Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/35

Cette page n’a pas encore été corrigée
1565
1566
APOLOGÉTIQUE (XIX* SIÈCLE)


minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, ibid., t. xv, col. 197-216 ; Keith, orientaliste : Évidence de la vérité de la religion chrétienne, ibid., t. xv, col. 386-473. Cependant les catholiques ne restaient pas inactifs. Exilé à Douai, Pointer († 1827) écrivit avec lucidité un livre sur Le christianisme ou Preuves et caractères de la divinité de la religion clirétienne, traduit par Taillefer, Paris, 1828, Migne, Démonst. évang., t. xiii, col. 1209-1322. Du reste, des missionnaires portaient la vraie foi dans l'île des Saints ; tels Fletcher († 1839) qui publia : The dif/iculties of protestantism, Londres, 1829 ; et The guide to the true religion, Londres, 1832 ; J. Bell († 1851) : The wanderings of the hum an intellect, Londres, 1814, où sont étudiées et critiquées les diverses religions et les sectes opposées au catholicisme ; H. G. Combes (1767-1850) qui établit le vrai point de vue auquel devait se placer l’apologiste, dans The essence of religious controversy, Londres, 1827 '. On trouvait des munitions pour combattre l’incrédulité et l’anglicanisme dans les remarquables tracts, où l'éminent auteur de A history of England, l’Histoire d’Angleterre, J. Lingard (1771-1861), répondait avec promptitude et décision aux difficultés et aux attaques, Migne, Démonst. évang., t. xvii, col. l-251, et dans les opuscules de controverse publiés par Milner (1752-1826), dans Migne, Démonst. évang., t. xvii, col. 577-1051. Il faut estimer aussi des œuvres de convertis, telles que celles de F. Lucas (1812-1855) d’abord quaker, puis catholique, qui publia les Raisons de revenir au catholicisme, Londres, 1839, et de G. Spencer (1809-1864) : Lelters in défense of various point of catholic faith, Lettres pour défendre divers points de la foi catholique, Londres. On doit glorifier celui dont la merveilleuse éloquence a obligé l’impérieuse Angleterre à reconnaître l’existence légale du catholicisme, Daniel O’Connell (1798-1847). Un poète irlandais de grand renom, Th. Moore (1779-1852), avait déjà publié : Travels of an irish gentleman in search of a religion, Londres, 1803, où il montrait, avec éclat, qu’on ne pouvait abandonner le catholicisme sans aboutir à l’incrédulité. Cependant, le fécond mouvement de retour à l'Église romaine se produisit autour du docteur Pusey (1800-1882), chanoine de l'église du Christ et professeur d’hébreu à Oxford, et du cardinal Wiseman (1802-1865), qui fut archevêque de Westminster lorsque le pape Pie IX rétablit la hiérarchie catholique en Angleterre. Ce dernier accueillit les amis et disciples de Pusey lorsque, plus heureux et plus logiques que leur maître, ceux-ci revinrent à la vraie foi. Parmi eux on distingue le P. S. Faber (1814-1863), maître éminent de la vie spirituelle, dont les livres sont une contribution indirecte, mais très précieuse, à l’apologie du christianisme ; Mo r Manning (1808-1892), successeur de Wiseman, qui publia The grounds of faith, Londres, 1852 ; nouv. édit., 1880, et qui exerça la plus active et la plus bienfaisante influence. Wiseman lui-même avait publié Twelve lecture » on the connection belween science and revealed religion, traduit dans Migne, Démonst. évang., t. xvi, col. 9-727. Il s’y montre polyglotte érudit et savant très informé des découvertes et des tendances de son temps. Ses collègues dans l'épiscopat furent Cullen (1803-1878), cardinal et archevêque de Dublin, ardent champion de l’infaillibilité du pape et auteur de remarquables Pastoral Irttcrs and others writings, Dublin, souvent con' es à la démonstration religieuse, et Mac Haie (1789Evidence and doctrine of catholic faith, prélat éminent, malheureusement imbu de préjugés gallicans. Ils sont l’un et l’autre inférieurs à Ul la thorne (1806-1889), évéque de Birmingham, l’un des restaurateurs de la hiérarchie, et l’auteur de Observations on the use and oi the sacred scripture, Usage et abus de la taint-, Sydney, 1834, ou il lixe les vrais prin cipes d’une droite et sain Plus célèbre encore

