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ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE

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verii. Dé cutumptione beatæ Maria Virginit liber un ut, /’. /.., i. i. col. Il i’iVoir i ce sujet de belli pieuses considérations tirée » différi et des théolo dans le P. rerrien, /." Mère de Dit 1900, t. » , l. VIII, c. iii, [v, p. 340-300.

IV. La croyance à l’assomption pourrait-elle étre l’objet d’une définition dogmatique ?

Il résulte de jui précède que la croyance à l’assomption est une rite.1 tout le moins certaine, el qui ne pourrait être i -.mla pininsigne témérité, puisque I Eglise l’ene infailliblement par son magistère ordinaire. Mais il in s’ensuit pas qu’on puisse la ranger actuellement parmi les vérités de foi, comme le pensent quelques rares théologiens. Car le magistère ordinaire de l’Eglise ne s’est jamais prononcé sur son origine, et ne l’a jamais présentée comme faisant partie du dépôt de la révélation. I’Tait-elle, <lu moins, être l’objet d’une définition dogmatique’La question revient ; ’i savoir si cette vérité appartient vraiment au dépôt de la révélation, ou, ce qui est tout un, si elle constitue une tradition divino-apostolique. Car si les apôtres en avaient eu connaissance par des voies purement humaines et nous l’avaient transmise comme telle, cette croyance pourrait sans doute exiger de nous le même assentiment qu’un fait historique ordinaire, et même l’acte de foi ecclésiastique qui est dû à toute vérité infailliblement enseignée par l’Église ; mais elle ne pourrait pas s’imposera notre esprit propres auctoritatem Dei revelantis, ni être par conséquent définie de foi divine et catholique.

Il importe donc de savoir comment les apôtres ont eu connaissance de l’assomption, et à quel titre ils l’ont enseignée aux fidèles. De la réponse à cette question dépend, au fond, la solution de tout le problème. Pour cela, nous avons le choix entre deux hypothèses qui résument toutes les autres, celles de la vision et de la non-vision du fait par les apôtres. Or l’une et l’autre semblent exiger une intervention de Dieu garantissant le fait en question.

D’abord, si aucun des apôtres n’a été le témoin oculaire de l’assomption, il est clair qu’ils n’ont pas pu la connaître avec une entière certitude, en dehors de toute révélation. Même en supposant qu’Usaient trouvé le sépulcre vide et constaté la disparition du corps de la sainte Vierge, ils n’avaient pas le droit de conclure rigoureusement à sa résurrection bienheureuse et à sa glorification céleste. On aurait [m leur objecter que Dieu avait peut-être soustrait le corps de Marie à la vénération des fidèles pour le transporter en un lieu inconnu, connue il l’avait lait autrefois pour.Moïse. Sans doute. la disparition du corps virginal eût été une forte présomption en faveur de son assomption glorieuse ; mais elle n’eût pas suffi pour exclure jusqu’à l’ombre d’un doute, et créer cette pleine et entière certitude que nous avons constatée à l’origine première de la tradition. Seule, une révélation divine explique la croyance îles apôtres, s’il n’ont pas vu eux-mêmes la sainte Vierge s’élever dans les cieux.

On arrive, en somme, à la même conclusion, avec l’autre hypothèse, celle de la vision du mystère par un ou plusieurs des apôtres. Tout porte à croire que, même dans ce cas, il a eu sinon révélation proprement dite, du moins intervention divine pour continuer le fait de l’assomption et enjoindre aux apôtres d’enseigner cette vérité aux fidèles. Car enfin, s’ils ont vu la -amie Vierge monter au ciel, surtout avec les qualités îles corps glorieux, il semble bien cpie c’est par une disposition U, -Spéciale de la providence, qui avait -es de--eins en les faisant assister par privilège a ce merveilleux spectacle. Or, peut-on assigner a cette intervention providentielle un autre but digne de Dieu, que de donner à la fois aux apôtres la certitude pleine et entière du mystère et la mission de l’annoncer aux Qdèles ? C’était un événement qui intéressait au plus haut point la pi el qui avait une portée autrement -impie fait ordinaire, dont les apôtres auraient coi, la réalité historique par leurs facull donC C|l Mie de lollteb- [. 11’I.1 1 1’.11 - cllTl’-l par conséquent comme prédicateurs de la doctrine i lée, que les apôtres auraient eu le privih pler b mystère de l’assomption ; ce qui revient a d dans notre hypothèse, qu’ils ont dû enseignei tri rusoula garantie de l’autorité divine, et qu’ils été chai-.’- par Dieu même de la prêcher aux lidi Rien ne lui manquerait dès lors pour’ible d une définition dogmatique.

