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ASIE 'MISSIONS CATHOLIQUES DE l.' 2104

il apportait avec lui des présenta parmi lesquels étaienl

des pièces de mécanique » i * * i i l ingé site charma les

Chinois ; Ricci était forl avancé dans la connaissance des sciences naturelles dont les mandarins étaient trét curieux ; il put donc s’installer à Pékin en 1605, etaprè* sa mort, en 1610, son successeur, le P. Longobardi, hérita t<- Bon crédit parmi les lettrés.

La faveur dont jouissaient les jésuites, n’empêcha pa des gouverneurs de provinces de persécuter leurs confrères dont plusieurs furent mis à morl en 1616 et 1620 avec un certain nombre de Chinois baptisés ; la porte n’en était pas moins ouverte et les religieux des autres ordres allaient pouvoir entrer à leur tour.

Bans l’Inde les dominicains, les franciscains, les carmes et les jésuites continuaient avec persévérance l'œuvre d'évangélisation, qui s'étendait au Bengale, au royaume d’Arrakan (Birmanie), au Siam et au Cambodge. Le succès des missionnaires était général, et cependant le résultat linal était médiocre ; une courte persécution venait ruiner, en quelques semaines, l'œuvré de plusieurs années ; l’inconstance des orientaux leur faisait abandonner la foi qu’ils avaient embrassée avec enthousiasme et les préjugés, qu’on n’avait pas eu le temps de déraciner, conservaient au fond de ces âmes régénérées par le baptême un levain d’infidélité qui ne tardait pas à fermenter et à détruire le fruit des plus belles prédications. Pour empêcher ces retours offensifs de l’erreur, les missionnaires, et en particulier les jésuites, pensèrent que pour tenir dans la persévérance ces peuples soumis au régime du pouvoir absolu, il suffirait peut-être de convertir les princes, pour que le christianisme, devenu religion d'État, pût se consolider avec l’appui du pouvoir séculier ; c’est une conception dont il est permis de penser ce qu’on veut : on en était alors en Europe au principe cujus regioejus religio et les populations de l’Allemagne étaient regardées comme catholiques ou comme protestantes selon le culte qu'était censé professer le souverain. Il fut donc fait de grands efforts pour convertir les potentats de l’Inde ; on supposait que le peuple suivrait l’exemple de bon gré ou non. Une telle méthode qui a puissamment contribué au développement si rapide de l’islamisme ne paraît pas conforme à la loi évangélique, et ce qui le prouverait, c’est le peu de résultats qu’elle donna. Le Grand-Mogol Akbar, de qui dépendait toute l’Inde centrale, reçut avec quelque bienveillance le P. Rodolphe Aquaviva, neveu du général des jésuites ; il aimait à converser avec lui et avec ses confrères, il les interrogeait avec curiosité sur les dogmes chrétiens ; on le crut sur le point de se faire baptiser et on eut la déception de constater qu’il cherchait à donner à son empire une religion uniforme où l’islamisme, le brahmanisme se seraient fondus avec quelques bribes de christianisme. Au bout de plusieurs années les jésuites, reconnaissant qu’ils étaient joués, durent se retirer et Akbar mourut, en 1605, sans avoir justifié les espérances qu’on avait fondées un peu hâtivement sur lui.

Une autre cause qui contribua dans une large mesure à stériliser les travaux de beaucoup de missionnaires fut la rivalité entre les différents ordres religieux.

Iles l’origine, ce grave danger axait été prévu et des règlements fort sages avaient été rédigés, mais ils avaient

été rarement appliqués. Ce qui manquait à peu pies partout, c'était l’autorité épiscopale qui aurait tenu la balance égale entre les différentes SOCiété8 et les aurait au besoin rappelées à l’ordre ; mais, nous lavons vii, il n' avait que trois évêchés dans l’Inde, un à Malacca et un à Mac. io ; ces évéchés dépendaient de la couronne de Portugal et l’influence portugaise, déjà affaiblie au nent de la réunion du Portugal à l’Espagne, avait diminué pendant les soixante ans que dura cette union et s'était encore amoindrie, quand le Portugal était redevenu autonome, en 1640. Les Hollandais s'étaient em parés de Cochin, de Negapatam, di Granganor, de Calient. de Ceylan el > proscrivaient, sous peine de mort, la profession du catholicisme ; le Portugal ne pouvait nen pour défendre ses sujets chn ti, int i de n

râbles questions de vanité el d’intérêt, s’opposait i la création d'évéchés nouveaux qui eussent diminué l’importance de ceux qu’il avait sons.un patroi

