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oscillants ; et persuadé de la haute importance de sa mission, animé en même temps d’une sage condescendance, il était, à ce double titre, éminemment propre à marcher à la tête de son parti, et à se soutenir dans cette difficile position. La grandeur de son caractère est hors de doute. » Ritter, Histoire de la p/iilosop/iie chrétienne, trad. J. Trullard, Paris, 1844, t. ii, p. 26.

Athanase fut grand comme écrivain. Non qu’il ait été un liltérateur de profession, ce fut plutôt un penseur et, dans ses écrits comme dans sa conduite, un homme d’action ; mais cela même donne à sa langue un cachet particulier et des qualités solides qui l’ont fait admirer par les plus grands maîtres. « Son style, dit Photius, est clair, sobre et précis, , mais en même temps nerveux et profond ; sa dialectique estpuissante.et sa fécondité merveilleuse. Il argumente, non à la manière d’un écolier, en suivant pas à pas les règles de la logique ; mais en maître, et avec magnificence. » Biblioth., cod. 140, P. G., t. ciii, col. 420. Érasme partageait l’admiration de Photius et louait en particulier cette éloquence forte de choses allant droit au but, totus est in explicanda re. D’autres ont relevé ce don particulier que possède Athanase d’allier dans un style clair et simple la mâle éloquence de la phrase antique et les pittoresques images de la Bible. Voir E. Fialon, Saint Athanase, Étude littéraire, c. xi ; Nonttaucon, Destijlovthanasii, P. G., t. xxv, Prolegom., p. xxin sq.

Athanase fut grand comme docteur. Ce n’est pas à prouver, quand ceux au frontdesquelsbrillecetteauréole, se sont inclinés devant lui. Ils l’ont appelé le grand illuminateur, pilier et pierre fondamentale de l'Église. Voir les Elogiavelerum, P. G., t. xxv, Prolegom., p. cclxxiv sq. Peu d’hommes tiennent, en effet, dans l’histoire de l'Église une place plus importante. Dieu lui confia la mission de défendre une cause d’une exceptionnelle grandeur ; il fut digne de ce choix, et, par un juste retour, la grandeur de la cause a rejailli sur le champion du Verbe incarné.

Athanase fut grand comme saint. Le récit de sa vie est un panégyrique, a dit justement Môhler, et Grégoire de Nazianze a pu commencer son célèbre discours par ces paroles : « Louer Athanase, c’est louer la vertu même. N’est-ce pas, en effet, célébrer les louanges de la verdi, que de faire connaître une vie qui réalisa toutes les vertus ensemble'.' » Or a t., XXI, P. G., X. xxxv, col. 1082. Dans cette sainteté, comme dans cette vie, une passion lit l’unité, celle dont le duc de Broglie a dit : « Athanase était enflammé, dès sa jeunesse, de la passion qui fait les saints, l’amour de Jésus-Christ. » Cet amour du Verbe incarné explique tout Athanase. Il explique ses travaux, ses joies et ses épreuves, ses amitiés et ses sympathies. H explique aussi ses antipathies, ses indignations, sa haine réelle de l’hérésie et ses invectives contre ceux qui l’entretenaient ; il les explique, comme l’amour de JésusChrist pour son Père céleste explique le fouet levécontre les vendeurs du Temple et les Vse vobis lancés aux pharisiens hypocrites ou endurcis.

Athanase reste l’une des plus grandes et des plus nobles figures dont s’honore l’humanité. Avec saint Théodore Studite, lambi, lxxi, /'. G., I. xcix, col. 1800, nous pouvons saluer en lui un vaillant athlète dont les travaux sont au-dessus de toute louange ; la gloire des docteurs ; nu j.mi qui, luttant pour Dieu, a triomphé des plus redoutables ennemis.

Ti ; to’j ; otyûva ; tûv jrdvtov t<î>v « twv çpaTot, ~iï itsvTadXijTot, t « 5v SiâaffxâXcov xXioc ; ' l'-71£p 0eoû yàp m ; v'.ya : 5pau.<ov Uycti, Sfgfrifopûv >ca6eîXe ; L^Opoù ; itayxâxovf.

I. Études sur la doctrine de saint Athanase.

- Parmi les catholiques : Montfaucon, Preefat., iv, P.G., t.xxv, p. xxviiisq. ;

il lUiei //' '. gén. des auteurs sacrés, ?? » "- ! i t, Paris, 1K05,

cm, a. fi : aiii." Marrai. Étude sur s, imi Athanase le Grand, In-8*, Golt das Wort und hes, wieder UICT. DE THÉOL. CATIIOL.

