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ATHANASE SAINT)

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rite, on a <lit qu’elle est un chaînon d’or entre l<

menti plus anciens > t la théologie postérieure au concile de Nicée i Chaînon Bolide aussi, parce que, sans sacrifier les r< sultats acquis par l< - qui l’avaient précédé, Athanase fil passer la pureté de la loi pardessus toute autre considération. I d i."e il hérétiqui qui faussaient les do oliques par leurs conception il comprit 1 : nécessité de replace) mes dogmes et de les défendre sur leur propre terrain, la révélation contenue » !  : < u^ l'Écriture Bainte et la tradition. Il sut dégager la doctrine catholique d'él( ments parasites qui la gênaient et dont l’arianisme essaya de si prévaloir ; au Logos-démiurge et au Dieu abstrait de h philosophie, il opposa nettement le Logos de saint

el le Dieu de l'Évangile qui par son Fils sauvi monde. Il a mérité le beau litre de Pire de l’orthodoxie.

Il n’en est pas moins de son siècle et de son milieu, ce milieu alexandrin où se côtoyaient alors deux écoles célèbres, sur certains points rivales et sur d’autres se compénétrant mutuellement, soit par influence immédiate, suit par communauté de sources ; l'école néoplatonicienne avec son éclectisme philosophique, et l'école chrétienne du Didascalée où prédominait encore, mais modifiée déjà par des apports de provenance asiatique, la doctrine d’Origène. Élevé dans ce milieu, Athanase en subit d’abord l’inlluence littéraire et philosophique, sensible surtout dans son œuvre de jeunesse, le traité Contra gentes et De incarnalione. Que de passages rappellent « le grand Platon » , ou témoignent de conceptions stoïciennes courantes à cette époque ! Sous le rapport théologique, Athanase trouvait à Alexandrie une école vivante et douée d’une physionomie propre. Origène resta pour lui un maître vénéré, dont on relit les œuvres même au désert. Ad Serap., iv, 9, P. G., t. xxvi, col. 650. Toutefois il ne l’acceptait pas les yeux fermés, sans discernement : « Ce qu’il a écrit, comme en cherchant et s exerçant, ne doit pas être pris pour sa pensée propre. Mais lorsque, dans une discussion et une exposition, il définit et affirme sans hésitation, alors on possède la pensée du laborieux savant. » De décret, nicœn., 27, P. G., t. xxv, col. 466.

Par ailleurs, les circonstances placèrent souvent le saint docteur dans d’autres milieux. A Nicée d’abord, et plus longuement, durant son premier et son second exil, il prit contact avec les occidentaux et leur terminologie trinitaire et christologique. En Orient, il se trouva en face d’adversaires ou même en communauté d’action avec des amis formés à d’autres écoles, eusébiens ; homéousiens, néonicéens d’Antioche ou de Cappadoce. Il y gagna en largeur de vues et d’esprit, mais sans cesser d être alexandrin. C’est même en grande partie sous son inlluence que se précisèrent les traits généraux qui. bientôt, distinguèrent l'école égyptienne d’Alexandrie et l'école syrienne d’Antioche, et que le cardinal Hergenrôther résume ainsi, dans son Histoire de l'Église, trad. P. Belet, Paris, 1880, t. ii, p. 134 : « L'école d’Egypte, contrairement à l’opinion de Pholin, qui n’admettait qu’une différence de degrés entre le Fils de Dieu et les

saints, relevait la différence spécifique qui existe entre l’incarnation et l’inlluence purement morale que Dieu exerce sur l’homme, el insistait sur le caractère incompréhensible de cette union mystérieuse. L'école syrienne, conformément à la direction rigoureuse qu’elle suivait el contrairement aux niées gnostiques et apollinaristes, s’appliquait à démontrer que les deux natures en JésusChrist gardent leurs propriétés el échappent à toute

confusion. Les Alexandrins insistaient volontiers Sur

l’union des deux natures et sur l’unité de l’Homme-Dieu. les Antdochiens, sur la diversité permanente du divin et de l’humain ; les premiers, sur le côté mystérieux de l’Incarnation ; les autres, sur son côté compréhensible,

sur la dualité de l'être humain et de l'être diin. i Il faut

tenir considérations { quand on

. ut apprécier la thi o nasienne.

