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ATHANASE (SYMBOLE DE SAINT)

. 14. Aug., De trin., v, 8, 9, P. L., t. xi.ii, col. 917 : J laque omnipotens pater, omnipotens /ilius, ornnipotens spiritus sanctus ; nec tamen 1res omnipotentes, sed unus omnipotens. Cf. ibid., viii, 1, col. 947.

15. 16. Aug., De trin., viii, 1, P. L., t. xlii, col. 947 : Deus pater, dcus filius, deus spiritus sanctus…, nec tamen très dit. Cf. ibid., I, 5, 8, col. 824.

17. 18. Aug., Cont. Maximin., H, 23, 3, P. L., t. xlii, col. 798 : Sic et dominum si quseras singulum quemque respondeo, sed simul omnes non très dominos deos, sed unum dominum deum dico.

23. Aug., Cont. Maximin., il, 23, 3, col. 798 : In illa quippe trinilate quse deus est, unus est pater, non duo vel très ; et unus filius, non duo vel très ; et unus amborum spiritus, non duo vel très.

28. Aug., Encliiridion, xxxv, P. L., t. XL, col. 249 : Cliristus Iesus, dei /ilius est et deus et homo.

29. Vinc, Commonit., 13, P. L., t. L, col. 656 : Idem ex pâtre ante secula genitus ; idem in seculo ex maire generatus.

30. Vinc, Commonit., 13, ibid. : Perfectus deus, perfeclus homo. InDeo summa divinitas in homine plena humanitas. Plena, inquam, liumanilas, quippe quse animam simul habeat et carnem.

31. Aug., Epist., cxxxvii, c. ni, n. 12, P. L., t. xxxiii, col. 520 : JEqualem palri secundum divinitatem, minorem autem pâtre secundum carnem, hoc est secundum hominem.

33. 34. Vinc, Commonit., 13, ibid. : Unus autem non corruplibili nescio qua divinilatis et humanitatis confusione, sed intégra et singulari quadam unitale personse. Aug., Serm., clxxxvi, 1, P. L., t. xxxviii, col. 999 : Idem Deus qui homo, et qui Deus idem homo, iion confusione naturarum sed unilate personx.

35. Aug., In Joa., tr. XXXV, 3, P. L., t. lxxviii, col. 1836 : Sicut enim unus est liomo anima ralionalis et caro ; sic unus est Christusdeus et homo.

Ces rapprochements parlent assez d’eux-mêmes : que l’on veuille bien seulement, pour en sentir toute la force, lire les passages complets d’où ils sont pris. Maintenant, remarquons à l’article 4 le mot subslanlia : neque confundentes personas, neque substayiliam séparantes. Bien que saint Augustin ail employé ce mot dans le sens d’essenlia, en parlant de la Trinité, par exemple, De Irinit., v, 9, 10, P. L., t. xlii, col. 917, 918, il ne le regardait pas cependant comme absolument propre à exprimer ce mystère : Vnde manifestum est, dit-il, Deum abusive substantiam vocari utnomineusitatiore intelligatur essenlia, quod vere ac proprie dicitur, lia ut fortasse solum Deum dici oporteat essenliam, De trinit., vii, 5, 10, ibid., col. 942 ; et dans le même ouvrage, vii, 6, 11, ibid., col. 943, 945, il prend subslantia comme synonyme de persona : très simul illsa substanlix sur personse. En Gaule, au contraire, le mot était accepté comme équivalant à essenlia ou natura. Saint Vincent, Commonit., 12, P. L., t. l, col. 651, et Fauste dehiez./Je Spir. tancto, i, 1, 5, /'. I.., t. i.xii, col. 13, 14, l’emploient couramment dans ce sens, et avant eux saint llilaire de Poitiers, De tynodii, 12, P. L., t. x, col. 189, W0, l’avait employé de même. Si l’on observe enfin que l'école de Lérins jette son grand éclat précisément à l'époque que nous avons assignée à la composition ou Quicunque, que son premier maitre Honorât est mort en 429, saint llilaire d’Arles en 449. saint Vincent de Lérins en i-">< » , 'ami Eucher en ii'.i ou 150, saint Loup de ii.. m -in 17(), Fauste de Riez en 193, Césaire d’Arles,

le premier, on s en souvient, qui ait cité notre svmbole, en 512 ; si l’on observe que le mot jirnpriis, au verset :.S (et reddiluri sttnt de factis propriiê rationeni), pourrait bien avoir été mis là, ainsi que l’a suggéré M. Ilarnack. Dogmengesch., t. iii, p. L J7tt, comme une discrète protestation contre les doctrines outrées île l’augustinia in -me ; si Ion observe, dis-je, tout Cela, il sera difficile

d'échapper à cette conclusion que c’est dans le cercle des écrivains qui se rattachent à Arles et à Lérins, au Ve siècle, dans un milieu où les ouvrages de saint Augustin sont lus et appréciés, mais où sa doctrine du péché originel soulève pourtant des objections, qu’a été rédigé notre symbole. M. Kùnstle a voulu depuis en faire un écrit antipriscillianiste, publié en Espagne.

