité- d’opinion^. Si cette école alomiste et matérialiste présente, ta et l.i. dans ses écrits, quelques traits religieux, c’est inconséquence ou mode d’exposition, ou bien encore affaire de foi personnelle et non de conviction philosophique, car elle est tout entière foncièrement athée.

L'école d'Élée, avec Kénophane, commence eus combattre le polythéisme el à lui opposer l’unité d’un Dieu s.uis commencement ; mais en urgeant cette unité,

elle tombe dans le panthéisme idéaliste, l’armeiiide. -on oracle, part du concept d'être, montre que 1 être seul existe, qu’en d< hors de l'être, il n’y a rien, que tout se réduit a une, BSence unique, éternelle, immuable. I ne peut commencer oi cesser d'être ; il est dans un présent un et indivisible ; la pensée elle-même n’est pas dis-