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ATHANASE (SAINT)


main qui anathématisa Auxence, l’évêque arien de Milan. Elle jouit dans l’antiquité d’une grande célébrité. Saint Épiphane l’a reproduite, Hser., lxxvii, P. G., t. XLII, col. 643 sq., et saint Cyrille d’Alexandrie en a défendu le vrai texte contre les altérations des nestoriens. Epist., xl, xlv, P. G., t. lxxvii, col. 200, 237.

21° Epistolaad Adelphium. P. G., t. xxvi, col. 10701084. — Adelphius, évêque d’Onuphis, un confesseur de la foi, s’était trouvé en face d’une autre erreur. Sous prétexte que si le Verbe ne fait qu’un avec sa chair, il est une créature, ceux dont il s’agissait séparaient le Verbe de sa chair et ainsi divisaient le Christ. Tirant de là une conséquence pratique, ils refusaient d’adorer le corps du Sauveur. Saint Athanase approuve la condamnation de ces hérétiques, et montre qu’il faut adorer le Christ Dieu et homme, ce qui n’est pas adorer une créature, mais le Verbe fait homme ; il ne faut pas séparer la nature humaine du Verbe, pour adorer le Verbe seul, mais il faut adorer le Verbe revêtu de la forme d’esclave qu’il a daigné prendre pour nous sauver. On accepte communément pour la composition de cet écrit la date approximative de 371, proposée par Montfaucon.

22" Epistola ad Maximum philosophum. P. G., t. xxvi, col. 1083-1090. — Maxime le philosophe, le même apparemment qui tenta plus tard de monter sur le siège épiscopal de Constantinople, avait écrit à l’évêque d’Alexandrie au sujet de divers hérétiques : les uns niaient que le Christ fût Dieu ; les autres considéraient le Verbe comme descendu sur un homme, mais non pas fait homme lui-même ; d’autres, enlin, voyaient dans Je Christ un homme né de la façon ordinaire. Saint Athanase réfute brièvement ces erreurs ; il montre que le Christ crucifié est le Dieu de gloire, que tous doivent l’adorer comme vrai Dieu, et que dans les actions du Christ la gloire et la puissance divine se manifestent en même temps que l’infirmité humaine. Cette lettre a beaucoup de points communs avec les deux précédentes et se rapporte, plus ou moins, à la même époque.

23° Epislolm heortaslicæ. P. G., t. xxvi, col. 13391450. — Ce sont les fameuses Lettres pascales ou festales, dont la perte arracha tant de soupirs à Montfaucon : H ci ! quant pungit dolor amissi thesaun ! Au temps du célèbre bénédictin, il n’en restait en effet que quelques fragments grecs, se rapportant aux lettres xxii, xxiv, xxvii, xxviii, xxix, xxxix, xl, xi.ii-xlv ; parmi ces débris, l’extrait de la xxxixe lettre avait une importance majeure, à cause du catalogue des Livres saints qu’il renferme. Mais, en 1842 et en 1847, on découvrit dans un couvent égyptien de la Nitrie, le couvent de Sainte-Marie Mère de Dieu, une version syriaque de quinze lettres, correspondant aux années 329 à 348. Ces Lettres pascales, qu’on a justement comparées aux mandements de carême de nos évêques, complètent un côté du mire pastoral qui occupe peu de place dans les autres écrits de saint Athanase, celui de l’instruction morale ; > ii t de véritables homélies sous forme de circulaires, où tous les devoirs de la vie chrétienne se trouvent imésdansde courtes exhortations. La version syriaque découverte en Egypte étail précédée d’un avant-propos ou / étendant à tout l’épiscopat d’Athanase ; il

indique pour chaque année l’époque de la célébration de la fête de Pâques, les consuls, le préfet d’Egypte el les principaux événements relatifs à la vie du saint docteur. Cette chronique syriaque et une autre chronique, publiée par Maffei en 1738 et désignée habituelus le titre d’Hisloria acephala, constituent, les Epistolæ heortaslics :, des documents de premier ordre pour l’histoire de saint Athanase, surtout en ce qui co me la chronolo

