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ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE

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De naiivitate beatse Marise, P. L., t. cxlï, col. 325 ; S. Pierre Damien († 1072), Serin., xl, De assumptione beatse Marisa, P. L., t. CXLIV, col. 717 ; S. Anselme († 1109), Orat., xl, Ad sanctam Virginem Mariain, P. L., t. clviii, col. 966 ; Hildebert, évêque du Mans, puis archevêque de Tours († 1133), Serni., I, In Dciparse assumptione, P. L., t. clxxvii, col. 808 ; Abélard († 1142), qui s’appuie, entre autres, sur la collecte Veneranda et l’explique dans le sens traditionnel, Serm., xxvi, In assumptione beatsa Mariæ, P. L., t. clxxviii, col. 541 ; S. liernard († 1153), dont les paroles sont insérées au bréviaire romain, zfi jour dans l’octave de l’Assomption. Serm.. xxw, In Cantic., n. 5, P.L., t. rxxxxin, col. 416 ; Ainédée, évêque de Lausanne (-j-1159), Ilom., vil, lu laudes sanctse Mariæ, P. L., t. clxxxiii, col. 1342 ; Richard de SaintVictor († 1173), Explic. in Canlic, 62, P. L., t. cxcvi, col. 523 ; Jean Béleth, théologien de Paris († 1182), Rationale divini offic, c. CXLVI, P. L., t. ccii, col. 148 sq. ; Pierre, abbé de Celle et ensuite évêque de Chartres († 1187), Serm., lxvii, lxxiii, De assumptione, P. L., t. ccii, col. 850-851, 856 ; Pierre de Blois († 1200), Serm., xxxiii, In assumptione beatse Maria% P. L., t. ccvii, col. 661-662 ; Absalon, abbé de Springkirsbach du diocèse de Trêves († 1203), Serm., xuv, In assumptione gloriosæ Virginis Mariæ, P. L., t. ccxi, col. 255. — Parmi les écrivains de l’Église orientale, citons S. Théodore Studile († 826), laudes in dormit. Deiparse, P. G., t. xcix, col. 719 sq. ; Siméon Métaphraste (-[-960), Oralio de sancta Maria, P. G., t. CXV, col. 560 ; Jean Maurope († 1050), Serm. in sanct. Deiparse dormitionem, P. G., t. cxx, col. 1080 sq. ; Michel Glycas († 1050), P. G., t. clviii, col. 440. De nombreux témoignages de la liturgie grecque se trouvent dans le ménologe basilien, P. G., t. CXVII, col. 586, et surtout chez Cozza-Luzi, De corporea assumptioneb. Marise testimonia lilurgica Grœcorum selecla, Rome, 1869. Cf. A. Baumslark, Die bibliche Uimmelfahrt der allerseligsten Jungfrau, dans Oriens christianus, 1904. Les docteurs scolastiques sont également très affirmatifs sur la réalité de l’assomption. Albert le Grand proclame souvent cette doctrine, surtout dans ses Queestiones super « Missus est » , n. 132, où il examine les différentes raisons qui militent en faveur du mystère. Liturgie (collecte Veneranda), Ecriture sainte (Ps. cxxxi, 8), textes des Pères, raisons de convenance, il passe tout en revue, et conclut ainsi : His ralionibus et auctoritatibus et multis aliis manifesium est quod beatissima Dei Mater in eorpore et anima super choros angelorum est assumpla. Et hoc modis omnibus credimus essr verinn. Opéra omnia, Lyon, 1651, t. xx, p. 87 sq. Saint Thomas, son disciple, tient un langage analogue, comme nous l’avons vu plus haut. Citons encore ce passage : Kesurreclio aliorum differtur usque ad finem mundi, niai aliquibta ex privilégia antea concedatur, ut beatse. Virgini, et, ut pie crédit ur, beato Joanni evangelistæ. Opusc. VI, De cxposilione sijmboli, a. 5. Cf. Sum. theol., III » , q. XXVII, a. I ; q. i.xxxmi, a. 5, ad 8° m. Même doctrine clic/, saint Bonaventure : Sancti doctores rationabiliter probars nituntur, et fidèles hune sentum pie amplectuntur, videlicel quod beata Maria jam cum eorpore sil cusumpta, et corpus jam omnino cum anima tit glorificatum Breviloquium, lect. cil. Suarez affirme la même chose et ajoute ces paroles : fin smiii universa Ecclesia, et hic ejus consensus ea antiquorum Patrum tradiHone manavit. Puis il signale et rejette l’opinion di Catharin qui avait enseigné que l’assomption était un do| me de foi : Sed rêvera non est, qui neque est <t ! > Ecclesia defmita, née est lestimonium Scripturm aut tufficiens traditio quse infallibilem facial fidem. Est igiturjam nunc tam recepta hsec sententia, ut » nullo 7 et catholico posiit m dubium revocari, aut sine’<tate negari. lulll 1 ™ part. Sum. theol., diap. XXI, sect. ii, a, 14.

