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ATIII ISME II ERREURS CONNEXES. NOTK

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Tout lear système, nir l’origine du nde, se condense

donc en cm pointi l" L histoire du a

se ramène tout entière a l’action des forces Datnrelles :

Le principe fondamental de l'école soi-disant matérialiste, ou, pour mieui dire, naturaliste, réside dani l’origine naturelle [Natàrlichkeit] de luus les phénomènes terrestres, dans le passé el dans le présent, et dans leur Indépendance d’influences extra-naturelles exerçant une

action arbitraire. Bûchner, Scien I nature, t. ii, p. : t.

j Ces forces naturelles elles-mêmes sont réduites, par la physique, à n'être que des modes variables du mount, de la force inhérente à la matière. 3° La matière est indestructible et éternelle : elle existe donc par ellemême, par elle seule, sans aucun principe Intérieur ni extérieur, immanent ou transcendant. Il est clair dés lors, que le monde se suflil a lui-même quant à son existence, à son organisation et à sa conservation et qu’il n’a nul besoin d’un principe hypercosmique. Voilà l’athéisme scientifique, sans phrases et sans réticences, l’athéisme complet, conséquent, radical, tel qu’il a été signé et imprimé, en Allemagne, par l’extrême gauche hégélienne, Moleschottet Buchner, Cari Vogtet Virchow. Leurs disciples français se tiennent, en général, dans la région des applications et de la spécialité. L’idée générale du système doit se chercher chez les maîtres allemands comme à sa vraie source. Gralry, Les sophistes et la critique, Paris, 1864-, p. 71. Concluons avec le P. de Ravignan : « Un fait doit être remarqué, c’est que tout système athée est comme nécessairement matérialiste. L'œil s’arrête à la matière, il ne voit plus qu’elle ; et l’homme, fasciné par les sens et par les choses sensibles, fait dire à son cu’ur : « Il n’y a point « de Dieu. » Dixit in corde : non est Deus. Tel est l’athéisme, un matérialisme grossier. » Conférences de Notre-Dame de Paris, ixe confér., La notion de Dieu, Paris, 1860, p. 232.

V. Autres erreurs connexes.

La thèse matéri iliste, avec son athéisme brutal, sans illusion et sans rêve, répugne trop ouvertement aux grands instincts religieux de l’humanité pour se faire accepter de tous et exercer un prestige doctrinal qui soit durable. Elle peut momentanément séduire les esprits appliqués aux méthodes expérimentales et aux sciences exactes, mais par ses formules raides et froides, elle s’aliène toute une catégorie intellectuelle et de beaucoup la plus puissante en nombre, celle qui aime l’enthousiasme littéraire, les purs et nobles sentiments, la vive spontanéité des passions et des vertus, les brillantes productions Imaginatives. Bref, l’athéisme se ferme l’entrée de bon nombre d’intelligences qui, d’autre part, ne peuvent se résoudre a la création ex nihilo. Qu’arrive-t-il alors'.' Un cherche des compromis, des solutions moyennes entre ces situations tranchées de spiritualisme et de matérialisme, sans prendre garde que, sur les problèmes d’origine, il ne peut y avoir que deux réponses véritables, et qu’en se butant contre la création, on revient logiquement a la négation de Dieu. Il s’en suit que ces systèmes intermédiaires ne sont au fond que des variétés, des nuances d’athéisme, c’est-à-dire une négation de Dieu adoucie, veloutée, mystérieuse, d’autanl plus à craindre qu’ainsi voilée et atténuée, elle s’insinue sans effort dans les esprits et dans les cœurs.