Cette origine divino-apostolique, que nous venon ir li croyance universel I assomption, lui est d’ailleurs reconnue par un grand nombre de théologiens. Aussi n’y eut-il aucun étonnemenl dans le monde théologique, lorsqu’on apprit, à l’époque du concile du Vatican, qu’un grand nombre de Pères demandaient la définition dogmatique de cette vérité, i II y eut dix propositions de ce genre, émanant de l’initiative des J’en -. faisant toutes au concile la même dem mais dont chacune était appuyée par un groupe différent d évoque-, fin additionnant le total des signatures doi en vue de cette définition solennelle, on obtenait lechiffre de litT Pires, cardinaux, archevêques, évêques i’. supérieurs généraux d’ordres religieux. Les dix propositions, qui motivaient leur demande par des raisons semblables et souvent exposées dans les mêmes termes, affirmaient nettement que la croyance de l’Église à l’assomption était une tradition apostolique reposant elle-même sur une révélation divine, dont l’apôtre saint Jean, parexi mple, avait pu être favorisé, puisqu’il survécut aux apôtres et à la sainte Vierge. > M" Martin. Les travaux concile du Vatican, trad. franc., Paris. 1870 p. 10E Bien plus, quelques évêques, entre autres celui de en Espagne qui en lit la proposition au concile, Collectio Lacencis, t. vii, col. 872, et celui de Nîmes, M » ’Plantier, étaient d’avis que le concile aurait pu définir doctrine par voie d’acclamation spontanée, puisque, disait-on. elle était parvenue a ce point de maturité e|orieuse ou Pie 1 saisit l’immaculée conception de Marie pour l’imposer à la foi des peuples ; évidemment il n’y aurait ni précipitation, ni témérité à la définir telle quelle, même par voie d’acclamation, parce que une cause suffisamment étudiée. > Lettre pastorale de

ue de Ximes annonçant le concile œcuménique du

Vatican, Ninies. I869. Cf. Martin, Omnium conedii Valicani qua ad doclrinam et disciplinant pertinent documentorum collée tio, Paris. ISvJ. p. II » .

Depuis cette époque. Comme auparavant déjà, les tl logiens ont souvent exprimé ce même voeu d’une définition dogmatique. Citons, entre autres, le P. Bus La Vergine Maria vivente in corpo ed in anima in cielii, ossia Disserlazione theologico-storiro-critica sulla definibilità dogmatica délia corporca assunsione délia M mire di Dio, Borne, 1863 ; M » ’Vaccari, De cor Deiparæ assumptione, Rome, 1869 ; l>e Ileata’Virginie Maria morte, resurrectione et in calum gloriosa assumptione, Ferrare, 1881 ; Gaspard de Luise, L’assum ih MariaMadre di Dio, trionfo delta dottrina cattolica sul naturatismo, Turin, 1869 ; le P. Lana. consulteur de la S. C. des Rites. La risurrezionee corporca assvnzione al cielo délia santa Vergine ifadri 1880 ; trad. francpar Chevalier, in-8°, Dijon, I M Virdia, évêque de Cariali, l’ostulatum pi tica définit ione intégra in endos assumptione Deiparm Virginis, Rome, 1880 ; Bertani, plusieurs articles la Scuola cattolica de Milan, I Outre les auteurs mentionnés an cours de Tari icltosomatica et pneumalosomalica /’* ijiarentis aêtvmp>’S, Turin, IsM. Ci I eiivrapo contient une I de renseignements, mais il manque de critique, - JjiJ-