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Wontr-Corvino on 129.'t trouve a Pékin une église tienne, mais la décadence était déjà bien avancéi el le christianisme oriental avait à peu prés ili quand arrivèrent les premiers missionnaires envoyés par le souverain pontife.

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Tartarie ; des missionnaires avaient évangélisé le pays qui s'étend de la mer Caspienne et de la mer d’Aral jusqu’au voisinage des Pamirs ; les grands voyageurs du moyen âge qui » 1 1 1 visité la cour du grand khan signalent la présence de prêtres chrétiens dans ces régions.

Dans les Indes, .Marco l’olo trouva des chrétiei florissantes ; c’est à l’apôtre saint Thomas qu’on en faisait remonter l’origine ; les Portugais en arrivant au xv siècle, rattachèrent au catholicisme 200000 chn du Malabar qui avaient relevé jusque-là du patriarche nestorien ; el la découverte à Méliapour du tombeau de l’apôtre des Indes contribua au retour de ces dissidents dont une partie seulement a persévéré ; les autres sont retournés à leurs erreurs et les ont même aggravées, car à l’hérésie nestorienne qu’ils professaient, ils ont ajouté celle des inonophysites, enseignant à la fois avec les nestoriens que le Christ est composé de deux personnes, et avec les jacobites, que ces deux personnes ne possèdent qu’une nature, la nature divine., i l’exclusion de la nature humaine ; de telles contradictions ne s’expliqueraient pas si l’on ne connaissait la profonde ignorance des dogmes fondamentaux dans laquelle vivent les orientaux des églises séparées ; qu’une doctrine soit condamnée par les catholiques, cela leur suffit pour la leur faire embrasser et défendre avec une obstination dont aucun raisonnement ne peut venir à bout. Sur les chrétiens de saint Thomas, voir Oriens christianus, t. u ; d’Avril, Chaldée chrétienne, Paris, 1892 ; Recueil de voyages et mémoires, publiés par la Société de géographie, t. iv ; Launay, Histoire du christianisme dans les Indes. Le R. P. Girard, S. J., combat les idées de M. le baron d’Avril, dans la Terre-Sainte, 1 er juillet 1901.

II. Missions nu moyen &ge. — Les missions nestoriennes étaient bien prés de disparaître quand la sollicitude des souverains pontifes et des princes chrétiens commença à se tourner vers les pays de l’Orient ; la période des croisades se terminait et des renseignements avaient été recueillis pendant les périodes paciliques qui séparaient les périodes de lutte avec 1rs musulmans ; on en était venu à savoir qu’au delà des montagnes de Suie, au de la de l’Euphrate, commençaient des régions immenses habitées par les sujets du grand Khan, et qu’au delà on arrivait au mystérieux pays de la soie dont les produits. amenés par nier ou par caravanes, se vendaient sur les marchés d’Alep, de Damas et du Grand-Caire. Tout. ces données étaient bien vagues, niais suffisaient pour inspirer à des âmes ardentes le désir d’aller évangélisi r des peuples à peine connus. Les dominicains et les franciscains, fondés depuis peu, fournissaient en abondance des hommes résolus, aventureux et prêts à tous h s sacrifices, même à celui de leur vie. Nous voyons donc, dans la seconde moitié du xiir siècle, des missions d’exploration confiées par Innocent IV, le lî. Grégoire X, Ilonorius II et saint Louis au dominicain André de Longjumean, aux franciscains Laurent de

Portugal, Jean du Plan-Carpin, Guillaume Ruysbrock (de Rubruquis] et.lean de Crémone. Ils arrivèrent chez le grand khan Koublaï, lui remirent leurs lettres de créance et en rapportèrent des témoigna peu

précis d’ailleurs de la bienveillance du prince mongol.

