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ASSISTANCE DU S. ESPRIT — ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE

tance du Saint-Eprit sur l’Église pour l’empêcher d’errer ne comporte donc pas de révélations. Elle diffère même de l’inspiration, qui a été accordée aux écrivains pour rédiger les Livret saints, Tandis que l’inspiration exerçait une influence positive sur les facultés des auteurs inspirés pour qu’il missent par écrit la pensée divine qui leur était suggérée, l’assistance n’est qu’un secours négatif, qui écarte l’erreur de l’enseignement ecclésiastique officiel et ordinaire et empêche le magistère suprême de l’Église de prendre une direction contraire à celle que Jésus-Christ lui a tracée. Dans le schéma déjà cité, on proposait de faire déclarer par le concile du Vatican dotem infallibilitalis, quæ tanquam perpetua Ecclesiæ Christi prærogativa revelata est, quæque nec cum inspirationis charismate confundi debet, neque eo spectat ut Ecclesia novis revelationibus ditescat, collatam ad hoc esse ut verbum Dei, sive id scriptum sive traditum sit, in universali Christi Ecclesia integrum et a quavis novitatis immutationisque corruptela immune asseratur et custodiatur. Ibid., Collectio Lacencis, t. vii, col. 570. Cf. les notes ajoutées, col. 598. La même doctrine est expressément affirmée et approuvée par le concile au sujet du magistère infaillible du pontife romain : Neque enim Petri successoribus Spiritus Sanctus promissus est, ut eo revelante novam doctrinam patefacerent, sed ut eo assistente traditam per apostolos revelationem seu fidei depositum sancte custodirent et fideliter exponerent. Const. Pastor æternus, c. iv, Collectio Lacencis, t. vii, col. 186. L’assistance du Saint-Esprit est donc seulement l’effet de la providence spéciale de Dieu sur son Église pour y conserver, expliquer et défendre de toute atteinte le dépôt de la révélation confié aux apôtres.

2° Par suite, cette assistance n’enlève pas la liberté des docteurs infaillibles de l’Église ; elle suppose et exige leur activité. Son nom lui-même l’indique : le Saint-Esprit assiste l’Église pour l’empêcher d’errer. Il faut donc qu’elle recoure aux moyens ordinaires, recherches, études, discussions et délibérations, qui écarteront l’erreur de son enseignement. L’Esprit-Saint favorise cette activité par ses grâces actuelles et il veille pour qu’elle ne dévie en rien du droit chemin de la vérité révélée. Les souverains pontifes dans leurs définitions doctrinales ont employé les secours, que la divine providence leur fournissait. Const. Pastor æternus, c. iv. Collectio Lacencis, t. vii, col. 486. Voir les observations de l’évêque de Brixen, rapporteur, col. 100-401.

III. Effet, objet et sujets.

L’assistance du Saint-Esprit produisant l’infaillibilité doctrinale de l’Eglise, elle a le même objet et les mêmes sujets que cette infaillibilité. Voir Infaillibilité.

Manning, La mission temporelle du Saint-Esprit, trad. Gon don. Paris, 1867, c. i, p. 53-112 ; Hazzella, De religione el ecclesia, 2e édit., Rome, 1880, p. 603-606 ; Palmieri, Tractatus de romano pontifice, 2e édit., Rome, 1891, p. 172-175. 187-189, 648-659; A. Tanquerey, De vera religione, de Ecclesia, 3e édit., Tournai, p. 321-327, 332-334, 472-473 ; A. Vacant, Études sur la constitution Pastor æternus, dans Le prêtre, t. vii, p. 1358-1361 ; t. viii, p. 331-332.

E. Mangenot.


2 ASSISTANCE PUBLIQUE. Voir Aumône.


ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE
I. Préliminaires.
II. Histoire de la doctrine.
III. Ses preuves.
IV. Pourrait-elle être l’objet d’une définition dogmatique ?