i : i on syriaque trou en Egypte fut publiée par W. Cu I m an

ancient syriac version, Londres, 1848. Le cardinal Mal en

donna une traduction latine, reproduite avec ce qui reste des

autres lettres dans la Patrologie de Migne. Deux autres traductions, l’une allemande, l’autre anglaise, se recommandent par les préfaces et les notes utiles qui les accompagnent : F. Larsow, Die Fest-Briefe des heiligen Athanasius, Leipzig et Gœttingue, 1852 ; A. Robertson, Select ivritings and letlers of Athanasius, p. 495 sq. M « ’Freppel a donné une Étude critique sur les Lettres pascales, dans Commodien, Arnobe, Lactance et autres fragments inédits, Paris, 1893. Pour certains problèmes historiques et chronologiques que soulève l’Index syriaque, voir d’un côté, Hefele, compte rendu dans Theologische Quartalschri /t, Tubingue, 1853, p. 146 sq. ; R. Sievers, Athanasii vila acephala, dans Zeitschrift fur die historische Théologie, 1868, t. xxxviii, p. 89 sq. ; de l’autre, Gwatkin, Studies of Arianism, 1’édit., p. 107-109.

24° Lettres diverses. — La correspondance de saint Athanase a presque entièrement disparu ; ce qui nous en reste, en dehors des pièces déjà signalées, a peu d’importance. Voici les titres de ces lettres contenues dans le tome xxvi de la Patrologie grecque : Ad Amunem, col. 1169-1176, lettre de direction spirituelle, écrite avant 354, pour rassurer des moines qui se croyaient souillés par les illusions nocturnes, même involontaires ; Ad monachos, col. 1185-1188, lettre distincte de celle qui se trouve en tête de YHistoria arianorum, et écrite aux solitaires vers 358, pour les mettre en garde contre les hérétiques et leurs fauteurs ; Ad Luciferum, col. 11811186, deux lettres datant de 359 ou 360, où saint Athanase loue vivement l’évêque de Cagliari pour son zèle en faveur de l’orthodoxie ; Ad Ru/inianum, col. 11791182, lettre où les décisions du concile d’Alexandrie de 362 sont communiquées à cet évêque ; Ad Orsisium, col. 978-982, deux lettres se rapportant aux années 363 et 364 et relatives, l’une à la visite du monastère de Tabenne par le patriarche, l’autre à la mort de saint Théodore ; Ad Joannem et Antiochum, ad Palladium, col. 1165-1168, deux lettres où le docteur alexandrin défend saint Basile contre d’injustes attaques, vers 372 ; Ad Diodorum, col. 1261-1262, fragment d’une lettre à cet évêque de Tyr.

25° Ad Marcellinum de interpretatione Psalmorum’. P. G., t. xxviii, col. 10-46. —Pieux et substantiel traité sur l’étude et l’usage des Psaumes, leur excellence, leur sens prophétique, la manière dont ils peuvent convenir à chacun dans les diverses circonstances de la vie. Ces avis sont mis dans la bouche d’un saint vieillard et adressés sous forme de lettre à un solitaire du nom de Marcellin. Malgré les doutes exprimés par quelques auteurs, l’ouvrage est généralement tenu pour authentique. Montfaucon, Monilum, co. 10 ; Bardenhewer, Les Pères de l’Eglise, trad. franc., Paris, 1899, t. il, p. 43 ; Hoss, Sludien, p. 31. Mais il ne paraît pas qu’on puisse l’identifier avec l’écrit De titulis Psalmorum, dont parle saint Jérôme, Deviriè illustr., 87, P. L., t. xxiii, col. 731.

11. ÉCRITS DOUTEUX or APOCRYPBBS, — Le tome XXVIII de la Patrologie grecque contient les ouvrages classés par Montfaucon sous la double rubrique de Dubia et di’Spuria. Les conclusions de ce savant restent vraies dans leur ensemble ; dans quelques cas seulement, la critique actuelle se montre moins conservatrice, soit en considérant comme douteux, ou du moins sujets à discussion, des écrits qu’il a maintenus parmi les authentiques, soit en proclamant définitivement comme apocryphes d’autres écrits qu’il avait seulement considérés comme douteux. De là trois catégories : écrits discutés ; écrits d’authenticité suspecte ; écrits apocryphes.

1° Ecrits discutés. J’entends par li plusieurs ouvrages sur lesquels le dernier mol n’est pas dit, niais qui présentent îles difficultés assez sérieuses pour mériter l’attention des critiques même conservateurs el justifier des études plus approfondies.

I. Expositio fidvi, "ExQsffte itîortuK. P. G., t. xw, col. 197-208. — Symbol se trouve contenue et expliquée la foi catholique sur les mystères de la Trinité el de L’Incarnation ; les développements sont directement