herstellendes und weltregierendes Walten, nach dem hl. Athanasius dargestcllt, par un prêtre catholique, in-8° Munich, 1879 ; L. Atzberger, Die Logoslehre des ht. Athanasius, ihre Gegner und unmitlelbaren Vorlâufer, in-8°, Munich, 1880 ; G. A. Pcll, Die Lehre des ht. Athanasius von der Sùnde und Erlosung. Eine dogmengeschichtliche Studie, in-S°, Passau, 1888 ; H. Stràter, Die Erliisungslehre des hl. Athanasius. Dogmenhistorische Studie, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1894 ; F. Lauchert, Die Lehre tirs hl. Athanasius des Grossen, in-8 Leipzig, 1895 ; J. Schwane, Dogmengeschichte der patristiseken Zeit, ï' édit., Fribourg-rnBrisgau, 1895, passim, table, p. 883. — 2° Parmi les protestants : 11. Voigt, Die Lehre des Athanasius von Alexandrien, in-8°, Brème, 1861 ; C. Vernet, Essai sur la doctrine christologique d' Athanase le Grand, in-8°, Genève, 1879 ; A. Eichhorn, Athanasii de vita aseetica testimonia collecta, in-8°, Halle, 1880 ; J. A. Dorner, Kistory of the development of the doctrine on the person 0/ Christ, trad. angl., Edimbourg, 1897, part. I, t. ii, passim ; A. Harnack, Lehrbuch der Dogmengeschichte, 3e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1894, t. ir, passim ; A. Sliû&en, Athanasiana, ci K. Hoss, Studien nber das Schrifttum und die Théologie des Athanasius, déjà cités.

II. Études diverses, se rapportant d’une façon plus générale à la personnalité, au caractère, à l’influence d’Athanase. — 1* Catholiques : Môhler, Athanase le Grand, déjà cité ; Hergenrdther, Athanasius der Grosse, dans Gôrres-Gesellschaft, Vereinschrift fiir 1816, p. 1-24. —2° Protestants : F Bëhringer, Athanasius und Arius, déjà cité ; J. Kaye, Some account of the council of Nicsea, in connexion with the life of Athanasius, in-8', Londres, 1853 ; Stanley, Lectures on the History o the Eastern Church, Londres, 1861, 7- lect. ; Farrar, Lires of the Fathers, Edimbourg, 1889, t. ï, p ; 445-571 ; G. Kriiger, Die Bedeutung des Athanasius, dans Jahrbvcher finprotestantische Théologie, 16e année, Brunswig, 1890, p. 337-350 ; Robertson, Srlrrt writings and letters of Athanasius, Pmlegom., c. iv.

Voir encore, pour divers ouvrages et articles non cités au cours de cette étude, U. Chevalier, Répertoire des sources historiques Ju mogen âge. Bio-bibliographie, au mot Athanase, et Supplément, col. 2429. X. Le Baciielet.

    1. ATHANASE (Symbole de saint)##


2. ATHANASE (Symbole de saint). — I. Noms. II. Texte. III. Unité. IV. Origine : 1° date, 2° lieu de composition, .'1° auteur. V. Autorité.

I. Noms.

Nous avons sous le nom de saint Athanase un symbole de foi dont le texte est entré dans le bréviaire romain : c’est le Qaicunque vult salvus esse. Plusieurs anciens manuscrits du viiie siècle ne lui donnent aucun titre ; dans d’autres manuscrits, généralement plus récents (ixe ou x c siècle), on trouve les appellations de Fides catholica, Fides sancti Athanasii, Fides sancti Athanasii episcopi, Fides catholica sancti Atlianasii episcopi, Fides catholica édita a sancto At/ianasio Alexandrie episcopo, ou même llymnus Athanasii de jide Trinilalis, etc. ; et l’opinion qui l’attribue à saint Athanase est certainement fort ancienne, puisque l’auteur du commentaire de l’Oratoire (ms. du x a ou v< siècle), que l’on soupçonne être Théodull’e d’Orléans (-j- 821), affirme qu’il le lui a toujours vu attribué dans les anciens manuscrits : Traditur enim quod a beatissinw Athanasio alexandrinæ ecclesiæ antestile sit editum : itanamquesempereum vidi prsstitulatwm etiam in, veteribus codicibus. liurn, The athanas. creed, p. i.iv. Cependant un psautier de Cambridge {272 O. 5), du ix'e siècle, donne : Fides sancti Anaslhasii episcopi, leçon que dom G. Morin [Science catholique, 15 juillet 1891, p. 679, 680) a signalée ailleurs ; el un manuscrit du xiv siècle, édité par Montfaucon, /'. G., t. wiii, col. 1 r>7 : '>, 1593, et qui porte en regard une traduction française, l’ail précéder cette traduction de la unie ; < :, chant fut tainct Anaistaise qui apostoilles tic Rome,

tandis qu’il donne an texte latin le titre de Canin uni Bonefacii, désignant sans doute par la le grand évéque de Mayence martyrisé eu 755, qui aura répandu dansles Gaules l’usage du Quiconque comme chant d’office. Dom C Morin, loc. cit., p. 679.

II. TEXTE.

Voici maintenant le texte du Quirunque

tel qu’il se dégage des manuscrits des viii' el iv si. 'des

et des plus ancien-, coi ntaires..le l’emprunte

M. liurn, op. cit., p. 4-13, en conservant sa numérota

I. - C’J