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ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE

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lianay, t. v, p. 33, exerça one influi Uable rar quelques auteun ecclésiastiques postérieurs, entre mires Adon et i snard dam leurs martyroloi comment s’exprime le premier d’entre ux ven 858 Cujus [Virginl lioneni m kal. sept, on célébrai I ijut et sacrum corput non invenitur sn/ii r terram… Vbi autem venerabile Spiritut Sat templum illud, id est caro ipritu beatieeimee Virg Mariée, divino nutu et eonsilio occullatum fit, mugis elegit sobrietas Eccleeies cum pietate neecire quant aliquid frivolum et apocryphum unie tenendo doi /’. /.., t. cxxiii, col. - ! -. Usuard, quelques années après, tenait le même langage. P. /-., t. cxxiv, col. 365. Voir aussi le pseudo-Augustin, P. /-., t. xxix, col. 2129 ; le pseudo-Ildefonse, P. /.., t. xcvi, col. 260 ; les Capitulaires de Charlemagne, /’. /.., t. xcvii, col. 326 ; et quelques autres. Mais ce n’étail là, en Bomme, qui dissonances accidentelles dans le conn-rt général d’affirmations qui traduisaient la croyance du reste de l’Église à l’assomption corporelle de la sainte Vierge. La fête du 15 août était rangée parmi les plus solennelles, comme le prouvent le concile de Salzbourg en 799, llefele, Histoire des conciles, trad. Delarc, t. v, p. 157 ; la règle de saint Chrodegang, évéque de Metz, P. L., t. lxxxix, col. 1089 ; le concile de Mayence en 813, Labbe, t. VII, col. 1250 ; les ordonnances de Hérard, arclievêque de Tours, P. L., t. cx.xi, col. 768. Le pape Léon IV en instituait l’octave vers 847 ; et quelques années après (858), Nicolas I, r, dans sa réponse à une consultation des Bulgares, affirmait que le jeune de la vigile de l’Assomption se pratiquait à Rome depuis une époque très reculée : antiquilus tend Ecclesia, Labbe, t. viii, col. 518.

De leur coté, les auteurs ecclésiastiques du moyen âge — à part les exceptions dont nous avons parlé-, et qui se produisirent surtout dans l’église de Gaule du IXe au XIe siècle — spécialement tous les docteurs scolastiques enseignèrent dans leurs ouvrages que la sainte Vierge était montée au ciel en corps et en âme. Les universités les plus célèbres, comme celle de Paris, se faisaient gloire de professer cette doctrine ; et il faut descendre jusqu’au XVIIe siècle pour trouver de nouvelles objections contre la croyance traditionnelle. Voici à quelle occasion.

L’église cathédrale de Paris avait lu pendant longtemps, pour la fête du 15 août, le passage du martyrologe d’Usuard, qui affecte d’ignorer la doctrine de l’assomption. Pourtant, vers 1510, on avait cru devoir substituer à ce passage la lecture d’une homélie beaucoup plus affirmative sur le mystère du jour, l’n siècle environ plus tard, en 1668, l’exemplaire du vieux martyrologe en usage étant détérioré, il fallut le remplacer par un neui ; et à cette occasion, on se demanda s’il fallait conserver le passage d’Usuard relatif à l’assomption. L’n chanoine, nommé Claude.loly, soutint vivement l’affirmative et eut gain de cause, grâce à sa dissertation De verbie Usuardi rélalie in martyrologio parùtiensi de assumptione bcatx Mariée Virginie, in-12, Sens, 1669, et iiràceà une lettre qu’il écrivit aux deux cardinaux de Itt-t z et de Bouillon, Epistola apologelica, in- 12, Rouen, 1670. Mais il fut combattu sérieusement par deux autres chanoines, tous deux aussi docteurs de Sorbonnc. Jacques Gaudin et Nicolas Billiard (Ladvocat), le premier, dans son ouvrage Aesumptio eorporea beatets Mariée Virginie vindicata, in-12, Paris. 1670, et le second, dans ses Vindiciee parthenicte de vera ateumptinne eorporea béates MarinVirginie, ln-12, Paris, 1670. Claude.loly leur répliqua par son nouvel écrit Traditioantiqua eccleeiarum Franciee de uerbie Ueuardi ml feetwrn aeeumptionie béates Maries Virginie vindicata, in-12, Sens, 1672. Il fut chaleureusement appuyé par Launoy, qui publia à cette occasion Bon Judicium de t mtrovereia super execribendo parieieneie eecleeim piartyrologio exorta, in-8 1. Laon, 1671. Quelques années pin-, tard, Tillemonl penchait visiblement vers la ii opinion, tout en -.- défendant de juger I opinion >j ui emble ! < n<- par le commun consentement des ffdi li Ménwiree, etc., t. i. Note* sur la sainte Vierge, a. xv, tte controverse, au fond, de la croyance traditionnelle, en donnant lieu a un li nécessaire parmi les arguments plus ou moins rigoureux qu’on invoquait jusque-là en faveur de l’Assomption. Depuis lors, cette doctrine n’a fait que s affermir daanlage dans l’Église tout entière. Pendant longtem] fi t. du 15 août a occupé dans la liturgie catholique un rang supérieur à toutes les autres la sainte