A ces citations des écrivains catholiques, qu’il serait facile de multiplier, il convient de joindre le lémoignage des schismatiques, et notamment celui de l’Église grecque, au concile tenu à Jérusalem en 1672, contre les calvinistes : Recte [B. Virgo] signum esse dicitur in cœlo, eo quod ipsa cum eorpore assumpta est in cselum. Et quanivis conclusum in sepulcro fuerit immaculatum corporis ejus tabernaculum, in cselum tamen, ubi Christus fuerat assumptus, tertio et ipsa die in cœlum mirjravit. Ilardouin, Acta concil., t. xi, col. 199.

III. Raisons de convenance.

C’est à dessein qu’on emploie ici cette expression, au lieu de la formule ordinaire raisons théologiques. Car on ne voit pas trop comment l’assomption pourrait être déduite, comme conclusion strictement théologique, d’un dogme révélé quelconque. Certains auteurs semblent dire que le dogme de l’immaculée conception exigeait cette faveur ; mais leur argumentation ne paraît pas rigoureuse. Car si la sainte Vierge n’a pas reçu le privilège de l’immortalité, qui s’harmonisait si bien avec sa conception immaculée, c’est une preuve qu’il n’y avait pas un lien nécessaire et absolu entre la grâce originelle de Marie et les faveurs préternaturelles qui en découlaient. Rien ne garantit davantage qu’il ait existé une connexion plus étroite entre cette première grâce et la résurrection ou l’assomption glorieuse de la sainte Vierge. Rigoureusement parlant, son corps virginal aurait pu attendre la r-surrection générale, et nul n’aurait pu y voir une atteinte sérieuse à l’économie du monde surnaturel.

Ces réserves faites, disons cependant que de nombreuses et admirables convenances plaidaient en faveur de l’assomption. Le pape Benoit XIV, qui les appelle « des raisons théologiques » , au sens large évidemment, les résume ainsi, en quelques mots : Piæ ac religiosse sententiæ de assumpto in cselos Virginis eorpore rationes etiam theologicæ sufjragantur, pelilse ex dignitate Matris Dei, ab excellenli virginitate, ab insigni super omnes homines et angelos sanctitate, ex intima cum Cliristo Filio conjunctione et consensione, ex Filii in matrem dignissimam affectu. De canoniz. sanct., 1. I, c. xlii, n. 15. Il est facile de voir que toutes ces raisons découlent, au fond, d’une seule, la maternité divine. Aussi, laissant de côté les développements, d’ailleurs faciles, que comportent les autres raisons de convenance, nous estimons qu’il suffit de mettre en relief celle qui en est le principe et la clé.

Saint Thomas, parlant de la maternité divine de la sainte Vierge, en montre bien la transcendance : Beata Virgo, ex hoc quod <’st Mater Dei, habet quamdam dignitatem infinitam ex bono infinito quod est Drus. Sum. theol., l*, q. xxv, a. 6, ad 4um. Cette maternité faitde Marie une créature unique et la constitue à elle seule dans un ordre à part, en la rapprochant de Dieu autant qu’il est possible à une personne créée. Sa chair a contracté ainsi l’union la plus intime avec la chair du Christ ; ou plutôt, suivantle mot attribué à saint Augustin, les deux ne font qu’un, d’une certaine manière : CaroJeSU, euro Marin’. P. L., t. xi., col. 1145. Convenait-il, dès lors, que Jésus-Christ laissât le corps de sa mère en proie à la corruption du tombeau, comme un cadavre vulgaire ? Ne devait-il pas plutôt l’associer au mystère de sa propre ascension, en devançant pour lui l’heure de la résurrection et de la glorification suprême ? N’était-ce pas le couronnement logique des privilèges merveilleux qui avaient préparé, accompagne et suivi la maternité divine de Marie ? C’est l’argument que font valoir de préférence un grand nombre de l’eivs, entre autres le pseudo-Augustin : llimt ergo sacralissimum corpus, de quo Christus carnem assumpsit et divinam naturam humants univit, non amittens quod erat, sed assument </’/< » / non erat, ni Verbum caro, hoc exi Deus homo fieret, escam vermi-Ims traditum, quia sentire non valeo, dicere pertimesco communi sorte putredinis et futuri de vermibut pul-