Des hommes comme les pèn et de HL

jésuites, avaient senti toute la gravité de la situation ; la

régation de la Propagande, fonde en 1023 pai goire XV. avait proposé l’institution d pour

l’Inde, la Birmanie, le Siam, la Chine et le Japon, et l’obstination de l’Espagne, puis du Portugal, avait empêche le projet d’aboutir. J » onc pas i ci. tes indépendantes, composées d’hommes ardents qui ne distinguaient pas assez entre le bien de l’Eglise et celui de leur ordre, entre les intérêts de la foi et le sucC< s de leurs opinions particulières.

C’est ce qui déchaîna sur l’Inde la grosse discussion dite des rites malabars. Voir Ad. Launay, Histoire des missions de l’Inde, Paris, 1898, t. i ; Ms> Laouenan. D < brahmanisme dans tes rapports avec le judaïsme et le christianisme, Pondichéry, 1881, t. i, p. 362-389.

Des le début du xviie siècle les jésuites avaient marqué que ce qui éloignait d’eux les indigènes, c'était l’inobservation des règles qu’imposait la division en castes. Le missionnaire qui [rayait avec les parias et prenait une nourriture réputée impure était un objet d’horreur pour les classes supérieures et n’avait aucun crédit sur elles. Il s’agissait de gagner les castes qui formaient l’opinion ; les parias n’avaient pas d’opinion, imitaient en tout les brahmes et partageaient leur mépris pour les étrangers ignorants des règles de la vie sociale.

Le P. Nobili commença donc à vivre à la I sainjassis ; vêtu dune robe de toile jaune, coiffé d’une sorte de turban, il se nourrissait de lait, de riz et d’herbes et portait au cou le punil ou cordon distinclif des brahmes, composé de trois fils d’or et de deux fils d’argent. Pendant ce temps, d’autres jésuites adoptaient le costume et le genre de vie des Lasses cla-s, s. Omnibus omnia foetus sum. I Cor., ix. 22. Il s’agissait non précisément d’aplanir aux Indiens la voie du saint, de faire disparaître certains obstacles jugés insurmontables. Mais une fois dans la voie des, -, où fallait-il s’arrêter ? Il y avait dans l< -.liens des pratiques et des emblèmes qui avaient un.' signification obscène ou superstitieuse ; suffisait-il de diriger son intention pour éviter la faute'* Les Indiens répugnaient à certains rites de nos sacrements et on en vint à abandonner pour le baptême l’usage du sel, de la salive et de l’insufflation.

Ce furent les missionnaires franseiscains qui dénoncèrent la pratique des j. suites et les discussions commencèrent : les synodes locaux adoptèrent l’une ou l’autre opinion ; les théologiens ne s’accordèrent pas non plus, et le 31 janvier 1623, le pape Grégoire M par la constitution Romanæ sedis antistes, dans Juris pontificii de Propaganda fuir. part. I. Home, 1888, t. i. p. 1.VI7. permit au P. de Nobili de garder un certain nombre des usages qu’il avait adoptés. Cependant lac cord ne s'était pas fait et en 1702 le patriarche d’Antioche, Mi" Maillard de Poumon, envoyé par Clément XL. débarqua à Pondichér] pour l’aire une enquête, puis, an bout de quelques mois, le 23 juin I71>i. publia un mandement qui condamnait un certain nombre d mandement fut approuvé pur Clément XI en t bon du Saint-Office le 7 janvier 1706, mais avec certaines restrictions qui laissaient le débat ouvert. 1 es évéqu i.o.i et de Cochin en profitèrent pour demander le retour aux pratiques condamnées et le conseil supérieur de Pondichéry se pourvut comme d’abus devant le l'.ir lement. Juris ponlificii </< /' : (ide, part. I,

1889, t. n. p. 243-216, 316-318