Vierge ; et actuellement encore, du moins en France, elle est accompagnée d’une procession solennelle. Les théologiens, de leur cété. sont unanimes depuis ; temps ;, proclamer la certitude de l’assomption : ^i bien qu’au concile du Vatican beaucoup de Pères croyaient doctrine nuirepour une définition dogmatique. Plusieurs poetulata, qui étaient i recueillirent près de deux cents signatures. Cf. Acta et décréta sac. cecum. conciUi Vaticani, dans la Collectio Lacencie, Pribourg-en-Brisgau, 1892, t. vii, eu

III. Preuves de la doctrine.

Bien que les chefs ordinaires de preuves théologiques ne - t..us également applicables à la thèse de l’assomption, nous allons cependant les énumérer dans l’ordre habituel, en ayant soin de marquer h-s différences qui les séparent comme valeur démonstrative.

I. ÉCRITURE SAINTE. —

Disons tout de suite qu’elle ne fournit aucune preuve décisive et explicite de l’assomption. Les Pères et les docteurs du moyen âge ont cru cependant pouvoir citer quelqi ;. a bibliques en parlant de ce mystère. Ainsi, par exemple, le texte suivant : Jngredere in requiem tuani tu et area sanctificationie tusc, Ps. cxxxi, 8. qu’on appliquait à Jésus-Christ introduisant au ciel le corps virginal où il avait naissance. Ainsi encore le texte : j4s/i(i( regina a de.rtris tuis in vestilu deaurato, circurndala carietaté, Ps. xi.iv, 10. qui symbolise, disait-on. la gloire éclatante dont la sainte Vierge est revêtue corps et âme. Hais il est clair que ces passages et autres semblables, entendus au sens littéral, signifient tout autre chose que l’assomption. Les Pères et les théologiens qui les ont cités. à propos de cette croyance, n’ont pas pu se faire illusion sur leur valeur démonstrative. Ce n’est pas pour établir la doctrine qu’ils en ont fait u> [ seulement pour l’éclairer et lui donner une couleur biblique. A plus forte raison, cette remarque doit-elle s’appliquer aux comparaisons et symboles qu’on emploie à ce sujet, sons prétexte qu’ils expriment l’idée d’incorruptibilité : tels que le paradis terrestre, le buisson ardent, l’arche et alliance, etc. Ce sont là des accommodations oratoires, mais non des preuves dogmatiques.

Au dire de certains théologiens, il y aurait pourtant deux textes scripturaires qui contiendraient l’affirmation au moins implicite du privilège de l’assomption. L’un de ces textes est tiré de la salutation angélique, Luc, et l’autre, de la Genèse, ni. 15. Voici comment r.i nent à ce sujet quelques auteurs, entre autres le P. 1 r » rien. S..1.. dont je résume brièvement l’argumentation. Le principe qui dominela question et qui a été signalé coi ! tel par les Pères, est la plénitude de grâce, gratin plana, et l’excellence des bénédictions dont fut f.i. : la sainte Vierge, benedicta tu in mulieribue pas le droit d’en conclure que la grâce d i la mort sans en ressentir les outrages, entrait aussi comnM élément partiel dans la plénitude où les autres privilèt. dent déjà contenus’1 C’est la conséquence que signalait le pape Alexandre III, quand il écrivait un- 1 .m sultan d’Icône, pour lui exposer les principaux dogmes catholiques : Maria concepit sine pudoiv, peperil sine dolore, m aixe mjghayit h.e corheptiose, juste.