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ATHANASE (SAINT)


Ce sont, en dehors de la Lettre à Marcellin, tenue communément pour authentique, les ouvrages suivants : Expositiones in Psalmos, col. 45-156 ; Fragmenta commentariorum in Psalmos, col. 517-590 ; Interpretalio Psalmonim, sive de titulis Psalmorum, col. 591-13U ; Fragmenta in Job, inCanlicum, in Matthœum, in Lucam, in Epist. I ad Corinthios, col. 134H401.

Écrits apocryphes.

Pour les nombreux ouvrages de ce genre, classés depuis longtemps parmi les Spuria, il suffit de renvoyer au tome xxviii de la Patrologie grecque, col.’137 sq. Un seul de ces ouvrages a donné lieu récemment à une discussion de quelque importance ; c’est le Syntagma doctrinse ad monachos, col. 831 -S’iO. M.E. Revillout a vii, dans cet ouvrage, une partie des actes du concile d’Alexandrie de 362, partie disciplinaire ayant pour objet la réglementation de la vie religieuse sous la forme de l’ascétisme primitif ; l’ensemble même des actes de ce concile aurait forme’- la collection désignée sous le nom de Synodique de saint Athanase. Rapport sur viie mission en Italie, dans Archives des missions scientifiques, 3° série, Paris, 1877, t. iv, p. 447 sq. ; Le concile de Nicée d’après les textes coptes et les diverses collections canoniques, 2 in-8°, Paris, 1881, 1899. La thèse a été acceptée par A. Eichhorn, Athanasii de vita ascetica testimonia, p. 15 sq., et traitée d’assez vraisemblable par quelques érudits. Mais elle a trouvé aussi des adversaires convaincus et ne paraît pas être sortie indemne de leurs attaques. Voir F. X. Funk, compte rendu dans Theologische Quartalschrift, Tubingue, 1887, t. lxix, p. 362-364 ; A. Roberson, Select writings and letters of Atlianasius, Prolegom. , p. lix ; surtout MorBaliffol, Le « Syntagma doctrinse » dit de saint Athanase, dans Studia patrislica, 2° fasc, Paris, 1890, p. 119 sq.

Aux écrits relégués par Montfaucon dans la classe des apocryphes il en faut joindre plusieurs autres, qu’il avait laissés parmi les dubia. Tels sont ceux où la critique moderne voit l’œuvre d’Apollinaire de Laodicée, et que ses partisans eurent l’habileté de faire passer sous le nom de saint Athanase. C’est le cas, certainement, poulies deux opuscules /’< incarnatione Dei Verbi, P. G.,

    1. XXVIII##


XXVIII, col. 25-30, 89-96. Le premier est une sorte de symbole, où se trouve la célèbre expression Miocv spûmv toO 0eoû yoj Tï7apxw(xévi, v, unam naturam Dei Verbi incarnalam, employée dans un sens très différent par les inonophysites et par saint Cyrille d’Alexandrie qui croyait à sa provenance athanasienne. De recta fuie, ml regtnas, P. G., t. LXXVI, col. 1211. Le second opuscule est un petit traité antinestorien, où l’on remarque ces conceptions apollinaristes : Weo ; âv ffotpxL.. Ivûv âayrbv itpb( tv aàpxa… T<i) 71v£U(i.0tTi 0ebv, v.a avQpwnov tîj rapxî… C’est encore le cas, très probablement, pour l’opn. Xv.tto ;. Quod unus sit Chris tus,

col. 121-132. Voir G. Voisin, L’apollinarisme, part. ii, c. i, S 2 ; c. ir, §2, 3

Enfin, depuis les nouvelles recherches faites sur l’histoire du canon scripturaire, on ne peut plus douter du Caractère apocryphe de la Synopsis Scriplurse sacrée, col. 281-438, résumé clair et souvent très profond des Livres saints, où quelques auteurs avaient prétendu voir li llo/.-a -.’„, 6e(cov Ypaçôiv, dont parle Athanase dans I pologia ad Constantium, ’i, I’. G., t. xxv, col. 600. raphe reste anonyme et paraît ap partenir a la fin du v siècle.’1'. /..dm. Geschichte des slamentla hen Kanons, Leipzig, 1890, t. ii, p. 30231. s ;.

1. Éditions.

La principale édition des Œuvres de saint

Athanase est celli 5aint-Maur, J. Lopin ci

acon, 3 in-fol., Pe fut réimprimée, avec’-.en 1777. I | nr les soins de l’évêque de

ville, N. A. Giustiniani. Me tea profité île ces travaux et

d i ii cardinal Mai, dans sa Pa lia ijr&ca, 4 in-4’, Pari » , 1857. Pour les éditions plus an ciennes, voir Montfaucon, P. Cf., t. xxv. Prntegom., p._ xvi ; pour les éditions partielles, Bardenhewer, Les Pères de l’Eglise, t. ii, p. 47 sq. ; A. Roherston, Select writings and letters of Atlianasius, Prolegom., p. xi-xii.