Au xive siècle, Jean de Montecorvino, franciscain, envoyé par le pape Benoit XL parvint en 1907 jusqu'à Khan-Balikh, capitale de la Chine ; il en fut institué évêque par Clément V. avec 7 suflragants, et occupa ce jusqu'à -a iiiori m i

I i inco de Pérouse, dominicain, fut fait archevêque de Sultanieh, en Tartarie, par Jean XXII, en 1818 (Jour dain Catalani, dominicain, lit. en 1921 et 1928, detrï dam l’Inde ; danhpremier, il avait pom compagnons trois franciscains qui furent martyri

tte, prés île Bombay, par les mahomél le second, il visita le Maiabai et arriva à Khan-Balikh, en Chine, peu après la mort de Ji an de Montecorvino.

Odoric de Pordenone, franciscain, parti en 1323, visita Ceylan, .lava, Bornéo, Khan-Balikh et 1331, par hTibet et la Pei avoir h.-.

20000 infidèles.

Malgré les difficultés des communications, des groupes nombreux de missionnaires s’acheminaient à travers

l’Asie pour arriver à la mer Jaune ; beaucoup suc baient aux fatigues, victimes de leur inexpérience et de leur admirable mépris de la vie ; mais un premier novau

tirétientéa s'était formé a la fin du xiv s quand les invasions mongoles conduites par Timour-Ienk (ou Tamerlan) anéantirent le fruit de cent cinquante années de travaux : le conquérant ne s’avança vers cident qu’après avoir tout détruit sur son quand il arriva aux portes de Coiistantinople. vainqueur du sultan Bajazet, il ne laissait pas derrière lui un seul vestige des chrétientés de l’Asie centrale.

III. Missions m ; xvr siècle ai xixSIÈCLE. — La route de l’Extrême-Orient, fermée par l’invasion mongole, ne devait pas se rouvrir ; les Ottomans, un moment écrasés par Timour-lenk, ne tardèrent pas à se relever, et, multipliant leurs assauts contre les débris de l’empire grec, finirent par en avoir raison. Dès lors, il ne fallut plus penser à parvenir au Cathay, dans l’Indi en Tartarie par l’Asie Mineure ou la Syri Cons lantinople même qui devient diflicilement abordai en dehors de quelques villes du littoral de la mer de Suie ou de l’archipel, tout l’empire turc devient un pays inaccessible à l’Européen. L'Église de Jérusalem subsiste comme un îlot battu par les vagues ou mieux comme un glaçon que les vents du nord poussent vgions tempérées et qui, chaque jour, va en diminuant de volume.

Les franciscains préposés parles papes à la garde des Saints-Lieux, se défendent de leur mieux, soutirent. se décourager, les avanies de toute sorte, hs iujui. emprisonnements et même la mort ; mais néanmoins, les sanctuaires vénérés de la communauté catholique de Jérusalem deviennent peu à peu la proie des sçhismatiques et l'évangélisation des indigènes ne fait pas de progrès.

Presque au même moment, les Portugais découvrent la route maritime des Indes par le cap de Bonne-] ranæ et les missionnaires marchant à leur suit. répandent de nouveau dans les pays de l’Extrême-Orient ; le frère Henri de Coîmbre. franciscain, accompagna, en 1901, Alvarez Cabrai ; Calicut. Cochin, Goa, Cranganor devinrent le centre de chrétientés importantes ; en 1921, les Philippines reçurent leurs premiers missionnaires et la propagation de la foi semble devoir S relopper partout sans obstacles.

Ces obstacles vinrent cependant du côté des Portugais qui, oublieux du rôle civilisateur que la providi leur avait confié, se laissèrent entraîner aux pi : leur cupidité, leur cruauté, leurs débauches les rendirent odieux aux Indous et tirent rejaillir sur le christianisme une partie de leur discrédit ; leurs ambitions, leurs jalousies, leurs haines affaiblirent leur puiset arrêtèrent la conversion des infidèles qu’ils scandalisaient par une conduite indigne île vrais chrétiens. Il n’y avait pas jusqu’aux missionnaires séculiers et i tiers qui, se relâchant de leur ancienne activité, laissassent quelque peu dépérir l'œuvre si bien comment il fallait infuser du s, mnouveau dans ce corps languissant et c’est pour cela que le roi de Portugal lit appel au zèle de nouveaux ouvriers. La Compagnie de Jésus venait d'être fondée par saint Ignace qui mil