I. PANTHÉISME.

Un trouvera étrange il apparenter deux doctrines d’apparence si diverse : l’une, qui met Dieu partout au risque de sacrifier la nature ; l’autre qui le bannit du monde comme une hypothèse ridicule. Mais force sera de se ranger a cet avis, après un rapide

croquis du panthéisme, dans son idée générale, an poinl où viennent aboutir ses innombrables rameaux. Dans son essence, le panthéisme, c’est l’unité, c’est la réduction du fini et de l’infini, de la nature et de Dieu a

1 unité- absolue. Le mot panthéisme l’indique suffisamment, Son but est d’expliquer la coexistence du fini

el de l’infini, du contingent et du néa ".'tire, du parfait el (hl’imparfait, Lâche excessivement difficile. U i traste des deux existe) grand el 1 1 « prit liun

est -i faible et si exclusif, qu’il est ai-é de COmDfl I

résoudre la question en supprimant un des deux terne le panthéisme. Il

résout hproblème en présentant l « - lini et l’infini ooi

les deux faces d’une seule et mené Dieu et

la nature ne sont pas deux êtres, maiI.lie unique d sa double face ; ici. l’unité qui se multiplie ; là. la multiplicité qui se rattache a l’unité. L'être vrai ni-' danle lini ou l’infini, il est leur éternelle et indivicoexistence. Voila le panthéisme : 715v repr mille formes du fini, titii, la notion de l’infini. les formules, le fond reste le même : identité de Dieu et (lu monde. Rapprochons maintenant de ce dof fondamental la thèse matérialiste : 1 On nie.de partit d’autre, la distinction de deux ordres de réalités, de deux mondes, qui seraient, d’un côté, le monde métaphysique des causes premières, de la p

absolue, monde invisible, intangible, incorporel, et de l’autre, le monde étendu, palpable et visi mines et des substances sensibles. 2 « Panth matérialistes nient la transcendance de la cause ; pour les uns comme pour les autres, le monde est profondément un dans sa substance et dans son principe ; le monde porte en soi sa raison d'être. Ils affirment, une foi égale, l’unité de la nature, l'éternité et la n cessité du monde. Mais là s’arrête l’accord. Tandis que le matérialiste s’en tient à cette rigide unité, le panthéiste, tourmenté- par le <1< sir de donner à Dieu une apparence de réalité, s’enfonce dans un dédale de concepts abstraits, de postulats, de distinctions nuaf sans

pouvoir réussir à voiler l'évidente contradiction à laquelle il doit nécessairement s, , heurter : 1° ou bien, en effet, pour payer tribut à l’expérience et conserver au monde sa réalité, il appauvrit l’existence divine et la réduit à n'être plus qu’une idée, une idole métaphysique, une pure abstraction. Inévitablement, sur la pente de l’unité physique, verse au matérialisme et se rend, à bon droit, suspect d’athéisme ; 2° ou bien, par un procédé contraire, voulant se faire à tout pris un Dieu réel et vivant, il réduit à rien l’existence choses visibles en faisant tout rentrer en Dieu par 1 émanation, les métaphores et les figures poétiques ; I I gination achève le reste ; tout se perd dans un i. vaporeux où sombre l’idée d’un Dieu distinct et sonnel. Nous voila revenus à l’athéisme par un chemin loul opposé', par celui du mysticisme et (le la ré I Le panthéisme se présente donc comme une doctrineinclinant, par une double pente, à la négation de Dieu. Mais comme elle maintient une distinction au moins idéale entre Dieu et le monde, on ne peut la mettre totalement sur un pied d'égalité avec le matérialisme ; Toutefois, il faut noter avec soin l’affinité logique des deux systèmes. Pour marquer plus nettement les deux versants du panthéisme, on a appliqué à chacun d’eux une étiquette spéciale : celui qui sacrifie Dieu à la nature. c’est le panthéisme matérialiste, naturaliste, athée. celui qui.au contraire, sacrifie la nature à Dieu, c est le panthéisme spiritualiste, mystique, un théisme 1'. de Ravignan, Conférence » de Notre-Dame, w confér., La notion île !. Paris, 1800, p 235. L’influence de ces vagues et brillantes doctrines ne vient de buis exposés techniques, uniquement accessibl quelques rares inities, mais des ouvres des poêles et

des romanciers contemporains qui. par la déification de la nature, l’abus de la couleur et de l’image, effacent de plus en plus la ligne qui doit à i imais nettement séparer

Dieu de la Créature. C’est par ces productions littéraires

que le panthéisme s’insinue dans les esprits et dans les Cœurs, qu’il les vide du véritable divin et qu’il les achemine, par des routes lleunes. a la négation de DÏCU.