II. 1-HiSiii’Mx i, é/aii. « . — I.. biographie de Athanase et la liste naître le fond de sa doctrine divers chefs les pointles plus saili u

I Théodicée, anthropologie. — Kn réfutant le | nisme et en lui opposant le monotb i., u teur de VOralio contra gentes établit, sur Dieu i I 1 bouillie, les vérités bplus essentielles. L’existem Dieu, -es attributessentiels et son action imméi dans la création, la conservation et le gouvernement du monde, sont démontrés par des arguments qui. pour la plupart, sont restés dans l enseignement tradition Dieu crée par pure honte, il crée dans son Verbe, qui --e même ; pas d’intermédiaires entre la puissance créatrice et son objet. Le mal n’est point un être positif que Dieu ait créé, il doit son origine à l’abus de la liberté- contingente.

L’hornrne est composé- d’un corps mortel et d’une nnable, spirituelle et immortelle : l’esprit qu’une faculté de lame, tov è/ u.rP. G., t. xxv. col. 61. Par sa rai-on l’homme peut ver à la connaissance de Dieu, en prenant pour j d’appui ou le monde extérieur ou sa propre âme ; car le monde porte l’empreinte du Verbe. Sagesse du P. i dans l'âme surtout brille, comme dans un miroir, l’image du Verbe. Saint Athanase explique peu ce qu’il entend par cette contemplation du Verbe dans l'âme humaine ; il semble placer le lien objectif de cette connaissance entre notre propre raison dont lame a conscience, et le Verbe considéré comme Raison divine dont la notre n’est qu’une participation. Du reste, il ne prouve pas l’existence personnelle du Verbe ; il la suppose, ou comme connue par la foi. car il écrit pour un chrétien, ou comme admise par la philosophie de son temps. 11 insiste beaucoup et à plusieurs reprises sur la néc> de la pureté du cœur, pour s'élever à Dieu. Sur la philosophie de saint Athanase et ses rapports avec la doctrine platonicienne, voir L. Fialon, Saint Athanase, c. x ; Ritter, Histoire de la philosophie chrétienne, trad..1. Trullard. Paris. 1844, 1. V. c. n ; G. Teichmùller, lische Forschungen, iii, Halle. 1873. c. iv. s, ô. et Studien zur Geschichte der Begri/fe, Berlin, lo") 1 01 » ;

A. Aall, Geschichte der Logosidee in der christ lichen Litteratur, Leipzig, 1899, p. 468 sq.

2 » État primitif, chute originelle. — L’homme, créé à l’image du Verbe, n'était pas seulement doue d une aine spirituelle et raisonnable ; il avait encore reçu de quoi vivre selon Dieu et à l’abri du mal. de la mort en particulier, dans le paradis terrestre. Pour comprendre dans toute son extension le contenu de cette grâce initiale, il faut examiner dans saint Athanase et l'œuvre de la rédemption et les conséquences de la chute originelle, telles qu’elles ressortent de l’ensemble de sa doctrine. Exprimée déjà substantiellement dans VOratio de incarnatione Verbi, cette doctrine se précise et se dévoloppe dans les Discours centre les ariens, les Lettres pascales et autres ouvrages du saint docteur. On voit alors très clairement que, pour Athanase. l'état primitif renfermait, outre la nature, les dous appelés maintenant préternaturels et la filiation divine par la grâce. Voir G. A. Pell. Die Lehre des ht. Athanasius von der S uutl Erlôsung, Introduction, p.

Mais Dieu avait imposé' au premier homme une loi, dont l’observation fidèle devait être pour lui la condition du bonheur parlait et de l’immortalité. Trompé par le démon, l’homme se sépara du Verbe et transj précepte divin ; il perdit les dons reçus, et fut réduit à sa condition naturelle, i ; to xst : » -..-, .. De incam., i. /'. (.'.. t xxv, col. 101 ; Oral. c<mtr. arian.. Ml, /'. '.'.. t XXVI, ci I 106 Par le fait même, le prineipede la corruption et de la mort fut dans l’humanité. L<