2. Traductions.

L’Allemagne possède une traduction complète des œuvres du saint docteur dans Summtliche Werke der Kirchenvdter, Kcmpten, 1836-1837, t. xiv-xviii ; déplus, la traduction d’un choix d’écrits, par J. Fisch et A. Richard, dans Bibliothek der Kirchenvdter’, 2, vol. Kempten, 1872-1875. L’Angleterre a des traductions remarquables accompagnées d’introductions et de notes précieuses -.Select treatises ofS. Atlianasius, in controversy with the Arians, et Historical tracts…, Oxford, 1842, 1843, dans la collection Library of the Fathers ; Select writings and letters of Atlianasius…, Oxford, 1892, dans la collection Library of Nicene and Posl-Nicene Fathers. On n’a, en France, que des traductions partielles : la Vie de saint Antoine, par Robert Arnauld d’Andilly, dans les Vies des saints Pères du désert, Paris, 1668, 1080 ; l’Apologie à Constance, les deux Livres contre Apollinaire, la Lettre encyclique aux évêques d’Egypte et de Libye, le Premier discours contre les ariens, dans la collection des Chefs-d’œuvre des Pères, t. ni ; les deux Apologies de saint Athanase à l’empereur Constance et sur sa fuite, dans E. Fialon, Saint Al lianase. On trouve des extraits et des analyses dans la Bibliothèque choisie des Pères de l’Église grecque et latine, parN.S. Guillon, 1828, t. v, p. 172257. Sur les traductions arméniennes, voirTajézi, Des h. Atlianasius, Patriarche » von Alexandrien, Heden, Briefe und unechte Schriften, Venise, 1899.

3. Ouvrages à consulter.

S. Jérôme, De viris illust., 87, P. L., t. xxui, col. 693 ; Photius, Biblioth., cod. 32, 139, 140, P. G., t. ciii, col. 64, 420 ; Montfaucon, préface générale et remarques préliminaires avant chaque ouvrage ; L. EUies Dupin, Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, Utrecht, 1731, t. ii, p. 35-60 ; C. Oudin, Commentarius de scriptoribus ccclesiasticis, Leipzig, 1722, t. i, col. 325-390, Disserlatio de operibus sancto Athanasio attributis ; G. Cave, Scriptorum ecclesiasticorum historia lileraria, Oxford, 1740, t. I, p. 191-198 ; Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés, 2’édit., Paris, 1865, t. IV, p. 105 sq. ; Fessler-.lungmann, Institutiones patrologise, Inspruck, 1890, t. i, p. 392 sq. ; Bardenhewer, op. cit., t. ii, p. 37 sq. ; P. Batiffol, La littérature grecque, Paris, 1897, p. 264, 327 ; F. AVallis, On some mss. ofthe writings ofS. A thanasius, dans The journal of theological studies, oct. 1901 et janv. 1902.

III. Doctrine de saint Athanase.

I. traits caractéristiques. — La théologie de saint Athanase ne se présente pas sous la forme d’un corps de doctrine systématiquement relié. Son rôle ayant été celui d’un homme d’action, ses écrits furent en général des écrits de circonstance, composés pour défendre la foi ou satisfaire à ses devoirs d’évéque. Et pourtant, peu de docteurs ont eu sur l’orientation et le développement de la dogmatique chrétienne une influence aussi profonde. Cela lient au rôle providentiel qui échut au saint ; par son propre mouvement, et plus encore par le cours des événements, il fut porté’à fixer ses méditations et toute la vigueur de sa grande intelligence sur un problème aussi fondamental pour le christianisme que fécond dans sa portée théologique, le problème du Verbe incarné’, Dieu fait homme et Sauveur du genre humain. Il considéra le Verbe sous tous ses rapports, dans son existence au sein du l’ère, dans l’ieuvre de la création où il intervient comme Sagesse et Puissancedu l’ère, dans l’œuvre de la rédemption qu’il accomplit comme Verbe fait chair. Envisagé de la sorte, Jésus-Christ devient un centre, auquel se rapportent les grandes lignes de la religion chrétienne : la trinité, la création et l’état primitif du genre humain, la chute ei l’incarnation du rédempteur avec inuies ses conséquences. Aussi rien n’est plus facile que de tirer une large synthèse dogmatique de la doctrine de saint

Athanase. eu la rattachant suit à la personne du Verbe, comme l’a l’ail Atzberger, Die Logoslehre des hl. Alhomisiiis, suit a son œuvre rédemptrice, comme l’ont fait l’.'ll, Die Lehre des hl. A thanasius ion der Sûndeund Erlôsung, et Strater, Die Erlosnngslehre des hl. Atlianasius.

Athanase, docteur de l’Église, es) avant tout théologien, doctrine présente un caractère éminemment traditionnel ; dans une phrase, ou l’élégance se joint à la vc-