/II. auteur. — Cette conclusion résout déjà en partie la question de l’auteur. Pouvons-nous la préciser davantage, et, entre les noms que nous venons de citer, en choisir un pour le substituer, en tête du Quicunque, à celui d’Athanase ? Antelmi, nous l’avons vii, s’arrêtait à celui de saint Vincent de Lérins ; Waterland lui préférait celui d’Hilaire d’Arles ; M. Burn, qui regarde le symbole comme antérieur au nestorianisme, a avancé timidement celui d’Honorat lui-même. Mieux vaut, pensonsnous, nous contenter ici des résultats certains fournis par l'étude qui précède, et ne pas aller au delà de ce que l’histoire nous apprend.

V. Histoire et autorité.

Ce qui a été dit jusqu’ici des citations et des commentaires du Quicunque nous renseigne déjà sur son histoire et l’autorité dont il a joui depuis le VIe siècle. Parti de la Gaule.il est possible qu’il ait été, dès ce même VIe siècle, connu en Afrique. Saint Fulgence († 533), s’il ne le cite pas, s’en rapproche beaucoup. Epist-, xiv, 6, adFerrand., P. L., t. i.w, col. 397. Au viie siècle, le symbole pénètre en Espagne (quatrième concile de Tolède), pendant qu’en France le concile d’Autun (c. 670) en impose aux clercs l'étude et l’intelligence. Au VIIIe siècle, nous le trouvons en Allemagne, où saint Boniface, peut-être, l’introduit comme chant d'église. C’est vers cette époque également que l’Angleterre le connaît, et que l’on commence à en écrire des commentaires. Au IXe siècle, les prescriptions se multiplient qui font aux clercs une obligation de le savoir par cœur, de le comprendre, et de pouvoir l’expliquer verbis communibus (synode de Reims de 852, dans Hincmar, P. L., t.cxxv, col. 773). Hayton, d’abord abbé de Beichenau, puis évêque de Bàle, en impose aux clercs la récitation chaque dimanche à Prime : omni die dominico, ad horam primam recitetur, P. L., t. CXV, col. 11, et l'évêque de Brème, Anskar, recommande en mourant de le chanter. P. L., t. cxviii, col. 1010. Au X e. et au XIe siècle ce n’est pas les dimanches seulement, mais tous les jours, que se récite à Prime le Quicunque dans les églises ultramontaines. Batiiïol, Hist. du brrr. rom., Paris, 1892, p. 183. L’Italie l’avait connu dès le IXe siècle ; il ne pénétra que plus tard dans l’office romain.

Ainsi, dès le vir siècle, le Quicunque a conquis sa place comme objet d'étude obligatoire pour le clergé ; au IXe siècle, et même à la fin du VIII", il fait son entrée dans la prière publique. L’autorité qu’on lui attribue est évidemment celle qui s’attache à l'écrit d’un grand évêque comme Athanase, sanctionné et adopté par l'Église : c’est à la fois celle d’un chant, d’une œuvre liturgique devenue officielle, et d’un symbole proprement dit. Cette dernière signification s’accentue davantage à mesure qu’approchent les temps de la scolastique. Agobard (-J- 840), en le citant contre Félix d’Urgel, le regarde bien évidemment comme une règle de foi. Aux sept commentaires que nous connaissons jusqu’au IXe siècle, ceux de Fortunat, de Troyes, de l’Oratoire, de liouhier,

d’Orléans, de Paris et de stavelot, le moyen âge, jusqu’au XVIe siècle, en ajoutera une vingtaine, parmi lesquels ceux d’Abélard, de saint Bernard, d’Alexandre de Haies, de Pierre d’Osma, de Denys le chartreux. Saint Thomas d’Aquin citera, dans sa Somme théologique, 1e symbole de saint Athanase comme une autorité a laquelle il n’y a rien à répliquer. Luther lui-même se demandera si

depuis les apôtres « rien de plus important et (le plus

magistral « a jamais été écrit : les Anglicans le feront entier dans leur « Livre de la commune prière n Cette œuvre d’un théologien inconnu, par la netteté puissante