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APOLOGÉTIQUE (XIXe SIÈCLE)

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Le livre de M. P. Janet (1823-1900), Les causes finales, Taris, 1872, malgré les préjugés rationalistes de l’auteur, n’est pas inutile pour la défense de la foi, et on doit lire avec précaution, mais on peut lire avec profit ses Principes de métaphysique et de psychologie, 2 in-8°, Paris, 1897. Son confrère à l’Institut, M. Nourrisson (1825-1900), était un chrétien et l’a bien prouvé dans ses livres : Philosophies de la nature : Bacon, Boyle, Toland, Buffon, Paris, 1887 ; Voltaire et le vollairianisme, Paris, 1899.

V. Apologétique historique.

C’est à l’histoire que l’abbé Gorini (1803-1859) emprunta des arguments pour La défense de l’Église, 4 in-8°, Lyon, 1854-, contre les erreurs historiques de MM. Guizot, Aug. et Am. Thierry, Michelet, etc. Ce livre de science et de bonne foi découvrit et signala des erreurs dans les ouvrages des historiens contemporains et quelques-uns eurent la loyauté de les reconnaître et de les corriger. Il faut citer, dans le même ordre de travaux, l’Histoire des Césars, 2e édit., 4 in-8°, 1853, Les Antonins, etc., du comte de Champagny (1804-1882) et L’Église et l’empire romain au iv* siècle, 4 in-8°, Paris, 1863, par le duc de Broglie. Les origines de l’histoire d’après la Bible, œuvre de François I.enormant (1837-1883), bien que mise à l’Index à cause d’interprétations téméraires de la Genèse, n’en contient pas moins des recherches et des idées dignes d’attention. M. Wallon, né en 1828, le savant secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions, nous a donné un excellent livre sur la Croyance due à l’Evangile, Paris, 1866.

VI. Apologétique scientifique.

Préoccupés de concilier les dogmes de la foi et les découvertes scientifiques, d’autres auteurs tentèrent des excursions sur le domaine des sciences physiques et naturelles ; tel, l’abbé Maupied (1814-1878), qui commente les premiers chapitres de la Genèse dans son livre intitulé : Dieu, l’homme et le monde. Cours de physique sacrée et de cosmogonie mosaïque, Paris, 1815-1848, professé à la Sorbonne, utile en son temps mais qui n’est plus au courant des progrès scientifiques. Moigno (1804-1881) travailla toute sa vie à dénouer le conflit entre la nature et la croyance, en des œuvres bourrées d’érudition, et très savantes mais confuses : Les splendeurs de la foi, h in-8°, Paris, 1879-1881 ; Les Livres saints et la science, Paris, 1884 ; la revue intitulée Le Cosmos et les Mondes fut vouée à cette entreprise poursuivie avec persévérance et non sans succès. De Valroger (1806-1876), prêtre de l’Oratoire, s’occupe de l’histoire des doctrines indoues et de la crédibilité de l’Évangile, mais il nous a laissé encore di s livres estimés et utiles pour l’accord de la Bible et de l’histoire naturelle : L’âge du monde elde l’homme ; La genèse des espèces, Paris, 1873. M. Duilhé de Saint-Projet (1822-1897), recteur de l’Institut catholique de Toulouse, publia un excellent manuel : Apologie scientifique de la foi chrétienne, in-12, 2e édit., 1885, où sont examinés et résolus, avec une remarquable netteté, les problèmes cosmologique, biologique et anthropologique.

VII. Évêques apologistes.

Il était impossible que l’épiscopat restât neutre ou indifférent. Non seulement les évi |ues favorisèrent de tout leur pouvoir ces études si importantes et si opportunes, mais plusieurs entrèrent dans la lice et combattirent pour la foi. Mo’A. de Salinis (fl861) consacra 4 in-8°, Paris, 1805, à démontrer La divinité de l’Église et publia avec Ma* Gerbet