I. Préliminaires.

Le mot assomption désigne d’ordinaire, dans le langage chrétien, deux faits distincts en réalité, mais logiquement inséparables, à savoir la résurrectionEn cours de la sainte Vierge, quelque temps âpresa i, t, etsa translation en corps et en’une au séjour des bienheureux. Quelquefois même <>n emploie cette expi ion pour désigner l’ensemble des phénomènes qui constituent, en quelque sorte, l’eschatologie mariai alors "n | compn nd aussi la pi rtiedu mtotal, c’est-à-dire la mort de la sainte Vierge, appel cause di son caractère transitoire., / sommeil, ou encore pautatio, i epos, 1 1 l du temps à I éternité. La fête de l’Assomption étail souvent désignée par ces différents nomdans l’antiquité chrétienne ; mais peu a peu, et de bonne heure, le mot nption I emporta sur b - autres, el fat réservé pour marquer I entrée au ciel, en corps et en âme, de la’de Dieu. Comme l’indique le sens passil du mot lastumi, astumptui. il signifie que la sainte Vierj levée au ciel par la toute-puissance divine, tandis que. ! Christ, au jouide l’ascension, j est monté par sa propre puissai

L’assomption proprement dite de Marie étant indépendante, en soi, de sa mort, puisque l’une aurait pu avoir lieu sans l’autre, nous n’avons pasà établir expressément ce dernier fait. Il nous suffira de dire qu’il est consigné, en général, dans les mêmes textes que l’assomption, comme on le verra plus bas. On ne saurait donc le révoquer en doute, malgré les hésitations ou même les négations de quelques rares théologiens. Saint Épip ! au IVe siècle, n osait se prononcer, ni pour, ni conti-. // ; /’/-., i.xxviii. /’. G., t. xi. il. col. 7Pi : mais cette i tation isolée ne tire pas à conséquence, et elle s’explique du reste par les préoccupations polémiques du saint docteur. Voir Baronius, Hist. eccl., an. 48, n. 11. M ii’ot XIV. Commentarius de D. S. Jes « Christi Matrisque ejus festis, part. II. n. xcviu sq.. De assumpt. Au xviie siècle, quelques auteurs, cités par le franciscain Macedo, De clavibus Pétri. Rome. 1600. t. i. 1. IV, De peccat. orig., sect. ni. affirmèrent nettement que la sainte Vierge n’était pas morte, sous prétexte qu’elle n’avait pas contracte le péché originel. Voir l’exposé et la réfutation de cette erreur dans Cotti, Veritas religionis christianse, Home. 1737, Lrv, c. w..De morte Deiparse, p. 328. Cette opinion, reprise et longuement développée au XIXe siècle par un théologien de Gênes, Dominique Amaldi, dans -on ouvrage Super transitu B. M. V. Deiparse expertis omni lobe culpse originalis dubia proposita, Gênes, b s 7’.<.. -t mani ment contraire a la tradition patristique, à I ment commun des théologiens et a la liturgie catholique. Voir les textes cités plus bas pour établir le fait de l’assomption. Les mêmes raisons providentielles qui demandaient la mort du Christ réclamaient aussi, proportion gardée, celle de sa Mère, bien qu’elle lût exempte du péché originel. Devanl ressembler à son divin Fils, il ne convenait pas qu’elle reçût le don de l’immortalité comme Adam et Eve. Mais, pas plus que celle de Jésus-Christ, la mort de Marie n’a. té le salaire du péché, car l’une et l’autre ont été préservées de la corruption.

Si la mort et l’assomption de la sainte Vierge méritent, comme nous le prouverons, la croance des fidèles, en ne saurait en dire autant des circonstances qui les ont accompagnées. Il est impossible de préciser le lieu et la date de la mort de la sainte Vierge et de son assomptûa au ciel. Ce serait a Kphese. d’après une opinion ; à Jérusalem, suivant une autre. La première s’appuie surtout sur la lettre synodale du concile d’Éphi dans laquelle les Pires désignent ainsi la ville qui les réunit : l.vja 6 OsoÀôyo ; ’Iwivvi, ;. /.as r, Œotoxo ; HapOtvo ; T) Mapi’ct, i où le théologien Jean et la sainte Vii Marie, mère de Dieu. I I.abbe. Concil., t. III, col. 573. Le concile, dit-on, n’a pu faire allusion qu’au lieu de leur sépulture. Mais cette explication est rejetée par la plupart decritiques, qui l’ont remarquer combien la pi est vague et obscure, probablement même incomplète. Il faut lui ajouter un verbe, pour obtenir un s nr.ii--onnahle. et il est plus naturel de suppléer un mol qui désigne une église dédire à Marie et a saint Jean. I u