que ce dernier, Newman (1801-1890 ; fut un admirable

apologiste à la fois orateur et philosophe. Essay on the development of Christian doctrine, Londres, 1815, publié avant sa conversion et qui en contient les motifs ; VApologia pro vita sua, 1864 ; Loss and gain, Londres, 1876, et les Conférences à l’Oratoire de Londres, 1850, sont des œuvres remarquables où la force d’une pensée très personnelle a marqué son empreinte et qui répandent la vie intense et ardente dont elles sont animées. Avant d'être cardinal, l'éminent écrivain avait écrit un roman, Callista, qui, avec Les martyrs de Chateaubriand, Fabiola de Wiseman, et Quo vadis ? du polonais Sienkiewicz, peut exercer, au point de vue religieux, plus d’influence que tel traité didactique moins persuasif.

Auprès des évêques, mérite une place un laïque, nommé par le cardinal Manning à la chaire de théologie du collège Saint-Edmond. Ph.-G. Ward (1813-1882), converti comme Newman, avait écrit étant encore anglican : Idéal of a Christian Church, 1844, et ayant trouvé cet idéal à Rome, il était devenu catholique. Il dirigea la Dublin Review, 1862, écrivit un traité : On nature and grâce, 1860, et, contre le matérialisme de Tyndall : Science, prayer, free ivill and miracles, Londres, 1881.

Il faut noter, parmi les récents travaux, les publications de la Catholic Truth Society, parmi lesquelles divers opuscules du Père jésuite Smith, directeur du Monlh ; la Théosophie du P. Clarke, S. J. ; Science and scientist ; Science or Romance ? du P. Gérard (à propos de l'évolution). La question de l'Églisr étant essentielle et souveraine dans la controverse avec les protestants, le chanoine Bagshawe a publié : The Church or what do anglicans meanby the Church, 1890 ; etF. King : L'Église démon baptême, 1890. Avant eux, M. Richardson et le P. Vaughan, S. J., avaient défini What are the catholic daims, 1889, contre le chanoine anglican Gore, qui traitait les revendications de l'Église « d’abusives prétentions » . Il faut remarquer le grand ouvrage, en sept volumes, de M. Allias : The formation of christendom, 1890, et les divers ouvrages successifs d’un anglican converti, le D r Rivington : Authority, où il montre que l’autorité sociale parfaite fut réalisée par la papauté ; Dépendance, où il réfute les préjugés historiques qui s’opposent au retour des anglicans ; The primitive Church and the see of Peter, démonstration de la primauté traditionnelle du souverain pontife ; Rome and England, réfutation de la prétendue continuité de l'Église anglicane. Ces divers ouvrages ont produit une très vive impression. — Parmi les protestants, deux causèrent semblable émoi ; l’un est un écrivain, W. Mallock (né en 1819), qui posa la question troublante : Is life worth living ? Londres, 1881, traduit par Salmon, Paris, 1887, et montra que la religion permet et justifie seule une réponse affirmative ; l’autre est un homme d’Etat, A. James Balfour (né en 1848), qui employait ses loisirs à établir : The foundations of belle f, traduit par G. Art, Paris, 1896, avec une préface de M. F. Brunetière. Nous aurons à revenir sur ce dernier livre. Voir APOLOGÉTIQUE, méthodes nouvelles au xix' siicle. Si W. Gladstone (1809-1899) a injustement et violemment attaqué le « papisme » , il n’en combattit pas moins les agnostiques et il fut imité sur ce point par son rival politique, lord Salisbury (né en 1830), qui prononça contre eux un discours retentissant.

IV. États-Unis d’Amérique. — La jeune Église nordaméricaine compte déjà plusieurs noms, dans la liste des défenseurs de la foi. Au premier rang se place Patrice Kenrick, archevêque de Baltimore (4797-1863), avec : The Primary of the catholic sec vindicated, Philadelphie, 1845 ; et les The four gospels, enrichis de notes critiques et explicatives, New-York, 1849. Son successeur, M » r Spalding (mort en 1872), suivit les mêmes traditions et se mit à la tête du recueil périodique : Catholic ad vocale, 1835. On lui doit encore : Evidences of catholicity. Ces