I801) ; i la plume fénelonienne, Le mémorial catholigue, Paris, 1824, revue de combat conlre les erreurs et les attentats antichrétiens. Tout le monde a lu l’exquis opuscule intitulé’: Considérations sur le dogme générateur de la piété catholique, 5e édit., Paris, 1853, et diverses instructions synodales d’une doctrine très pure et très éleie M P ai isis (1795-1866), défenseur énergique

droits de l’Église, fit paraître contre E. Renan :./ Christ eut Dieu, Paris, 1803 ; et, pour convaincre les

incrédules, les Impossibilités ou les libres-penseurs désavoués par le simple bon sens, 3 L’édit., Paris, 1857. Le cardinal archevêque de Reims, Mo r Gousset (1762-1865), donna pour sous-titre à sa Tliéologie dogmatique : « Exposition des preuves et des dogmes de la religion catholique, » 2 in-8°, Paris, 1814. Son collègue de Besançon, M(K Mathieu (1808-1875), écrivit : Le pouvoir temporel des papes justifié par l’histoire, Paris, 1863 ; il traita de l’origine, de l’exercice et de la souveraineté pontificale. M’J r Landriot (1816-1874) fit précéder son ouvrage sur L’eucharistie, de deux discours sur les mystères, Paris, 1864, et publia ses conférences sur L’autorité et la liberté, 1872. M3>- Ginouilhac (1806-1875) composa V Histoire du dogme catholique jusqu’au concile de Nicée, 3 in-8°, Paris, 1866, et s’occupa, pour les défendre, de l’encyclique Quanta cura et du Syllabus. Ma r de La Bouillerie († 1882) étudia L’homme, son âme, ses facultés et sa fin, Paris, 1879. Le martyr de la Commune, Ma r Darboy (1813-1871), publia des lettres pastorales sur la divinité de Jésus-Christ, le devoir, Paris, 1866. L’apôtre moderne contre l’esclavage, le cardinal Lavigerie (18251892) avant son épiscopat, avait réuni en volume des leçons professées à la Sorbonne : Exposé des erreurs doctrinales dujansénisme, Paris, 1858.

C’est contre la Vie de Jésus d’E. Renan que Mgr Plantier (1813-1875), l’auteur des Etudes littéraires, 2 in-S", Paris, 1865, sur les poètes bibliques, composa la Vraie vie de Jésus, Paris, 1863. Il devait être imité et suivi par un autre évêque de Nîmes, Ma’Besson (1821-1888), qui recueillit dans L’homme-Dieu, L’Eglise, Le Décalogue, La vie future, Paris (1871-1874), les conférences où il avait abordé des questions se rapportant à la démonstration et à la défense de la foi. Si aucun des ouvrages de Mo r Dupanloup (1801-1892) ne se rapporte directement à l’apologétique, plusieurs de ses écrits, admirables par le mouvement et l’ardeur, sont des œuvres de polémique, tels : l’Avertissement awa ? pères de famille, Paris, 1863, et d’innombrables lettres et opuscules. Son illustre émule, le cardinal Pie (1815-1880), théologien de haute valeur, s’est placé au premier rang, parmi les apologistes, par ses Instructions synodales sur les erreurs du temps présent elLa constitution Dei Filius du concile du Vatican, Œuvres, 9 in-8°, Paris, 1876-1879, t. iii, vu. Les lettres pastorales sur l’Eglise, la papauté, le concile permettent de citer parmi les apologistes un prélat de riche doctrine et de poétique éloquence, Ma 1’Berteaud (1798-1879), Œuvres, Paris, 1872. Pour bien des motifs, le même titre convient à M°- r Freppel, qui témoigna de qualités éminentes dans son Examen critique de la Vie de Jésus, Paris, 1861, des Apôtres, 1866, et en divers passages de son cours de patrologie. On ne pouvait guère aborder les œuvres de Tertullien ou d’Origène sans traiter des questions d’apologétique.

Les Études philosophiques, Paris, 1894, publiées avant sa mort par Ma’Hugonin († 1897), sont dignes de remarque : cet évêque, à la pensée vigoureuse, avait autrefois adhéré à l’ontologisme, mais son dernier ouvrage n’en porte plus que des traces légères. M*’Maret (1804-1884) mérite d’être jugé par d’autres ouvres que ses livres conlre l’infaillibilité du pape. L’Essai sur le panthéisme, Paris, 1839 ; la Théodicée chrétienne, Paris, 1844 ; Philosophie et religion, 1866, lui acquirent une légitime notoriété. Le cardinal archevêque de Tours, Mo r Meignan (1818-1896), nous a laissé une très complète étude De l’Ancien Testament dans ses rapports avec le Xouveau, l in-8°, Paris, 1889-1896.

Mais l’ouvrage le plus important dû à un évêque français où la démonstration chrétienne est traitée ex professo est Le christianisme et 1rs temps présents, 5 in-12, Paris, 1872-1884 ; Mo’Bougaud (1821-1888) v établit la nécessité d’une religion, prouve la divinité du christianisme, expose les dogmes du Credo, étudie la constitution de l’Église, trace les grandes lignes de la